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ALI HAMMAMI LE 1ér INTELECTUEL ET NATIONALISTE ALGERO-MAROCA

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admin"SNP1975"

admin
Admin

La route qui mène vers l’Algérie

Préface d’Olivier Carré

Avant-propos de Sadek Sellam

Prologue

T. Shaoui est connu depuis longtemps des lecteurs arabophones pour ses nombreux ouvrages de droit spécialisé et de culture musulmane, sans parler de ses articles parus dans la presse arabe. La publication de ses mémoires l’a fait connaître au-delà du cercle des lecteurs musulmans engagés pour le signaler à l’attention des historiens de l’Islam Contemporain.

Ses récits restituent avec fidélité et simplicité l’état d’esprit qui a prévalu dans les milieux nationalistes maghrébins après la deuxième guerre mondiale. Ils montrent les contacts qui ont permis une solidarité agissante des organisations islamiques orientales avec les formations anti-colonialistes du Maghreb qui avaient intégré l’Orient dans leur stratégie d’émancipation.

Le mémorialiste explique comment les succès de la lutte anti-colonialiste n’ont pas empêché les ferments de la division d’entamer l’unité des partis qui l’avaient menée. Les choix de « l’Islam jacobin », les différences de degré dans l’adhésion à la modernité et les enjeux de pouvoir ont conduit à de véritables scissions chez ceux qui avaient obtenu l’indépendance dans l’unité d’action. T. Shaoui, qui avait contribué à atténuer les tensions reconnaît avec humilité les insuffisances des tentatives de conciliation face à l’ampleur de ces conflits post-coloniaux.

La plupart de ces questions demeurent insuffisamment étudiées. Les souvenirs de T. Shaoui contribuent à combler certaines lacunes des études historiques de l’Islam contemporain. Outre leur apport sur le plan informatif, les révélations du mémorialiste peuvent avoir un effet d’incitation pour les historiens soucieux de remédier aux inconvénients de « l’histoire trouée ».

Sadek Sellam a voulu montrer comment les réflexions et les informations contenues dans ces mémoires peuvent être insérées dans une étude du rôle de l’Islam dans la décolonisation que rendent aussi précise que possible l’accès aux différentes archives et les témoignages d’autres acteurs restés trop longtemps silencieux. Il souligne l’intérêt de ces récits pour l’histoire et la mémoire des musulmans en France. La réaction d’un des premiers lecteurs de ces mémoires est publiée ici pour marquer leur intérêt.

Le Coran souligne la valeur du « rappel pour quiconque est doué de cœur et tend l’ouïe pour être un témoin ».

La méditation des récits où le Djihad accompagnait l’anti-colonialisme peut inciter à l’Ijtihad les musulmans en France qui cultivent ces qualités coraniques.

Dans sa préface, Olivier Carré souligne l’importance de cette chronique et la compare à celles qui lui permirent la rédaction de son livre de référence sur les Frères Musulmans. Sa connaissance précise de toutes les évolutions de ce mouvement, dont il a contribué à faire connaître les doctrines et les répressions subies, l’autorisait à interpeller les islamistes actuels sur l’abandon des projets d’économie sociale au profit des banques « islamiques » à vocation capitaliste, sur le statut de la femme et sur le sens exact à donner au Djihad notamment. Ses interprétations ne manqueront pas de heurter les porte-parole de l’Islam officiel et la plupart des militants et penseurs islamistes. Si son interpellation suscite un débat qui puisse ailler au-delà des mondanités de l’irénisme inter- religieux, elle apportera une justification supplémentaire à la publication de ces souvenirs. Car la multiplication des échanges dignes de la Mounadhara de l’Islam médiéval reste le meilleur moyen de refuser la fatalité du « choc des civilisations ».

Avant-propos

Islam et décolonisation

La deuxième guerre mondiale a amené les mouvements nationalistes maghrébins à vouloir internationaliser les conflits coloniaux. Pour les partisans de la voie légaliste parmi les anti-colonialistes, la création de l’ONU et celle de la Ligue Arabe ont fait découvrir les possibilités de faire appuyer les revendications des peuples colonisés par les nouvelles clauses du droit international. Pour leur part, les nationalistes radicaux qui songeaient déjà à mettre fin à la surdité des administrations coloniales par la lutte armée se sont tournés vers l’Orient pour faire connaître leurs causes et solliciter des aides.

Intellectuels et militants du Bureau du Maghreb Arabe du Caire.

La persistance de ces demandes a justifié l’ouverture du Bureau du Maghreb Arabe au Caire en 1947, l’année de l’évasion de l’émir Abdelkrim. La capitale égyptienne a alors attiré de nombreux militants oubliés. Le plus exceptionnel de tous était Ali El Hammami[1]. Après avoir participé à la révolte menée à partir de 1915 dans le Rif marocain par Abdelmalek[2], ce « distingué intellectuel »[3] avait combattu avec l’émir Abdelkrim en 1921, puis milité aux côtés de l’émir Khaled à Paris en 1924. Issu d’une famille de Tiaret établi après 1912 à Alexandrie pour lui éviter la conscription dans l’armée française, ce globe-trotter polyglotte qui fréquentait avant son exil des lettrés comme Ahmed Laïmèche[4], avait attiré l’attention de Ben Badis qui a apprécié une série de ses articles parus en 1938 dans un journal marocain. Après avoir quitté la France en 1930, il s’était fixé à Bagdad comme professeur d’histoire, sur recommandation de l’émir Chékib Arslane, après un séjour à Moscou où Khaled conseillait d’aller se former, en évitant de devenir communiste. Il l’était si peu qu’il a fréquenté les officiers islamo-nationalistes du « Carré d’Or » dirigés par Rashid Aly al Kéilani. Il a sorti de ses papiers un diplôme en droit pour pouvoir s’inscrire au barreau du Caire et se rapprocher ainsi de son vieil ami, l’émir Abdelkrim. Il est mort prématurément dans un accident d’avion survenu en décembre 1949 au retour du congrès de Karachi sur l’économie islamique où il représentait le Maghreb en compagnie du juriste marocain Mohamed Benabboud et du médecin tunisien Habib Thameur, qui dirigeaient le Bureau du Maghreb Arabe[5]. A cette réunion sur l’économie, Hammami a dénoncé la confiscation des biens Habous ainsi que la désignation des imams par la France coloniale en Algérie[6] Cet auteur de plusieurs manuscrits encore inédits[7] s’est fait connaître en Algérie par les articles remarqués qu’il publiait régulièrement dans la République Algérienne, l’hebdomadaire de l’UDMA qui avait désigné Ahmed Bayyoud pour diriger sa représentation permanente au Caire. A. Hammami, qui avait combattu les idées assimilationnistes du Jeune Algérien écrit par Ferhat Abbas en 1930, approuvait le programme de l’UDMA jugé plus proche du Khalédisme qui avait enthousiasmé les Musulmans de Paris en 1924, et inquiété le Cartel des Gauches qui répliqua par la création de la « Brigade Spéciale de Police Nord-Africaine » à la fin de la même année[8]. Comme tous ceux qui étaient bien informés, il contestait le rôle de Messali-Hadj, le chef du PPA-MTLD à cause de la permanence de ses liens avec les Trotskistes, qui ne dissimulaient pas leur intention de régler leurs comptes avec la « bureaucratie stalinienne » par le biais d’un transfuge du PCF.

Khalédiens de Paris et « histoire trouée ».

Comme son ami Hammami, le khalédien Abdelkader Hadj Ali, partageait cette méfiance et déniait à Messali le titre de fondateur de l’Etoile Nord-Africaine[9]. Selon le témoignage de Belghoul, un proche de Khaled interrogé par l’historien Mahfoud Kaddache à la fin des années 60, la première organisation fondée par les Khalédiens de Paris en 1924 s’appelait « l’Etoile Nord-Africaine Islamique »[10]. Hadj Ali se reconnaissait dans le programme de Abbas de 1946, toujours en souvenir de « la ligne tracée par Khaled » qui visait, selon lui, « l’émancipation de nos frères musulmans »[11]. Le témoignage de Belghoul qui vivait en France depuis 1916, la mise au point faite par Hadj Ali en 1948 et les informations contenues dans l’hommage rendu à ce vieux militant par Ali al Hammami confirment le rôle de l’émir Khaled dans la première mobilisation nationaliste au nom de l’Islam que persistent à nier des historiens du messalisme peu disposés à se passer des fiches de la « Rue Lecomte », et ignorant délibérément la période antérieure à la création de ce singulier service[12]. L’historien impartial et ouvert à toutes les hypothèses sans dogmatisme ne saurait rejeter ces récits de témoins oculaires et devrait relativiser le refus de cette catégorie d’historiens en faisant la part des présupposés idéologiques qui s’abritent derrière un ultra-positivisme de façade.

Les nationalistes maghrébins représentés au Caire.

Des raisons analogues expliquent l’insuffisante connaissance des activités en Orient d’un autre islamo-nationaliste, Chadli Mekki qui représentait le PPA-MTLD au Caire. Ce membre de l’aile radicale de « l’islamo-messalisme »[13] avait échappé à l’arrestation au moment de la répression des manifestations du 8 mai 1945 dans le Constantinois et s’est employé à informer les milieux orientaux, et les ambassades occidentales du Caire, sur les iniquités coloniales. Cela a obligé le Quai d’Orsay à distribuer aux diplomates britanniques et américains notamment une réponse sous forme d’un volumineux mémoire rédigé en 1948 par le colonel Schoen, un disciple de Lyautey qui, à la tête du SLNA, voulait prévenir « les malaises musulmans »[14].

Quant à l’association des Oulémas, elle était présente depuis 1938 au Caire où s’était installé le cheikh Fodil Ouarthilani, qui avait quitté la France après y avoir ouvert une trentaine de Nadis(cercles culturels avec salle de prière) à partir de 1936 pour l’éducation des travailleurs musulmans[15].

En 1950, après un séjour de deux mois à Paris où il a constaté l’indifférence du gouvernement Pleven à ses demandes concernant l’indépendance du culte musulman et la liberté de l’enseignement de l’arabe, le président des Oulémas, le cheikh Bachir Brahimi choisit le chemin de l’exil et rejoint Ouarthilani au Caire[16]. Il a obtenu la deuxième vice-présidence du Congrès Musulman créé à Karachi, quand il a appris que Messali en était le premier vice-président[17]. Il s’est consacré à informer les milieux politiques et religieux orientaux sur l’Algérie et s’est employé à obtenir des bourses pour les étudiants algériens dans les universités du Proche-Orient...

La solidarité islamique et l’anti-colonialisme des Frères Musulmans.

Tous ces militants finissaient par être mis en contact avec la puissante organisation des Frères Musulmans dont Couve de Murville(qui était ambassadeur de France au Caire) estimait que « dès 1946, ils soutenaient de loin « l’arabisme militant » en Afrique du Nord »[18]. Les Frres Musulmans ont eu la visite en 1949 du Dr Lamine Débaghine, le chef de file de l’aile radicale du MTLD qui était en conflit avec Messali. A son retour à Alger, le rival du Zaïm a songé, selon Schoen, à créer une organisation sur le modèle des Frères Musulmans[19]. La création de sections secrètes se réclamant de cette organisation en 1953 à Alger, à Taher, à Constantine et à Tlemcen, et dont l’existence n’a été révélée qu’au début des années 90, n’était sans doute pas sans rapport avec la tentative du Dr Lamine[20]. Quand Messali s’est rendu au Caire en septembre 1951, le succès de sa visite a été assuré grâce à la mobilisation des Frères Musulmans[21]. Un des orateurs de cette organisation, le cheikh Mohamed El Hafedh(l’époux de Zaïnab al Ghazali), servait déjà de modèle à un jeune de Guelma venu continuer à El Azhar les études commencées à la Kettania de Constantine. Il s’appelait Mohamed Boukharouba et se fera connaître sous le surnom de Houari Boumédiène...[22]

Parmi les Tunisiens qui fréquentaient les Frères Musulmans au Caire, il y avait notamment le cheikh Mohieddine Klibi(mort en 1954), un partisan du fondateur du Destour Abdelaziz Thaalibi, qui contestait les orientations de Bourguiba. En compagnie de Djellouli Farès, qui avait représenté le Destour à Paris, ce Zéitounien oeuvrait pour une solidarité islamique plus agissante en faveur des peuples du Maghreb.

Depuis la fin de sa détention au Gabon, de 1937 à 1944, le théologien de la Qarawyine Allal al Fassi[23] s’était installé également au Caire et visait le même objectif au sein du Bureau du Maghreb Arabe et dans ses conférences devant les auditoires des associations islamiques. Pour sa part, l’émir Abdelkrim militait au même Bureau du Maghreb et avait sa carte d’adhérent de l’organisation des Frères Musulmans[24].

L’organisation de Hassan Al Banna avait une section chargée de la solidarité avec le monde musulman qui suivait de près les problèmes de la décolonisation comme ceux d’Indonésie, de la Syrie et du Liban. A cette section qu’animait le cheikh Abdelhafidh Saïfi[25] travaillait un jeune assistant à la Faculté de Droit de l’Université du roi Fouad, Tewfiq Shaoui. En 1945, le Guide lui demande de faire partie des boursiers égyptiens pour aller approfondir ses connaissances juridiques à la Sorbonne et, surtout, établir des contacts avec les militants et étudiants maghrébins en France.

En se conformant aux instructions du maître, T. Shaoui réussit à constituer un impressionnant réseau de relations qui lui permet de connaître une bonne partie des futurs dirigeants algériens, marocains et tunisiens. Il avait l’habitude de consigner par écrit la teneur de ses entretiens et de rédiger un rapport annuel à l’intention de l’organisation des Frères Musulmans où seules les activités de Salah Abou Roquéïq, qui était chargé de l’Afrique du Nord à la section du monde musulman, étaient connues de la revue Politique Etrangère , et des orientalistes liés aux administrations spécialisées comme R. Montagne, qui a traduit en français un vieil article de Azzam sur l’unité arabe pour lequel les amis maghrébins de Shaoui se sont enthousiasmés en 1946[26].

L’influence des trois émirs de l’islam contemporain.

Ce sont les notes rédigées à cette époque, à la suite des entretiens avec des Tunisiens comme Djellouli Farès, Tahar Guiga et Mohamed Mili, et des Marocains comme Abdallah Ibrahim, Mehdi Benabboud et Abdelkrim Khattib qui ont facilité la rédaction des mémoires de cet émissaire hors pair, qui menait une intense activité de contacts, de conseils et de conciliation, sans paternalisme, ni moralisme. Il préférait la discrétion, la souplesse et l’efficacité au piétisme, au ritualisme et au prosélytisme en vigueur chez les Frères Musulmans.

Les révélations contenues dans ces mémoires sont d’une grande importance pour les historiens du Maghreb contemporain qui ignoraient l’existence de cette filière destinée à rendre les milieux islamiques orientaux plus solidaires des nationalistes maghrébins. Elles intéressent également les spécialistes des Frères Musulmans qui avaient vainement essayé d’intéresser les jeunes chercheurs à l’étude des ramifications maghrébines de ce mouvement.

Elles renseignent sur l’état d’esprit des élites maghrébines d’alors qui étaient encore marquées par les idées et l’action des trois émirs de l’Islam contemporain : Chékib Arslane, le pourfendeur du Dahir berbère ; Khaled, le commentateur des points du président Wilson et Abdelkrim al Khattabi, le tombeur des généraux espagnols Navarro et Sylvestre, ce qui lui valut d’être proposé pour le titre de Calife au Congrès Islamique du Caire de 1926 pour contrer les fetwas des confréries dociles et les campagnes du Quai d’Orsay relayées au nom de l’Islam officiel par l’ambivalent Si Kaddour Benghabrit, de la mosquée de Paris, en faveur du « protégé » Moulay Youssef[27].

D’autres livres ont été publiés depuis : « Al Ikhwan al Mouslimoun-Ahdath

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3ALI HAMMAMI LE 1ér INTELECTUEL ET NATIONALISTE ALGERO-MAROCA Empty A propos de ali Hammmami Jeu 29 Avr - 18:54

Nefzaoui


Invité

J ai lu avec  joie votre article.D  autre part j ai le plaisir de vous annoncer la parution  d'une  traduction d'Idris , roman nord-africain :Elle est éxposée à la foire du livre qui se tient actuellement  à Tunis.C'est le Centre national de  trad.qui m'a confié la tache de la trad. (Exc.  la ponct. défect. car  j'utlise un pc  "ancienne génération"). Avec mes salutations : Mohammed naceur nefzaoui / Site [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

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