John McCain, un dangereux illuminé | |||||||||
Parce qu'il pense que les Etats-Unis sont "la plus grande force de bien dans l'histoire de l'humanité", le candidat républicain pourrait être un président plus dangereux que George Bush, prévient le chercheur britannique Anatol Lieven*. | |||||||||
Poussé en partie par son intense engagement en faveur de la guerre d'Irak, John McCain s'appuie sur des néoconservateurs comme William Kristol, de l'hebdomadaire Weekly Standard, qui est un ami proche. En politique étrangère, il a pour principal conseiller Randy Scheunemann, autre néoconservateur en vue et fondateur du Comité pour la libération de l'Irak. John McCain partage leur foi dans ce que William Kristol appelle "le conservatisme de grandeur nationale." Il est persuadé que "les Etats-Unis sont le pays indispensable parce que nous nous sommes avérés être la plus grande force du bien dans l'histoire de l'humanité… nous avons fermement l'intention de continuer à utiliser notre primauté dans les affaires mondiales pour le bénéfice de l'humanité." "J'instituerai une politique que j'appelle 'réduction des Etats voyous'. J'armerai, j'entraînerai et j'équiperai des forces qui finiront par renverser le gouvernement en place et instaureront un gouvernement démocratiquement élu", avait, pour sa part, déclaré John McCain en 2000, en se fondant sur le programme néoconservateur d'instauration de la démocratie par la force. John McCain souhaite d'ailleurs qu'on attaque l'Iran si nécessaire pour l'empêcher de développer des armes nucléaires. Il a été filmé, en 2007, en train de chanter "Bombardez, bombardez l'Iran" sur l'air de Barbara Ann des Beach Boys. Tout cela ne serait pas aussi inquiétant si John McCain n'était pas connu pour sa promptitude à s'enflammer devant les insultes – véritables ou supposées – adressées à lui-même ou au pays. "Depuis que je suis ici, je n'ai connu aucun président avec un caractère pareil", explique le sénateur républicain Thad Cochran. Voilà pourquoi ce ne sont pas seulement les électeurs américains qui devront mettre à profit les neuf mois à venir pour réfléchir aux conséquences d'une élection de John McCain à la tête des Etats-Unis. Les gouvernements européens doivent aussi se poser la question et songer à la façon d'empêcher un gouvernement McCain de poursuivre une politique incendiaire, ou si nécessaire de protéger l'Europe des conflagrations qui en découleraient. * Auteur de Le Nouveau Nationalisme américain (éd. Folio Essais, 2006) | |||||||||
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