Expulsés d’Algérie: des poursuites imminentes
Justice. Victimes d’expulsions arbitraires, séquestrés des camps Tindouf et militaires prisonniers soumis à la torture et au travail forcé: Trois catégories de citoyens marocains en droit de traîner l’Algérie en justice.
Des représentants des Marocains victimes du régime d’Alger se sont donné rendez-vous à l’Université Mohammed Ier d’Oujda, les 25 et 26 mars 2010 pour un Colloque national sur «la situation des séquestrés de Tindouf et des victimes d’expulsions collectives d’Algérie à la lumière des droits de l’Homme et du droit international humanitaire», en collaboration avec le Conseil consultatif des droits de l’Homme, la Commission nationale du droit international humanitaire, l’Organisation marocaine des droits de l’Homme et la section locale du Croissant rouge marocain.
La représentante des Marocains rescapés des camps de Tindouf, Saâdati Ma-el-Aaïnine, a considéré que la politique algérienne à propos de nos provinces du Sud est basée sur le complot et la manipulation de l’opinion internationale. Ajoutant que cette politique consiste à «brouiller la réalité des souffrances de nos frères dans les camps de la honte à Tindouf, à manipuler la carte des aides humanitaires, à exploiter les enfants en les transférant contre leur gré vers des pays connus pour leur hostilité envers le Maroc pour les endoctriner.»
Le FLN ne connaît
pas la segesse
Pour leur part, les intervenants au nom des victimes des expulsions arbitraires d’Algérie ont souligné que le temps est venu de prendre cette affaire à bras le corps. D’autant plus que le dossier a connu dernièrement un développement très grave avec la décision illégale de l’État algérien de nationaliser les biens des 24.000 familles marocaines expulsées d’Algérie.
Ces intervenants ont par conséquent enjoint «l’Etat marocain de faire de cette affaire une cause nationale, car elle touche la dignité et la propriété de citoyens marocains qui ont refusé toutes les tentations que l’Algérie a exercé sur eux pour qu’ils abandonnent leur citoyenneté marocaine.» En guise de mesure concrète, les représentants des expulsés ont souligné que leur association, présidée par Mohamed El Herouachi, prépare actuellement un dossier pour entamer des poursuites judiciaires contre l’Etat algérien. D’abord devant des juridictions algériennes, puis, si justice ne leur était pas faite, devant des tribunaux internationaux.
Invité du colloque en tant qu’ancien détenu militaire du Polisario, le capitaine Ali Atmane, pilote de chasse qui a passé 24 années dans plusieurs camps pour prisonniers dans la région de Tindouf, résume la situation à sa manière, en soldat: «Le Maroc n’a pas répondu à l’expulsion des Marocains vivant en Algérie en 1975 par une expulsion des Algériens vivant au Maroc. Le FLN nous montre qu’on ne peut pas vivre côte à côte en frères … Inutile de rechercher les solutions de sagesse avec eux…»
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Une vue de la tribune du colloque.
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