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Le virage du 5 Octobre 1988 vu par SNP

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admin"SNP1975"

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Le virage du 5 Octobre 1988 vu par SNP

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Le 5 Octobre 1988, lors d’un déplacement à Oran où j’allais m’approvisionner en pâte à papier, ahuri, j’ai assisté au premier « printemps arabe» algérien, avec son cortège d’émeutes populaires, de féroces répression, de torture et de morts. Pris dans cette tourmente, je me suis arrogé le droit de planter les yeux d’un simple témoin oculaire que j’étais dans les innombrables scènes de violence qui s’étaient étalées sur une bonne dizaine de jours : pillage de magasins, saccages de tous les bâtiments publics, incendies, séquestrations… En gros, tout ce qui symbolisait le pouvoir algérien, usurpateur et honni par la population était livré aux hordes enragées des laissés-pour-compte.

Je me suis retrouvé à ramasser avec mon frère aîné Hassan qui, entre temps, a embrassé l’islamisme et laissé pousser sa barbe, une personne blessée par les balles de militaires, chargés de réprimer le mouvement sur le boulevard Ekhmil, ex-avenue d’Oujda. Étendue dans notre Renault 4 de couleur

bleue, la victime est vite transféré à l’hôpital dans un état lamentable .

Pour autant, je n’ai pas participé personnellement à ces événements. Ce fut, à proprement parler, un mouvement d’adolescents dont l’âge moyen varie entre 14 ans et 18 ans. Ma frustration n’est pas compatible avec la leur. On ne trimballait pas le même pathos.

Dans un premier temps, j’ai cru qu’il s’agissait d’un mouvement de foule spontané. Quelle ne fût ma surprise lorsque j’ai découvert que c’étaient des éléments issus de la pègre qui encadraient ces jeunes, qu’ils fussent collégiens, lycéens ou déscolarisés. Les meneurs étaient pour beaucoup des repris de justice, des bandits et des contrebandiers.

Non, le mouvement est tout sauf spontané…

C’est l’heure de l’info et de l’intox. Certains s’empressaient de me convaincre que tout était téléguidé par le premier ministre de l’époque, Mouloud Hamrouche, encadré de ses proches, dits «réformateurs ». D’autres m’ont vendu la thèse de certains apparatchiks du F.L.N, avec à leur tête le secrétaire général du Parti Unique, Mohamed Chérif Messadia. De toute manière, je n’ai pu m’empêcher de les soupçonner d’avoir fomenté ces troubles afin de faire avorter les reformes que le Président de la république de l’époque, en l’occurrence Chadli Bendjedid avait promises au peuple algérien à l’occasion d’un discours mémorable, télédiffusé trois semaines plus tôt, le 17 septembre 1988 où il s’en prenait à la gabegie de l’administration et prônait un aggiornamento politique.

J’ai assisté sans m’en mêler durant des jours et des nuits de chaos où le ciel nocturne était strié de balles tracées du rouge à une procession qui est parti du boulevard du 1er novembre et s’est dirigé vers le magasin de chaussures de la Sonipec (Société nationale pour l’industrie du cuir et des peaux), les Galeries algériennes et le magasin Bata. Les émeutiers ont forcé les portes, détruisant tout sur leur passage en repartant avec des centaines de paires de chaussures et d’autres produits aisément transportables.

Au bout du compte, les émeutiers ont fini par monter vers la résidence du Wali (Préfet), en face de laquelle je résidais. Je les ai suivis, non par instinct de révolte mais tout simplement pour rentrer chez moi… SNP

http://www.marocainsdalgerie.net

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