Il faut être courageux, compétent, réaliste et suffisamment perspicace pour oser une sortie pareille ! En fait, dire tout haut, ce que tout le monde, ou presque, pense tout bas…ça n’est guère évident dans le monde de la diplomatie. Un monde où
l’on préfère d’habitude les angles ronds à ceux tranchants du réalisme nu…
Et si Petre van Walsum l’a fait, c’est qu’il associe indéniablement toutes ses qualités.
Je viens d’apprendre, comme d’ailleurs beaucoup d’observateurs, qu’il en avait plein d’autres aussi…Comme quoi il ne faut rien laisser au hasard !
En matière d’hommes, faut toujours aller au-delà des premières impressions qu’ils peuvent vous donner.
Des diplomates comme ça, avec cet air distrait et l’excessive prudence qui semble marquer leurs pas, faut toujours s’en méfier. Ils peuvent souvent vous surprendre au moment ou vous vous y attendiez le moins. C’est là la signature des grands diplomates….Un style et une façon de faire qui leur sont propres.
On vient de levérifier avec, Peter van Walsum, le représentant personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara qui, avec une rare témérité, a été pour dire devant le conseil de sécurité que « l’option de l’indépendance du Sahara occidental n’est pas réaliste »
Une sentence claire, et qui tranche radicalement avec les habituelles déclarations à lectures multiples, auxquelles nous avaient habitués, par le passé, autant ses prédécesseurs pour cette mission, que les secrétaires généraux tous presque obligés d’adopter une bien difficile posture d’équilibristes pour ménager les protagonistes de cette affaire : Maroc, et tandem Algéro-polisarien.
Et à ce titre, Peter van Walsum ne manquera pas d’ailleurs de préciser, pour parler, d’entre autres raisons, de celles qui ont contribué à la persistance de ce conflit, que « de nombreux pays trouvent assez confortable le statu quo, du moment que cette situation leur épargne l’obligation de faire des choix pénibles, comme prendre parti pour l’Algérie ou pour la Maroc ».
C’est limpide, et ça a l’avantage non seulement de délimiter
les réels protagonistes de cette affaire mais aussi de bousculer, un
tant soit peu, ceux qui, jusque là, avaient, pour une raison ou une
autre, essayé, tant bien que mal, de ménager chèvre et choux.
Et pour donner toute sa légitimité à cette déclaration, qui a eu l’effet d’un véritable séisme au sein du microcosme diplomatique onusien et dans les chancelleries qui comptent, Peter van Walsum a précisé
dans son compte rendu qu’il a mis l’accent sur « la nécessité du
respect de la réalité politique parallèlement au respect de la légalité
internationale » puis d’ajouter « ..et je n’accepte pas l’idée selon
laquelle cette démarche constitue une concession ou une capitulation »
Donc respect de la réalité politique comme elle se présente, et comme peut en attester aussi tout le monde, sur le terrain, et respect de la légalité internationale dans la mesure ou « l’autonomie n’est pas une invention marocaine », comme le précise Peter van Walsum, mais « un concept connu, reconnu et appliqué dans plusieurs pays du monde et qu’il avait ses règles intrinsèques » ajoute t-il.
L’Algérie, sérieusement mise à mal et à l’indexe par le rapport du représentant personnel de Ban Ki-moon, a, comme on pouvait d’ailleurs s y attendre, mobilisé tous les portes voix qu’elle compte dans sa presse aux ordres, et les quelques relais qui lui restent pour dire tout son courroux et tout le bien qu’elle pensait aussi bien de van Walsum que de ceux qui revendiquent l’incontournabilité de l’option de l’autonomie.
Je vais déroger, pour une fois, à mes habitudes, en m’évitant le pénible et fastidieux exercice de faire une lecture dans les déclarations qu’ont pu faire, directement ou par polisariens interposés, les officiels, officieux et officiers algériens. C’est si reposant de les oublier un peu…
Aussi m’arrêterais je, comme l’a fait van Walsum, sur du concret, sur la réalité comme elle se présente sur le terrain onusien : Au Sahara, ce sera l’option de l’autonomie ! Seddina !!!!
Reste maintenant à aider nos amis algériens à trouver les mots idoines et la formulation qui sied et qui sauverait les apparences pour qu’ils disent à la communauté internationale qu’ils sont partant sur cette voie.
Les mots, c’est comme pour les marques, on finit toujours par en trouver…
Yallah Fissaâ ! Tanger c’est dans quelques jours…
La première fois c’était il y a cinquante ans ! Que de gâchis depuis !
http://jamalhafsi.unblog.fr/2008/04/23/autonomie-point-barre/