Heurts en Iran: quatre manifestants tués
Le Figaro.fr (avec agences)
27/12/2009 | Mise à jour : 14:03
figcom_sep_bulle='avec';
|
Le Figaro.fr (avec agences)
27/12/2009 | Mise à jour : 14:03 | Commentaires 7 | Ajouter à ma sélection
«Nous nous battrons, nous mourrons mais nous reprendrons l'Iran», scandaient dimanche les opposants au président Mahmoud Ahmadinejad . Crédits photo : AFP
Des affrontements ont éclaté dimanche matin, en marge des rassemblements prévus pour l'Achoura, entre la police et les opposants au président iranien Mahmoud Ahmadinejad. La police a démenti la mort de manifestants, selon l'agence Fars.
Nouveau bain de sang à Téhéran. Quatre manifestants ont été tués dimanche matin dans la capitale iranienne, lors de violents affrontements entre des milliers d'opposants au président Mahmoud Ahmadinejad et les forces de l'ordre, selon le site d'opposition Rahesabz. Une information que la police iranienne a démentie. «Jusqu'à présent, nous n'avons reçu aucune information sur des personnes tuées par la police», a indiqué le chef de la police de Téhéran, Azizollah Rajabzadeh, cité par les agences Isna et Fars. «En revanche, un certain nombre de policiers ont été blessés dans les émeutes d'aujourd'hui», a-t-il ajouté.
L'opposition, qui accuse le pouvoir de fraude massive lors de l'éléction de juin, avait appelé à de nouvelles manifestations dimanche matin dans le centre de Téhéran, en marge des rassemblements prévus pour l'Achoura, la journée de deuil religieux commémorant la mort de l'imam Hossein, figure centrale de l'islam chiite. «Nous nous battrons, nous mourrons mais nous reprendrons l'Iran», scandaient les manifestants. Et de poursuivre: «C'est le mois du sang, et les bassidjis vont tomber», dans une double allusion au mois de deuil de Moharram, dont l'Achoura est le point culminant, et aux miliciens largement utilisés ces derniers mois par le gouvernement contre les manifestations.
Trois des victimes ont ainsi été tuées par des «tirs directs» de «forces militaires» près du «pont du collège» sur l'avenue Enghelab, la grande artère traversant Téhéran d'est en ouest où se sont concentrées dimanche toutes les manifestations, a indiqué Rahesabz. Un quatrième manifestant a été tué un peu plus loin, a ajouté le site sans donner de précisions sur les circonstances de sa mort.
Contre-manifestation des partisans du pouvoir
Malgré une présence policière massive, des milliers de personnes se sont donc rassemblées le long de l'avenue Enghelab, théâtre en juin des grandes manifestations qui avaient suivi la réélection contestée du président iranien. Mais la police est rapidement intervenue pour les disperser, utilisant des gaz lacrymogènes et les chargeant violemment. Selon plusieurs témoignages, les opposants au pouvoir auraient répliqué en jetant des pierres et en incendiant des poubelles pour se protéger et bloquer les rues. Sans succès. Les milliers de partisans d'Ahmadinejad ont profité de leur dispersion pour organiser une contre-manifestation sur l'avenue, selon plusieurs témoins de la scène. Ils scandaient des slogans favorables au guide suprême iranien, l'atyatollah Ali Khamenei, selon ces sources.
En fin de matinée, la foule des manifestants continuait pourtant à grossir, se massant dans des rues et avenues proches de l'avenue Enghelab totalement fermée et quadrillée par les forces de l'ordre et survolée par des hélicoptères, selon les témoignages.
L'opposition était déjà parvenue samedi à mener plusieurs manifestations de moindre ampleur à Téhéran. Ces manifestations ont toutes été violemment dispersées par la police, qui a procédé à de nombreuses arrestations.
LIRE AUSSI
» Heurts aux obsèques de l'ayatollah Montazeri
» DOSSIER SPECIAL - L'Iran en crise
27/12/2009 | Mise à jour : 14:03
|
Le Figaro.fr (avec agences)
27/12/2009 | Mise à jour : 14:03 | Commentaires 7 | Ajouter à ma sélection
«Nous nous battrons, nous mourrons mais nous reprendrons l'Iran», scandaient dimanche les opposants au président Mahmoud Ahmadinejad . Crédits photo : AFP
Des affrontements ont éclaté dimanche matin, en marge des rassemblements prévus pour l'Achoura, entre la police et les opposants au président iranien Mahmoud Ahmadinejad. La police a démenti la mort de manifestants, selon l'agence Fars.
Nouveau bain de sang à Téhéran. Quatre manifestants ont été tués dimanche matin dans la capitale iranienne, lors de violents affrontements entre des milliers d'opposants au président Mahmoud Ahmadinejad et les forces de l'ordre, selon le site d'opposition Rahesabz. Une information que la police iranienne a démentie. «Jusqu'à présent, nous n'avons reçu aucune information sur des personnes tuées par la police», a indiqué le chef de la police de Téhéran, Azizollah Rajabzadeh, cité par les agences Isna et Fars. «En revanche, un certain nombre de policiers ont été blessés dans les émeutes d'aujourd'hui», a-t-il ajouté.
L'opposition, qui accuse le pouvoir de fraude massive lors de l'éléction de juin, avait appelé à de nouvelles manifestations dimanche matin dans le centre de Téhéran, en marge des rassemblements prévus pour l'Achoura, la journée de deuil religieux commémorant la mort de l'imam Hossein, figure centrale de l'islam chiite. «Nous nous battrons, nous mourrons mais nous reprendrons l'Iran», scandaient les manifestants. Et de poursuivre: «C'est le mois du sang, et les bassidjis vont tomber», dans une double allusion au mois de deuil de Moharram, dont l'Achoura est le point culminant, et aux miliciens largement utilisés ces derniers mois par le gouvernement contre les manifestations.
Trois des victimes ont ainsi été tuées par des «tirs directs» de «forces militaires» près du «pont du collège» sur l'avenue Enghelab, la grande artère traversant Téhéran d'est en ouest où se sont concentrées dimanche toutes les manifestations, a indiqué Rahesabz. Un quatrième manifestant a été tué un peu plus loin, a ajouté le site sans donner de précisions sur les circonstances de sa mort.
Contre-manifestation des partisans du pouvoir
Malgré une présence policière massive, des milliers de personnes se sont donc rassemblées le long de l'avenue Enghelab, théâtre en juin des grandes manifestations qui avaient suivi la réélection contestée du président iranien. Mais la police est rapidement intervenue pour les disperser, utilisant des gaz lacrymogènes et les chargeant violemment. Selon plusieurs témoignages, les opposants au pouvoir auraient répliqué en jetant des pierres et en incendiant des poubelles pour se protéger et bloquer les rues. Sans succès. Les milliers de partisans d'Ahmadinejad ont profité de leur dispersion pour organiser une contre-manifestation sur l'avenue, selon plusieurs témoins de la scène. Ils scandaient des slogans favorables au guide suprême iranien, l'atyatollah Ali Khamenei, selon ces sources.
En fin de matinée, la foule des manifestants continuait pourtant à grossir, se massant dans des rues et avenues proches de l'avenue Enghelab totalement fermée et quadrillée par les forces de l'ordre et survolée par des hélicoptères, selon les témoignages.
L'opposition était déjà parvenue samedi à mener plusieurs manifestations de moindre ampleur à Téhéran. Ces manifestations ont toutes été violemment dispersées par la police, qui a procédé à de nombreuses arrestations.
LIRE AUSSI
» Heurts aux obsèques de l'ayatollah Montazeri
» DOSSIER SPECIAL - L'Iran en crise