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LE CLAN D'OUJDA

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1LE CLAN D'OUJDA Empty LE CLAN D'OUJDA Ven 25 Juil - 14:24

admin"SNP1975"

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Août 1962

Enregistré dans : Le Clan d'Oujda — eldzayer @ 21:45
Lorsque, durant l’été 1962, l’état-major général (EMG), fort de la bénédiction du MALG (Ministère de l’armement et des liaisons générales), l’ancêtre de la sécurité militaire, ordonna aux troupes de l’armée des frontières de marcher sur Alger, la première grande forfaiture contre l’Etat algérien, renaissant de ses cendres, venait d’être exécutée dans un bain de sang inaugurant une tradition de gestion autoritaire et clanique des affaires du pays et de la société. Les recommandations du Congrès de la Soummam (1956), du reste durement malmenées pendant la guerre, furent définitivement enterrées par ce fait accompli. La primauté du militaire sur le politique, c'est-à-dire de l’armée sur le civil, est confirmée. Et ce n’est pas un Ahmed Ben Bella, utilisé, quelques temps, comme paravent civil à la tête de la coalition des putschistes qui changera quoique que se soit à la nature du régime successeur à la France coloniale. Anéanti, le GPRA (Gouvernement provisoire de la république algérienne), ne pourra donc jamais organiser les élections devant mettre l’Algérie sur les rails de la démocratie et permettre aux algériens d’être réellement maîtres de leur destin. L’emblème national flottera, mais la liberté et l’épanouissement de tout un peuple venaient d’être durablement confisqués. D’aucuns auront tendance, aujourd’hui encore, à justifier allègrement cet état de fait par on ne sait quelle logique révolutionnaire exclusive, mais l’histoire reste implacable face à toutes les escroqueries. « Le peuple algérien n’est pas prêt pour la démocratie ! », avaient alors décrété, sans ambages, les nouveaux maîtres d’Alger, en instaurant un système politique originellement biaisé, basé principalement sur un parti unique habillé, toute honte bue, de l’aura impérissable d’un FLN historique, sur une doctrine socialiste « spécifique » inventée pour la circonstance, sur un arabisme pompeux et sur un capitalisme d’Etat ravageur. Eléments ayant, fatalement, fait le lit des grands malheurs à venir. Bien que le modèle de développement imposé ait été audacieux, il portera en lui les germes de son échec annoncé. Les limites objectives du pouvoir personnel (Ben Bella, Boumédienne, noyaux durs et autres cabinets noirs par la suite) et les dynamiques centripètes générées par une nomenklatura tiraillée par des aspirations contradictoires projetteront le pays vers des perspectives hostiles. Ahmed Ben Bella, premier président de l’Algérie démocratique et populaire, porté au pouvoir par la force des baïonnettes et déchu, trois ans après, par un coup d’état de palais dirigé par Boumédienne, aura quand même eu le temps d’inscrire son empreinte dans le cours de l’histoire mouvementée de l’Algérie indépendante. Le personnage, décrit comme étant mégalomane et incohérent par nombre d’observateurs et acteurs de l’histoire, vient d’ailleurs de monter récemment au créneau lors d’une émission sur la chaîne de télévision quatarie « El-Djazira », en osant accuser Abane Ramdane de trahison et en tirant à boulets rouges sur le Congrès de la Soummam qui, de l’avis de tous les spécialistes de la guerre de libération, a, non seulement, mis l’Algérie sur la voie irréversible de l’indépendance mais a aussi dessiné les contours du futur Etat algérien : Un Etat de droit. En gravant avec des lettres d’or la primauté du politique sur le militaire. Voulant en découdre avec Abane Ramdane, l’un des principaux artisans du Congrès de la Soummam, quarante quatre ans après l’assassinat de ce dernier, Ahmed Ben Bella n’a rien trouvé de mieux que de lancer à la face des téléspectateurs de la chaîne « El-Djazira» des mensonges caractérisés du type : « L’épouse de Abane Ramdane est française ! ». A noter que dans l’esprit fiévreux de Ben Bella cela équivaut à une accusation, sinon à une condamnation… En vérité, l’ex épouse de feu Abane n’est pas française mais bel et bien algérienne. Dans ce sens, nos aînés se rappellent sans doute des pressions machiavéliques exercées par Ben Bella-Président sur Djamila Bouhired et Jacques Vergès pour les contraindre au divorce. Une véritable affaire d’état qui avait, à l’époque, défrayé la chronique, à l’instar des fumeuses nationalisations des hammams. Mais le clou du règne de Ben Bella a été sa gestion répressive de la société. En trois ans de temps, la milice du commissaire Hamadache de triste mémoire, en liaison directe avec Ben Bella, a commis les pires exactions. Il est vrai que certains ont tendance à croire que les algériens ont la mémoire courte, mais la dernière sortie de Ahmed Ben Bella sonne comme une grave insulte à la mémoire collective et aux symboles les plus nobles de la nation. Propulsé au devant de la scène par le soin des services égyptiens et français, président populiste déchu par ses pairs, ami personnel de Mouâmar Kadhafi et de Saddam Husseïn, Ben Bella aurait mieux fait de se taire. Après lui, dans les hautes sphères du pouvoir, on se gargarisera longtemps de patriotisme bon marché alors que , dans le plus grand secret, on permettait à la France de continuer à commettre ses essais bactériologiques et chimiques sur le territoire national, à Oued Namous, jusqu’à la fin des années 70 ! Au nom de quelle raison d’état ? On se le demande vainement encore aujourd’hui. Par ailleurs, les pourfendeurs professionnels les plus acharnés du fameux « Hizb França »( le « Parti de la France ») parmi les décideurs, ne tarderont pas à acquérir demeures cossues, commerces et autres biens immobiliers à Paris, Bruxelles, Genève et ailleurs, tout en alimentant leurs comptes en banque au Crédit Lyonnais, à la BNP et autres établissements financiers étrangers avec l’argent de la rente pétrolière détournée et des commissions colossales perçues sur le dos d’un peuple aux abois. C’est que, pour besoin de sauce interne, il a toujours été permis à la voyoucratie du tiers-monde de faire usage d’envolées lyriques sur fond de démagogie et de diversion. Les années et décennies passant, de socialisme spécifique en libéralisme de bazar, d’état d’exception en éternel état d’urgence, de fraude en fraude électorale, de fuite en fuite en avant, les algériens donnent l’impression d’être considérés comme un troupeau qu’on mène à l’abattoir, sans état d’âme. Rêves partis en fumées, libertés très tôt mises entre parenthèses. Tableau noir, malgré les traditionnels discours d’autosatisfaction qui, comble de cynisme, se sont transformés, du jour au lendemain, en autant de litanies d’autoflagellation. La perspective de l’instauration d’une hypothétique république islamiste (une sorte d’épouvantail à la substance et aux contours insondables) écartée, force est de constater le renforcement stratégique de l’ordre établi depuis le coup d’état de l’été 1962 avec le parachèvement d’un pluralisme de façade mis en place et articulé autour du couple FLN-RND. Les différents groupes constitutifs de la caste dirigeante de ces quarante dernières années sont ainsi rassemblés par la grâce d’une réconciliation suprême entre « familles ». Et c’est avec un personnel discrédité, responsable de tant et tant de ratages que l’on voudrait faire croire aux algériens que leur avenir sera colorié en rose…Tout en s’acharnant à les culpabiliser et à les accuser de tous les échecs constatés, à chaque fois que l’on jugera cela nécessaire. La gestion de la situation politique et sécuritaire pendant ces dernières années de folie meurtrière, la prolifération et le renforcement des réseaux mafieux liés à l’import-import, au trafic de drogue et autres, exacerbent les interrogations quant aux missions exactes dévolues à chaque centre de décision au sein de l’Etat et appellent des réponses en matière de compétences et de responsabilités. Le terrorisme persistant des GIA et du GSPC n’arrange rien à l’affaire, malgré une concorde civile dont la forme et le fond ne cessent de susciter les polémiques les plus acharnées. Comment expliquer, d’autre part, les provocations singulièrement meurtrières en Kabylie et la dangereuse impasse dans laquelle on s’est fourvoyée ? Mais il est vrai qu’un Etat de droit se mérite et que la démocratie s’arrache. L’Algérie sera-t-elle capable de reproduire, un jour, des hommes de la stature d’un Abane Ramdane ou d’un Larbi Ben M’hidi? En attendant, quel crédit peuvent avoir des professions de foi, des promesses ou des élections ?
S.A.G.

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2LE CLAN D'OUJDA Empty Re: LE CLAN D'OUJDA Ven 25 Juil - 14:27

admin"SNP1975"

admin
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Coup d’état du 19 Juin 1965

Enregistré dans : Le Clan d'Oujda — eldzayer @ 17:17

“Les mêmes forces qui ont installé le pouvoir qui était qualifié, avant le 19 Juin, de pouvoir socialiste, ce sont les mêmes forces qui ont pris leurs responsabilités le 19 Juin pour apporter un correctif…
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[size=12]Qui mieux que Boumedienne lui-même de reconnaître que Ben Bella ait été ramené au pouvoir puis démis par les mêmes forces du clan d'Oujda dont faisait partie Bouteflika et Zerhouni. Le terrorisme des années 90 n'est qu'une suite logique à celui-ci.[/size]
Renversement de 19 juin 1965 De fait, le renversement de Ahmed Ben Bella était prévisible dès la clôture du 3e Congrès du parti du FLN (avril 1964) dont les résolutions finales accordaient au Président des prérogatives telles qu'il affirmait n'être responsable, ni devant les instances dirigeantes du FLN, ni devant l'Assemblée nationale. Ben Bella avait, depuis longtemps entamé le démantèlement de ce qu'il convenait d'appeler le « groupe d'Oujda » (entourage proche du colonel Boumédiène, alors Premier Vice-président de la République et Ministre de la Défense Nationale).
Après les limogeages de Kaïd Ahmed, Chérif Belkacem, Ahmed Medeghri et la prise en main personnelle des ministères vacants, la décision de mettre fin aux fonctions d'Abdelaziz Bouteflika, Ministre des Affaires Étrangères allait précipiter les évènements. Houari Boumédiène, pressé par son entourage, restait convaincu de pouvoir ramener Ben Bella à de meilleurs sentiments et au respect des institutions de l'État. Deux rencontres au moins se déroulèrent entre les deux hommes sans que Ben Bella changa d'attitude.
Lorsque Houari Boumédiène comprit que le prochain de la liste des éliminés serait lui-même, il se décida à mettre fin au régime de Ben Bella. Il confia au Commandant Hoffman, responsable des blindés, la surveillance de l'immeuble de la radio, du Palais du Peuple (Siège du Gouvernement) et de la Villa Joly (Siège du Bureau Politique du Parti du FLN et résidence de Ben Bella). Les colonels Tahar Zbiri et Abbès furent chargés de l'arrestation du président déchu, cueilli au saut du lit. Le lendemain, Boumédiène apparaissait à la télévision pour annoncer la fin du régime de pouvoir personnel et une proclamation, dite « du 19 juin » qui contenait le catalogue des critiques de la gestion de Ben Bella, fut lue. Coup d'État, pour les uns, et renversement du président Ben Bella ; redressement révolutionnaire pour d'autres.
Source : Wikipedia

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3LE CLAN D'OUJDA Empty Re: LE CLAN D'OUJDA Ven 25 Juil - 14:32

admin"SNP1975"

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Pour satisfaire leur appât du gain facile, certains généraux n'ont aucun scrupule à sacrifier les populations frontalières. On ne sait pas ce que ça coûte du côté algérien. Personne ne s'est jamais intéressé à mesurer les conséquences de la fermeture des frontières. Mais la région est du Maroc, surnommée l'Oriental, souffre du mur algérien.

A Oujda, le Chambre du Commerce a fait une étude sur l'apport du secteur informel de la contrebande hors trafic de drogue. Le chiffre d'affaires annuel a été estimé en 2004 à 6 milliard de dirhams (environ 500 millions $). Le nombre de personnes employées était de 6000, essentiellement des jeunes. Le «blocage» de 2 à 3 millions de touristes algériens enlève au Maroc un apport de 2 à 3 milliards de dollars par an. Ce blocage empêche aussi la création de plus de 1000 PME/PMI devant générer plus de 30.000 emplois uniquement dans la région d'Oujda. Alors qu'ils s'implantent partout au Maroc, les investisseurs étrangers, surtout français, évitent l'Oriental à cause de sa proximité avec l'Algérie assimilée à un horrible épouvantail.
Depuis sa création en 994, Oujda la «cité martyre», comme la nomment les historiens, était le point de passage obligé des caravaniers. Les sultans de Fès et Tlemcen se la disputèrent. Elle symbolise aujourd'hui le martyre de la désunion des peuples du grand
Maghreb.
Oujda est condamnée à vivre avec les algériens. Elle a enfanté Bouteflika qui l'a oubliée et ne songe qu'à mourir au pouvoir à Alger, alors qu'il n'a jamais pensé à revenir dans sa ville natale avec l'habit et les honneurs de président.

Oujda a aussi enfanté le clan d'Oujda qui a renversé le GPRA de Ferhat Abbas et Benyoucef Benkhedda pour prendre le pouvoir en 1962. C'est aussi à Oujda qu'a été formée la première promotion Larbi Ben M'Hidi des «marocains du MALG» qui ont structuré les services secrets algériens qui se sont transformés en Makhzen autour du DRS.
En soutenant la nomination par le président Chadli de Mohamed Mediene, dit Toufik, à la tête du DRS en 1990, le général Larbi Belkheir a en fait placé un virus mortel dans le cerveau de l'ANP. Comme sous l'emprise d'un sida ou d'un cancer, l'ANP, est devenue comme l'Algérie, un grand corps malade incapable de se débarrasser de ses membres corrompus qui souillent son honneur, salissent ses nobles missions et la discréditent aux yeux de la population.

Le Makhzen du DRS ne s'est pas contenté de nommer les présidents, les ministres, les ambassadeurs et les attachés militaires. Il a aussi placé des officiers du DRS à la tête des régions militaires. Cette totale anomalie organisationnelle a donné au DRS les pleins pouvoirs et soumis tous les autres officiers de l'ANP sous son autorité.
Cette grave décadence du pouvoir totalitaire du DRS a engendré la démobilisation politique, la désobéissance civile, la désintégration sociale, la fuite des cerveaux, le phénomène des harragas, la faillite du secteur et du service public, la destruction du tissu économique frontalier, la spoliation de nos richesses, etc …
La décadence du pouvoir algérien a considérablement affaibli l'Algérie et met dans la gêne ses voisins du Maghreb et du Sahel. Il devient de plus en plus urgent d'isoler le virus et de l'éradiquer.


Par Saâd Lounès
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4LE CLAN D'OUJDA Empty Re: LE CLAN D'OUJDA Ven 25 Juil - 14:43

admin"SNP1975"

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Le 5 juillet 1962 à Oran, par Jean-François Paya
Paru sur le site de la LDH de Toulon

La responsabilité des autorités françaises
On trouve dans Les Archives de la Révolution Algérienne [2] copie d’une lettre du Groupe FLN (5 membres) de l’Exécutif Provisoire, adressée au GPRA en date du 27 juin 62. Ce groupe se plaint, entre autres, de ne pouvoir signer divers protocoles prévus avec les autorités françaises avant le 11 juillet, vu le manque de directives dudit GPRA, et notamment le protocole sur le maintien de l’ordre, laissant ainsi la « porte ouverte aux risques d’intervention de l’Armée française après le 2 juillet en cas de débordements ».
Comme le général Katz le reconnaît dans son livre [3] : le statut des forces armées françaises en Algérie qui découle de la déclaration de principe des Accords d’Evian (JO du 20 mars) reste imprécis et ambigu et ce au moins jusqu’à la remise des pouvoirs de l’Exécutif Provisoire à une Assemblée Nationale Algériennne élue (prévue dans le chapitre V des accords d’Evian) qui ne sera effective que le 27 septembre 62 par Abderrahman Fares en personne à la tribune de cette Assemblée à Alger [4].
Cet état de fait permet à Katz d’écrire avec raison dans sa note n°99 du 20 juin 62, adressée à ses chefs de corps, que les forces armées françaises « contribueront par leur présence à rétablir et développer la confiance entre les communautés et qu’elles seront en mesure d’intervenir pour porter secours en cas d’agression aux ressortissants se réclamant de la nationalité française » [5].
Inutile de dire que cette note restera lettre morte et qu’elle fut contredite par des ordres stricts de non-intervention la veille de l’indépendance. Il ressort clairement de tout cela que la France était en droit d’intervenir pour protéger ses ressortissants selon les accords signés et en l’absence d’un protocole additionnel plus restrictif (puisque non signé du fait du FLN) au moins jusqu’à la fin des pouvoirs de l’exécutif provisoire, comme les délégués FLN l’écrivaient eux-mêmes au GPRA (qui avait sûrement d’autres chats à fouetter, vu ses dissensions internes).
C’est donc bien la France en la personne du Général de Gaulle [6] qui, de façon unilatérale, n’a pas usé de ses prérogatives – abandonnant au massacre des citoyens français, européens et musulmans, et ce au moins juridiquement jusqu’au 27 septembre 62 où la clause de remise totale de souveraineté prévue par les accords d’Evian a été remplie avec retard du fait de la lutte pour le pouvoir qui sera encore sanglante [7].
A noter qu’on ne trouve pas trace d’un ordre écrit de non-intervention aux Archives [8]. Cependant, la mention de « rappel de consignation des troupes » figure dans certains JMO d’unités (journal de marche et d’opérations) consultés aux Archives, alors que des exactions sur des Français sont signalées [9]. Comment comprendre que, pour les victimes françaises, l’Armée Française s’en soit tenue, sans plus approfondir, au chiffre du directeur FLN de l’hôpital d’Oran – 25 morts ! –, alors qu’au Consulat de France on déclarait 800 "disparus" dès les premiers jours [10] ? Aucune enquête sérieuse n’a été effectuée dans les quartiers musulmans où les gens enlevés avaient été amenés et il y eut une complicité évidente entre les autorités militaires françaises et algériennes pour étouffer l’affaire dans le désordre et le chaos provoqués par l’exode des Français d’Oranie [11].
La provocation du 5 juillet avait bien abouti : faire avancer vers le pouvoir l’Armée des frontières, sous prétexte de rétablir l’ordre, faire peur aux Français dans la ville la plus européenne d’Algérie, ce qui correspondait aux vues du clan arabisant d’Oujda conduit par Boumediene et Ben Bella qui faisaient d’une pierre deux coups avec leurs services spéciaux [12]– ils sont toujours au pouvoir en Algérie.
Les Forces françaises en présence à Oran, le 5 juillet 1962, passibles de non-assistance à personnes en danger
En fonction des Archives militaires et des destinataires des circulaires du Commandement du "Secteur Autonome d’Oran" nous pouvons donner la liste des unités et des effectifs – 18 000 hommes – présents à Oran ce jour-là [13]. Lorsque l’on pense que sur presque un millier d’officiers présents on peut compter sur les doigts d’une ou deux mains maximum ceux qui ont eu le courage de transgresser les ordres, on reste sidéré, car certes il y eut le Général Katz obéissant avec zèle à De Gaulle mais le reste ne fut pas particulièrement glorieux, le plus hardi étant le lieutenant FSNA Kheliff commandant de Compagnie du 30è BCP qui mena une action longue et loin de sa base sans bien connaître la ville d’Oran. Pourtant les risques pour la "carrière" étant moins graves (avec en plus un prétexte d’assistance à personne en danger) que ceux pris par d’autres précédemment en rupture de ban avec l’Armée gaullienne ! (comme le lieutenant Kheliff qui passa bien capitaine après une mutation en métropole).

En fait ce 5 juillet à Oran fut ponctuellement la journée la plus sanglante depuis le début de la guerre d’Algérie, mais elle a surtout le triste privilège d’être un cas unique dans l’histoire d’une armée présente sur le terrain à proximité de ses ressortissants civils désarmés et pacifiques les a laissés se faire massacrer par des éléments étrangers sans intervenir – sauf cas rares et isolés.
Si on doit reparler du 17 octobre 61 à Paris qui a eu lieu en pleine guerre d’Algérie alors que le FLN était encore "l’ennemi officiel", pourquoi ne le fait-on pas de cette journée occultée par l’historiographie gaullienne et FLN, qui a eu lieu après la fin supposée de toutes les hostilités et en voie d’effacement de notre histoire avec son millier de victimes identifiables et appelées hypocritement "disparus".
D’autre part cette journée fut un des actes fondateurs de l’Etat Algérien dans sa composante militaro-mafieuse manipulatoire et provocatrice dont les effets sont plus que jamais présents à ce jour.
Le communiqué de l’Etat Major Général de l’ALN [14]
Ce communiqué de trois pages, diffusé aux cadres le matin du 5 Juillet, ne fait pas référence à cette journée comme historique. Il explique pourquoi le GPRA qui l’a dissous « a failli à sa mission en bafouant la légalité sur tous les plans ... » aprés une référence appuyée aux accords d’Evian ! Il cite la date du 1er Juillet « où le peuple s’est prononcé » comme historique, proclamant que le GPRA « est incapable de maintenir l’ordre », et il se propose de le faire en allant « protéger la minorité européenne » alors qu’on ne sait pas encore ce qui se passe à Oran !

Il faut préciser que, dépourvue de moyens logistiques de transports aprés réquisition de camions et de bus privés dans la zone Tlemcen-Ain-Témouchent, l’ALN des frontiéres arriva à Oran le dimanche 8 Juillet et rétablit effectivement l’ordre tout en prenant le pouvoir. Pour Alger ce fut une autre histoire elle n’y entra qu’en Septembre après des combats avec les willayas 3 et 4 au niveau d’Orléanville et une négociation [15]
Jean-François Paya
Ancien combattant d’Algérie classe/54
Transmis par H.Cuesta

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