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Les Omeyyades (661-750)

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admin"SNP1975"

admin
Admin

Pour nos amis de la zaouïa et pour les passionnés de l'histoire.

La Mosquée de Damas


Les Omeyyades (661-750) 587_Ommeyade__750 ÉLÉMENTS ASSOCIES
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Décor de la Coupole du Rocher
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Grande Mosquée de Damas
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La Coupole du Rocher
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'Anjar
SéLECTION COMPLèTE



Consulter la carte historique
En 632, lamort du prophète Muhammad, chef spirituel et temporel, devait laisser la jeunecommunauté musulmane dans un certain désarroi. L’absence d’indication quant auchoix de son successeur donne naissance aux premières scissions politiques entreles partisans d’une succession au sein de la famille du Prophète[1] etceux d’une succession au mérite[2]. À lasuite du règne des quatre premiers califes dits les « biens guidés »(rashidûn), le général Mu‘awiya s’imposeet instaure en 661 le premier califat héréditaire du monde islamique. Alors queles dirigeants antérieurs, lancés dans les conquêtes, n’avaient guère eut letemps de faire œuvre de mécène, cette première dynastie califale constitue unevéritable phase de genèse pour les arts du monde islamique et sa civilisation.
Les Omeyyades mènenttout d’abord une conquête symbolique du territoire à travers un programmearchitectural savamment orchestré. Le déplacement du centre de pouvoir en Syrieà Damas, dès les premières années du califat omeyyade, atteste d’une volonté derupture avec les communautés du Hedjaz, encore animées de ressentiment après laprise du pouvoir par famille omeyyade. L’implantation du califat dans l’espacesyrien, anciennement byzantin et majoritairement chrétien, déterminel’orientation du premier art islamique et sa société. Les premiers califesomeyyades utilisent dans un premier temps les structures administrativesantérieures et locales, ainsi que les édifices préexistants : la prière duvendredi se fait dans l’église Saint-Jean-Baptiste de Damas. Alors que l’arabese répand dans le Dâr al-islam à travers le Coran[3] etles troupes, ce sont le grec et le persan qui sont employés dans la gestion del’empire et les coutumes sassanides et byzantines qui rentrent progressivement dansles mœurs des califes. Il faut attendre l’année 694/695 pour que le calife ‘Abdal-Malik (r. 685-705) impose par une réforme la langue arabe dansl’administration. Cette rupture est perceptible à travers les monnaies conservées.Alors que les premiers dinars imitent les monnaies byzantines en reproduisant àl’avers un personnage en pied, vêtu à la grecque et cerné d’une inscription enarabe, les dinars post-réforme sont aniconiques et s’ornent de la profession defoi en arabe. On doit certainement voir derrière cet acte une volonté forted’affirmer une identité islamique en rupture avec les populations locales. Ils’agissait sans doute également de régler les problèmes posés par la similitudedes monnaies islamiques et byzantines, car certaines chroniques rapportent queles Byzantins étaient allés jusqu’à menacer le calife de saisir les dinars etd’y placer des images chrétiennes.
L’arrivéedes Omeyyades ne met pas un terme aux conquêtes qui s’intensifient sous lerègne du calife al-Walîd (r. 705-715). La totalité de l’Afrique du Nord estprise et dès 711 le détroit de Gibraltar est franchi, ouvrant une brèche jusqu’àla France mérovingienne.À l’est, l’Iran oriental et le Sind sont progressivement conquis. Ces vastesterritoires fournissent aux Arabes des richesses et des matières premières maisaussi de nombreux esclaves, force de travail qui contribue à l’épanouissementd’une opulente classe dirigeante et d’une société hétérogène au sein delaquelle les nouveaux convertis non arabes sont considérés comme inférieurs,situation à l’origine du renversement de la dynastie.
Parleurs programmes architectural et iconographique, les Omeyyades ont affirméleur emprise sur la terre, mais aussi sur les esprits. C’est à ‘Abd al-Malikque l’on doit l’un des premiers monuments religieux de l’Islam, le Dôme du Rocher,érigé en 691 sur la terrasse du temple de Jérusalem, lieu du sacrifice d’Isaacet du voyage nocturne de Muhammad[4]. Cetédifice à plan centré octogonal surmonté d’une coupole est muni d’un doubledéambulatoire magnifiant le rocher du mi‘râj.Ce plan place cet édifice commémoratif dans la lignée des martyria et des baptistères chrétiens. L’intérieur s’orne deplacages de marbre et de mosaïques à fond d’or, techniques byzantines dont lamaîtrise atteste certainement du travail d’artisans chrétiens locaux. Soniconographie est elle aussi une affirmation de domination de la nouvellereligion : des vases jaillissants surmontés de couronnes ailées (motifs royauxsassanides) jouxtent des pendilia byzantins (couronnes desquelles coulent des joyaux). Dans la partie supérieurese déploie la première inscription monumentale de l’Islam en proto-kufique,réalisée en tesselles dorées et comportant des versets rappelant l’unicitédivine et la place de Jésus en Islam, prophète et messager, certainementdestinée à affermir la foi des nouveaux convertis. Il semble que cet édifice faisaitpartie d’un plan global conçu par ‘Abd al-Malik pour la ville sainte englobantl’esplanade du temple, le palais et la mosquée al-Aqsa, dont le mihrâb se trouvait dans l’axe du Dôme duRocher avant les modifications des VIIIe et XIe siècles.
La Grande Mosquée de Damas témoigne de la poursuite de cette politique d’appropriationsymbolique de l’espace sous le califat d’al-Walîd, construite sur la principaleéglise de la ville dédiée à saint Jean-Baptiste, elle-même sur l’emplacementd’un ancien temple de Jupiter. Son plan de type arabe, ses dimensions etcertaines de ses caractéristiques morphologiques sont en lien avec le temenos du temple romain dans lequelelle s’inscrit. Dotée d’une cour bordée de portiques, la salle de prière secompose de trois nefs parallèles au mur de la qibla, coupées d’une nefaxiale dans l’axe du mihrâb. Lafaçade de la salle de prière donnant sur la cour dont la double élévation n’estpas sans évoquer des aqueducs romains, s’orne de magnifiques mosaïques à fondd’or. Des édicules, des palais ornés de coquilles se développent dans unpaysage luxuriant, où le volume des feuillages et les reliefs sont délicatementrendus par des dégradés de couleurs. Ce décor étonnant dont le sens fait encorequestion[5] s’inscrit dans la tradition de l’Antiquité tardive. Là encore, la maîtrise dela technique de la mosaïque témoigne peut-être de la collaboration d’artisanschrétiens au chantier.
Enfin,c’est certainement l’architecture civile qui témoigne le mieux de l’essence del’art omeyyade et de ses sources. On connaît peu de chose des palais citadinsde cette époque, mais un groupe d’édifices extra urbains disposés le long des voiesd’échanges ponctue l’actuel désert syro-jordanien[6]. Leurfonction n’est pas toujours comprise, enceintes agricoles ou lieux devillégiature, ils témoignent peut-être de l’itinérance de la cour omeyyade etde leur volonté de marquer ce territoire fraîchement conquis d’une empreintevisible de leur autorité. Le décor des bains de Qusayr Amra édifiés paral-Walid, renforce ce type d’interprétation : dans son abside, unsouverain musulman trônant à la manière byzantine fait face aux souverainsvaincus, identifiés par des inscriptions grecques et arabes (l’empereurbyzantin, le roi wisigoth, l’empereur sassanide, le négus d’Éthiopie,l’empereur de Chine et le Khaqan turc). Filiation symbolique ou représentationfantasmée de la grandeur de l’Islam, il n’en reste pas moins que les modes dereprésentations et les techniques de réalisation de ce décor sont sans ruptureavec les périodes antérieures. Il en va de même des mosaïques et des nombreuxstucs de Khirbat al-Mafjar[7], oùse mêlent représentations figuratives et végétales parfois proches desproductions palmyréniennes. Ici aussi les diverses influences attestent de la participationd’artisans venus de différentes régions. Seul l’arabe qui ponctue de plus enplus fréquemment les décors et une certaine stylisation qui s’amorce contribueà distinguer l’art omeyyade de l’art de l’Antiquité tardive[8].
En750, une révolution menée par des descendants de l’oncle du prophète ‘Abbas(les Abbassides) met fin au califat Omeyyade dans le sang. Seul un membre de lafamille échappe au massacre et parvient, grâce au soutien de tribus alliées desa mère, à se réfugier en Espagne où ses descendants ressusciteront plus tardle califat omeyyade
.J. H

Source : La revue El Qantara

Notre blog de mémoire:

http://0z.fr/5tknP

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admin

Message Sam 18 Déc - 0:34 par admin"SNP1975"

.ÉLÉMENTS ASSOCIES
Les Omeyyades (661-750) Moz-screenshot-10Les Omeyyades (661-750) Moz-screenshot-11
 
Église Saint-Stéphane Brûle-parfum de forme architecturale
 
Coupe islamique Morceau de tapisserie au cavalier-chasseur


SéLECTION COMPLèTE
Les Abbassides (750-1258)
Consulter la carte historique
Nom de la seconde dynastie de califes de l’Islam, dont les souverains, descendants d’al?`Abbâs, l’oncle du Prophète, régnèrent de 749 à 1258.
Préparée par un mouvement de propagande, mêlant mécontentement anti?Omeyyades et aspirations `alides, enraciné dans les régions orientales du Dâr al?islâm dans la première moitié du VIIIe siècle, la prise de pouvoir par les Abbassides marquait le retour au pouvoir des membres du clan hashémite. Le premier calife abbasside, al?Saffâh, fut proclamé à Kufa en 749, et le dernier calife omeyyade Marwân II fut capturé et tué avec sa famille l’année suivante.
C’est au deuxième calife abbasside, al?Mansûr (r. 754?775), que l’on doit les décisions fondatrices de l’identité abbasside, et en premier lieu le déplacement du centre de gravité de l’Empire musulman vers l’est avec le choix d’une nouvelle capitale, Baghdad, fondée en Irak sur la rive occidentale du Tigre. La « Ville ronde », premier noyau urbain de la ville, construite en briques et entièrement planifiée, fut achevée en 762 ; elle abritait les palais califaux, une mosquée centrale, des bâtiments administratifs et des quartiers d’habitation. En plus de sa fonction de capitale politique, Baghdad devint rapidement le principal centre intellectuel de l’Empire abbasside, creuset de la culture arabo?musulmane en formation.
Parmi les successeurs d’al?Mansûr, le calife Hârûn al?Rashîd (r. 786?809) reprit la lutte armée contre les Byzantins et dut faire face aux premières autonomies régionales compromettant l’unité de l’empire (Aghlabides d’Ifrîqiya). Une querelle de succession entre ses deux fils, al?Amîn (r. 809?813) et al?Ma’mûn (r. 813?833), ayant dégénéré en guerre civile, occasionna en 813 la ruine de la « Ville ronde », abandonnée par les califes au profit de la ville orientale du Tigre. Al?Ma’mûn mena une politique religieuse et intellectuelle originale, tentant un rapprochement avec les milieux chiites puis cherchant à imposer comme officielles des doctrines issues d’une approche rationaliste de l’islam, le mu`tazilisme. Les deux tentatives se soldèrent par des échecs, mais entre?temps al?Ma’mûn avait favorisé le développement des sciences et de la philosophie et commandité la traduction en arabe d’ouvrages grecs, autour de la bibliothèque nommée Bayt al?hikma, « Maison de la sagesse ».
Dès les dernières décennies du VIIIe siècle, Baghdad s’était développée sur les deux rives du Tigre. Les conflits grandissants entre les militaires turcs de la garde du calife al?Mu’tasim et la population baghdadienne motivèrent la décision de fonder une nouvelle capitale à 125 km au nord de Baghdad : Samarra devint ainsi le centre du pouvoir abbasside de 836 à 892, puis les califes abbassides réintégrèrent la rive orientale de Baghdad où ils s’installèrent dans un complexe palatial, le Dâr al?khilâfa, entouré de jardins.
Les deux premiers siècles de règne des Abbassides, souvent considérés comme un « âge d’or » en raison de l’autorité politique effective dont jouissaient les califes et de la prospérité générale de l’empire, virent s’épanouir une production artistique et matérielle originale, parfois qualifiée « d’art abbasside », marquée par des influences orientales – celles de la Perse sassanide en particulier.
Dans le domaine architectural, ces deux siècles virent la construction d’imposants monuments en brique cuite, reprenant des techniques de construction sassanides : imposantes fortifications de la « Ville ronde », gigantesques mosquées de Samarra (mosquée d’al?Mutawakkil et mosquée d’Abû Dulaf) avec leurs minarets hélicoïdaux, palais califaux dont très peu de vestiges ont survécu jusqu’à l’époque contemporaine. Le palais fortifié d’Ukhaydir (120 km au sud?ouest de Baghdad), construit vers 778 par un neveu d’al?Mansûr, témoigne de la monumentalité des constructions de l’époque. C’est aussi à la fin du VIIIe siècle que furent édifiés les premiers monuments funéraires de souverains, comme le premier tombeau à coupole de Samarra, la Qubbat al?Sulaybiyya ; les tombeaux dynastiques se multiplièrent à partir du Xe siècle. Les faces internes des constructions en brique de l’époque abbasside étaient recouvertes de stucs ouvragés aux décors géométriques.
Une innovation technique de la première époque abbasside devait connaître une longue postérité dans le monde musulman, puis en Europe : il s’agit de la production de céramique lustrée, par l’application d’un oxyde métallique sur la glaçure déjà cuite, suivie d’une seconde cuisson. La céramique dite « de Samarra », fabriquée à partir du début du IXe siècle, présente ainsi divers types de lustres, monochromes ou polychromes, qui continuèrent à être produits bien après le retour des califes abbassides à Baghdad.
Cette céramique lustrée, sous forme d’objets fonctionnels (coupes) mais aussi de décors architecturaux (carreaux de céramique destinés au revêtement mural des monuments), était exportée dans les autres régions du Dâr al?islâm : on en trouve aussi bien dans la grande mosquée de Kairouan (IXe siècle) qu’à Madînat al?Zahrâ’, ville palatiale des Omeyyades andalous (Xe siècle). Elle était aussi produite régionalement, en Iran (Rayy et Nishapur), en Égypte (Fustât), au Maghreb et en Andalousie.
D’autres produits de l’Irak abbasside étaient exportés dans les provinces de l’empire, comme les tissus en coton des tirâz (« ateliers de tissages textiles ») califaux, dont un certain nombre ont été retrouvés à Fustât ; des ateliers de tissage régionaux sont aussi connus dans le domaine abbasside, notamment au Yémen, en Iran et en Égypte (tissages de lin du Delta, du Fayoum et de Haute?Égypte).
Dès la fin du IXe siècle, les califes abbassides durent faire face à l’autonomie, voire à la sécession, de nombreuses provinces ; dans les premières décennies du Xe siècle, la proclamation du califat omeyyade de Cordoue et surtout du califat fatimide shi’ite d’Ifrîqiya puis d’Égypte mit fin à la fiction d’un Dâr al?islâm uni sous la direction du seul calife de Baghdad. Puis les Abbassides durent accepter la tutelle de chefs militaires chiites, les émirs bouyides, originaires du Daylam (sud de la mer Caspienne), entre 945 et 1055. Dans les régions orientales et occidentales de l’ancien Empire abbasside, le développement de nombreuses cours régionales et le mécénat des dynastes autonomes furent propices à l’éclosion de styles locaux en matière artistique, ainsi qu’à la renaissance d’une littérature en persan à partir du Xe siècle.
Au milieu du XIe siècle, des généraux turcs originaires d’Asie centrale, les Seljuqides, mirent fin au règne du dernier Bouyide et prirent le titre de sultan, ne libérant les califes abbassides de la tutelle chiite que pour en établir une nouvelle, sunnite. Sous leur domination, des institutions nouvelles furent fondées en Irak sur un modèle oriental : les madrasas, lieux d’enseignement du droit musulman. De nombreuses madrasas virent le jour à Baghdad dans la seconde moitié du XIe siècle, puis dans les régions méditerranéennes à partir du xiie siècle (Syrie, Égypte, puis Maghreb), avec des caractéristiques architecturales variables.
À partir du second tiers du XIIe siècle, l’emprise seljuqide sur le calife de Baghdad se fit plus indirecte, ouvrant la possibilité d’un lent redressement de l’autorité abbasside qui culmina sous le règne d’al?Nâsir (r. 1180?1225). La première moitié du XIIIe siècle fut une période d’effervescence artistique : les manuscrits enluminés produits à Mossoul et Baghdad à partir des années 1220 (le plus célèbre étant l’exemplaire des Maqâmât d’al?Harîrî illustré par al?Wâsitî, 1237, actuellement conservé à la BnF) ou l’architecture de brique de la madrasa Mustansiriyya à Baghdad en témoignent. C’est dans ce contexte que la poussée militaire mongole mit fin au califat abbasside avec la prise de Baghdad en 1258 et la mise à mort du dernier calife abbasside d’Irak, al?Musta`sim.
En 1261, Baybars, le sultan mamluk du Caire, recueillit un survivant de la famille abbasside et rétablit une dynastie califale fantoche, ayant pour unique fonction de légitimer le sultan mamluk régnant ; la dynastie des Abbassides du Caire régna ainsi fictivement jusqu’à ce que les Ottomans mettent fin au régime mamluk en 1517.
V. V. R

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admin

Message Sam 18 Déc - 15:29 par admin"SNP1975"

ÉLÉMENTS ASSOCIES


Les Omeyyades (661-750) 1379_1379A_trolabecaroligien1
Astrolabe « carolingien »
Les Omeyyades (661-750) 125805810%20%28Ok%29
Dinar bilingue
Les Omeyyades (661-750) 1234Bab%20Mardoum005
Mosquée Bâb al-Mardûm
Les Omeyyades (661-750) 168mezquita%20cordoba
Mosquée de Cordoue

Les Omeyyades d’al-Andalus (756-1031)

Au début du VIIIe siècle, les contingents arabo-berbères atteignirent les terres situées en bordure de « l’Océan environnant » (l’Atlantique) et tuèrent sur le champ de bataille le dernier roi wisigoth d’Hispania : une nouvelle ère s’ouvrait dans l’histoire de la péninsule Ibérique, désormais connue sous le nom d’al-Andalus. Ce qui fut l’une des dernières provinces annexées par le califat de Damas allait devenir au cours des siècles suivants l’État le plus puissant de la Méditerranée occidentale, capable d’affronter successivement les Carolingiens et les Fatimides et de maintenir des relations diplomatiques privilégiées avec Byzance. La famille omeyyade ne pouvait pas imaginer non plus que ce lointain territoire deviendrait son ultime refuge après avoir été exterminée dans les terres orientales. En effet, le triomphe de la révolution abbasside en 750 mit un terme brutal à cette dynastie avec le massacre de ses principaux membres. Un des survivants, ‘Abd al-Rahmân b. Mu‘âwiya, petit-fils du calife Hishâm b. al-Malik, parvint à s’imposer comme émir d’al-Andalus en 756 après un long périple jalonné d’alliances et de conflits. Dès lors, al-Andalus échappa au contrôle du très récent califat abbasside installé en Irak.
Les premiers siècles du pouvoir omeyyade dans la péninsule furent marqués par de nombreuses révoltes remettant en question sa légitimité et qui culminèrent dans la seconde moitié du IXe siècle (870-880) avec une période d’anarchie (fitna). La consolidation définitive de l’état islamique d’al-Andalus se matérialisa en 929 quand ‘Abd al-Rahmân III adopta le titre de calife. Bien plus qu’une simple déclaration de prestige face à Baghdad, il s’agissait surtout d’une arme politique pour affronter les califes fatimides chiites établis depuis le début du Xe siècle en Ifrîqiya (actuelle Tunisie). Sous son règne et celui de son fils, al-Hakam II, ce nouveau califat, dit « de Cordoue », connut sa plus grande splendeur. Mais, en 976, le chambellan al-Mansûr s’arrogea le pouvoir, instaura un gouvernement militaire et prétendit perpétuer sa propre dynastie. L’éclatement s’avéra irrémédiable en 1009 : la guerre civile qui embrasa le pays, et dans laquelle s’opposèrent berbères, eslavons, arabes et mercenaires chrétiens, aboutit finalement à l’abolition du califat en 1031. Le territoire d’al-Andalus se fragmenta alors en de nombreuses principautés dirigées par des roitelets locaux (mulûk al-tawâ’if).
Tout au long de cette période le siège de la capitale fut Cordoue (Qurtuba), ancienne fondation romaine installée au milieu de plaines fertiles irriguées par le Guadalquivir. Cette ville déborda vite des limites de la madîna emmuraillée où se concentraient les principaux organes administratifs et religieux (grande mosquée, complexe résidentiel des émirs, souks, etc.) ainsi que des édifices publics (bains, funduk) et privés, pour s’étendre en périphérie en une vingtaine de faubourgs densément urbanisés et, en partie, planifiés. À son apogée, au Xe siècle, elle est le centre politique, économique et culturel le plus important d’al-Andalus, mais aussi la plus grande cité de toute l’Europe occidentale. Surnommée « la mère des villes », elle provoqua l’admiration de ses contemporains, musulmans comme chrétiens.
Qurtuba fait donc à la fois figure d’exception et de modèle dans le paysage urbain d’al-Andalus. Elle reflète, d’une part, le processus de récupération du rôle de la ville, cadre et vecteur d’acculturation par ses éléments emblématiques de la nouvelle religion : mosquée, bains. D’autre part, elle concentre le contrôle administratif, fiscal et militaire mais centralise aussi l’activité commerciale pour laquelle furent créés ou réactivés des circuits de distribution qui vinrent compléter un système monétaire centralisé. Néanmoins, la prospérité économique fut troublée, surtout durant l’émirat, par des désastres naturels et une situation politique instable, dont les émissions fluctuantes de monnaies se font écho.
Cependant, son statut de centre idéologique directement lié au pouvoir fait d’elle un cas exceptionnel. Les productions architecturales et artistiques émanant de Cordoue jouent sur l’ostentation comme partie intégrante d’un discours de propagande dynastique. Les preuves les plus patentes en sont les projets emblématiques de la dynastie que furent la Grande Mosquée et la cité palatiale de Madinat al-Zahra dont la grandeur et la magnificence furent à la hauteur des investissements humains et matériels.
La fondation de la Grande Mosquée par ‘Abd al-Rahmân I en 786 remplaça le lieu de culte primitif qui occupait en partie une église. Ses successeurs ne cesseront de l’agrandir, tant pour accueillir une population en expansion que par désir de prestige. Dès sa première phase de construction, cet édifice se caractérisa par une combinaison originale d’éléments orientaux et locaux, d’empreints au répertoire antique et d’innovations. Sa salle de prière hypostyle, aux nefs perpendiculaires au mur de qibla, se distinguait par l’introduction d’une formule sans précédent d’arcades superposées, combinant arcs outrepassés et plein cintre, qui sera respectée dans les interventions ultérieures. Le luxueux décor épigraphique et végétal de mosaïques à fond d’or qui orne le mihrâb date du règne d’al-Hakam II, pour lequel il nécessita une main-d’œuvre byzantine. Il est l’aboutissement d’une mise en scène hiérarchisée de l’espace à laquelle participent les matériaux de remploi, les jeux de polychromie et les volumes.
Cette manipulation de l’espace et de l’ornementation architecturale trouve son expression maximale à Madinat al-Zahra (littéralement « la brillante »), parfaitement intégrée à un protocole palatial complexe destiné à affirmer le pouvoir de l’État omeyyade. Son édification débuta sur ordre de ‘Abd al-Rahmân III vers 936 ou 940 au prix d’un investissement considérable qui nécessita la mise en place de voies de communication, d’un système hydraulique et de carrières de pierre. Ses 112 hectares, enserrés dans une enceinte rectangulaire, s’étendent sur les contreforts de la Sierra Morena, à environ 8 km à l’ouest de Cordoue. Ils sont divisés en trois grandes terrasses occupées par des jardins, des résidences privées, des bâtiments publics et des quartiers militaires. La topographie, envisagée comme un élément supplémentaire de la scénographie, est pour beaucoup dans l’originalité de cette ville, conçue pour recevoir la cour et les services administratifs de l’État. Le salon de réception (le salon rico) concentre l’essentiel du programme iconographique avec une symbolique basée essentiellement sur l’arbre de vie et la palmette.
Enfin, les arts mineurs furent également porteurs de l’idéologie califale : tout particulièrement les coffrets et pyxides en ivoire, destinés à des personnes directement associées au cercle califal, et dont le décor très élaboré et raffiné renferme les signes distinctifs de la souveraineté. Plus encore explicite est le message épigraphique qui orne les céramiques à décor vert et manganèse avec la formule al-mulk (le pouvoir), devise générale de l’ordre califal.
S. G.








admin

Message Dim 19 Déc - 2:29 par admin"SNP1975"

Les Idrissides (789- 926)



L’histoire de la dynastie idrisside commence avec l’arrivée au Maroc de son fondateur éponyme Idrîs Ier, fuyant la persécution des Abbassides. Descendant de ‘Alî, il prend part à des révoltes contre les Abbassides menées par des membres du clan ‘alide, notamment son frère Muhammad al-Nafs al-Zakiyya ou son cousin Husayn. Les révoltés, proclamant le droit des ‘Alides au califat, sont d’obédience zaydite, l’une des principales branches chiites. À la suite du massacre de Fakh en 786 auquel il échappe, Idrîs part au Maghreb où des missionnaires zaydites l’ont précédé. Au Maghreb central et à Volubilis, il est soutenu par des Berbères mu`tazilites. À son arrivée à Volubilis en 788, il est accueilli par les Berbères Awraba et proclamé imâm ; il entame la consolidation de son pouvoir par une expansion dans le Maghreb extrême jusqu’à Tlemcen. Mais son assassinat en 791, commandité par les Abbassides, met un terme à son projet. Idrîs II, né après la mort de son père, hérite du pouvoir en 803, après une régence assurée par des compagnons d’Idrîs. Le nouveau souverain poursuit l’œuvre de son père, exécute le chef des Awraba et se dote d’une garde arabe.

Le fait historique majeur du règne d’Idrîs II est sans doute l’achèvement de la fondation de Fès. Une tradition historiographique, véhiculée depuis le Moyen Âge, lui attribue à lui seul la fondation de la ville, mais les recherches historiques et numismatiques, ont prouvé que Fès a été fondée en deux étapes. D’abord, sous Idrîs Ier, un premier noyau est établi dès 789 sur la rive est de l’oued Fès ; il est appelé Madinat Fas, nom qui apparaît sur des monnaies frappées en 801 et 805. En 808, Idrîs II fonde sur la rive opposée un second centre, qui porta jusqu’au milieu du IXe siècle, le nom d’al-‘Aliyya. Le peuplement des deux noyaux est renforcé par l’arrivée en 814 de réfugiés andalous fuyant la répression qui suit la révolte du Faubourg (Rabad) de Cordoue, ainsi que par des populations originaires de Kairouan. Cet apport démographique donnera aux deux rives leurs toponymes : al-Andalus (rive des Andalous) et al-Qarawiyyîn (rive des Kairouanais). Fès restera une ville double, avec deux noyaux séparés dotés chacun d’une enceinte, jusqu’à son unification par les Almoravides au XIe siècle.

À la mort d’Idrîs II en 828, ses fils se partagent le territoire de la dynastie, et l’aîné Muhammad hérite de Fès. Le pouvoir idrisside désormais morcelé ne sera plus jamais réunifié. Les territoires gouvernés par les descendants d’Idrîs II sont essentiellement concentrés dans le nord du Maroc, avec quelques possessions dans le Tadla ou dans l’extrême sud du pays. Les Idrissides continuent à cohabiter avec d’autres dynasties locales : les Salihides de Nakkur, les Barghwatas des plaines atlantiques et les Midrarides de Sijilmasa. D’autres pouvoirs éphémères, mu`tazilites ou kharijites, sont également connus grâce à leur frappe monétaire.

En raison de la fragilité de leur pouvoir, les Idrissides n’ont pas réussi à constituer un appareil étatique et institutionnel élaboré. Le principal attribut de souveraineté qu’ils nous ont légué est leur abondant monnayage d’argent. Les légendes des dirhams idrissides reflètent clairement l’obédience zaydite de la dynastie et participent à la légitimation de son pouvoir en insistant sur son ascendance ‘alide. Les monnaies frappées dans une vingtaine d’ateliers ont connu une très large diffusion en Orient et ont été découvertes dans des trésors monétaires jusqu’en Russie et en pays baltes.

L’urbanisation du Maghreb extrême connaît également un développement notable à l’époque idrisside. On occupe d’abord des villes où une vie urbaine se maintenait difficilement depuis la fin de l’Antiquité. Volubilis, la ville qui accueille Idrîs, est la mieux connue : l’occupation islamique est concentrée dans le tiers ouest du site. Deux secteurs ont été fouillés : d’un côté, on retrouve des maisons monocellulaires de tradition berbère, datant probablement du VIIIe siècle. De l’autre côté, à l’extérieur de l’enceinte romaine, un établissement thermal d’époque islamique est associé à des unités résidentielles probablement organisées autour de cours centrales ; ce dernier secteur semble être abandonné au cours du IXe siècle. D’autres villes antiques, comme Sala (Chellah) et Tanger, continuent d’être occupées.

Plusieurs nouveaux centres urbains voient le jour à l’époque idrisside. Basra, dont le nom rappelle la célèbre ville irakienne, et Asilah, bâtie sur l’Atlantique, apparaissent comme ateliers de frappe monétaire dès le début du IXe siècle. Certaines nouvelles fondations sont établies à proximité des mines d’argent, comme Wazaqqur, qui contrôle la mine de Jebel ‘Awwâm, ou Tâmdûlt, dans le sud du Maroc, qui aurait été fondée par ‘Abd Allâh fils d’Idrîs II. L’extension de l’urbanisation du Maroc idrisside ralentit au Xe siècle, en raison du conflit entre Omeyyades et Fatimides. Dans ce contexte, al-Qâsim b. Ibrâhîm, dit Gannûn, s’établit à Hajar al-Nasr, site naturellement défendu où il construit une fortification inexpugnable.

L’on connaît peu de chose de l’art idrisside. Bâtisseurs de villes, les Idrissides ont laissé également quelques monuments phares, surtout à Fès, comme la mosquée al-Qarawiyyîn, dont l’état initial a été complètement transformé par les restaurations ultérieures.

La mosquée al-Qarawiyyîn est fondée par Fatima, fille de Muhammad ibn ‘Abd Allâh al-Fihrî, un immigrant originaire de Kairouan. L’oratoire originel, constitué de quatre travées parallèles au mur de la qibla, est construit à partir de 857. La mosquée aurait subi des restaurations sous Dâwûd b. Idrîs en 877, comme en témoigne une inscription sculptée sur une poutre en bois. Cette pièce unique, est le premier exemple de l’art du bois de Fès. Elle porte des caractères en kufique anguleux archaïque, proche du style aghlabide.

La mosquée al-Qarawiyyîn était à l’époque idrisside un simple oratoire et n’accueillait pas la prière hebdomadaire du vendredi. Elle n’a acquis cette fonction que durant la présence fatimide dans la ville.

La mosquée d’al-Andalus, sur l’autre rive de Fès, est due, selon la tradition à la sœur de Fatima, qui en commandite la construction à partir de 859-860. Le plan initial du bâtiment n’est pas connu en raison des modifications et des réfections successives.

La fin de la dynastie idrisside est très mouvementée. Après l’avènement du califat fatimide, le Maroc était devenu un terrain de confrontation, directe ou par alliés interposés, entre les Fatimides et les Omeyyades de Cordoue. Les lignages idrissides, chassés définitivement de Fès en 926, continuent à régner sur certaines villes du nord-ouest du Maroc, comme Basra ou Hajar al-Nasr. Pris en tenaille dans le conflit qui oppose les deux Empires fatimide et omeyyade, leurs territoires finirent par tomber aux mains des pouvoirs zénètes et la victoire omeyyade sur le dernier idrisside al-Hasan ibn Gannûn, allié aux Fatimides, marque la fin définitive de la dynastie en 974.

La place des Idrissides dans l’histoire du Maroc est surestimée par l’historiographie traditionnelle, sans doute en raison de la fondation de Fès. Leur rôle a été magnifié dès l’époque marinide parallèlement à l’émergence des lignages de shorfâ’ revendiquant une origine idrisside.

Y. B

admin

Message Jeu 23 Déc - 23:49 par admin"SNP1975"

Les Rustamides (761-909)



Peu après la fin de la conquête arabe du Maghreb au début du VIIIe siècle, éclate la révolte berbère de 740, menée par des tribus autochtones contre la politique fiscale et la traite des esclaves par les représentants des Omeyyades de Damas. Les révoltés se revendiquent du mouvement kharijite, qui prêche l’égalité au sein de la communauté des croyants et prône l’insurrection contre un pouvoir injuste en tolérant la pluralité des imams (imâm, est utilisé par les Kharijites dans le sens de guide spirituel suprême de la communauté des croyants). À l’issue de la révolte, plusieurs pouvoirs kharijites autonomes voient le jour au Maghreb, notamment les Barghwata dans le Tamsna (plaines atlantiques du Maroc), les Midrarides de Sijilmasa et les Rustamides de Tihart (ou Tahart, Tiaret actuellement).

Le fondateur éponyme de la dynastie, ‘Abd al-Rahmân ibn Rustam, probablement d’origine persane, est le chef des tribus ibadites (l’ibadisme étant la plus importante doctrine kharijite) qui se replient vers Tihart en 761, où elles fondent leur capitale. En 777, ‘Abd al-Rahmân est désigné comme « imam manifeste » ; il est l’ancêtre d’une dynastie qui régnera sur une large partie du Maghreb central jusqu’à l’avènement des Fatimides. À la différence du principe de la liberté du choix de l’imam par les croyants, professé par les Kharijites, les successeurs de ‘Abd al-Rahmân ibn Rustam instaurent un pouvoir dynastique héréditaire. Cela a causé de nombreuses dissidences politiques et religieuses qui ont fragilisé le pouvoir rustamide. Ainsi, dès l’avènement de ‘Abd al-Wahhâb, fils du fondateur de la dynastie en 784, des Ibadites refusant de reconnaître sa légitimité, se révoltent et constituent le courant nukkarite, l’un des principaux schismes de l’ibadisme maghrébin.

Il est difficile de définir avec précision les limites territoriales du pouvoir rustamide. Son autorité est reconnue, du moins nominalement, par plusieurs régions à dominante ibadite (notamment en Tripolitaine ou dans le Djérid), mais ne s’étend que très partiellement sur la partie occidentale du Maghreb central (l’actuel ouest algérien), où il coexiste avec plusieurs principautés ‘alides autonomes. Peu structuré, le pouvoir rustamide ne semble pas avoir donné lieu à un appareil administratif développé et reste à forte connotation tribale. Les Rustamides s’appuient principalement sur deux groupes tribaux, les Naffûsa, qui constituent l’ossature de l’armée, et les nomades Mazâta, riches grâce à leur implication dans le commerce transsaharien. Le deuxième imam rustamide, ‘Abd al-Wahhâb, déclare ainsi que le pouvoir ibadite repose sur « les épées des Naffûsa et les richesses des Mazâta ». Les Rustamides ne semblent pas avoir frappé de monnaie, à la différence de la plupart des pouvoirs musulmans du Maghreb.

Tihart était la capitale et le principal centre urbain de la dynastie. La fondation rustamide, Tihart la Neuve, se situe à proximité d’une localité antique, Tihart l’Ancienne des sources arabes, dotée d’une citadelle et d’une double enceinte, probablement d’époque byzantine. La ville neuve des Rustamides, établie sur un plateau, aurait été construite sur les vestiges d’un autre site antique, ce qui peut expliquer le toponyme de Tagdemt (forme berbère de l’arabe qadîm, « ancien ») qui la désigna également, depuis le Moyen Âge.

Traversée par deux cours d’eau, Tihart la Neuve dispose des ressources hydrauliques suffisantes pour le développement de vergers et de cultures maraîchères prospères. Des travaux d’aménagement hydraulique ont permis d’optimiser l’exploitation de cette eau : ainsi, ont été mis au jour les vestiges d’un bâtiment hydraulique composé d’une succession de bassins, alors que les sources arabes évoquent les moulins actionnés par la force de l’eau.L’urbanisme de Tihart est caractérisé par son aspect éclaté. La ville est constituée par la juxtaposition de quartiers communautaires (d’habitants originaires de Kairouan, Kûfa ou Bassora) ou tribaux (des Berbères Naffûsa). Une forte communauté chrétienne autochtone (‘ajam ou barqajâna dans les textes arabes) vivait à Tihart, où elle disposait d’une église et d’un marché.

Tihart est dominée par une citadelle, appelée « la qasaba inviolable » par le géographe al-Bakrî. Georges Marçais la situe dans l’angle sud-ouest de la ville. Il s’agit d’un bâtiment rectangulaire, doté d’une seule entrée directe, qui débouche sur une grande cour centrale bordée sur ses quatre côtés de pièces de dimensions variables, dont des logements, des écuries et des magasins. La vocation défensive de la qasaba explique sa sobriété ; mais cette absence de toute décoration se justifie également par l’austérité affichée des imams rustamides et leur idéologie puritaine, dont témoigne la grande mosquée, connue uniquement à travers les données textuelles. Al-Bakrî décrit en effet un bâtiment de quatre nefs soutenues par des colonnes en bois. Le matériel archéologique découvert lors des fouilles anciennes organisées à Tihart est composé essentiellement d’une céramique tournée distinguée par un décor excisé bien caractéristique. Les parois des vases sont ornées par des motifs géométriques, principalement triangulaires, mais aussi linéaires ou courbes.

Avec un territoire peu ouvert sur le littoral, les Rustamides n’ont entretenu que peu de relations avec le monde méditerranéen. Grâce aux sources andalouses on sait qu’ils avaient des rapports continus avec les Omeyyades de Cordoue, les deux dynasties étant opposées aux Aghlabides, restés fidèles aux Abbassides.

Tihart était devenue en revanche un relais capital du commerce transsaharien : par elle transitaient la poudre d’or et les esclaves africains destinés à alimenter le marché maghrébin et méditerranéen. Dans ses relations avec l’Afrique noire, elle était également un foyer principal de diffusion de l’islam, dont les enseignements sont véhiculés par les marchands et missionnaires ibadites. Tihart était également impliquée dans le commerce avec d’autres parties du monde musulman : elle disposait d’un marché des Radhanites (Rahâdina), marchands juifs polyglottes qui ont constitué un réseau commercial dont les activités s’étendaient depuis la Chine, l’Inde ou la Transoxiane jusqu’au Maghreb, al-Andalus et le pays des Francs.

En 909, après leur victoire sur les Aghlabides en Ifrîqiya, les armées fatimides s’emparent de Tihart, exécutent le dernier imam, al-Yaqzân (906-909), et sa famille et saccagent la ville. Les Ibadites de Tihart se réfugient alors à Sédrata près de Ouergla dans le désert algérien. Les vestiges de Sédrata datant du Xe-XIe siècle, sont connus grâce à des fouilles anciennes. Ils constituent le prolongement de l’art et de l’architecture des Rustamides. Une mosquée couverte de coupoles ovales juxtaposées et plusieurs ensembles résidentiels ont été ainsi découverts. L’art de Sédrata est surtout caractérisé par sa décoration en plâtre, mettant en scène des motifs géométriques ou floraux de facture simple, ou encore des inscriptions en kufique.

La présence des Ibadites à Sédrata fut relativement courte. Vers 1077, à l’issue d’une nouvelle migration, ils s’installent au Mzab qui est resté jusqu’à maintenant, un véritable bastion de l’ibadisme maghrébin.

Y. B.

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Message Dim 26 Déc - 18:20 par MJB

admin a écrit:Les Rustamides (761-909)



Peu après la fin de la conquête arabe du Maghreb au début du VIIIe siècle, éclate la révolte berbère de 740, menée par des tribus autochtones contre la politique fiscale et la traite des esclaves par les représentants des Omeyyades de Damas. Les révoltés se revendiquent du mouvement kharijite, qui prêche l’égalité au sein de la communauté des croyants et prône l’insurrection contre un pouvoir injuste en tolérant la pluralité des imams (imâm, est utilisé par les Kharijites dans le sens de guide spirituel suprême de la communauté des croyants). À l’issue de la révolte, plusieurs pouvoirs kharijites autonomes voient le jour au Maghreb, notamment les Barghwata dans le Tamsna (plaines atlantiques du Maroc), les Midrarides de Sijilmasa et les Rustamides de Tihart (ou Tahart, Tiaret actuellement).

Le fondateur éponyme de la dynastie, ‘Abd al-Rahmân ibn Rustam, probablement d’origine persane, est le chef des tribus ibadites (l’ibadisme étant la plus importante doctrine kharijite) qui se replient vers Tihart en 761, où elles fondent leur capitale. En 777, ‘Abd al-Rahmân est désigné comme « imam manifeste » ; il est l’ancêtre d’une dynastie qui régnera sur une large partie du Maghreb central jusqu’à l’avènement des Fatimides. À la différence du principe de la liberté du choix de l’imam par les croyants, professé par les Kharijites, les successeurs de ‘Abd al-Rahmân ibn Rustam instaurent un pouvoir dynastique héréditaire. Cela a causé de nombreuses dissidences politiques et religieuses qui ont fragilisé le pouvoir rustamide. Ainsi, dès l’avènement de ‘Abd al-Wahhâb, fils du fondateur de la dynastie en 784, des Ibadites refusant de reconnaître sa légitimité, se révoltent et constituent le courant nukkarite, l’un des principaux schismes de l’ibadisme maghrébin.

Il est difficile de définir avec précision les limites territoriales du pouvoir rustamide. Son autorité est reconnue, du moins nominalement, par plusieurs régions à dominante ibadite (notamment en Tripolitaine ou dans le Djérid), mais ne s’étend que très partiellement sur la partie occidentale du Maghreb central (l’actuel ouest algérien), où il coexiste avec plusieurs principautés ‘alides autonomes. Peu structuré, le pouvoir rustamide ne semble pas avoir donné lieu à un appareil administratif développé et reste à forte connotation tribale. Les Rustamides s’appuient principalement sur deux groupes tribaux, les Naffûsa, qui constituent l’ossature de l’armée, et les nomades Mazâta, riches grâce à leur implication dans le commerce transsaharien. Le deuxième imam rustamide, ‘Abd al-Wahhâb, déclare ainsi que le pouvoir ibadite repose sur « les épées des Naffûsa et les richesses des Mazâta ». Les Rustamides ne semblent pas avoir frappé de monnaie, à la différence de la plupart des pouvoirs musulmans du Maghreb.

Tihart était la capitale et le principal centre urbain de la dynastie. La fondation rustamide, Tihart la Neuve, se situe à proximité d’une localité antique, Tihart l’Ancienne des sources arabes, dotée d’une citadelle et d’une double enceinte, probablement d’époque byzantine. La ville neuve des Rustamides, établie sur un plateau, aurait été construite sur les vestiges d’un autre site antique, ce qui peut expliquer le toponyme de Tagdemt (forme berbère de l’arabe qadîm, « ancien ») qui la désigna également, depuis le Moyen Âge.

Traversée par deux cours d’eau, Tihart la Neuve dispose des ressources hydrauliques suffisantes pour le développement de vergers et de cultures maraîchères prospères. Des travaux d’aménagement hydraulique ont permis d’optimiser l’exploitation de cette eau : ainsi, ont été mis au jour les vestiges d’un bâtiment hydraulique composé d’une succession de bassins, alors que les sources arabes évoquent les moulins actionnés par la force de l’eau.L’urbanisme de Tihart est caractérisé par son aspect éclaté. La ville est constituée par la juxtaposition de quartiers communautaires (d’habitants originaires de Kairouan, Kûfa ou Bassora) ou tribaux (des Berbères Naffûsa). Une forte communauté chrétienne autochtone (‘ajam ou barqajâna dans les textes arabes) vivait à Tihart, où elle disposait d’une église et d’un marché.

Tihart est dominée par une citadelle, appelée « la qasaba inviolable » par le géographe al-Bakrî. Georges Marçais la situe dans l’angle sud-ouest de la ville. Il s’agit d’un bâtiment rectangulaire, doté d’une seule entrée directe, qui débouche sur une grande cour centrale bordée sur ses quatre côtés de pièces de dimensions variables, dont des logements, des écuries et des magasins. La vocation défensive de la qasaba explique sa sobriété ; mais cette absence de toute décoration se justifie également par l’austérité affichée des imams rustamides et leur idéologie puritaine, dont témoigne la grande mosquée, connue uniquement à travers les données textuelles. Al-Bakrî décrit en effet un bâtiment de quatre nefs soutenues par des colonnes en bois. Le matériel archéologique découvert lors des fouilles anciennes organisées à Tihart est composé essentiellement d’une céramique tournée distinguée par un décor excisé bien caractéristique. Les parois des vases sont ornées par des motifs géométriques, principalement triangulaires, mais aussi linéaires ou courbes.

Avec un territoire peu ouvert sur le littoral, les Rustamides n’ont entretenu que peu de relations avec le monde méditerranéen. Grâce aux sources andalouses on sait qu’ils avaient des rapports continus avec les Omeyyades de Cordoue, les deux dynasties étant opposées aux Aghlabides, restés fidèles aux Abbassides.

Tihart était devenue en revanche un relais capital du commerce transsaharien : par elle transitaient la poudre d’or et les esclaves africains destinés à alimenter le marché maghrébin et méditerranéen. Dans ses relations avec l’Afrique noire, elle était également un foyer principal de diffusion de l’islam, dont les enseignements sont véhiculés par les marchands et missionnaires ibadites. Tihart était également impliquée dans le commerce avec d’autres parties du monde musulman : elle disposait d’un marché des Radhanites (Rahâdina), marchands juifs polyglottes qui ont constitué un réseau commercial dont les activités s’étendaient depuis la Chine, l’Inde ou la Transoxiane jusqu’au Maghreb, al-Andalus et le pays des Francs.

En 909, après leur victoire sur les Aghlabides en Ifrîqiya, les armées fatimides s’emparent de Tihart, exécutent le dernier imam, al-Yaqzân (906-909), et sa famille et saccagent la ville. Les Ibadites de Tihart se réfugient alors à Sédrata près de Ouergla dans le désert algérien. Les vestiges de Sédrata datant du Xe-XIe siècle, sont connus grâce à des fouilles anciennes. Ils constituent le prolongement de l’art et de l’architecture des Rustamides. Une mosquée couverte de coupoles ovales juxtaposées et plusieurs ensembles résidentiels ont été ainsi découverts. L’art de Sédrata est surtout caractérisé par sa décoration en plâtre, mettant en scène des motifs géométriques ou floraux de facture simple, ou encore des inscriptions en kufique.

La présence des Ibadites à Sédrata fut relativement courte. Vers 1077, à l’issue d’une nouvelle migration, ils s’installent au Mzab qui est resté jusqu’à maintenant, un véritable bastion de l’ibadisme maghrébin.

Y. B.
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APRES NOUS AVOIR ECLAIRE SUR CE SUJET, NOUS VOUS DEMANDONS DE BIEN VOULOIR NOUS PARLER SI C'EST POSSIBLE DES CHORFAS MACHICHIYINES DE JBEL EL ALI DU MAROC ET DE LEURS ZAOUIAS A L'ETRANGER ET MERCI D'AVANCE.

admin

Message Dim 26 Déc - 18:46 par admin"SNP1975"

Cher ami MJB,

Je le ferai avec plaisir . Mais , j'aimerais bien laisser l'initiative à notre Hakim Idrisside avec lequel on peut apprendre beaucoup de choses sur les Chorafas Idrissides .

C'est vrai que les Machichyines sont partout au Maghreb. Je peut te citer des Ben'Mchich de Ain El Hout à Tlemcen et aussi ceux de La montagne de Tessala dans les environs de Sidi Bel Abbés côté algérien.

En attendant que notre ami Idrisside réagira . Je t'invite à lire ce billet ci-dessous qui nous renseigne sur la généalogie des Idrissides

admin

Message Dim 26 Déc - 18:56 par admin"SNP1975"

Les familles salétines établies dès la fondation de la ville

Ecrit par Cité Millénaire

L'on tentera ci-dessous de répertorier succinctement les composantes humaines de Salé avant les vagues de migration à grande échelle intervenues après l'Indépendance, et qui bouleversèrent les structures humaines et la hiérarchie sociale.
Nous laisserons de côté les familles n'ayant plus de lignée pour ne nous intéresser qu'aux familles existantes que l'on peut ventiler en deux catégories: des familles anciennes qui élurent domicile à Salé durant les premiers siècles de sa fondation, du XIe au XVIe siècles leurs présentation sera faite dans l'orde chronologique depuis leur établissement . L'autre catégorie comporte les familles dont la présence n'est signalée dans les documents historiques que durant les trois derniers siècles, du XVIIIe au XXe, étant entendu que nombre de représentants de cette catégorie vécurent à Salé bien avant cette époque.

*
Les Idrissides :
Ils arrivèrent à Salé au IXe siècle, avec l'émir Issa ibn Idriss. Ils sont, parmi les descendants du Prophète (Ahl al-Beit), ceux dont l'établissement à Salé serait le plus ancien.
Ils se fixèrent successivement à Salé " le Vieux " faisant face à Chellah qui était encore habité à cette époque, puis à Salé " le Neuf ". Les familles les plus connus parmi les Idrissides sont :
o Les Alamyine : par référence au mont al-Alam, servant de sanctuaire au pôle soufi Moulay Abdesslam ben M'chich inhumé en 1225. Ils comprennet plusieurs fractions. La branche " al-Alami Marso " retourna au mont al-Alam et la branche " al-Alami Mrissi " s'installa sur la rive gauche avec Cheikh Moulay Brahim Aami les plus réputé des saints de Rabat, tandis que la branche " al-Alami Debagh " quitta Salé pour Fès, Marrakech et le Hijaz ( comme il a été signalé précédement).
Les Idrissides encore à Salé de nos jours sont, outre les Alamiyine, les Chentoufiyine ou Bouchentouf. Ce sont des descendants de Moulay Abdessalam ben M'chich de la lignée de son fils Abdessamad. Ils s'établirent parmi les tribus de Semata et Beni Moussawar dans le nord au Maroc ainsi que dans les villes de Fès et Salé.

* Les Touhamiyine : dont la filiation remonte à Cheikh Touhami ben Mohammed ben Abdellah Chérif al-Yemlihi, fondateur de la ville d'Ouezzane, où se trouve son sanctuaire, et qui fut inhumé en 1678. Leur Zaouïa est située au quartier Assaf.

*
Les Kettaniyine :
Ils sont affilés à leur ancêtre l'émir Yahya III, surnommé al-Kattani, petit-fils de Moulay Idriss ibn Idriss. Leur zaouïa se trouve près du quartier de Bab Hssein.

*
Les Alaouites :
Chorfa Hassaniyine dont la filiation commune Idrissides remonte à leur ancêtre Abdallah al-Kamil; ils sont les descendants d'al-Hassan Addakhil, arrivé au Maroc au milieu du XIIIe siècles. Ils s'établirent d'abord à Sijilmassa dans le Tafilalet avant de se répandre dans différentes régions du Maroc. Les plus anciennement établis en fixèrent à Salé sous le règne du sultan Moulay Ismael.

*
Les Kadiriyine :
Leur généalogie remonte au pôle illustre dont l'éminence est incontestée au Machrek et au Maghreb, Cheikh Abdelkader al-Jilali (1166). Le premier groupe des Kadiyine, venant d'andalousie, arriva au Maroc à la fin du IXe siècles, pour s'installer à Fès où on les trouve de nos jours. Le groupe ayant du domicile à Salé était venu soit de Fès, soit d'Algérie selon deux assertions divergentes. Leur zaouïa est très connue au quartier Zenata.

*
Les Laâlou :
Le terme est une altération du mot Yaâlou. Les Beni Yaâlou constituent l'une des tribus qui habitèrent Salé dès sa fondation au dèbut du XIe siècle. Le quartier à qu'elle seule porte aujourd'hui le nom de Derb Laâlou , entre les surélévation dite " Akba al-Kobra " et la zone en contrebas de la Grande Mosquée "al-Jamaâ al-Aâdam". Il comptaient des érudits, des gouvernants et de grandes marins.

*
Les Sedrati :
De la tribu Sedrata appartenant groupe des Sanhaja. Ils habitent Salé depuis le XIIe siècle. Il étaient réputés pour leur conduite vertueuse et leur savoir, qualité qui se sont pérpétués dans leur descendances pendant des générations.

*
Les Bensaîd :
Ils sont apparentés aux Sanhaja du Souss. Ils habitent Salé depuis le XIVe siècle et jouèrent durant plusieurs siècles, un rôle éminent dans le domaine du savoir et de l'exercice des hautes charges.

*
Les Aâmar :
Famille apparentée au cheikh et ascète Ahmed ben Achir, andalou d'origine et slaoui de résidence, qui mourut en 1364. Il s'agirait probabalement de ses neveux ou de la lignée de Omar Nefzi, le chef des mourides du Cheikh ben Achir. En tout état de cause, les Oulad Aâmar sont, de long date, les conservateurs du sanctuaire de Sidi ben Achir.

*

Les Maâninou :
Famille d'origine arabe provenant de la Chaouia ou famille des Senhaja. La famille Maâninou habita Salé dès le XVe siècle et est connue pour son aisance et son haut rang dans les hiéararchie sociale. Ils habitaient dans un quartier exclusif, connu aujourd'hui sous le nom de " Derb Maânena ".

*
Les Zniber :
Famille d'émigrants andalous installés à Salé après la chute de Grenade à la fin du XVe siècle. Connue également pour sa prospérité, l'érudition de ses membres et leur vocation à exercer de hautes charges.

*
Les ben Bouzid : De la tribu des Idda Oubouziya des Haha. Venus à Salé au milieu du XVIe siècle. Il comptent dans leurs rang des juriscousultes, des adoul et de grands fonctionnaires du gouvernement maghzénien.

*
Les Zouaoui :
Ils appartiennent au Zouaoua d'Algérie. Cett famille s'installa au Maroc du temps des Saâdiens. Le gouverneur de Salé était un des leurs du règne du sultan Ahmed al-Mansour ad-Dahbi au XVIe siècle.

*
Les Fennich :
Arabes soufianes ou réfugiés andalous, ils assumèrent l'autorité à la tête du gouvernorat de Salé avant l'avènement de la dynastie alaouite ainsi que sous le règne de ses sultans.

*
Les Hamdouche :
Leur filiation tribale reste difficile à établir . Le premier de cette famille à avoir connu la notoriété est l'érudit et notaire Mhammed Hamdouche, qui était parmi les témoins de l'acte successoral de Cheikh Abdellah ben Hassoun en 1604. La famille s'est fait une réputation dans le notariat et le commerce. Il semblerait que Cheikh Ali ben Hamdouch, inhumé dans le Mont du Zerhoune en 1722, fût un des leurs.

*

Les Hassouni :
Leur filiation remonte au maître soufi et alem Abdellah ben Hassoun Selassi 1604 dont le célèbre sanctuaire est situé près de la grande Mosquée.

*
Les Aouad :
Famille d'origine hilalienne. Le premier à connaître la célébrité dans cette famille fut le raïs (capitaine) Mhammed Aouad qui sévissait vers le milieu du XVIIe siècle contre les navires chrétiens. La fonction de raïs ainsi que la prééminence dans le domaine du savoir se sont perpétués dans sa lignée.

*
Les Sbihi :
Ils sont de la tribu arabe hilalienne des Sbih. Ils se fixèrent à Salé du temps du sultan Moulay Ismaïl. La science et les charges dignitaires furent leur apanage durant plusieurs générations. Ce sont les fondateurs de la Bibliothèque Sbihiya à Bab Bouhaja.

*
Les Bouallou :
Ils son originaires de Tlemcen. Leur ancêtre Mhamed Sidi Boualou vint à Salé du temps de Moulay Ismaïl pour y enseigner. Le sultan lui donna la jouissance de propriétés foncières à Salé ainsi qu'une partie de redevances versées par la tribu Amer. Il vécut dans l'aisance ainsi que ses fils qui accédèrent pendant plusieurs générations à des rangs élevés dans le savoir et la magistrature.

*
Les Harakat :
Ils sont originaires des tribus Hrakta hilaliennes. Le premier à gravir la hiérarchie sociale fut Amer ben Mohamed Harakat, gouverneur de Salé vers le milieu du XVIIe siècle. Ils succédèrent dans l'exercice des hautes charges et eurent une notoriété dans le domaine de savoir durant des générations. Il existe à Bab Hssein un petit secteur urbain dit Zankat Hrakta.

*
Les Cherkaoui :
Descendants de Cheikh Abou Obeid M'hammed ben Ali al-Kassim Charki Jabiri, inhumé à Boujaâd, le premier Cherkaoui à se fixer à Salé fut l'érudit M'hamed M'fadel Charki en 1660, dont le sanctuaire se trouve près de la Grande Mosquée.

*
Les Talbi :
Leur ancêtre fut le vénéré Ahmed Taleb Kasri, inhumé en 1662 et dont le tombeau est situé près de la Grande Mosquée.

*
Les al-Aouni :
Arabes hilaliens de Doukkala, descendants de l'érudit Abdallah al-Aouni, 1684, venu s'établir à Salé. Ils possèdent une zaouïa au quartier Ras-Achajra, dite zaouïa Dlil.

*
Les Hajji :
Descendance du Moujahid Ahmed HAjji 1691. La Mosquée Sidi Ahmed Hajji se trouve à proximité du sancuaire de ce vénérable Moujahid.

*
Les Bouchaâra :
Leur ancêtre est un vertueuex personnage qui conservait comme relique un cheveu du Prophète Mohammed, d'où leur nom. Le premier de cette famille qui se fit une notoriété dans l'enseignement fut Ali Bouchaâra,1697.

*

Les Mrini :
De la tribu zénète qui régna au Maroc. Ils habitent Salé depuis une époque ancienne, mais les chroniques n'en signalent la présence qu'à la fin du XVIIe siècle. On leur connaît une mosquée au quartier de Bab Hssein, ainsi qu'un petit secteur urbain dit Jamaâ Lamrini.

http://www.selwane.com/index.php?option=com_content&task=view&id=98&Itemid=370

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Message Dim 26 Déc - 19:07 par MJB

admin a écrit:Cher ami MJB,

Je le ferai avec plaisir . Mais , j'aimerais bien laisser l'initiative à notre Hakim Idrisside avec lequel on peut apprendre beaucoup de choses sur les Chorafas Idrissides .

C'est vrai que les Machichyines sont partout au Maghreb. Je peut te citer des Ben'Mchich de Ain El Hout à Tlemcen et aussi ceux de la montagne de Tessala dans les environs de Sidi Bel Abbés côté algérien.

En attendant que notre ami Idrisside réagira . Je t'invite à lire ce billet ci-dessous qui nous renseigne sur la généalogie des Idrissides
.
OK,BON COURAGE A VOUS ET A NOTRE FRERE IDRISSIDE.
Je suis à votre disposition éventuellement si vous avez besoin de moi concernant les machichyines et les kedirynes.

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