Etranger (Dimanche 02 Mars 2008)
Sécurité au Maghreb
Les menaces militaristes du Maroc
Par :Abdelkamel K.
Lu : (6314 fois)
À deux semaines du quatrième round de négociations de Manhasset entre le Maroc et les Sahraouis, Rabat fait monter la tension d’un cran dans la région à travers un communiqué de son ministère des Affaires étrangères menaçant directement le Front Polisario, et de manière à peine voilée l’Algérie.
Dans un communiqué rendu public hier Rabat prévient, dans une menace à peine voilée en direction d’Alger, le Front Polisario de “sa nette détermination à préserver, par tous les moyens, son intégrité territoriale sur l'ensemble de son Sahara et à sauvegarder, de manière légitime, sa sécurité nationale”. En effet, sans citer Alger nommément, le Makhzen “interpelle l'ensemble des parties qui procèdent, accompagnent ou encouragent les actes gravissimes ainsi annoncés”. “Ces parties, ajoute le communiqué, doivent, toutes, assumer, seules, les conséquences multiples d'une telle inacceptable évolution sur la sécurité régionale.” C’est une nouvelle tentative d’impliquer l’Algérie dans ce conflit de décolonisation, qui intervient deux jours après les déclarations du Premier ministre marocain, qui avait appelé jeudi l'Algérie et le Polisario à être “positifs” lors de la quatrième série de négociations sur le sort du Sahara occidental à Manhasset près de New York sous l'égide de l'ONU, prévue du 16 au 18 mars. “Le gouvernement appelle les autres parties, particulièrement l'Algérie sœur, à s'inscrire positivement dans les négociations sur le fond du projet d'autonomie”, avait-il notamment affirmé à la presse. Cette fois-ci, se basant sur les écrits de “certains organes de presse, qui ont rapporté que le Polisario a confirmé son intention de procéder au peuplement et à la construction d'infrastructures dans la zone du Sahara marocain à l'est du dispositif de défense, précisément à Tifariti, où de soi-disant cérémonies de pose de premières pierres aurait été organisées”, le Maroc pousse à l’escalade en se déclarant prêt à toutes les éventualités. Pour rappel, déclarée “démilitarisée” par l'ONU, la zone de Tifariti se trouve dans une “zone tampon” du Sahara occidental, selon Rabat, et dans une “zone libérée” selon le Front Polisario. Sur un ton provocateur, Rabat avertit qu’il “ne saurait en aucune manière tolérer toute rupture du statu quo ou fait accompli dans cette zone qui a été depuis la proclamation du cessez-le-feu en 1991 exempte de présence ou d'infrastructures”. En fait cette réaction marocaine n’est qu’une réponse à la menace du Front Polisario, lors de son récent congrès en décembre dernier dans cette même ville de Tifariti, de reprendre les armes pour obtenir son droit à l’autodétermination.
Il y a lieu de lier cette réaction à la déclaration du secrétaire général de l’ONU jeudi sur les cas de décolonisation, devant le comité spécial chargé d’étudier la situation de l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, en estimant que “le chapitre de la décolonisation n’est pas encore achevé”.
À l’ouverture des travaux de la session 2008 du comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, le secrétaire général de l’ONU, a insisté sur le fait que seize territoires non autonomes, dont le Sahara occidental, demeuraient inscrits à l’ordre du jour des Nations unies. “Jusqu'à ce que leur statut soit réglé de manière satisfaisante, les idéaux de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance n’auront pas été réalisés”, a plaidé Ban Ki-moon. Se sentant dos au mur, le royaume marocain tente une fois de plus de brouiller les cartes, toujours dans l’espoir de gagner du temps.
Sécurité au Maghreb
Les menaces militaristes du Maroc
Par :Abdelkamel K.
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À deux semaines du quatrième round de négociations de Manhasset entre le Maroc et les Sahraouis, Rabat fait monter la tension d’un cran dans la région à travers un communiqué de son ministère des Affaires étrangères menaçant directement le Front Polisario, et de manière à peine voilée l’Algérie.
Dans un communiqué rendu public hier Rabat prévient, dans une menace à peine voilée en direction d’Alger, le Front Polisario de “sa nette détermination à préserver, par tous les moyens, son intégrité territoriale sur l'ensemble de son Sahara et à sauvegarder, de manière légitime, sa sécurité nationale”. En effet, sans citer Alger nommément, le Makhzen “interpelle l'ensemble des parties qui procèdent, accompagnent ou encouragent les actes gravissimes ainsi annoncés”. “Ces parties, ajoute le communiqué, doivent, toutes, assumer, seules, les conséquences multiples d'une telle inacceptable évolution sur la sécurité régionale.” C’est une nouvelle tentative d’impliquer l’Algérie dans ce conflit de décolonisation, qui intervient deux jours après les déclarations du Premier ministre marocain, qui avait appelé jeudi l'Algérie et le Polisario à être “positifs” lors de la quatrième série de négociations sur le sort du Sahara occidental à Manhasset près de New York sous l'égide de l'ONU, prévue du 16 au 18 mars. “Le gouvernement appelle les autres parties, particulièrement l'Algérie sœur, à s'inscrire positivement dans les négociations sur le fond du projet d'autonomie”, avait-il notamment affirmé à la presse. Cette fois-ci, se basant sur les écrits de “certains organes de presse, qui ont rapporté que le Polisario a confirmé son intention de procéder au peuplement et à la construction d'infrastructures dans la zone du Sahara marocain à l'est du dispositif de défense, précisément à Tifariti, où de soi-disant cérémonies de pose de premières pierres aurait été organisées”, le Maroc pousse à l’escalade en se déclarant prêt à toutes les éventualités. Pour rappel, déclarée “démilitarisée” par l'ONU, la zone de Tifariti se trouve dans une “zone tampon” du Sahara occidental, selon Rabat, et dans une “zone libérée” selon le Front Polisario. Sur un ton provocateur, Rabat avertit qu’il “ne saurait en aucune manière tolérer toute rupture du statu quo ou fait accompli dans cette zone qui a été depuis la proclamation du cessez-le-feu en 1991 exempte de présence ou d'infrastructures”. En fait cette réaction marocaine n’est qu’une réponse à la menace du Front Polisario, lors de son récent congrès en décembre dernier dans cette même ville de Tifariti, de reprendre les armes pour obtenir son droit à l’autodétermination.
Il y a lieu de lier cette réaction à la déclaration du secrétaire général de l’ONU jeudi sur les cas de décolonisation, devant le comité spécial chargé d’étudier la situation de l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, en estimant que “le chapitre de la décolonisation n’est pas encore achevé”.
À l’ouverture des travaux de la session 2008 du comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, le secrétaire général de l’ONU, a insisté sur le fait que seize territoires non autonomes, dont le Sahara occidental, demeuraient inscrits à l’ordre du jour des Nations unies. “Jusqu'à ce que leur statut soit réglé de manière satisfaisante, les idéaux de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance n’auront pas été réalisés”, a plaidé Ban Ki-moon. Se sentant dos au mur, le royaume marocain tente une fois de plus de brouiller les cartes, toujours dans l’espoir de gagner du temps.
K. ABDELKAMEL
Dernière édition par Admin le Mar 11 Mar - 21:58, édité 4 fois