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(ou les Algé-Riens en l'occurrence)

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admin"SNP1975"

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Démocratie en panne, pays en berne

par Mohammed Guétarni *
(ou les Algé-Riens en l'occurrence) Spacer
La politique est, avant tout, une science exacte (et non expérimentale) de l'exercice du pouvoir dans une société organisée. Autrement dit, les politiques n'ont pas droit à l'erreur. Faute de quoi s'applique la devise de Platon: tout ce que font les gouvernants comme erreurs, les Grecs (ou les Algé-Riens en l'occurrence) le paient «chairement.» C'est pourquoi, ce vocable qui paraît, à l'évidence sémantique, prend des allures de règles scientifiquement établies.

La politique, selon certains politologues, est Janus (1) en ce que le Pouvoir est, à la fois, l'instrument de domination pour maintenir l'ordre public mais aussi et surtout le moyen d'assurer la sécurité et le bonheur du citoyen et l'intégration collective. Elle est appelée à régler la vie sociale, économique, culturelle... de la société de tous les jours. Cependant, une pareille politique ne peut être exercée que par des professionnels à compétences et abnégation avérées, élus démocratiquement au suffrage universel.

Dès qu'il entre en fonction, le nouveau chef (de l'État ou du Gouvernement) devient le chef de tous ses compatriotes sans distinction aucune ni de partis, ni de races, de classes, d'ethnies ou de sexes. Un pareil pouvoir, doué de telle sagesse légendaire, assure honneur et bonheur à toute sa nation.

Si, paradoxalement, le Pouvoir cultive sciemment la dépolitisation de la société (comme au temps du Parti unique), la politique se pervertira et favorisera, sinon encouragera la démobilisation sociale, voire même l'immobilisme de la société et un conservatisme rétrograde (que nous vivons, hélas, aujourd'hui). Les gouvernants deviennent les oppresseurs du peuple dans l'unique intention de conserver «leur» pouvoir et leurs privilèges le plus longtemps possible. Ils veillent plus sur leurs affaires personnelles que celles de l'État et du Citoyen pour lesquelles ils sont nommés et grassement payés.

Alors, commencent les maux provoqués par un tel césarisme que les mots restent incapables de traduire.

Dans les pays réellement démocratiques où la voix de l'électeur pèse de tout son poids dans la balance de l'urne, le «Président» est élu pour deux mandats tout au plus à l'instar de Clinton, Bush, Chirac... Le Chef arabe, une fois installé au sommet de la «pire-amide» du pouvoir, en devient «Résident» puisqu'il est assuré d'être continuellement reconduit dans ses fonctions et se succède indéfiniment à lui-même jusqu'à la fin de ses jours à l'exemple d'El-Kadafi, Moubarek, El-Assad... Pire, ces mégalos préparent déjà leurs héritiers à hériter leurs trônes.

C'est une sorte de monarchies républicaines qui ne dit pas son nom et où les classes dirigeantes se régénèrent perpétuellement pour garder toujours les rênes du pouvoir entre leurs mains. C'est, en quelque sorte, la matérialisation de la devise de Mussolini: «le Pouvoir, c'est nous, pour nous et entre nous.»

La démocratie, en Algérie, semble plus virtuelle que réelle tant que l'Opposition n'a ni voix au chapitre, ni droit de regard sur ce que fait le Pouvoir en place à l'instar d'autres pays, tant qu'il n'y a pas de débats télévisés entre des membres du Gouvernement et ceux de l'Opposition, tant que le responsable, à quel niveau que ce soit - Président d'A.P.C. ou de la République, Chef de daïra ou du gouvernement - n'a de compte à rendre qu'à lui-même et jamais devant ses compatriotes. Nous sommes en droit de nous interroger de quelle démocratie s'agit-il? Celle-ci est, en tout état de cause, incompatible avec un pareil mode de gestion. Sinon, ce ne sont que «des-mots-crachés» ou «des-maux-cratie »

Il est, notoirement, connu qu'un Souverain devient puissant par sa droiture et sa loyauté envers son peuple, par la force du Droit et de la Justice et non par la répression et la terreur. Chaque Chef arabe se prend pour le Pharaon de son peuple. Un «haut dieu» qu'il, faut craindre et lui obéir. Faut-il, alors, un Moïse à chacun pour lui rappeler, sans diviser la mer pour frayer sa voie du salut (le temps des miracles est révolu), qu'il est un simple mortel parmi les mortels et que s'il est à la tête de son pays, il n'est pas créé d'un meilleur limon mais de la même terre que tous ses compatriotes. Les autres pays réellement démocratiques sont gouvernés par des souverains à l'exemple de Périclès ou de Minos parce qu'ils sont élus par les urnes et non au moyen de fraudes électorales comme dans nos contrée.

Le monde arabe est en train de «construire sa propre destruction» et «érige sa propre faillite» parce qu'il n'y a plus de Chef de la trempe de Omar Ibn-Khattab considéré par le Prophète lui-même (QSSSL) comme la Justice personnifiée. Un véritable savant à la tête de son peuple. L'intelligence de l'incompétence conduit droit vers la déliquescence de l'État et, par suite, vers la délinquance sociale qui se traduit par la violence, le terrorisme, la corruption, les détournements de deniers publics, le laisser-aller, le laisser-faire... qui affaiblissent l'État et ses institutions et empoisonnent la vie du citoyen.

Pourtant, l'Islam exhorte à l'acquisition du savoir et bénit ses détenteurs. Il insiste, également, sur l'égalité de tous devant Dieu. Nous sommes tous égaux devant la naissance, l'enfance, la vieillesse, la maladie, la mort. Par ailleurs, notre religion souligne la parenté des croyants. «Tous les croyants sont frères.» (2) Cette parenté doit interpeller les Gouvernants arabes à traiter leurs gouvernés de la même manière et avec équité comme au temps de Omar, abstraction faite de la naissance, de la famille, du rang social ou toute autre considération si ce n'est le mérite et l'abnégation.

Tout au début de l'humanité, il n'y avait ni noble, ni aristocrate. Comme disait la maxime: «Quand Adam piochait et Eve filait, qui était gentilhomme?» Ce qui montre que tous les hommes naissent égaux en droits et en devoirs. Accomplir consciencieusement son Devoir vis-à-vis de Dieu et la Nation est l'assurance garantie des Droits de tous. D'ailleurs, le sociologue français Émile Durkheim a bien formulé cette idée: «Si chacun faisait SON devoir, disait-il, tout le monde obtiendrait SES droits sans les réclamer.»

Un régime politique sans démocratie est malade. Il porte en lui les germes de son propre mal qui se traduisent par le népotisme, le despotisme, les passe-droits... De même, un système dictatorial est source d'appauvrissement et de régression de la société. Une démocratie réelle (et non virtuelle comme la nôtre), où les pouvoirs sont séparés, où les responsables sont les premiers à craindre et respecter la loi et sont sommés à rendre des comptes, où le Droit et le Savoir sont les deux jambes sur lesquelles s'appuie le pays, favorise incontestablement la cohésion sociale. Son président devient un véritable ascète. Il est aimé et vénéré par son peuple comme un enfant aime et respecte son père et, lui, aime son peuple et le vénère comme un père aime son enfant.

Dans le monde arabe, ce genre de président n'existe plus de puis Omar Ibn-Khattab. Il est à la tête de son pays -mais pas dans la tête de son peuple- par la force de ses baïonnettes ou au moyen de fraudes électorales. C'est pourquoi, nos chefs sont plus des Résidents à vie, dans leurs palais présidentiels que des Présidents élus pour un mandat. Cet «État» de fait, qui semble s'éterniser, ne prête guère à l'optimisme.

La démocratie en Algérie est en panne et le pays en berne. Les dernières élections législatives (votées par moins de 20%, donc rejetées par plus de 80% des électeurs) ont fait, certes, 350 «députés» heureux de leur prébende mais, en même temps, 35 millions de «dépités» malheureux. Ce n'est pas avec une pareille méthode de gestion perverse et surannée que l'on prétend sauver le pays de son naufrage et lui assurer un avenir à la hauteur des aspirations sociales. Pourtant en démocratie, la souveraineté, dit-on, revient... au peuple. Est-ce vrai chez nous? Nous ne pouvons que l'espérer.

Aux grands hommes, Dieu, Nation et Société sont reconnaissants.


* Docteur ès Lettres
Université de Chlef.
Quotidien d'Oran


1 : Janus (mythe romain). Un des anciens dieux de Rome. Il est gardien des portes dont il surveille les entrées et les sorties. C'est pourquoi, il est représenté par deux visages.

A Rome, le temple de Janus n'est fermé qu'en temps de paix.

2 : Soura: 50 ; Verset : 10.


http://www.marocainsdalgerie.net

admin"SNP1975"

admin
Admin

On ne brûle pas les etapes. On ne cueille pas les fruits avant leurs mûrissements.


Devoir de mémoire

Naissance et mort du premier mouvement syndical algérien

par Dan Gallin

L’Algérie était perdue pour la démocratie bien avant l’assassinat de son président Mohamed Boudiaf le 29 juin 1992, avant même l’imposition de l’état de siège le 3 avril 1991 et l’annulation des élections en janvier 1992, et avant les dictatures successives de Ahmed Ben Bella, Houari Boumedienne ou Chadli Benjedid.

La bataille de la démocratie en Algérie a été perdue pendant la lutte pour l’indépendance elle-même, lorsque le mouvement syndical démocratique, issu des travailleurs algériens en Algérie et en France, a été détruit par la répression coloniale française et par le terrorisme du FLN, avec la collusion d’organisations syndicales influentes en France et ailleurs.

Le mouvement syndical démocratique des travailleurs algériens était constitué par l’Union Syndicale des Travailleurs Algériens (USTA), fondée le 14 février 1956. A l’époque, le mouvement nationaliste algérien s’était déjà scindé en deux organisations, le Mouvement national algérien (MNA), dirigé par Messali Hadj, et le Front de libération nationale (FLN). L’USTA a été fondée par des syndicalistes du MNA; dans la semaine suivante, le 2 mars 1956, le FLN a créé sa propre organisation syndicale, l’Union Générale des Travailleurs Algériens (UGTA).



Très tôt, ces deux organisations ont été réprimées en Algérie, et leurs dirigeants mis en prison. En France, l’USTA créa le 26 mars 2956 une Fédération qui atteignait 100'000 membres en septembre 1957 (à partir de 15'000 au début de ses activités en janvier 1957, sur un total estimé de 400'000 travailleurs algériens employés en France à l’époque), et publiait un mensuel, la Voix du Travailleur Algérien (à partir de mars 1957). Lors de ses deux congrès (28 au 30 juin 1957 à Paris et 28 aui30 novembre 1958 à Lille), la Fédération de l’USTA en France a fait la démonstration d’une organisation indépendante, démocratique et dynamique, capable d’organiser un puissant mouvement syndical algérien indépendant, garant d’une Algérie démocratique.

Le FLN a ordonné à ses membres de rester dans la CGT dirigée par les communistes, où ils formaient une association, l’Amicale Générale des Travailleurs Algériens (AGTA), dissoute par le gouvernement français le 2 août 1958.

Dès septembre 1957, des militants et des responsables de la Fédération de l’USTA en France sont arrêtés par centaines, leurs bureaux fouillés, leurs documents saisis. Le même mois, le FLN lance une campagne d’extermination des dirigeants de l’USTA. Parmi les personnes assassinées par les tueurs de FLN se trouvent: Ahmed Semmache, trésorier de la Fédération, le 20 septembre; Hocine Maroc, responsable de l’USTA à l’usine Panhard, le 24 septembre; Ben Lachereb, permanent de l’USTA, le 26 septembre; Abdallah Filali, peintre en bâtiment et secrétaire général adjoint de la Fédération, le 7 octobre; Mansour Bouali, trésorier de la Fédération, successeur de Semmache, le 4 octobre; Ahmed Bekhat, ouvrier métallurgiste et secrétaire général de la Fédération, le 26 octobre. Le 24 septembre, Mellouli Said, responsable, est blessé par balle mais survit à cette attaque.

Le 27 octobre, Mohammed Nadji, secrétaire de l’USTA pour la région parisienne, est arrêté et interné au camp de Mourmelon pendant plus d’un an (il sera tué par des tueurs du FLN le 6 juin 1959). Abderrahman Bensid, qui a pris la place de Bekhat comme secrétaire général de la Fédération, et Abdelkhatir Kader, secrétaire de l’Union départementale de l’Indre-et-Loire de l’USTA, sont arrêtés le 1er novembre, avec deux de leurs collègues français qui le protégeaient en les accompagnant dans la rue. Bensid sortait tout juste de prison où il avait été détenu sans inculpation près d’un an. A la fin de 1957, pratiquement tous les dirigeants de l’USTA en France et en Algérie, de premier et de deuxième rang, étaient soit morts soit en prison.

Les assassinats se poursuivirent pendant les quatre années suivantes (Mohamed Ben Bara, ouvrier métallurgique, responsable de l’USTA à St-Chamond, le 12 février 1958, Amar Badioune, secrétaire de la section de Sedan, le 21 mars 1958, Ahmed Ben Ali, responsable régional pour le Nord et le Pas-de-Calais, le 28 décembre 1958, Mohamed Bekhri, ouvrier métallurgiste et membre du Comité exécutif de l’USTA, le 2 décembre 1959, Chabane Guegrane, secrétaire de la section de Longwy, le 11 mai 1961).

La CGT et le Parti Communiste français, principalement par le biais des municipalités qu’il contrôlait, assuraient non seulement la couverture politique des équipes de tueurs du FLN, mais aussi leur soutien logistique.

L’USTA avait déposé sa demande d’adhésion à la Confédération internationale des syndicats libres (CISL) le jour même de sa fondation.

L’UGTA, après un moment d’hésitation dû à ses liens étroits avec la CGT et le PCF, finit également par déposer sa demande d’adhésion. Le 8 juillet 1956, à une heure du matin, après plusieurs heures de débat, et à la majorité d’une voix, le Comité exécutif de la CISL décidait d’accepter seulement l’UGTA. En cela, le Comité exécutif suivit la recommandation d’un comité ad-hoc dominé par l’UGTT tunisienne et l’UMT marocaine, vifs défenseurs du FLN comme leurs gouvernements. Irving Brown, représentant de la centrale syndicale américaine AFL-CIO, lourdement compromis dans des opérations de la CIA en Europe et en Afrique, joua un rôle décisif dans le soutien de la demande l’UGTA et dans le rejet de celle de l’USTA. L’USTA commenta sa position dans les termes suivants:»Irving Brown et les autres diplomates syndicaux du secrétariat de la CISL, ont eu peur de se mettre à dos les Marocains et les Tunisiens, de crainte qu’ils ne quittent le «monde libre» pour rejoindre le camp neutraliste; pour finir, l’UGTA a su faire un chantage encore plus efficace en menaçant de l’affilier à la Fédération syndicale mondiale (FSM, communiste) ou à la CISA (Confédération internationale des syndicats arabes).»

En fin de compte, l’UGTA quittera quand même la CISL après que l’Algérie sera devenue indépendante et suivra son destin naturel en devenant une organisation de modèle communiste, contrôlée par l’Etat, avec des liens de coopération étroite avec la FSM. Ce n’est que bien plus tard qu’une partie de sa base et de ses cadres, aidés par la crise du régime du FLN, tenteront de reprendre l’initiative et lutteront pour l’indépendance de l’organisation.

La décision du Comité exécutif de la CISL s’est avérée fatale pour les travailleurs algériens en ouvrant la voie à la vague de terreur qui s’abattit sur l’USTA et qui a détruit pendant au moins trois décennies toutes les traces d’un mouvement syndical libre et démocratique en Algérie. Au plus fort de la campagne de terreur, le 8 novembre 1957, le Comité exécutif de la CISL, dans une déclaration d’une extraordinaire faiblesse, lança un appel pour l’arrêt des attaques terroristes, sans nommer les parties responsables. L’USTA constata avec amertume: «Quand le FLN a compris que les mêmes raisons qui avaient fait que Oldenbroek (secrétaire général de la CISL), Irving Brown, etc. avaient accepté la demande d’adhésion de l’UGTA, les empêcheraient également de prendre des sanctions contre l’UGTA quoi qu’il arrive, quand il a donc compris que la grande majorité des travailleurs syndiqués du monde ne connaissait pas la réalité du mouvement syndical algérien et ne se donnerait pas la peine de la connaître, alors il a su qu’il pouvait tout se permettre.»

L’UGTA, à partir de 1956, pouvait compter sur le soutien de l’URSS et des partis communistes du monde, de la CISL et de l’AFL–CIO, des gouvernements d’Egypte, de Tunisie et du Maroc, entre autres. Le seul soutien de l’USTA venait des minorités indépendantes, généralement en opposition avec leurs propres directions, dans certains syndicats français, des libertaires, des socialistes indépendants et des trotskistes du PCI avec Pierre Lambert et Daniel Renard, et parmi les socialistes démocratiques de différents pays. En France, un comité de solidarité soutenant l’USTA comprenait Bernard (syndicat des imprimeurs CGT), Capocci (journaliste FO), Hébert (cheminots FO), Houdeville (employés CFTC), Lemoine (mineurs CGT), Lapeyre (travaux publics FO), Lauré (enseignants FEN).

Malgré les énormes pressions exercées sur elle, l’USTA resta quasiment intacte comme organisation jusqu’en 1961. Elle finit par se désintégrer quand Le MNA fut lui-même détruit par les mains de son président, Messali Hadj. Le fondateur du mouvement d’indépendance algérien, dirigeant charismatique mais de plus en plus autoritaire et paranoïaque, perçut comme une menace la force et surtout l’indépendance du mouvement syndical construit par les militants ouvriers de son propre parti. Incapable d’empêcher son parti de se scinder entre sa composante démocratique, fondée sur les syndicats, et sa clique personnelle. Messali décida d’imposer l’obéissance aveugle en recourant lui-même au terrorisme: le 21 juin 1961, une équipe de tueurs à ses ordres assassina, dans les locaux de l’USTA à Lille, trois hauts responsables de la Fédération de France: Mohamed Boutazir, Ahmed Abdelaziz Baba et Mohamed Ghouti. Un quatrième est blessé, mais survit. Abderrahmane Bensid, secrétaire général de la Fédération, échappe à cette attaque par un hasard, et s’abrite chez des amis en Suisse. Il rentrera dans sa ville natale de Tlemcen en 1962, gravement atteint d’une maladie débilitante, mais lucide et reniant en rien son engagement de militant. Il décédera à Tlemcen le 20 septembre 2978, à l’âge de 46 ans.

Cette action de folie criminelle et auto-destructrice de la part du dirigeant vieillissant du MNA, met un terme à la première tentative de syndicalisme libre parmi les travailleurs algériens, parachevant le travail commencé par la police française et les tueurs du FLN. Dans le même temps, elle met un terme aux perspectives de démocratie en Algérie pour plusieurs décennies. Le mécontentement populaire et la haine envers la tyrannie, l’autoritarisme et la corruption du FLN rechercheront et trouveront un nouvel exutoire: l’intégrisme islamique. Aujourd’hui, cependant, comme à la veille de l’indépendance, la cause de la démocratie en Algérie dépend de l’émergence d’un mouvement syndical authentiquement libre et démocratique. Quand les travailleurs algériens entreront en lutte pour organiser un tel mouvement le souvenir de leurs camarades qui ont vécu et sont morts pour cette cause il y a de cela près de quarante ans leur servira d’exemple. Honneur soit à leur mémoire.

Juin 1996

http://www.marocainsdalgerie.net

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