Depuis quelques mois, les services de sécurité ont multiplié les découvertes de plantations d'opium. Culture jusqu'ici très peu répandue dans notre pays, voire inexistante il y a seulement quelques années.
Il ne s'agit plus de la découverte de quelques grammes d'héroïne ou autres substances extraites à partir de l'opium, mais bel et bien de champs de culture de l'une des drogues les plus dangereuses.
En 2007 seulement, pas moins de 75.000 plants d'opium ont été découverts et détruits à travers le territoire national et plus particulièrement dans la région d'Adrar. Durant la même période, les services de sécurité ont procédé également à la saisie et la destruction de 26.000 plants de cannabis. Ainsi, la tendance, ces derniers temps penche plutôt vers la culture de l'opium alors que par le passé les narcotrafiquants avaient versé principalement dans la culture du «hachich», dont les graines nous parvenaient des pays voisins.
Lundi dernier, ce sont quatre nouvelles plantations d'opium, d'une superficie de 3 hectares qui ont été découvertes à Timimoun, dans la wilaya d'Adrar par la gendarmerie nationale.
Le directeur de l'office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLDT) Abdelmalek Sayeh, n'a pas caché, hier, son inquiétude, qualifiant même la situation de «grave» dans certains cas. Au cours d'un entretien qu'il nous a accordé dans son bureau, M. Abdelmalek Sayeh, qui avait occupé auparavant le poste de procureur général à Alger, s'est montré préoccupé par l'apparition de ce nouveau phénomène. Bien sûr, on est encore loin du Maroc, dont la surface cultivée, notamment dans le Rif, s'élève à 125.000 hectares, selon des chiffres fournis par l'ONU mais il devient maintenant avéré que certains agriculteurs préfèrent la culture de cette substance à celle de la pomme de terre, par exemple. Ceci est l'aveu même du président de l'ONLDT qui nous signifia clairement, hier, que des agriculteurs, mus par le gain facile et les «offres alléchantes» des trafiquants de drogue, ont basculé dans cette activité. Pourquoi plus précisément la région d'Adrar et pas une autre?
Pour M. Sayeh plusieurs facteurs ont favorisé la culture de cette drogue dans cette région. D'abord la situation géographique et ensuite le climat favorable dont jouit toute cette région qui dispose de beaucoup d'eau.
«C'est une sorte de Californie de l'Algérie», nous dira notre interlocuteur, non sans préciser que les «barons» qui tirent les ficelles de ce trafic sont souvent des étrangers.
Le président de l'office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie explique, concernant l'apparition de la culture de l'opium dans notre pays, que l'une des principales raisons qui a contraint les trafiquants de drogue, c'est la pression exercée par les services de sécurité au niveau des frontières. Ainsi, analyse M. Sayeh, voyant leurs plans déjoués, les narcotrafiquants ont opté pour la culture de cette drogue directement sur le sol algérien en collaboration avec des «barons locaux» qui sous-traitent à leur tour avec certains «agriculteurs», moyennant des sommes astronomiques.
M. Sayeh, qui nous fera savoir que l'opium rapporte plus qu'aucune autre drogue, a révélé, hier, que plusieurs cultivateurs ont déjà été arrêtés et jugés à travers le pays.
D'où proviennent les graines pour cultiver l'opium? Selon le président de l'ONLDT, les premières investigations semblent s'orienter vers le Maroc et la Turquie. Il soulignera, à ce sujet, que rien que dans l'ouest du pays, plusieurs filières, notamment marocaine, libyenne, tunisienne, hollandaise et française seraient derrière ce trafic.
Mais ce qui est préoccupant aux yeux de l'ancien procureur général de la cour d'Alger, c'est l'apparition de nouvelles filières venues des pays subsahariens.
La connexion entre le trafic de drogue, le trafic d'armes, le terrorisme et le blanchiment d'argent est fortement établie à travers ces filières, soutient M. Sayeh en appelant à «maintenir la pression» sur ces groupes et à ne jamais baisser la garde. Le président de l'ONLDT a appelé également solennellement les citoyens à ne pas rester passifs devant les agissements des dealers et autres trafiquants de drogue. Il rappellera à cet effet ce qui s'est passé lors de la décennie noire, quand, dit-il, certaines personnes ont préféré fermer les yeux sur les activités des terroristes.
La drogue et à plus forte raison l'opium, peut détruire des familles entières, a averti le responsable de l'ONLDT en soulignant clairement «qu'on n'est pas à l'abri d'une tempête». M. Sayeh conseille de multiplier les campagnes de sensibilisation à l'adresse, notamment, des jeunes qui représentent plus de 70% de la population. Il faut savoir que rien qu'en 2007 pas moins de 5.933 dealers ont été arrêtés et condamnés par la justice alors qu'en 2006, 4.683 ont été déférés devant les tribunaux pour les mêmes motifs.
Plus de 16 tonnes de cannabis ont été saisies l'année dernière par les services de sécurité, contre 10 en 2006 et 9 en 2005. Quelque 16.150 personnes ont, par ailleurs, été arrêtées pour possession et usage de drogue, l'année dernière. Contactée hier, la cellule de communication du commandement de la gendarmerie nationale s'est refusée à nous donner de plus amples informations.
Par le Quotidien d'Oran
Il ne s'agit plus de la découverte de quelques grammes d'héroïne ou autres substances extraites à partir de l'opium, mais bel et bien de champs de culture de l'une des drogues les plus dangereuses.
En 2007 seulement, pas moins de 75.000 plants d'opium ont été découverts et détruits à travers le territoire national et plus particulièrement dans la région d'Adrar. Durant la même période, les services de sécurité ont procédé également à la saisie et la destruction de 26.000 plants de cannabis. Ainsi, la tendance, ces derniers temps penche plutôt vers la culture de l'opium alors que par le passé les narcotrafiquants avaient versé principalement dans la culture du «hachich», dont les graines nous parvenaient des pays voisins.
Lundi dernier, ce sont quatre nouvelles plantations d'opium, d'une superficie de 3 hectares qui ont été découvertes à Timimoun, dans la wilaya d'Adrar par la gendarmerie nationale.
Le directeur de l'office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLDT) Abdelmalek Sayeh, n'a pas caché, hier, son inquiétude, qualifiant même la situation de «grave» dans certains cas. Au cours d'un entretien qu'il nous a accordé dans son bureau, M. Abdelmalek Sayeh, qui avait occupé auparavant le poste de procureur général à Alger, s'est montré préoccupé par l'apparition de ce nouveau phénomène. Bien sûr, on est encore loin du Maroc, dont la surface cultivée, notamment dans le Rif, s'élève à 125.000 hectares, selon des chiffres fournis par l'ONU mais il devient maintenant avéré que certains agriculteurs préfèrent la culture de cette substance à celle de la pomme de terre, par exemple. Ceci est l'aveu même du président de l'ONLDT qui nous signifia clairement, hier, que des agriculteurs, mus par le gain facile et les «offres alléchantes» des trafiquants de drogue, ont basculé dans cette activité. Pourquoi plus précisément la région d'Adrar et pas une autre?
Pour M. Sayeh plusieurs facteurs ont favorisé la culture de cette drogue dans cette région. D'abord la situation géographique et ensuite le climat favorable dont jouit toute cette région qui dispose de beaucoup d'eau.
«C'est une sorte de Californie de l'Algérie», nous dira notre interlocuteur, non sans préciser que les «barons» qui tirent les ficelles de ce trafic sont souvent des étrangers.
Le président de l'office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie explique, concernant l'apparition de la culture de l'opium dans notre pays, que l'une des principales raisons qui a contraint les trafiquants de drogue, c'est la pression exercée par les services de sécurité au niveau des frontières. Ainsi, analyse M. Sayeh, voyant leurs plans déjoués, les narcotrafiquants ont opté pour la culture de cette drogue directement sur le sol algérien en collaboration avec des «barons locaux» qui sous-traitent à leur tour avec certains «agriculteurs», moyennant des sommes astronomiques.
M. Sayeh, qui nous fera savoir que l'opium rapporte plus qu'aucune autre drogue, a révélé, hier, que plusieurs cultivateurs ont déjà été arrêtés et jugés à travers le pays.
D'où proviennent les graines pour cultiver l'opium? Selon le président de l'ONLDT, les premières investigations semblent s'orienter vers le Maroc et la Turquie. Il soulignera, à ce sujet, que rien que dans l'ouest du pays, plusieurs filières, notamment marocaine, libyenne, tunisienne, hollandaise et française seraient derrière ce trafic.
Mais ce qui est préoccupant aux yeux de l'ancien procureur général de la cour d'Alger, c'est l'apparition de nouvelles filières venues des pays subsahariens.
La connexion entre le trafic de drogue, le trafic d'armes, le terrorisme et le blanchiment d'argent est fortement établie à travers ces filières, soutient M. Sayeh en appelant à «maintenir la pression» sur ces groupes et à ne jamais baisser la garde. Le président de l'ONLDT a appelé également solennellement les citoyens à ne pas rester passifs devant les agissements des dealers et autres trafiquants de drogue. Il rappellera à cet effet ce qui s'est passé lors de la décennie noire, quand, dit-il, certaines personnes ont préféré fermer les yeux sur les activités des terroristes.
La drogue et à plus forte raison l'opium, peut détruire des familles entières, a averti le responsable de l'ONLDT en soulignant clairement «qu'on n'est pas à l'abri d'une tempête». M. Sayeh conseille de multiplier les campagnes de sensibilisation à l'adresse, notamment, des jeunes qui représentent plus de 70% de la population. Il faut savoir que rien qu'en 2007 pas moins de 5.933 dealers ont été arrêtés et condamnés par la justice alors qu'en 2006, 4.683 ont été déférés devant les tribunaux pour les mêmes motifs.
Plus de 16 tonnes de cannabis ont été saisies l'année dernière par les services de sécurité, contre 10 en 2006 et 9 en 2005. Quelque 16.150 personnes ont, par ailleurs, été arrêtées pour possession et usage de drogue, l'année dernière. Contactée hier, la cellule de communication du commandement de la gendarmerie nationale s'est refusée à nous donner de plus amples informations.
Par le Quotidien d'Oran