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[Histoire] Hizb El Istiqlal et l'armée de libération marocaine

3 participants

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admin"SNP1975"

admin
Admin

Les dessous des rapports entre Hizb El Istiqlal et l'armée de libération marocaine qui a été crée par des algériens.

Mémoires d’un combattant

Le Rif entre la monarchie, l’Armée de libération nationale et le parti de l’Istiqlal est un ouvrage paru au Maroc l’été dernier (2001). Il porte sur l’histoire politique du Rif du 19e siècle jusqu’à la révolte de 1958-1959. L’ouvrage a soulevé des vives polémiques dans la presse marocaine.

La nouveauté de ce livre est une interview, jusqu’à présent inédite, que l’auteur a pris le soin d’ajouter à la fin de son ouvrage. Le document contient des témoignages authentiques sur le rôle du parti de l’Istiqlal (nationaliste arabe) dans les crimes commis au Rif entre 1958 et 1959 et sur une période importante de lutte contre le colonialisme. Ces témoignages sont ceux de Mohand Sillam Amezyane (1926-1996).

L’interview est faite peu de temps avant sa mort en exil aux Pays-Bas. Ci-dessous la traduction complète, faite par H. Amouch avec l’aimable autorisation de l’auteur du livre, Mustapha Aarab. Prière de respecter les droits de l’auteur.

Interview inédite



Quelle était votre relation avec Abdelkrim Khattabi ?[/size]
L’ intérêt que je porte à Abdelkrim Khattabi a commencé dès mon enfance. Je suis né le jour de son exil (1926). Mes parents et notre communauté parlaient souvent de lui. La situation dans laquelle nous vivions à l’époque rendait les choses faciles pour en parler. Mais mon contact direct avec lui s’est fait le jour où j’ai mis mes pieds au Caire. Le peuple marocain parlait beaucoup de lui à cette époque; ce qui a poussé la France et l’Espagne à prendre les mesures nécessaires. [/size]

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Mohand Sillam Amezyane
Avant ce contact au Caire, j’avais essayé de le rencontrer en compagnie de quelques jeunes hommes parmi lesquels mon frère. Mais, lorsque nous nous sommes mis en route pour le Caire, les autorités espagnoles m’ont interdit de quitter le Maroc tout en autorisant les autres à poursuivre leur chemin. Mon frère et moi sommes rentrés à Fès. Mais je n’avais pas de travail. Je venais juste de finir mes études.
J’étais en contact avec un professeur algérien de l’école industrielle dans la nouvelle ville. J’étais à cette école aussi. Nous discutions souvent du sujet d’Abdelkrim. Son père était un fidèle d’Abdelkrim. De son temps, il pensait lui-même à déclencher une guerre en Algérie. Pour l’aider, il avait envoyé un groupe de combattants. Nous connaissions chacun par nom. L’Algérien m’a dit qu’Adbelkrim avait terrifié les Français et que ces derniers avaient décidé de s’occuper de la modernisation de l’enseignement arabe et de sa généralisation dans la campagne et dans les villes marocaines. Ils voulaient s’occuper de l’enseignement pour contrer la révolte et la résistance du peuple. Mais comment pouvaient-ils y parvenir? Abdelkrim était un révolutionnaire et les Français ne pouvaient pas arrêter sa révolution. On entendait les gens en parler dans les cafés et dans la rue.
Mon ami m’a donc dit que l’inspecteur avait décidé de réorganiser l’enseignement moderne pour les enfants. J’ai profité de cette occasion pour me présenter, moi et quelques autres candidats. L’expérience ainsi que les leçons étaient nouvelles pour nous. J’aimais les études et j’ai décidé donc de suivre un enseignement à l’école industrielle. J’ai passé mes examens finaux en présence du professeur algérien et de l’inspecteur. J’ai eu de la chance de réussir. Nous étions deux à passer : un tunisien et moi-même, parmi quelque quarante étudiants... Suite à cela, on m’a offert un poste dans la même école à Boujloud. Mais l’inspecteur m’a convaincu d’aller au village Bamhamad. On voulait introduire l’enseignement dans la campagne. Ainsi, je me suis trouvé dans ce village qui était actif pendant la révolte d’Abdelkrim et de son frère.
Je voulais donc en savoir plus sur ce village du sud. Il y avait cinq caïds dont certains ont aussi servi au temps d’Adbelkrim. Mais le village est devenu un centre actif de collaboration. Le commandant était un espion. Les enfants de Bamhamad étaient aussi des collaborateurs. Le caïd soufi qui fut prisonnier de guerre au temps de la guerre au Rif, est devenu aussi un collaborateur. Je l’ai rencontré. Je me suis présenté en tant que Tangérois (de Tanger). J’ai caché mon identité rifaine.

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Abdelkrim Khattabi


J’ai donc commencé mon travail et peu à peu j’ai pu gagner la confiance des caïds. J’ai commencé par leur organiser des leçons sur l’histoire du Maroc chez moi. J’ai fait la même chose avec les élèves et les fonctionnaires. La situation générale du village s’améliorait peu à peu. Mais le directeur de l’école me tracassait toujours. Il ne m’aimait pas. Un jour, j’ai appris que le Résident général de France allait visiter notre village en compagnie des dirigeants marocains. On s’est mis à préparer une grande fête de réception. On disait que les visiteurs allaient parler du Trône. On avait désigné un candidat. C’était un disciple des Ketanis [1] qui était aussi professeur à Fès. Je le connaissais par hasard. Puisque je maîtrisais l’arabe, on m’a choisi donc pour tenir le discours d’ouverture devant le Résident Général et devant les fonctionnaires.
J’ai rédigé deux discours. Le premier contient la présence de la France au Maroc et ses efforts de développement du pays... Après moi, viendra le tour du Commandant, des fonctionnaires et du Juge. J’ai gardé le deuxième discours pour moi-même afin de le lire devant le Résident Général. Fidèle à la réalité du pays, mon discours contenait tout à fait le contraire. Il y avait une centaine de pachas et de caïds. À peine le juge a fini son discours que je me suis précipité à prendre la parole. La plus part des invités comprenait l’Arabe. Ils se sont interrompu et m’ont coupé la parole. Au soir, lorsque je suis rentré chez moi, le Résident Général est venu m’annoncer qu’il m’était interdit de quitter mon foyer jusqu’à nouvel ordre. Après deux ou trois jours, le Gouverneur de Fès est venu me voir en compagnie du pacha Fatmi Ben Sliman et de la police. On m’a interdit de voyager à Tanger.

à suivre[/size][/size]

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clairefontaine1963

clairefontaine1963

Tout à fait d'accord avec ce témoignage,le Rif a particulièrement souffert de ses crimes,enfants,vieillards,hommes,tués,femmes violées et tuées!!!
triste histoire du Rif,peuple orgueilleux que le makhzen n'avait de cesse que de le briser.
Et cette guerre arabo-berbère a toujours causée du tord au Maroc,séparer les ethnies au lieu de réunir ces cultures si riche de savoir et d'histoire.

D'ailleurs au Maroc personne n'a parlé de cette histoire du Rif,ni de son héros sidi abdelkarim el khattabi,comme a été occulté notre déportation.
moi même je n'ai connu l'histoire qu'a travers ce que me racontait mes parents et grands parents,c'est comme ça que j'ai compris pourquoi les Rifains détestaient les gens qui parlaient l'arabe,rien n'arrive par hasard ,il y'a toujours une cause.
cela a tellement durée que nous nous sommes trouvés isoler du Maroc et de ce fait nous avons due apprendre à gérer nos provinces nous même ce qui a eu pour résultat de nous conforter dans notre tradition d'indépendance.si le pouvoir nous avait reconnu comme rabat et casa, par exemple ,nous aurions perdus petit à petit notre esprit frondeur et le Maroc aurait était très unis et donc plus for
t.

admin"SNP1975"

admin
Admin

Est-ce que vous vous souvenez de la date de cette arrestation?
Ce doit être 1948 ou 1949. Enfin, je possède encore toutes les notes sur cette période. J’ai passé un mois dans le village. Il y avait un fonctionnaire originaire de Fès, monsieur Benani. C’était un ami qui avait des connections avec les services secrets français. Peut-être travaillait-il pour eux, qui sait ! Un jour il est venu me raconter que monsieur [...] (secrétaire de la Résidence générale dont j’ai oublié le nom) a décidé de m’expulser vers Tanger. Mais, à l’époque Tanger était une zone internationale. Il aurait été donc impossible aux Français de m’emprisonner ou de me livrer aux autorités espagnoles. Ceux-ci me cherchaient aussi. Deux personnes m’emmenèrent donc par train pour passer la frontière franco-espagnole à Ksar Kébir. Ils m’ont mis dans la cabine du conducteur car la douane ne la contrôlait pas. Ma femme et ma fille, née au village Bamhamad, étaient avec moi. À Tanger, j’ai trouvé refuge chez le mari de la sœur de ma femme. C’est dans cette ville que ma relation avec Abdelkrim a commencé.


Vous êtes l’un des dirigeants de la révolte de 1958-1959. L’histoire officielle du Maroc ne dit rien à propos de ces événements. Parlez-nous un peu de votre relation personnelle avec Abdelkrim. Est-ce qu’il y avait ce qu’on peut appeler une continuité historique entre sa révolte des années vingt et celle que vous avez conduite en 1959-1958 ?

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Abdelkrim Khattabi
Oui bien sûr, il y avait continuité. Je reprends donc à partir de mes premiers contacts avec Abdelkrim, des contacts indirects. À Tanger, il existait une bibliothèque à Oued Aherdan. Cette bibliothèque était gérée par un homme originaire du sud. On l’appelait Zizi. C’était un homme éduqué. Il était aussi connu par ses positions nationalistes. Les autorités françaises le tracassaient. D’où son refuge à Tanger. Je le visitais régulièrement. Un jour, je lui ai demandé des magazines et des journaux en provenance du Machreq (Orient). Le magazine al-Mosawir (égyptien) m’intéressait beaucoup. Il commença à rire: " Al-Mosawir porte des bombes. Abdelkrim y publie ses articles. Il les met entre la première et la deuxième page et il me les envoie. Les douaniers n’ont jamais soupçonné quelque chose. " Je lui ai demandé si les articles pénètrent dans les régions occupées. C’était le cas. Je lui ai demandé de me laisser ouvrir une autre agence de sa bibliothèque à Tétouan, zone sous contrôle espagnole.


Grâce à l’aide d’anciens amis, Mezyane et Zeryouh (ils étaient en contact avec les autorités espagnoles car ils faisaient partie des négociateurs entre l’Espagne et Abdelkrim en Égypte), j’ai réussi à m’installer à Tétouan à condition de ne pas rentrer au Rif. Je commençais donc à distribuer la littérature et les articles d’Abdelkrim. Un journaliste originaire de Mèknes, qui travaillait à la Radio de Tétouan, les diffusait lui aussi. Mon partenaire était Abdeslam Tawd. Il fut enlevé et assassiné plus tard. Lui aussi faisait partie des négociateurs entre l’Espagne et Abdelkrim en Égypte.


Qui l’a tué ? Les Espagnols ?
Non, non. Le parti de l’Istiqlal l’a enlevé. Il a été torturé par Torres, Allal Al-Fassi et Mehdi Ben Barka. Ils le torturaient tout en s’amusant de son corps. Il criait terriblement et les insultait. Ceci m’a été raconté par une autre personne enlevée, originaire de Tétouan et qu’ils avaient libérée. Dans le même centre de torture, il y avait aussi d’autres prisonniers dont on n’a jamais plus entendu parler. Ils ont disparu définitivement. Parmi eux figure le nom de Haddou Aqchich, un ancien combattant originaire du Rif. Ils assistaient tous aux sessions de tortures. Ils exprimaient beaucoup de joie à torturer les prisonniers : Abdelkhaleq Torres, Allal Al-Fassi et Banouna... Parfois Mehdi Ben Barka était présent.


Pourquoi le Parti de l’Istiqlal les torturait-il? Quels étaient ses objectifs?
Ils torturaient tous ceux qui étaient en contact avec Abdelkrim. Abdeslam Tawd publiait sur la première page de son journal Le Maroc Libre des articles d’Abdelkrim. Il avertissait aussi ses lecteurs des écrits du journal Al-Ouma de Torres. Abdelkrim a soutenu l’Armée de libération dès ses débuts. Il était l’un des fondateurs. En même temps, le Parti de l’Istiqlal militait contre la lutte armée, contre l’Armée de libération nationale. Abdeslam Tawd avait séjourné au Rif. On l’a vu. Il m’a visité. Il était un responsable de l’Armée de libération.


Revenons à Tétouan et à la bibliothèque. Quelle était la nature des publications qu’Abdelkrim envoyait au Maroc?
Je distribuais donc ces écrits parmi les nationalistes. Le présentateur de Meknès les diffusait à la radio. J’ai commencé à correspondre avec Abdelkrim par l’intermédiaire de Zizi. Celui-ci voyageait au Caire et au Liban. Il était très actif. Mais, j’ai quitté aussitôt Tétouan. Mon père venait de mourir. J’étais obligé de rentrer au Rif. Les autorités espagnoles m’ont permit d’y séjourner. Un mois après mon arrivée au Rif, Zizi me recommanda d’écrire à Abdelkrim par l’intermédiaire d’un de nos hommes qui séjournait à Malaga en Espagne. Ce dernier m’a indiqué une autre personne à Boualma, près de Larba Taourirt, mon village natal dans la province d’Alhoceima. J’étais surpris d’apprendre que notre contact avec Abdelkrim passait par cet homme. Il était un commerçant simple jamais mêlé aux affaires politiques. Mais c’est lui qui me révéla le lieu du séjour d’un neveu d’Abdelkrim à Malaga. Je suis donc rentré en contact avec ce réseau clandestin tout en acceptant mes responsabilités. Les gens parlaient encore d’Abdelkrim dans les marchés. Des rumeurs circulaient que son frère était de retour au pays. Il serait à bord d’un navire chargé d’armes.

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admin"SNP1975"

admin
Admin

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Défilé de l'ALN à Nador vers 1955
Un jour, notre homme de Boualma est venu me voir. Il me révéla des plans d’attaque que nos combattants allaient mener, le vendredi suivant, contre des positions françaises à Gzenaya. Ils envisageaient aussi des attaques contre les kidnappeurs de certains dirigeants de l’Armée de libération nationale. Il craignait que les Espagnols découvrent leurs plans. Il estimait que leurs combattants allaient enlever le Résident général à Gzenaya. Notre tâche fut d’enlever son homologue espagnol. Nous-mêmes, nous avons renoncé à l’enlèvement du Résident espagnol car celui-ci n’était pas à son domicile habituel. En plus, il faisait mauvais temps. Notre attaque n’a pas eu lieu.


L’homme de Boualma m’avait aussi confié qu’il possédait des armes. Des Rifains les lui avaient passées après leur participation à la guerre civile en Espagne. Ces Rifains n’étaient ni adhérents de l’Armée de libération ni adhérents des partis politiques. Seul leur amour de la patrie les avait poussés à nous aider. Abdelkrim aussi nous incitait à acheter plus d’armes. Ce qui était impossible. Partout on découvrait des collaborateurs. De même, les Espagnols nous observaient partout. Certains combattants de Boualma ont été arrêtés. L’achat des armes était quasiment impossible.


Le jour de l’enlèvement du Résident français est venu. Le commando était composé des hommes originaires des Ayt Waryaghel et de Gzenaya. Les postes qu’ils devaient attaquer étaient : Bord, Aknoul et Tizi Ousli. Pour ne pas attirer l’attention des autorités sur ma participation à ces attaques, j’avais décidé d’embaucher quelques maçons, histoire de construire un domicile sur un terrain que je possédais à Larba Taourirt.


C’est par un représentant des autorités locales que j’ai appris l’attaque présumée: " Abdelkrim est derrière cette attaque, n’est-ce pas ? " m’a-t-il demandé. Il essayait de m’arracher plus d’information. Fâché par mon silence complet, il déclara en espagnol: " C’est Abdelkrim lui-même qui vient de revendiquer cette attaque. "


Je suis revenu pour voir les combattants. J’ai appris qu’ils avaient attaqué Bord. Mais le capitaine s’était échappé par une voie souterraine sous son domicile. Après son évasion, il était revenu par avion pour les bombarder mais en vain. L’attaque contre Tizi Ousli fut aussi un succès. Ils ont tué un nombre indéfini de soldats. Nos combattants enfermés dans les prisons françaises furent tous libérés. L’attaque d’Aknoul n’a pas eu lieu à cause de la longue distance. Certains combattants prisonniers à Tizi Ousli furent aussi libérés, mais nos combattants les avaient transmis vers un lieu secret pour des raisons que j’ignore.


Certains prisonniers libérés étaient accompagnés de leurs familles. Les autorités espagnoles les ont empêchés de rentrer au Rif. En même temps, les canons français les attaquaient. J’ai pris soin de tous les prisonniers et de leur famille. J’ai demandé hospitalité aux Ayt Arous et aux Ayt Marzka. Ce que j’ai reçu. Les Espagnols n’ont pas réagi. Plus tard, des détachements de l’armée espagnole sont venus de Nador et de Melilla. L’armée était partout. La nuit, ma maison fut un refuge à toutes sortes de combattants. Il y avait surtout ceux qui ont fait la guerre d’Abdelkrim. On me demanda de leur donner les armes. Le lundi suivant, le jour de marché à Ayt Bouayache, je me suis trouvé au milieu d’une grande foule qui me demandait les armes. Tout le monde parlait de la guerre. Ils voulaient combattre à n’importe quel prix. Je me rappelle de cet homme décidé, un seul fusil à la main. Il a choisi une dizaine d’hommes et ils ont pris le chemin pour Gzenaya. Plus tard, on a distribué les armes. C’est ainsi que l’Armée de libération est née. C’était une armée issue du peuple. Elle n’a rien à avoir avec le Parti de l’Istiqlal. La lutte armée contre la présence coloniale est un travail du peuple, pas des partis politiques.


Abdelkrim militait pour la libération du Maroc. Le Parti de l’Istiqlal faisait de même. Quelles étaient donc les causes de cette rivalité ?
Le Parti de l’Istiqlal était reconnu par les Français. Par ailleurs, tous les autres partis politiques marocains n’ont jamais mentionné la résistance armée à l’occupation du pays. Au contraire, ils se contentaient d’organiser des commissions municipales à Fès et à Tétouan. Dans leur littérature officielle, dans tous les communiqués qu’ils ont distribués entre 1928 et 1948, aucun ne signalait le nom d’Abdelkrim. Pour eux, c’était un homme qui n’existait pas. En 1928, les combattants d’Abdelkrim étaient toujours dans la montagne les armes à la main. Abdelkrim fut exilé en 1926. Les partis ne l’avaient jamais mentionné. Ils n’entretenaient aucune relation avec lui. Ce sont eux qui l’ont fait descendre au Caire – et je dis bien ils l’ont fait descendre de force – car ils craignaient qu’il se réfugie en France ou en Espagne d’où il pouvait mieux organiser la Résistance. Ils l’ont trahi, les lâches !


Lorsque les partis politiques de l’Istiqlal et du Choura et le parti de l’Indépendance se sont formés, les premiers noyaux de l’Armée de libération ont aussitôt paru. Quelle était la relation d’Abdelkrim avec l’Armée de libération ?

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lurchar21

lurchar21

Si je ne me trompe pas , Abdelkarim etait libre et c'est lui qui a choisi de quitter le bateau et s'exiler au Caire.
D'apres un livre sur l'histoire de la guerre du Rif et Abdelkarim.
D'apres l'historien de ce livre , Abdelkarim etait en route d'etre transfere avec sa famille pour les installer en France . Le corps de sa mere etait aussi transporte dans ce bateau mais abondonne apres la fuite . Si je me souviens bien de ce que j'ai lu , il parait que le corps de la mere de Abdelkarim etait envoye a Casa Blanca ou elle est enterree. Il parait aussi que Abdelkarim a refuse de retourner au maroc tant qu'il y a une presence militaire etrangere.

clairefontaine1963

clairefontaine1963

bonsoir lurchar21:

En ce qui concerne Sidi Abdelkarim le Rifain n'a pas quitté le bateau :

En 2000 j'ai pris en charge un patient,retraité c'était un grand chirurgien à Paris ,originaire de l'ile de la réunion.
quand il a su que j'étais originaire du Rif,il m'a demandé si je connaissais un certain "Rifain du nom d'Abdelkarim el khattabi",il souriait d'un air espiègle en me posant cette question, savourant d'avance la réponse qui viendrait de moi et la je suis partis dans ma tirade sur mon héros "Abdel"il me laissa terminer ,comme un homme du" monde "sait le faire.
Son sourire c'était accentué et me dit:
mon père en tant que responsable politique à l'époque avait eu l'honneur et le devoir d'accueillir un hôte un peu particulier qu'il n'était d'autre que Sidi Abdelkarim el khattabi .
Abdel karim ne voulait pas vivre en France,il souhaitait s'installer dans un pays musulman l'Égypte en particulier,dans son souvenir il parlait d'un homme affable,agréable à vivre très respectueux ,,,,,,,,,

admin"SNP1975"

admin
Admin



Abdelkrim militait pour la libération du Maroc. Le Parti de l’Istiqlal faisait de même. Quelles étaient donc les causes de cette rivalité ?[/size]
Le Parti de l’Istiqlal était reconnu par les Français. Par ailleurs, tous les autres partis politiques marocains n’ont jamais mentionné la résistance armée à l’occupation du pays. Au contraire, ils se contentaient d’organiser des commissions municipales à Fès et à Tétouan. Dans leur littérature officielle, dans tous les communiqués qu’ils ont distribués entre 1928 et 1948, aucun ne signalait le nom d’Abdelkrim. Pour eux, c’était un homme qui n’existait pas. En 1928, les combattants d’Abdelkrim étaient toujours dans la montagne les armes à la main. Abdelkrim fut exilé en 1926. Les partis ne l’avaient jamais mentionné. Ils n’entretenaient aucune relation avec lui. Ce sont eux qui l’ont fait descendre au Caire – et je dis bien ils l’ont fait descendre de force – car ils craignaient qu’il se réfugie en France ou en Espagne d’où il pouvait mieux organiser la Résistance. Ils l’ont trahi, les lâches !


Lorsque les partis politiques de l’Istiqlal et du Choura et le parti de l’Indépendance se sont formés, les premiers noyaux de l’Armée de libération ont aussitôt paru. Quelle était la relation d’Abdelkrim avec l’Armée de libération ?

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Sceau de l'ALN
C’est Abdelkrim qui a fondé l’Armée de Libération. C’est lui qui en a donné le nom Comité de Lutte pour la Libération du Maghreb. Ce mot de libération est inconnu dans les écrits des partis politiques. À partir du Caire, il a commencé à entraîner des Maghrébins (Algériens, Tunisiens, Marocains). Le responsable de ces entraînements militaires était un certain Ghali Tawd (je crois qu’il est encore vivant [1996]). Celui-ci avait fait l’Académie militaire en Irak. Dans le passé, il se rendait en Irak à pied en compagnie de Haddou Aqchich. Abdelkrim lui confia, avec un Algérien appelé Cadi, la tâche de recruter les combattants au Maghreb. Ce combattant algérien fût plus tard assassiné par Ben Bella. Ghali Tawd était aussi à l’origine de la constitution de l’Armée de Libération au sud marocain. Il n’avait aucune relation avec le Parti de l’Istiqlal ni avec les autres partis. Tawd était mon meilleur ami. Nous envisagions de faire beaucoup de choses ensemble. C’était mon ami fidèle. Il était aussi un disciple fidèle d’Abdelkrim. Il me passait toute l’information dont j’avais besoin.


Revenons à la relation entre le Parti de l’Istiqlal et l’Armée de Libération. Vous avez dit qu’au nord, il y avait des assassinats et des enlèvements commis par certains dirigeants du parti de l’Istiqlal comme Torres et ben Barka. Quels étaient donc les objectifs de ce parti?
L’Armée de Libération avait pris les armes contre les Français et les Espagnols. Allal al-Fassi n’a pas réussi à liquider cette armée. C’est pour cela qu’il a fondé une autre armée pour détruire la vraie Armée de libération. Tu comprends maintenant ? La fausse armée a pris les armes non pas pour combattre les Français et les Espagnoles, mais pour liquider les combattants de l’Armée de Libération Nationale. Les dirigeants directs de cette armée de libération étaient les gouverneurs des provinces. Parmi eux figure Mansouri, gouverneur de la province d’Alhoceima. Le nombre de ces gouverneurs était de cinq. Assassinats et enlèvements étaient leur spécialité. Ils étaient à l’origine du désordre au pays à cette époque.


J’étais aussi sur leur liste. Mais ils ne m’ont pas assassiné. Le destin voulut que l’un de leurs mercenaires chargé de ma liquidation, me connaisse. Originaire de Larba Taourirt, je l’avais aidé à un poste dans l’administration espagnole. Une fois, il fut accusé de détournement de fonds publics. Je l’ai sauvé des mains de la justice par le transfert à un autre poste, en dehors des territoires occupés par l’Espagne. À Imzouren, il a fini par fonder une organisation clandestine qu’il appelait les Héros d’Abdelkrim. La police espagnole a essayé de le liquider, mais en vain. Après la soi-disant Indépendance, il est devenu adhérant de l’Istiqlal. C’est au sein de ce parti qu’il a rejoint une cellulespéciale s’occupant de l’enlèvement et de l’assassinat des combattants. C’est là qu’il a reçu l’ordre de me liquider. Sa conscience l’avait empêché de le faire. Il savait que j’étais en contact avec Abdelkrim et avec l’Armée de Libération. C’est lui qui m’a accompagné entre Alhoceima et Tétouan durant mon arrestation.


Cet individu m’avait donc défendu au sein de son Parti. Il a réussi à les convaincre de me traiter doucement pour s’assurer de ma collaboration. C’est lui qui a enlevé Haddou Aqchich. Je dois ma vie à cet individu.


En 1955 le Parti de l’Istiqlal a signé un Traité appelant à l’indépendance alors que l’Armée de libération était encore dans la montagne en combat avec les Français. Comment est-il possible que ces hommes politiques pouvaient demander l’Indépendance sans consulter l’Armée de Libération ?
L’Istiqlal a réglé tout en secret avec la France. À cette époque l’Armée était dans la montagne au Rif et au sud. Lorsque la France a reconnu l’indépendance, l’Istiqlal a demandé de cesser le feu. Les adhérents de ce parti ont cessé le combat. Mais la vraie Armée de libération nationale poursuivit sa lutte. À cause de cela, les dirigeants de l’Istiqlal ont décidé de liquider la véritable Armée de libération.

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Abbas Lamsaidi, liquidé à Fès en 1956


Je possède un document écrit par un certain Dahbi, responsable de l’Armée de libération, dans lequel il décrit les derniers moments d’Abbas Lamsaidi [2], le célèbre combattant. Le document prétend que Fkih Basri et Ben Barka sont venus lui rendre visite à son siège à Taounate. Un désaccord entre les hommes a eu lieu. Abbas les a quittés pour se rendre à Fès. Peu après, il est retrouvé mort. D’après ce document, Basri et Ben Barka étaient directement mêlés à cet assassinat. Ce meurtre était-il le début de la liquidation de l’Armée?
C’est l’Armée de Libération qui a libéré notre pays, pas les partis politiques. Allal al-Fassi n’a jamais parlé de Libération du Maroc. L’indépendance proclamée était un don de la France. Le lieu de naissance de l’Armée de Libération fut ce qu’on appelle le triangle de la mort : Bord, Tizi Ousli et Aknoul. Ce triangle hébergeait aussi bien l’administration que la Résidence générale de la France. C’était le point de déclenchement de la guerre pour la libération. Durant toutes ces opérations, Abdelkrim nous a toujours conseillé de laisser les Espagnols tranquilles. Sa stratégie était juste. Il a vu clair. Nous nous éloignons un peu du sujet, n’est-ce pas ? Où en sommes-nous?


Parlons un peu de votre rôle dans la coordination de l’Armée au nord et celle au sud?
Tawd fut envoyé au sud, en compagnie d’un Algérien et d’un Tunisien. C’est Abdelkrim qui les a envoyés. Ils y avaient passé trois mois. L’Algérien a été assassiné par Ben Bella immédiatement après l’apparition de l’Armée sur la scène. Tawd a accompli sa mission. Mais je ne peux pas te dire grande chose sur leur séjour. J’ignore beaucoup. L’apparition de l’Armée fut d’abord au nord, plus tard au sud. Je suppose aussi que la communication et le transport étaient plus faciles car le nord était occupé par l’Espagne et le sud par la France. Les armes se vendaient facilement. Peu à peu, les deux forces perdaient le contrôle sur le pays. Ce qui est aussi sûr, c’est que le Mouvement de Résistance [3] est plus ancien que l’Armée de libération.

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Adi Oubihi
Adi Oubihi [4] m’a confié que l’Armée de Libération au Sahara est née grâce à ses efforts. Adi fut emprisonné par les Français. Ils l’ont enfermé dans un hôpital psychiatrique. Je suppose qu’il était en contact avec Tawd. Il dirigeait cette armée à partir de l’hôpital. Mes connaissances sur le sud restent pauvres. Tous ce que je sais est que Tawd a fait l’Académie Militaire en Irak et a joué un rôle considérable au sud.


La réalité est que les partis politiques au Maroc et en Tunisie ont trahi l’esprit du Comité de libération du Maghreb. La France a réglé ses affaires avec l’Istiqlal et en Tunisie avec Bourguiba pour se consacrer aux Algériens. C’est pour cela qu’Abdelkrim les détestaient tous. C’est pour cette raison que les Istiqlaliens se sont consacrés immédiatement après l’Indépendance à éliminer tous ceux qui constituaient un danger pour eux, à commencer par l’Armée de Libération.

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clairefontaine1963

clairefontaine1963


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26 Janvier 2009


































L'Emir Mohamed Abdelkrim El Khattabi, entre l'exil et les projets de retour
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]: "
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]L'Emir
Mohamed Abdelkrim El Khattabi, entre l'exil et les projets de retour
dans le Rif.
Le 14 février 2004, nous étions réunis, à l'initiative du Journal Le
Monde Amazigh autour d'un colloque abrité par la C.C.I.S de Nador, sur
le thème "Des armes chimiques de destruction massive contre le Rif.
"Aujourd'hui, nous sommes réunis, ici, dans la ville d'Al Hoceima,
autour du thème de "L'installation de l'Emir en Egypte : Dimensions et
significations" nationales et internationales, sous l'égide de la
Fondation Mohamed Abdelkrim El Khattabi".



La relation entre le thème du premier colloque et le second est à mettre en
exergue. Puisque ce fut tout particulièrement l'utilisation des armes illégales
et chimiques de destruction massive contre le Rif qui a conduit Mohamed
Abdelkrim El Khattabi à baisser les armes et à négocier avec les Français les
termes d'une reddition. Un accord qui ne fut pas respecté du côté français,
puisqu'au lieu de se retrouver dans un pays de son choix (le Liban ou la Syrie),
l'Emir se retrouva embarqué pour de nombreuses années d'exil à l'île de la
Réunion, où il devait passer 21 ans avant que les Français ne lui donnent
l'occasion de leur fausser compagnie, en 1947.


Autant l'histoire de Mohamed Abdekrim El Khattabi, liée à la guerre du Rif,
est-elle suffisamment vulgarisée auprès des personnes intéressées, autant la
période de l'exil reste-t-elle à explorer, à mettre en forme et à vulgariser.
Aussi, le présent colloque est-il le premier jalon pour ce nécessaire travail de
recherche, d'histoire et de mémoire afin de rendre hommage à un homme qui a
marqué son siècle et continue à susciter l'intérêt des générations. Les braises
de feu Moulay Mohand sont encore ardentes.

Les différents intervenants se pencheront sur différents aspects des années «d'exil»
correspondant à l'installation de Mohamed Abdelkrim El Khattabi en Egypte, avec
tout ce que cela peut soulever comme interrogations, émotions et passions.
D'ores et déjà, il faut dire que l'examen approfondi et la présentation des
périodes d'exil ne seront pas finis avec ce colloque; loin s'en faut.

Avec le départ de l'île de la Réunion, ce fut là le premier projet de retour de
l'Emir, un projet de retour que l'on peut qualifier de français, puisque à
l'initiative de ces derniers. Ce dernier n'ayant pas abouti, l'Emir réussit à
débarquer en Egypte, où il entreprend son combat sous d'autres formes et avec
d'autres ambitions, dont un projet de retour que l'on peut désigner d'égyptien
puisque soutenu par le Raïs Gamal Abdenasser. Mais en quoi consistaient ces deux
projets et quels étaient leurs tenants, contextes et aboutissants.

Les années s'écoulent sur l'île de la Réunion. L'Emir reçoit et écrit en pensant
à son Rif natal et la vie s'écoule paisiblement. Autour de lui, sa famille et
ses proches. Deux décennies se sont déjà écoulées. Les perspectives d'avenir semblent
monotones. Un événement vient cependant tout chambouler et mettre un peu de
tension, de suspense et d'appréhension dans la vie, depuis paisible, de la
famille El Khattabi. Un émissaire spécial est venu de France, sous l'identité
commune de «Jean Durand», membre des services secrets français, avec une
proposition pour le moins peu anodine.

La France a connu des changements politiques importants. Après la fin de la
seconde guerre mondiale, les élections ont porté au pouvoir le Front populaire
et les gouvernements Blum et autres. Dans le Front Populaire, on retrouve des
membres des Brigades Internationales qui s'étaient engagées dans la guerre
d'Espagne contre les franquistes aux côtés des rouges et qui dès lors avaient
des opinions et positions politiques guère favorables au régime franquiste.

L'Emir se voyait proposer ni plus ni moins qu'un projet de retour dans le Rif
pour la reprise des combats. Au point de vue de la forme, l'Emir serait
transféré en France pour raison de santé afin de suivre une cure thermale, à
Vichy ou Royat. De là, il serait discrètement débarqué dans le Rif pour la
reprise des combats. La France soutiendrait le combat des Rifains y compris
auprès de l'Organisation des Nations Unies. Une fois le soulèvement du Rif opéré,
les délégués français demanderaient une réunion du Conseil de Sécurité, pour
condamner l'Espagne qui n'en était d'ailleurs pas membre, tout en recherchant
l'évacuation de la zone sous autorité espagnole en arguant d'actes de génocide
contre les populations autochtones.

L'Espagne ne pouvant être en mesure de faire face à des mesures de blocus et
sanctions économiques céderait et la zone du Nord du Maroc, sous autorité
espagnole, serait incorporée au reste du pays et soumise à l'autorité du Sultan
qui concéderait une large autonomie au Rif sous l'autorité de l'Emir. En
politique avisé, Abdelkrim demanda un temps de réflexion avant de rendre sa
réponse.

L'Emir n'avait plus grande confiance dans les Français. Déjà, une première fois,
lors de la reddition négociée, ils n'avaient pas respecté leur engagement.
Fallait-il leur faire confiance une fois de plus au risque de le regretter ? Une
fois l'agent français reparti, l'Emir envoya un émissaire au Roi Farouk d'Egypte
en lui expliquant la situation et en sollicitant son accord pour un asile en
Egypte. La réponse ne se fit pas attendre. Non seulement le Roi Farouk marquait
son accord total pour accueillir l'Emir mais en sus, au besoin et si nécessaire,
la force serait employée pour son débarquement.

Une fois l'agent français revenu voir l'Emir, ce dernier lui fit part de ses
conditions. Il fit mine d'accepter, sous réserve d'aller en France avec tous les
siens, y compris la dépouille de sa défunte mère, et qu'il lui soit concédé un
traitement digne de son rang. Toutes ses conditions furent acceptées par la
France.

Mais, force est de préciser, à ce sujet, que les avis divergent selon les
sources au sujet des conditions du débarquement de l'Emir. Qui en prit
l'initiative? Comment s'est-elle déroulée ? Nombreux furent ceux qui
s'efforcèrent de récupérer à leurs avantages politiques les conditions et la
décision du débarquement et de l'installation de l'Emir en Egypte.

Toujours est-il qu'il semble peu probable que le débarquement et l'installation
aient pu se faire sans que l'Emir y ait été préparé et surtout sans qu'il ait
reçu l'accord préalable du Chef de l'Etat égyptien de l'époque. Au passage, on
ne peut que rendre hommage, ici, aujourd'hui à l'attitude du Roi Farouk, encore
que les mauvaises langues en disent long sur ses motivations. La thèse ici
retenue qui, au demeurant, paraît fort crédible trouve ses fondements dans le
témoignage du journaliste espagnol Fernando P. DE Cambra, [auteur du livre «Cuando
Abdelkrim quiso negociar con Franco»], qui eut l'occasion de rencontrer et
d'interviewer à plusieurs reprises l'Emir et les siens. Ce témoignage provient
des entretiens de ce journaliste écrivain avec l'Emir.

C'est ainsi qu'une fois embarqués sur le bateau du retour et arrivés à Port Saïd,
lors de l'escale du navire, les autorités égyptiennes montèrent à bord du navire
et manu militari, mitraillettes aux poings, sous l'oeil abusé et en dépit des
protestations du commandant du bateau et des gendarmes français en civil, l'Emir
débarqua avec les siens. Seule la dépouille de sa défunte mère resta dans le
navire.

Ainsi, le projet français de retour de l'Emir n'aboutit pas et permet le
débarquement et l'installation de ce dernier au Caire avec tous les honneurs dus
à un très haut dignitaire, champion des causes des peuples sous domination. Mais
l'histoire ne s'arrête pas là puisqu'un deuxième projet de retour, cette fois-ci
à l'initiative de l'Emir et appuyé par les autorités égyptiennes profilait déjà
à l'horizon.

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