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[Histoire] Jî Besoin d'aide !

2 participants

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1[Histoire] Jî Besoin d'aide ! Empty [Histoire] Jî Besoin d'aide ! Sam 22 Nov - 19:03

Invité


Invité

Je cherche à connaitre les faits d'arme de Boumedienne et Boutéflika !
Ou ont-ils combattu et quelle grande bataille ont-ils gagner !

A vos clavier !

admin"SNP1975"

admin
Admin

Ils étaient planqués à Nador et Oujda. Je veux dire le clan d'Oujda qui a usurpé le pouvoir en 1962 aprés avoir evincé les maquisards.
Donc l'Algérie est gouverné depuis 1962 par les DAF , les 2éme franciss et les harkis de l'exécutif de Abdelrahmane Farés aprés les accords d'evian

http://www.marocainsdalgerie.net

Slimani9002



Kalimati1 a écrit:Je cherche à connaitre les faits d'arme de Boumedienne et Boutéflika !
Ou ont-ils combattu et quelle grande bataille ont-ils gagner !

A vos clavier !

jte conseille la lecture d'un ouvrage ecrit par Benchicou "une imposture algerienne" qui est edifiant a ce sujet, ouvrage qui a valu a son auteur 02 ans de prison pour "trafic de devises"

http://membres.multimania.fr/algo/download/benchi.pdf

Invité


Invité

jte conseille la lecture d'un ouvrage ecrit par Benchicou "une imposture algerienne" qui est edifiant a ce sujet, ouvrage qui a valu a son auteur 02 ans de prison pour "trafic de devises"

http://membres.multimania.fr/algo/download/benchi.pdf

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Très bien dès que j'ai un peu de temps ! Je le regarderais
Si tu te sent près à en faire un résumé, je tant pris.... n'hésite pas ! Pour le Bonheur de tous, et surtout pour que l'ont puissent bien cerner le personnage !

Slimani9002



Kalimati1 a écrit:
jte conseille la lecture d'un ouvrage ecrit par Benchicou "une imposture algerienne" qui est edifiant a ce sujet, ouvrage qui a valu a son auteur 02 ans de prison pour "trafic de devises"

http://membres.multimania.fr/algo/download/benchi.pdf

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Très bien dès que j'ai un peu de temps ! Je le regarderais
Si tu te sent près à en faire un résumé, je tant pris.... n'hésite pas ! Pour le Bonheur de tous, et surtout pour que l'ont puissent bien cerner le personnage !

je t'ai choisi un chapitre qui pourrait repondre a la question que tu te pose



Le maquisard 1



Le ton est un tantinet badin mais volontiers bravache :

« L’Armée ? Moi je me sens d'abord son chef et, en plus, moi-même je viens de l'Armée de libération nationale. Vous savez, quand j'étais officier, beaucoup de généraux actuels n'étaient peut-être même pas dans l'Armée. »
Il n’en fallait pas plus pour s’octroyer une indiscutable prééminence par une bravoure passée à défaut de l’avoir par un génie présent. Bouteflika opposait le prestige de Novembre à la puissance des galons. Il n’était pas seulement le président fraîchement élu d’un pays accroché à l’espoir de l’homme providentiel, il en aurait été aussi, et donc surtout, le libérateur. Bouteflika sait faire appel au commandant Si Abdelkader pour
faire respecter le chef de l’Etat. La respectabilité du kalachnikov reste toujours l’imparable solution aux éternels problèmes de légitimité.
La réplique viendra quatre ans plus tard de la bouche d’un général : « Dans quel grand livre de la guerre de libération Bouteflika a-t-il écrit d’inoubliables pages de gloire ? A-t-il
squatté la ligne Morice, comme la plupart de ceux qu’il veut rabaisser ? Au pays des grands baroudeurs, il y a un certain ridicule à jouer des biceps. »
La polémique était plantée : le maquisard Bouteflika, alias commandant Si Abdelkader, a-t-il vraiment existé ? Autrement dit, Bouteflika est-il un faux moudjahid ?
Curieusement, les historiques seront les premiers à douter du passé guerrier de Bouteflika. A l’évocation, ils se trouvent même un accent méprisant. « Le commandant Abdelkader est une invention tout comme la légende de “Abdelkader El Mali”.
L’itinéraire de Bouteflika au maquis se résume à deux désertions dont on n’a jamais voulu parler », assure le commandant Azzedine qui était, avec Kaïd Ahmed et Ali Mendjeli, l’un des trois adjoints de Boumediène au sein de l’état-major général. Ferhat Abbas, ancien président du GPRA, est aussi féroce :
« Avant même notre retour en Algérie, Bouteflika disait à des amis tunisiens : “Retenez bien mon nom, vous entendrez parler de moi.” Il est regrettable que l’on n’ait pas entendu parler de lui pendant que des hommes de son âge mouraient dans les maquis. » (2)
L’allusion est claire : le commandant Abdelkader, alias Abdelaziz Bouteflika, n’est pas connu pour avoir pris les armes.


Slimani9002



Le maquisard 2


N’ayant jamais exposé sa vie face à l’ennemi, il ne devrait sa notoriété de maquisard qu’à l’irradiation du prestige de Boumediène dont il aurait abusé de l’aile protectrice.

Il est vrai que la bravoure antérieure de Bouteflika n’avait laissé aucun souvenir impérissable. Le nom d’Abdelaziz Bouteflika ne figure dans aucune des structures dirigeantes du FLN et ne se trouve lié à aucun épisode marquant de la guerre de libération.

Rares sont les auteurs qui le citent dans leurs ouvrages comme acteur du mouvement de libération. Cette carence allait tout de suite s’imposer comme un handicap majeur, l’homme devant se prévaloir d’une renommée dont on ne trouvait nulle trace dans les écrits historiques.

Omission révélatrice de la petite considération qu’ils portent au maquisard Bouteflika, les chefs militaires évitent soigneusement d’évoquer les antécédents guerriers du personnage parmi les mérites qui les ont incités à le coopter en 1999. Emporté par sa colère, le général Khaled Nezzar ira jusqu’à perdre retenue :

« Il s’oublie. Est-il venu au pouvoir sur des exploits de foudre de guerre ? Où est donc son apport à la Révolution lorsque son nom n’est lié qu’à la sape, au complot et au coup d’Etat ? » (1)

Ces accents rageurs ne sont, en fait, pas seulement ceux d’un homme en colère. En évoquant la ligne Morice, Khaled Nezzar signifiait que, contrairement à Bouteflika, lui l’avait franchie en officier de l’Armée des frontières, en entrant le 3 juillet 1962 dans la Wilaya II aux côtés des colonels Selim Saâdi, Abdelghani, Bensalem, Chabou, Othmane, Abbas ou Kaïd Ahmed.
« Matakedhbou hatan imoutou kbar el houma » (2), assène le général. Un adage populaire à l’ironie suffisamment impitoyable pour dissuader Bouteflika, s’il l’avait médité, de s’aventurer dans la comparaison des mérites.

Car l’homme s’exposera parfois, et lourdement, aux conséquences de sa vanité face aux authentiques ténors de la Révolution. On rapporte, à ce propos, la réplique cinglante qu’Ali Kafi dut opposer en 1993 à Abdelaziz Bouteflika.

L’ancien chef de la Wilaya II occupait les fonctions de président du Haut-Comité d’Etat après l’assassinat de Mohamed Boudiaf quand il reçut, en 1992, une doléance de Bouteflika, subitement disposé à reprendre du service à condition de jouir d’un poste honorable.Kafi lui fit deux propositions dont aucune n’eut l’heur de plaire au postulant. « Je suis un trop grand joueur pour rester sur le banc de touche », aurait dit Bouteflika au président du HCE. Kafi, désarçonné par l’aplomb de son interlocuteur, eut l’idée de lui rappeler son modeste passé de maquisard par cette riposte mémorable : « Mais ya Si Abdelaziz, moi j’étais déjà colonel quand tu n’étais rien du tout et j’ai pourtant accepté les fonctions sous ton règne… » Kafi faisait allusion aux différents postes d’ambassadeur qu’il occupa sous l’autorité de Bouteflika alors ministre des Affaires étrangères.

Aussi l’obstination chez Bouteflika à rappeler l’ancienneté du galon n’obéit-elle pas qu’à une velléité taquine. C’est surtout une façon pour lui d’affirmer, au moyen du souvenir, une autorité qu’il sait discutable.



Dernière édition par slaker75 le Ven 26 Déc - 19:37, édité 2 fois

Slimani9002



Le maquisard 3


Quand on a eu l’audace de se comparer à Napoléon, il convient d’avoir eu celle de l’empereur des djebels. Bouteflika est conscient que l’on n’a pas de destin politique sans épopée combattante. En tout cas, pas dans cette Algérie dont il vient de prendre les rênes et où subsiste toujours la génération des libérateurs au jugement implacable, gardienne d’une mémoire dont elle répugne à partager les mérites. Le nouveau président saisit tout de suite l’urgence d’avoir une place honorable dans cette mémoire-là.

Un certain passé plaide déjà pour lui, mais il lui faut l’enjoliver pour que trépassent les derniers doutes. Le nouveau président va donc à son tour s’autoriser des libertés avec son parcours personnel pour donner du muscle à son prestige. Du muscle, mais aussi un peu de cette honorabilité du résistant qui, seule, vous attribue la déférence gaullienne.

Il n’en gardera pas d’excessifs remords : d’autres avant lui se sont laissés tenter à profiter de la brume qui enveloppe l’histoire de l’Algérie combattante, de cette indulgence intéressée qui ferme les yeux sur les fausses glorioles des uns et les vraies trahisons des autres. Arracher cette déférence gaullienne est pour Bouteflika, en cet été 1999, un moyen providentiel d’asseoir son grand projet du moment : la main tendue aux islamistes armés, cette fameuse concorde civile sur laquelle reposent ses ambitions de nobeliste.

Il lui faut décrocher l’indiscutable légitimité d’un De Gaulle imposant à l’opinion française « la paix des braves » avec le FLN. Le raisonnement du nouveau président est fort simple : seul un honorable combattant forgé à l’horreur de la guerre est fondé historiquement à parler de paix pour en connaître la valeur mieux que quiconque. Alors, à la manière de l’emblématique chef de la résistance française pactisant avec le FLN, le commandant Si Abdelkader va offrir sa main au GIA. Bouteflika va emprunter l’ascendant du grand général en enjolivant son propre passé de combattant. De Gaulle s’adressera beaucoup aux Algériens cet été 1999 :

« Moi, pour ce qui me concerne, à dix-sept ans, j'ai choisi de mourir en service commandé. Alors, ce n'est pas à mon âge que je vais marchander mes journées à mon pays. J'ai gagé ce qui me reste à vivre au redressement de mon pays », s’ouvre-t-il sur une télévision française. (1)

Appelé au chevet du pays malade, il lui refait le serment de 1958 : « Avec l'aide de Dieu, je réaliserai la paix, quoi qu'il m'en coûte. C'est l'aspiration du peuple et je ne vis que par le peuple et pour le peuple. » (1) Les journalistes français s’en aperçoivent. « Votre référendum, l'appel du peuple, cela évoque fortement De Gaulle. Avez-vous parfois pensé à lui ? » demande, faussement candide, le reporter de Paris Match. (2) Abdelaziz Bouteflika, ravi de la comparaison, ne dément pas : « J'ai eu l'honneur de le connaître. Il a commencé l'entretien par ces mots : “Vous et moi (vous, c'étaient les Algériens ; moi, c'était la France, je l'avais compris), nous nous estimons parce que, d'un côté comme de l'autre, nous nous sommes bien battus.” Je me suis senti tout de suite à l'aise. » La caricature gaullienne finira, cependant, par le discréditer. Tel De Gaulle rendant hommage au FLN dont il a lui-même éprouvé la bravoure au combat, le moudjahid Bouteflika érigera Abassi Madani en « brave résistant » :

« J'ai beaucoup de respect pour M. Abassi Madani parce que je partage avec lui le compagnonnage d'armes et la fraternité de combat. Il a été ALN, comme moi ; il a été FLN, comme moi. Qu'il soit ailleurs politiquement maintenant et que moi, je me trouve ailleurs ne me fait pas oublier qu'à un certain moment crucial de l'histoire de mon pays nous étions du même côté. »



Dernière édition par slaker75 le Ven 26 Déc - 19:38, édité 2 fois

Slimani9002



Le maquisard 4


En conférant si légèrement une renommée de « compagnon d’armes » à un maquisard inconnu sous prétexte qu’il est devenu leader islamiste, le président contribuait lui-même à jeter le doute sur son propre passé de maquisard. Le tacticien Bouteflika venait de piéger le combattant Si Abdelkader. Comme dans tout, il aura aussi abusé de la contrefaçon.

Abassi Madani, pour sa part, ne témoignera jamais des mêmes égards envers Bouteflika qu’il tenait en piètre estime. Bouteflika en fit l’amère expérience en 1989, en pleine apogée du Front islamique du salut (FIS). Cet été-là, soucieux de connaître l’homme fort du moment, Bouteflika suggéra à un couple d’amis, les Hassani, proches d’Abassi Madani, d’organiser un déjeuner auquel serait convié le tristement célèbre islamiste. L’entrevue se déroula très mal. A l’heure du thé, Abassi Madani posa à Bouteflika la question fatale : « Est-il exact, Si Abdelaziz, que vous avez volé l’argent de l’Etat comme il se raconte un peu partout ? »

Bouteflika rougit et bredouilla des explications confuses qui mirent fin au déjeuner.

L’aura guerrière du résistant Bouteflika tient en trois réputations :

compagnon du colonel Houari Boumediène à l’état-major général ; commandant du

« front du Mali » dont il gardera le surnom d’« Abdelkader El Mali » ; émissaire chez les cinq leaders du FLN détenus à Aulnoy où il aida au choix de Ben Bella. (1)

Pareille version de faits d’armes est inattaquable en ce qu’elle est un subtil mélange de vérités, de falsifications et d’omissions. Tout n’y est pas faux ; rien n’y est vrai.

Une parfaite biographie officielle du chef de l’Etat procure discrètement les cerises du gâteau sous forme de nouveaux mérites négligemment suggérés :

« Abdelaziz Bouteflika, né le 2 mars 1937 à Oujda, milite très tôt pour la cause nationale ; il achève ses études secondaires quand il rejoint l'ALN en 1956. Il est chargé d'une double mission de contrôleur général de la Wilaya V en 1957 et 1958. Officier en Zone IV et en Zone VII de la Wilaya V, il est ensuite attaché au PC de la Wilaya V, puis, successivement, au PC de l'étatmajor “Ouest” et au PC de l'état-major général, avant d'être
affecté, en 1960, aux frontières méridionales du pays pour commander le “front du Mali”. En 1961, il entrera clandestinement£en France dans le cadre d'une mission de contact avec les leaders historiques détenus à Aulnoy. » (1)

L’opinion est donc avertie : le nouveau chef de l’Etat algérien ne doit sa gloire qu’à de hauts faits d’armes contre l’occupant et ne s’en laissera conter par personne.

Le maquisard Bouteflika va étrenner rapidement sa nouvelle carte de visite de moudjahid historique. Pour compenser un crédit historique aléatoire, Bouteflika va d’abord s’attacher la sympathie de grandes figures de la lutte armée au jugement plus clément que celui d’Azzedine, Nezzar ou Kafi. A-t-il usé d’une certaine subornation morale, affective ou matérielle pour arriver à ses fins ?



Dernière édition par slaker75 le Ven 26 Déc - 19:39, édité 2 fois

Slimani9002



Le maquisard 5


Toujours est-il que Bouteflika obtiendra l’allégeance de légendaires baroudeurs de l’ALN. Zohra Drif et Yacef Saâdi, figures mythiques de la Bataille d’Alger, Abderezak Bouhara ou encore Tahar Zbiri, ancien commandant de la wilaya I et chef d’état-major sous Ben Bella, deviendront l’un après l’autre de précieux alibis aux cheveux blancs.

Dans cette compétition pour la renommée, le président Bouteflika engage d’autres opérations de charme qui finiront par séduire à défaut de convaincre. En visite à l’intérieur du pays, le président prendra soin, en effet, de laisser, bien souvent, sa place au commandant Abdelkader. Comme pour éprouver l’intacte réputation du moudjahid, il mélangera régulièrement ses lauriers avec ceux d’illustres héros de la guerre, embrassant tantôt la famille de Ben Boulaïd à Batna, tantôt celle de Ben M’hidi, l’invité Bouteflika veillant soigneusement au caractère improvisé des rencontres en se faisant accompagner des caméras de la télévision. Les ors de la présidence de la République se mettaient alors au service de la légende. Dans une société où la coutume impose aux dirigeants une certaine retenue sur leurs faits de guerre, cet étalage ostentatoire d’un prestige passé engendre malaise. Qu’importe : l’essentiel est d’anoblir le soldat, d’ajouter de la grandeur à des états de service qui remontent quand même à 1956 !

« C’est dans son tempérament de se faire valoir aux dépens des choses les plus sacrées, comme le sang des chouhada ou la guerre de libération, soulignera Chérif Belkacem. Il est le personnage central. Son intérêt avant tout. Et il a ce don de savoir exploiter les situations. »

En vérité, le président ne s’est pas seulement fabriqué un passé de grand moudjahid, il en a surtout inventé le panache. Le maquisard Bouteflika eut deux vies : avant et après avoir connu Boumediène. Son talent fut d’avoir enterré très vite la première pour se consacrer à profiter de l’ombre prestigieuse du chef de la Wilaya V dont il accompagnera toutes les ascensions. Le jeune Abdelaziz fut recruté à Oujda à dix-neuf ans, lors de la grève de 1956, par l’ALN alors qu’il était en classe de terminale au lycée Abdelmoumène. « L’essentiel, c’est l’engagement », rappelle Chérif Belkacem qui l’a connu en pleine guerre, du côté des frontières algéro-marocaines, en 1957. Rejoindre la résistance était, cela dit, une obligation incontournable pour les étudiants algériens, sous peine d’être poursuivis pour désertion. Bouteflika a répondu à dix-neuf ans à un devoir qu’ont préféré fuir bien de ses congénères exilés au Maroc. D’éminents ministres de Bouteflika, alors étudiants à Casablanca à la même époque, ont préféré désobéir à l’appel de Boussouf et rejoindre l’Europe et l’Amérique plutôt que le maquis. Ils répondront, en revanche, et avec zèle, à l’appel du pouvoir prodigue, quarante années plus tard en 1999, pour servir
le pays avec une âme intacte de coopérants. Bouteflika les imposera au gouvernement malgré l’opposition des services de renseignements de l’Armée qui en avaient rejeté la candidature pour désertion avérée !



Dernière édition par slaker75 le Ven 26 Déc - 19:40, édité 3 fois

10[Histoire] Jî Besoin d'aide ! Empty Re: [Histoire] Jî Besoin d'aide ! Ven 26 Déc - 17:42

Slimani9002



Le maquisard 6


Le jeune Bouteflika est affecté, pour y accomplir l’instruction militaire, à l’Ecole des cadres de l’ALN de Kebdani, entre Nador et Oujda, que dirigeait Abdellah Larbaoui, dit capitaine Mahmoud, futur secrétaire d’Etat à l’hydraulique sous Boumediène. Larbaoui trouve le jeune Bouteflika trop chétif et le refuse dans son établissement. Sa petite corpulence lui vaudra d’ailleurs le sobriquet de « mikrada » (petit singe) dont aimait à
l’affubler Abdelhafid Boussouf qui commandait la Wilaya V. Bouteflika entrera finalement, après intervention du commandement, à l’Ecole des cadres où il fera la connaissance d’une recrue qui ne le quittera plus : Nourredine Yazid Zerhouni.

Le compagnonnage entre Bouteflika et Zerhouni, s’il date de ce moment-là, ne fut pas toujours harmonieux, contrairement à ce que laisse supposer la complicité qui lie les deux hommes depuis 1999. Quelques piquantes trahisons l’ont émaillé. Pendant la guerre, leurs itinéraires respectifs ne se sont pas beaucoup croisés : Zerhouni fera carrière au Ministère de l’armement et des liaisons générales (MALG), qui donnera naissance à la Sécurité militaire dont Zerhouni sera l’un des chefs ; Bouteflika suivra Boumediène jusqu’à en être le ministre des Affaires étrangères. Sous le règne de Boumediène, Zerhouni, adjoint de Kasdi Merbah à la tête de la Sécurité militaire, ne fut pas étranger à certains rapports accablants contre le noceur diplomate Abdelaziz Bouteflika, dont certains furent, selon Nezzar, établis par son propre cousin, Ferhat Zerhouni. Sous Chadli, le lucide Yazid Zerhouni, lors de la session du Comité central de décembre 1981, votera pour l’exclusion de Bouteflika du FLN ! « Bouteflika, que je rencontrais régulièrement dans les années 1980, ruminait sans cesse ce qu’il appelait la “félonie de Zerhouni et des faux amis” », se rappelle Ghozali. D’avoir lâché Bouteflika vaudra à Zerhouni d’occuper d’insignes
postes d’ambassadeur sous Chadli, à Washington,Mexico et Tokyo. A Mexico, Nourredine Zerhouni eut cependant l’infortune de succéder à Mostefa Lacheraf : ce dernier profitait de son séjour dans la capitale mexicaine pour faire des recherches sur la civilisation aztèque ; Zerhouni s’y distingua par le commerce des voitures de marque Mercedes. A chacun sa passion !

Bouteflika et Zerhouni ne se verront plus jusqu’en 1989, l’année où Bouteflika fut réintégré au sein du parti. Yazid Zerhouni rendit alors courageusement visite à son ancien compagnon, dans son appartement de la rue Ibrahimi, à El Biar. Abdelkader Dehbi, qui fut l’une des relations de Bouteflika durant sa « traversée du désert » et qui assista à l’entrevue entre les deux « faux amis », se rappelle de la remarque acrimonieuse de Bouteflika à l’endroit de Zerhouni, après le départ de ce dernier : « Ces gens là ne marchent qu’avec les gens debout. Tant que j’étais hors du système, il prenait soin de m’éviter.Maintenant que je suis revenu au FLN, il s’est soudainement rappelé de moi. »

Dans le zèle du ministre Zerhouni à mettre le gourdin et les écoutes téléphoniques au service du président Bouteflika dès 1999, il y a beaucoup du désir de se racheter une amitié. La biographie officielle énonce qu’à son recrutement dans l’ALN, Bouteflika occupa les fonctions de « contrôleur général de la Wilaya V ». La formulation volontairement ambiguë, en attribuant au poste une dimension honorable, suggère que son titulaire supervisait les activités de la zone opérationnelle à partir d’un quartier général installé au maquis. Dans la réalité, Bouteflika n’était pas « contrôleur général » mais contrôleur tout court. Il ne supervisait pas la Wilaya V, mais inspectait pour le compte de la Wilaya V. « La fonction de contrôleur était propre à la Wilaya V, explique le commandant Azzedine. C’était la seule Wilaya dont la direction était installée au Maroc et qui, de ce fait, avait besoin d’agents d’inspection et de sensibilisation pour s’informer de l’état des troupes activant en Algérie ou aux frontières. »
La tâche du contrôleur, proche de celle d’un commissaire politique



Dernière édition par slaker75 le Ven 26 Déc - 19:41, édité 2 fois

11[Histoire] Jî Besoin d'aide ! Empty Re: [Histoire] Jî Besoin d'aide ! Ven 26 Déc - 17:46

Slimani9002



Le maquisard 7



classique, consistait à plaider la cause de l’ALN auprès des populations rurales algériennes pour en obtenir le ralliement, le renfort ou le soutien. Parallèlement à ces opérations de propagande, le contrôleur établissait des enquêtes qui donnaient lieu à des rapports.
C’est comme cela que Chérif Belkacem a rencontré Abdelaziz Bouteflika pour la première fois :

« Je venais de traverser la ligne Morice ainsi que la ligne Challe, du côté de Maghnia, dans la Wilaya V. J’étais porteur d’un message de mécontentement sérieux au sein de plusieurs zones de la Wilaya. Boumediène a alors voulu en savoir plus sur moi et sur “ce complot” dont il disait qu’il était “fomenté par l’extérieur”.

Il a chargé Bouteflika de cette mission. Je le voyais pour la première fois. Il devait se renseigner sur moi, sur Redouane — c’était mon nom de code — et sur “le complot”. Il m’a donné l’impression d’un jeunot assez sûr de lui. Je l’ai “charmé” par mes propos au point que son rapport m’a totalement disculpé. Il y affirmait, notamment, que j’étais un jeune étudiant sincère… » Bouteflika se consacrera à cette fonction de contrôleur durant dix mois, entre 1957 et 1958. « Cette période fut la seule dont on peut dire qu’elle fut celle du maquis pour Bouteflika », souligne Chérif Belkacem. Elle comptera, en tout cas, comme la seule qui démentira la thèse soutenue obstinément par les adversaires du président selon laquelle le résistant Bouteflika n’aurait connu du maquis que le Maroc et sa frontière, puis l’Europe et ses palaces, pour n’entrer en Algérie qu’en juillet 1962.

Le général Nezzar, notamment, a vu une significative méconnaissance des réalités du maquis algérien de la part de Bouteflika dans sa propension à citer — « en agitant le poing comme si elles avaient répercuté les mêmes échos que les monts Tamalous de Zirout, Kafi et Saout El Arab, l’Akfadou d’Amirouche, Palestro d’Ali Khodja et Azzedine… » — les grottes de Fellaoucène (ghiran Fellaoucène), proches des frontières marocaines parmi les hauts lieux de lutte de la guerre de libération :

« Les combats pendant la guerre de libération se déroulaient sur le sommet des crêtes et non pas à l’intérieur des grottes. Les grottes, et autres casemates, servaient aux maquisards comme dépôts de marchandises ou infirmeries. » Cette version, sans être inexacte, ne retient cependant de la carrière du résistant que la période dorée, celle où il basculera dans les bras protecteurs de Boumediène pour ne plus vivre de la révolution armée que l’ambiance paisible de l’état-major basé au Maroc, les incursions à hardimaou, l’interlude malien et les innombrables fugues qui, toutes, l’éloignèrent autant de l’Algérie.

Heureusement pour sa réputation de commandant Si Abdelkader, il y eut cette tranche de sa vie de six à dix mois que le jeune Abdelaziz passa à contrôler pour le compte de la Wilaya V, en Zone IV, située dans le territoire algérien, aux limites de la Wilaya IV, notamment dans l’Ouarsenis. Les quelques enquêtes que l’inspecteur Bouteflika eut à réaliser enfantèrent parfois des rapports pas très élogieux pour leur auteur. L’un d’eux aurait même contribué à la mort du commandant Boucif, en 1957.

Parent de Boumediène, Boucif porte le même nom que celui du propriétaire du hammam d’Oujda dont la mère de Bouteflika était gérante. Il est connu pour avoir convoyé les premières armes destinées à l’ALN en 1955, à bord du Dina, le navire. Il s’est trouvé mêlé à une trouble histoire d’inconduites morales et sur laquelle le contrôleur Bouteflika était chargé d’enquêter. Les conclusions de ce dernier achevèrent de persuader les dirigeants qu’il fallait exécuter le commandant Boucif, ce qui fut fait. « La seule action d’éclat que tu as faite au maquis est d’avoir fait exécuter un héros national », se rappelle lui avoir dit Chérif Belkacem. « Il n’a pas réagi, mais la remarque l’a irrité. »



Dernière édition par slaker75 le Ven 26 Déc - 19:42, édité 2 fois

12[Histoire] Jî Besoin d'aide ! Empty Re: [Histoire] Jî Besoin d'aide ! Ven 26 Déc - 17:51

Slimani9002



Le maquisard 8


L’affaire est, en effet, de celles dont Abdelaziz Bouteflika répugne à parler. Interrogé sur la mort de Boucif en mars 1999 par le journaliste et écrivain H’mida Layachi lors d’un débat télévisé, le candidat Bouteflika, à l’énoncé des questions, prit un air renfrogné et marmonna une réplique outrée pour toute réponse. Bouteflika eut d’autres tâches sombres dans sa courte carrière de maquisard. L’entourage du général Nezzar raconte qu’il a abandonné au combat une jeune résistante, Benabderrached, qui l’accompagnait lors d’une inspection aux confins de l’Ouarsenis. Surpris par les soldats français, Abdelaziz Bouteflika aurait fui à l’aide du mulet qui transportait les deux contrôleurs, laissant derrière lui la jeune combattante seule face à l’ennemi. Après une héroïque et vaine résistance, à court de munitions, la moudjahida tombera au champ d’honneur.

« Ensuite, il le connut. » Notre interlocuteur signifiait par là qu’en quittant ses fonctions de contrôleur la jeune recrue de l’ALN venait d’entrer dans son époque dorée, celle dont il ne sortira plus jamais, l’ère de l’ascension ininterrompue, des énigmes et des étranges connivences : la période Boumediène.

Comme le colonel était grand, Bouteflika devint son prophète. De la puissante protection de Boumediène, qui durera vingt ans, Abdelaziz gardera trois héritages : une carrière politique, un caractère capricieux et mégalomaniaque, une vocation d’auxiliaire du pouvoir militaire. La générosité paternelle qui s’abattit dès 1957 sur la jeune recrue Abdelaziz lui ouvrit les yeux sur son destin autant qu’elle ferma ceux de Boumediène sur ses fantaisies. Bouteflika passera ainsi une partie de ses cinq années de maquisard en Europe ou dans la douceur citadine marocaine, inaugurant une espèce très rare de résistant. Boumediène couvrira au maquis toutes les escapades de son officier. Il préservera plus tard la tradition avec son ministre des Affaires étrangères. Abdelaziz ne lâchera plus le colonel. « Son maquis, il l’a fait avec un stylo. »

L’étiquette sarcastique collée à Bouteflika vient de la première gratification accordée par Boumediène au jeune Abdelazizdès 1957 : l’élever au-dessus de l’emploi peu gratifiant de contrôleur pour lui attribuer celui de secrétaire administratif. Le jeune officier, qui avait pour lui une formation de bachelier, embrassera ce poste pour toujours. Il l’exercera dans un premier temps au sein du poste de commandement de la Wilaya V dont Boumediène venait de prendre le contrôle en octobre après le départ de Boussouf pour Tunis. Il se rapprochera davantage de Boumediène pour en devenir le secrétaire particulier au PC de la Wilaya V, mais aussi au PC de l'état-major « Ouest » et, à sa création en janvier 1960, au PC de l'état-major général. L’activité avait le double avantage de mettre le jeune homme au contact des centres de décision et de l’éloigner des zones de combat. Quand Ferhat Abbas regrette ironiquement, à propos de Bouteflika, que l’on n’ait pas entendu parler de lui « pendant que des hommes de son âge mouraient dans les maquis », il fait allusion à cette confortable planque dont a joui le jeune Abdelaziz Bouteflika depuis toujours. Il y prendra cependant du galon. Abdelaziz sera promu capitaine en 1960.

Nezzar n’y voit que frauduleuse ascension :

« Le grade de capitaine de l’ALN qu’a arboré Bouteflika n’a pas été en rapport avec un commandement opérationnel, comme cela se pratique dans les autres Wilayas combattantes…

L’apport personnel d’Abdelaziz Bouteflika, inconsistant en termes de présence effective au corps et de sacrifices personnels, deviendra à grands renforts de grades octroyés le parcours d’un grand combattant. » Derrière le dépit se profile l’accusation : ses galons, Abdelaziz les devrait donc pour une bonne part à Boumediène. Même ceux de commandant. Bouteflika n’est devenu le commandant Si Abdelkader qu’au



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Le maquisard 9


printemps 1962, à trois mois de l’indépendance. Rien ne l’y disposait, sauf Boumediène qui l’aurait imposé. « Houari Boumediène, qui voyait loin, désirait disposer, dans
les structures de l’Algérie indépendante, d’un escadron de cadres dévoués, grandis et valorisés par des épaulettes fabriquées de sa main », explique Nezzar. Le commandant Azzedine certifie que Bouteflika n’a jamais été promu au rang de commandant durant la guerre :

« Si tel était le cas, il aurait été membre du CNRA. Depuis 1957 et le Congrès du Caire, le système de cooptation fonctionnait mécaniquement : le colonel et les trois commandants de chaque Wilaya devenaient automatiquement membres du Conseil de Wilaya du CNRA. Donc, il était impossible à cette époque d’avoir le grade de commandant sans être membre du CNRA ! Celui qui prétend avoir eu à l’époque le grade de commandant sans qu’il fût membre du CNRA est un menteur ! »

En partant de ce postulat, les faits lui donneraient raison :

le CNRA s’est réuni à Tripoli le 27 mai 1962 sans que Si Abdelkader y soit associé.

Ce sera ce commandant à l’existence incertaine qui plastronnera, quarante années plus tard, devant les généraux, démontrant la puissance des épaulettes fabriquées de la main de Boumediène. Dans ce qui allait devenir l’obscur mariage de la miséricorde et du caprice, Boumediène commença par fermer les yeux sur la fugue de Ghardimaou. Nous sommes fin 1960. L’état-major général, créé en janvier, a besoin de cadres. Deux postes de commandement attendent, aux frontières tunisienne et marocaine, d’être structurés, celui de Ghardimaou (1) et celui d’Oujda. Boumediène et le colonel Lotfi finissent par remarquer Chérif Belkacem et le désignent au PC d’Oujda. Il y glanera un nom de guerre — Djamel — et le privilège de faire partie du redoutable groupe d’Oujda. « Mais je me suis surtout rendu compte que mon nouveauposte s’est décidé au détriment de Bouteflika qui avait mainmise sur le PC Ouest de l’état-major et qui avait fini par en réduire la direction à deux têtes : Boumediène et lui. Il lui suffisait d’aller une fois par mois à Rabat ou à Nador et de faire son rapport. Avec ma désignation, ce privilège avait disparu. Le PC Ouest s’est organisé sans lui, se dotant de structures militaires, sanitaires et d’autres acquis comme le journal El Djeïch, organe de l’Armée. Tout avait changé pour lui. Il en a été très mécontent. Tellement mécontent que Boumediène l’a alors chargé de diriger un poste équivalent au mien : le PC de Ghardimaou. » Bouteflika ne rejoindra pas immédiatement son nouveau poste de Ghardimaou. Il passe par l’Espagne et l’Italie et s’y plaît. En ce début des années 1960, l’époque du twist et du cha-cha-cha, il fait bon y vivre et le jeune Abdelaziz n’a que vingt-trois ans !

« Il s’attarde en Europe pour y faire la noce avec des copains que je connais ! raconte Chérif Belkacem. Pendant ce temps, tout le monde le cherchait. Tout le monde était intrigué… Durant des semaines, il n’a donné aucun signe de vie… Et dire que nous étions en guerre ! » Le fêtard finira par rallier Ghardimaou avec un impardonnable retard. Une fois sur place, il réalisa la gravité de la situation :

sa nomination à la tête du PC avait été annulée ; il allait être sanctionné pour indiscipline. Et le colonel ne pouvait rien pour lui ! Il devait tenir compte de l’avis de l’état-major et de ses trois adjoints, le commandant Azzedine, Kaïd Ahmed (Si Slimane) et Ali Mendjeli. Le trio était intransigeant sur la discipline. Bouteflika ne restera donc pas à Ghardimaou.Mais par quelle punition pourrait-il expier une faute passible au moins de prison ? Boumediène lui évitera le cachot, mais pas la mesure coercitive :

l’affectation au Mali pour y « ouvrir un front » et y faire pénitence. Il sera accompagné, dans cette mutation punitive, par d’autres fortes têtes condamnées elles aussi pour insoumission.Mohamed Chérif Messaâdia, Abdellah Belhouchet et Ahmed Draïa étaient



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14[Histoire] Jî Besoin d'aide ! Empty Re: [Histoire] Jî Besoin d'aide ! Ven 26 Déc - 17:53

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Le maquisard 10


incarcérés depuis deux ans pour subversion. Accusés d’avoir prispart au complot fomenté par le colonel Lamouri contre le GPRA(1),ils avaient, de justesse, échappé au sort des quatre principaux auteurs de la conspiration, tous condamnés à mort et exécutés. Le président de la cour martiale, Houari Boumediène et le procureur Ali Mendjeli les auront sauvés de la mort, mais pas du Mali. Messaâdia et Draïa leur en seront d’une éternelle reconnaissance :

en héritant l’un du FLN et l’autre de la police algérienne, ils deviendront, après l’indépendance, deux des plus puissants personnages du système.Et c’est donc sous la direction de Kaïd Ahmed, chargé de les conduire à bon port, que la joyeuse bande d’indociles prit l’avion pour Bamako à l’effet d’élargir la lutte armée aux frontières maliennes. « Comme si on pouvait libérer l’Algérie à partir d’un pays du Sahel. Les gars sont en fait partis ouvrir un “front bidon” », commente Djamel.

Ainsi naquit la légende d’Abdelkader El Mali :

d’un acte d’indiscipline et d’une idée bizarre. Bouteflika fuguera une seconde fois.

« Tout n’a été que sornettes dans ce fameux front du Mali : le front lui-même, les troupes fictives et, surtout, le sobriquet “Abdelkader El Mali”, révèle le commandant Azzedine, qui suivait l’opération depuis Ghardimaou. Bouteflika n’a supporté ni l’isolement ni les difficiles conditions de vie. Quelques semaines après que Kaïd Ahmed les eut installés, Abdelaziz Bouteflika disparut du Mali. Sans laisser d’adresse. Il n’a séjourné au Mali
que le temps de déposer ses bagages.» Chérif Belkacem qui pilotait, lui aussi, le « front du Mali » à partir du PC Ouest confirme : « Il est resté très peu de temps au Mali. Et nous a plongés dans l’embarras. » La disparition de Bouteflika, censé diligenter en personne le lancement du « front du Mali », suscita toutes les interrogations. « Nous demandions fréquemment de ses nouvelles aux Maliens dont nous assurions la maintenance des transmissions par une sorte de coopération technique, affirme Azzedine.
Ils ignoraient où se trouvait Bouteflika, qui n’avait même pas prévenu les autorités locales de son départ… »

Boumediène eut ainsi l’occasion de fermer les yeux une seconde fois sur les escapades de son protégé. « Je m’en suis inquiété auprès de Boumediène, poursuit Azzedine. Il me répondit d’un ton impavide : “Je n’ai aucune nouvelle de lui, mais attends quelques jours. Peut-être va-t-il réapparaître…” Je l’ai relancé quinze jours après : “Qui sait si on ne l’a pas tué ? Il faut s’inquiéter… Ce n’est pas normal qu’il disparaisse comme ça et qu’on en ait aucune nouvelle…” », l’ai-je interpellé. Boumediène me fit la même réponse.

Nous étions désarmés devant cette situation. » Azzedine mettra quarante-deux ans pour avoir la clé de l’énigme de la bouche d’un ami intime de Bouteflika : le fugueur vivait à Tanger, où il avait une relation sentimentale. « Il est resté longtemps à Tanger, dans un confortable appartement qu’il venait de louer », confirme Chérif Belkacem, l’une des rares personnes à avoir percé le mystère à l’époque et qui en a gardé le secret jusqu’après le retour de Bouteflika aux affaires, en 1999.

Quand il réapparut, plusieurs mois après, Bouteflika ne rejoindra pas son poste au Mali, mais regagnera directement le siège de l’état-major à Oujda où Boumediène le récupéra.

Azzedine en suffoque encore de colère : « Je l’ai fait savoir en son temps : pour moi en tant que responsable, membre de l’état-major général, a disparu pendant plusieurs mois !

Est-ce qu’on a le droit de disparaître durant des mois en pleine révolution ? »

Bouteflika sera resté, au plus, quelques semaines au Mali. Suffisant pour se fabriquer un sobriquet célèbre et une réputation. La propagande officielle se chargea du reste.
Boumediène était d’autant plus disposé à pardonner au fugueur Bouteflika qu’il avait un projet pour lui en cet automne 1961 où une course pour le pouvoir opposait l'état major



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15[Histoire] Jî Besoin d'aide ! Empty Re: [Histoire] Jî Besoin d'aide ! Ven 26 Déc - 18:02

Slimani9002



Le maquisard 11


au GPRA. Entre l’Armée et le gouvernement provisoire le divorce était déjà consommé : l’état-major avait annoncé sa démission le 15 juillet dans un mémoire envoyé aux ministres et le remplacement, le 9 août suivant, de Ferhat Abbas par Benyoucef Benkhedda, à la tête du GPRA, n’avait rien arrangé. Il ne restait plus à Boumediène qu’à barrer la route du trône au gouvernement provisoire, le prendre de vitesse en plaçant un chef d’Etat acquis à l’Armée parmi les cinq leaders du FLN détenus à Aulnoy.

L’homme idoine pour contacter les cinq était Abdelaziz Bouteflika. Pourquoi lui ? Un peu parce qu’il en avait la capacité intellectuelle, beaucoup parce qu’il avait la confiance de Boumediène. Dans un entretien avec Rédha Malek (1), Bouteflika a livré quelques détails sur le déroulement insolite de cette mission dont Boumediène attendait beaucoup.

Pour approcher les cinq, Boumediène et Bouteflika pensent tout de suite à exploiter la filière marocaine. Le roi Hassan II venait, en effet, de désigner son représentant personnel auprès des leaders algériens détenus en la personne de l’ambassadeur du Maroc en France, Cherkaoui. Ce dernier, après concertation avec son gouvernement, accepte d’aider à la réussite de la mission. Le plan est mis au point avec les autorités chérifiennes.

Le ministre marocain des Affaires africaines, Khatib, organise le déplacement. Son chef de cabinet prête son nom et son passeport à Bouteflika. Le capitaine Abdelkader, alias Abdelaziz Bouteflika, entrera au château d’Aulnoy avec un nom d’emprunt : Boukharta.

Il en sortira avec un président d’emprunt : Ben Bella.


J'espère que cela repond a ta question



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16[Histoire] Jî Besoin d'aide ! Empty Re: [Histoire] Jî Besoin d'aide ! Ven 26 Déc - 18:03

Slimani9002



Mohamed Benchicou,
journaliste depuis 1974,
fut rédacteur en chef
du premier journal
indépendant algérien,
Alger républicain
Il est directeur du
quotidien Le Matin
depuis sa fondation
en 1991.

Comment ne pas penser à L’Automne du
patriarche de Garcia Marquez, où est décrit le
monde de la dictature à la sud-américaine ?
Cupidité, soif maladive du pouvoir, abus sexuels,
telles sont les caractéristiques du pouvoir des
tyrans. Mais dans ce livre, nous sommes bien
loin de la cocasserie et de la jubilation du roman
colombien. Peut-être qu’à l’avenir, ce livre prendra
une dimension burlesque s’agissant des
aventures de « l’enfant adultérin d’un système
grabataire et d’une démocratie violée ». Pour
l’heure, il a des résonances tragiques, car il s’agit
de notre avenir et de notre dignité nationale.
Plus qu’une charge contre Abdelaziz Bouteflika,
l’auteur établit une chronique du temps perdu
dans la recherche d’un destin national digne de
nos innombrables sacrifices.
Il dénonce avec force autant l’arlequin transformé
en héros que le système, porté par des parrains
aux biographies falsifiées, qui l’a mis sur
scène.
Ce livre a le courage du combat mené à visage
découvert.Mohamed Benchicou ne s’attaque pas
à un prince déchu. Il apporte la braise de son
indignation morale et de sa colère citoyenne à
la face du « maître » de l’heure, pendant que
ce dernier se réclame de l’amitié des puissants
de ce monde, de la légitimité d’un scrutin tronqué,
use de la puissance persuasive des milliards
d’une cagnotte nationale détournée et de la force
dissuasive d’une justice réduite au triste rôle de
geôlier auxiliaire.
Oui, ce livre est véhément et sans concessions !
Mais il est surtout précis et documenté. Il repose
sur des écrits, des témoignages et des documents
indiscutables car authentiques.

17[Histoire] Jî Besoin d'aide ! Empty Re: [Histoire] Jî Besoin d'aide ! Ven 26 Déc - 22:58

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Invité

slaker75 a écrit:Le maquisard 11


au GPRA. Entre l’Armée et le gouvernement provisoire le divorce était déjà consommé : l’état-major avait annoncé sa démission le 15 juillet dans un mémoire envoyé aux ministres et le remplacement, le 9 août suivant, de Ferhat Abbas par Benyoucef Benkhedda, à la tête du GPRA, n’avait rien arrangé. Il ne restait plus à Boumediène qu’à barrer la route du trône au gouvernement provisoire, le prendre de vitesse en plaçant un chef d’Etat acquis à l’Armée parmi les cinq leaders du FLN détenus à Aulnoy.

L’homme idoine pour contacter les cinq était Abdelaziz Bouteflika. Pourquoi lui ? Un peu parce qu’il en avait la capacité intellectuelle, beaucoup parce qu’il avait la confiance de Boumediène. Dans un entretien avec Rédha Malek (1), Bouteflika a livré quelques détails sur le déroulement insolite de cette mission dont Boumediène attendait beaucoup.

Pour approcher les cinq, Boumediène et Bouteflika pensent tout de suite à exploiter la filière marocaine. Le roi Hassan II venait, en effet, de désigner son représentant personnel auprès des leaders algériens détenus en la personne de l’ambassadeur du Maroc en France, Cherkaoui. Ce dernier, après concertation avec son gouvernement, accepte d’aider à la réussite de la mission. Le plan est mis au point avec les autorités chérifiennes.

Le ministre marocain des Affaires africaines, Khatib, organise le déplacement. Son chef de cabinet prête son nom et son passeport à Bouteflika. Le capitaine Abdelkader, alias Abdelaziz Bouteflika, entrera au château d’Aulnoy avec un nom d’emprunt : Boukharta.

Il en sortira avec un président d’emprunt : Ben Bella.


J'espère que cela repond a ta question

Merci, Khouya maintenant il me reste à connaitre la liste des 85 pays qui reconnaissent la RASD ! Mdrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr

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