Entretien avec Ali Amar l’auteur du livre « Mohammed VI, le grand malentendu »
« Les Marocains n’acceptent pas la servilité »
Affairisme, torture, répression des expressions dissidentes : le régime de Mohammed VI ne serait pas l’exemplaire modèle de transition démocratique que l’Occident cherche à promouvoir. Dans un livre interdit au Maroc, Mohammed VI, le grand malentendu*, Ali Amar, 42 ans, fondateur du Journal hebdomadaire, premier titre indépendant du pays, met à nu le régime autoritaire marocain en établissant un bilan sans complaisance d’une décennie passée sous le règne du jeune monarque.
Casablanca : De notre envoyé spécial
Mohand Aziri
Vous êtes le premier journaliste marocain à avoir osé faire un portrait carabiné du roi Mohammed VI, un pamphlet. Que devient Ali Amar après ce crime de lèse-majesté ? On vous dit lâché aussi bien par vos amis, votre livre ignoré aussi bien par la presse marocaine, y compris votre ancien journal, que par la monarchie…
En parlant de l’attitude de la monarchie, je dirais que c’est beaucoup plus le fait d’un changement d’approche. Contrairement aux livres écrits ces dernières années par les Gilles Perrault (Notre ami le roi) ou de Jean-Pierre Tuquoi (Le dernier roi) ou autres critiqués par la presse officielle, l’Etat s’est montré cette fois-ci plus perspicace. On a compris qu’il n’y a aucun intérêt à embêter un journaliste, engager des actions qui seraient préjudiciables à l’image du pays. C’est aussi une forme d’acceptation, un signe qui préfigure, peut-être, d’une situation meilleure. Pour ce qui est de la presse, certains journaux ont parlé du livre et beaucoup ont fait l’impasse et dénié son existence. Le livre est introuvable dans les kiosques, en fait, il est censuré.
Censure officielle ou serait-ce Hachette qui ne veut pas se brouiller avec le palais en ne mettant pas à la disposition des lecteurs marocains votre livre ?
Il y a deux choses. Le livre est édité chez Calmann-Lévy du groupe Hachette (Lagardère). La succursale au Maroc de Hachette, librairie nationale qui a l’exclusivité des produits Hachette, n’a pas jugé utile de le commander chez la maison mère. Je pense que les responsables de la librairie nationale sont liés, d’une façon ou d’une autre, au pouvoir. Autre chose, des exemplaires ont été saisis par les douanes. Un quota de quinze exemplaires, un quota d’auteurs expédié par UPS a été saisi. On est dans un cas de censure, même si aucune décision officielle ne vient entériner cet état de fait. Pour revenir à votre première question, Ali Amar ne vit pas cloîtré chez lui. C’est une nouvelle étape qui commence. La presse marocaine a accueilli le livre d’une façon très particulière. Au lieu de débattre sur le fond, la thèse, la perspective de journaliste que je défends, car encore une fois ce n’est pas un ouvrage académique sur les dix ans de règne de Mohammed VI, la presse, de manière générale, ne s’est intéressée qu’aux histoires croustillantes, certaines révélations... et les critiques se sont recentrées sur l’usage que j’ai fait des « off » (confidences). C’est vrai aussi que c’est un exercice nouveau pour notre presse ...
On vous reproche justement d’avoir utilisé des « off » qui ne vous appartenaient pas, critiques d’aigris ou à juste titre ?
Je les ai vécus moi-même. Ce ne sont pas des informations que j’ai glanées, comme ils disent, de seconde main. Je suis témoin de cette époque. Le livre qui apporte un regard sur la monarchie est pourtant la preuve qu’on peut tout aussi faire du journalisme par l’écriture de l’histoire immédiate. Ceci dit, certains papiers consacrés au livre et qui sentent la naphtaline, comme au temps du livre de Perrault, disent que c’est l’œuvre du journaliste aigri qui descend en flammes la génération à laquelle il avait lui-même appartenu. Mais ce n’est pas du tout intéressant de parler de cela…
Mohammed VI, le grand malentendu : critique du monarque ou critique du système ?
Le roi fait parti du système. Pour notre génération à nous, qui avons vécu les quarante années de règne sans partage de Hassan II, la monarchie est devenue incontestable. Elle est intégrée dans l’histoire et la culture marocaines. La monarchie demeure populaire chez beaucoup de Marocains qui n’opposent pas l’existence de la monarchie aux aspirations démocratiques. On n’imagine pas, à vrai dire, un changement de régime au point où des Marocains défendraient un idéal républicain. Franchement, dans le monde arabe, entre un système monarchique ou républicain, la frontière existe-t-elle vraiment ? Il serait donc plus censé de parler de démocratie, de séparation des pouvoirs… de libertés, car la monarchie en elle-même, en tant qu’institution, je ne la conteste pas aujourd’hui. Par contre, c’est le système, qui nous a donné beaucoup d’espoirs, mais n’arrive pas à se réformer de l’intérieur, qui nous déçoit. Depuis la disparition de Hassan II et l’intronisation de Mohammed VI, on pensait vraiment inaugurer une nouvelle ère et passer à un système plus démocratique, comme le système espagnol qui a fait ses preuves. A ces grands espoirs succède une grande déception. On s’aperçoit, après coup, qu’on n’est pas allé aussi profondément dans cette transition restée inachevée. Pire, on est passé d’une monarchie absolue, répressive, féodale sous Hassan II, à une hyper monarchie qui concentre tous les pouvoirs, au point qu’elle se retrouve seule.
La « génération M6 » est aux commandes du Maroc depuis dix ans, comment se conduit-elle ?
« Génération M6 » est un terme générique pour désigner les jeunes quadras qui ont fait leurs études avec le roi au collège royal, soit des jeunes formés dans les meilleures universités américaines et françaises. Apolitiques, technocrates… mais sans vision de la société. Pour eux, il faut développer le pays, le reste importe peu. C’est malheureusement cette génération qui tient les manettes du pouvoir aujourd’hui. A l’autre bout, une société civile vivante, des journalistes indépendants qui jouent certes en « ligue 2 », mais aspirent à un monde meilleur. Si la société montre des signes de dynamisme, d’ouverture, le système, lui, est sclérosé, incapable de se réformer de l’intérieur.
Quels sont, d’après vous, les débats de fond, les enjeux qui agitent la société marocaine aujourd’hui ?
Les jeunes générations, qui connaissent davantage le monde que leurs parents, font preuve d’une grande ouverture d’esprit. Elles ont plus conscience de la valeur de la personne humaine qui n’accepte plus d’être servile. Nous avons raté une fenêtre de tir historique, mais il est encore possible de s’en tirer. Evidemment, c’est une société écartelée, où les écarts dans les revenus sont très frappants. Ce n’est plus d’ailleurs une fracture sociale, c’est un gouffre social. La redistribution équitable des richesses est l’un des plus grands enjeux pour l’avenir. On constate aussi un regain de religiosité, mais ça, c’est le propre de tous les pays de la région. En tout cas, je ne suis pas du tout pessimiste pour la société marocaine.
Le roi et son entourage, des prédateurs économiques, dites-vous dans le livre…
Il y a là un vrai problème de prédation économique, d’accaparement illicite des richesses. Une confusion règne entre ce qui relève du patrimoine personnel du roi et de ce qui relève des biens de l’Etat. La famille royale accapare des pans entiers de l’économie marocaine, rendant caducs tous les discours sur le développement des infrastructures, du tourisme, des grandes métropoles, des champions nationaux de l’économie, du libéralisme qui ne profitent en définitive qu’à la famille royale et aux grands patrons. Aucun développement, aucune démocratisation n’est possible si, au préalable, la question nodale de la redistribution des richesses n’a pas été tranchée. Casablanca, avec ses signes apparents d’opulence, contraste avec l’image renvoyée par sa périphérie, celle d’un pays plongé dans le Moyen-Âge. Pour régler ce problème, le volontarisme économique ne suffit pas, encore moins les opérations caritatives à destination des populations démunies, ritualisées par la monarchie. C’est une vision de développement global qu’il nous faut, des institutions fortes et indépendantes, un Parlement qui ne soit pas une caisse de résonance.
Pourtant, l’image véhiculée par les médias occidentaux sur la monarchie est des plus clean. Ces médias ne cessent de louer le modernisme et l’esprit d’ouverture de la monarchie…
Vous savez, le Maroc est le fils préféré de la France au Maghreb. Parce qu’il y a à la fois une telle fascination pour un Oriental un peu désuet, mais aussi et surtout parce que les lobbies français au Maroc et le lobby marocain en France sont très forts et ne laissent montrer que ce qui est positif. Cette monarchie est vue comme un rempart contre l’islamisme, un peu la réussite d’un modèle alors que tous les régimes arabes sont en déliquescence et que dans des républiques fantoches, des dictateurs n’hésitent plus à faire hériter le pouvoir à leur progéniture. Au Maroc, on a au moins cette cohérence. On est dans une monarchie, il y a une primogéniture qui se fait… Mais, je pense qu’effectivement une certaine presse occidentale, qui se laisse corrompre par la cour, ne rend pas service aux Marocains.
« Les Marocains n’acceptent plus d’être serviles », dites-vous…
Parce qu’il y a une nouvelle génération qui n’a pas vécu sous le règne de Hassan II, qui a 20 ans aujourd’hui et qui ne veut pas avoir affaire à la servilité…Vous savez, la servilité, ce n’est pas seulement des coutumes, la baiâa (serment d’allégeance), ce n’est pas baiser la main du monarque qui fait de vous un servile… c’est comme le carrosse de la reine d’Angleterre. Le plus important c’est qu’aujourd’hui, il y a une volonté chez la nouvelle génération de s’extraire de ce système, où l’autorité est synonyme de peur et de répression.
Mohammed VI, Le grand malentendu. Dix ans de règne dans l’ombre de Hassan II. Ed. Calmann-Lévy , avril 2009
Affairisme, torture, répression des expressions dissidentes : le régime de Mohammed VI ne serait pas l’exemplaire modèle de transition démocratique que l’Occident cherche à promouvoir. Dans un livre interdit au Maroc, Mohammed VI, le grand malentendu*, Ali Amar, 42 ans, fondateur du Journal hebdomadaire, premier titre indépendant du pays, met à nu le régime autoritaire marocain en établissant un bilan sans complaisance d’une décennie passée sous le règne du jeune monarque.
Casablanca : De notre envoyé spécial
Mohand Aziri
Vous êtes le premier journaliste marocain à avoir osé faire un portrait carabiné du roi Mohammed VI, un pamphlet. Que devient Ali Amar après ce crime de lèse-majesté ? On vous dit lâché aussi bien par vos amis, votre livre ignoré aussi bien par la presse marocaine, y compris votre ancien journal, que par la monarchie…
En parlant de l’attitude de la monarchie, je dirais que c’est beaucoup plus le fait d’un changement d’approche. Contrairement aux livres écrits ces dernières années par les Gilles Perrault (Notre ami le roi) ou de Jean-Pierre Tuquoi (Le dernier roi) ou autres critiqués par la presse officielle, l’Etat s’est montré cette fois-ci plus perspicace. On a compris qu’il n’y a aucun intérêt à embêter un journaliste, engager des actions qui seraient préjudiciables à l’image du pays. C’est aussi une forme d’acceptation, un signe qui préfigure, peut-être, d’une situation meilleure. Pour ce qui est de la presse, certains journaux ont parlé du livre et beaucoup ont fait l’impasse et dénié son existence. Le livre est introuvable dans les kiosques, en fait, il est censuré.
Censure officielle ou serait-ce Hachette qui ne veut pas se brouiller avec le palais en ne mettant pas à la disposition des lecteurs marocains votre livre ?
Il y a deux choses. Le livre est édité chez Calmann-Lévy du groupe Hachette (Lagardère). La succursale au Maroc de Hachette, librairie nationale qui a l’exclusivité des produits Hachette, n’a pas jugé utile de le commander chez la maison mère. Je pense que les responsables de la librairie nationale sont liés, d’une façon ou d’une autre, au pouvoir. Autre chose, des exemplaires ont été saisis par les douanes. Un quota de quinze exemplaires, un quota d’auteurs expédié par UPS a été saisi. On est dans un cas de censure, même si aucune décision officielle ne vient entériner cet état de fait. Pour revenir à votre première question, Ali Amar ne vit pas cloîtré chez lui. C’est une nouvelle étape qui commence. La presse marocaine a accueilli le livre d’une façon très particulière. Au lieu de débattre sur le fond, la thèse, la perspective de journaliste que je défends, car encore une fois ce n’est pas un ouvrage académique sur les dix ans de règne de Mohammed VI, la presse, de manière générale, ne s’est intéressée qu’aux histoires croustillantes, certaines révélations... et les critiques se sont recentrées sur l’usage que j’ai fait des « off » (confidences). C’est vrai aussi que c’est un exercice nouveau pour notre presse ...
On vous reproche justement d’avoir utilisé des « off » qui ne vous appartenaient pas, critiques d’aigris ou à juste titre ?
Je les ai vécus moi-même. Ce ne sont pas des informations que j’ai glanées, comme ils disent, de seconde main. Je suis témoin de cette époque. Le livre qui apporte un regard sur la monarchie est pourtant la preuve qu’on peut tout aussi faire du journalisme par l’écriture de l’histoire immédiate. Ceci dit, certains papiers consacrés au livre et qui sentent la naphtaline, comme au temps du livre de Perrault, disent que c’est l’œuvre du journaliste aigri qui descend en flammes la génération à laquelle il avait lui-même appartenu. Mais ce n’est pas du tout intéressant de parler de cela…
Mohammed VI, le grand malentendu : critique du monarque ou critique du système ?
Le roi fait parti du système. Pour notre génération à nous, qui avons vécu les quarante années de règne sans partage de Hassan II, la monarchie est devenue incontestable. Elle est intégrée dans l’histoire et la culture marocaines. La monarchie demeure populaire chez beaucoup de Marocains qui n’opposent pas l’existence de la monarchie aux aspirations démocratiques. On n’imagine pas, à vrai dire, un changement de régime au point où des Marocains défendraient un idéal républicain. Franchement, dans le monde arabe, entre un système monarchique ou républicain, la frontière existe-t-elle vraiment ? Il serait donc plus censé de parler de démocratie, de séparation des pouvoirs… de libertés, car la monarchie en elle-même, en tant qu’institution, je ne la conteste pas aujourd’hui. Par contre, c’est le système, qui nous a donné beaucoup d’espoirs, mais n’arrive pas à se réformer de l’intérieur, qui nous déçoit. Depuis la disparition de Hassan II et l’intronisation de Mohammed VI, on pensait vraiment inaugurer une nouvelle ère et passer à un système plus démocratique, comme le système espagnol qui a fait ses preuves. A ces grands espoirs succède une grande déception. On s’aperçoit, après coup, qu’on n’est pas allé aussi profondément dans cette transition restée inachevée. Pire, on est passé d’une monarchie absolue, répressive, féodale sous Hassan II, à une hyper monarchie qui concentre tous les pouvoirs, au point qu’elle se retrouve seule.
La « génération M6 » est aux commandes du Maroc depuis dix ans, comment se conduit-elle ?
« Génération M6 » est un terme générique pour désigner les jeunes quadras qui ont fait leurs études avec le roi au collège royal, soit des jeunes formés dans les meilleures universités américaines et françaises. Apolitiques, technocrates… mais sans vision de la société. Pour eux, il faut développer le pays, le reste importe peu. C’est malheureusement cette génération qui tient les manettes du pouvoir aujourd’hui. A l’autre bout, une société civile vivante, des journalistes indépendants qui jouent certes en « ligue 2 », mais aspirent à un monde meilleur. Si la société montre des signes de dynamisme, d’ouverture, le système, lui, est sclérosé, incapable de se réformer de l’intérieur.
Quels sont, d’après vous, les débats de fond, les enjeux qui agitent la société marocaine aujourd’hui ?
Les jeunes générations, qui connaissent davantage le monde que leurs parents, font preuve d’une grande ouverture d’esprit. Elles ont plus conscience de la valeur de la personne humaine qui n’accepte plus d’être servile. Nous avons raté une fenêtre de tir historique, mais il est encore possible de s’en tirer. Evidemment, c’est une société écartelée, où les écarts dans les revenus sont très frappants. Ce n’est plus d’ailleurs une fracture sociale, c’est un gouffre social. La redistribution équitable des richesses est l’un des plus grands enjeux pour l’avenir. On constate aussi un regain de religiosité, mais ça, c’est le propre de tous les pays de la région. En tout cas, je ne suis pas du tout pessimiste pour la société marocaine.
Le roi et son entourage, des prédateurs économiques, dites-vous dans le livre…
Il y a là un vrai problème de prédation économique, d’accaparement illicite des richesses. Une confusion règne entre ce qui relève du patrimoine personnel du roi et de ce qui relève des biens de l’Etat. La famille royale accapare des pans entiers de l’économie marocaine, rendant caducs tous les discours sur le développement des infrastructures, du tourisme, des grandes métropoles, des champions nationaux de l’économie, du libéralisme qui ne profitent en définitive qu’à la famille royale et aux grands patrons. Aucun développement, aucune démocratisation n’est possible si, au préalable, la question nodale de la redistribution des richesses n’a pas été tranchée. Casablanca, avec ses signes apparents d’opulence, contraste avec l’image renvoyée par sa périphérie, celle d’un pays plongé dans le Moyen-Âge. Pour régler ce problème, le volontarisme économique ne suffit pas, encore moins les opérations caritatives à destination des populations démunies, ritualisées par la monarchie. C’est une vision de développement global qu’il nous faut, des institutions fortes et indépendantes, un Parlement qui ne soit pas une caisse de résonance.
Pourtant, l’image véhiculée par les médias occidentaux sur la monarchie est des plus clean. Ces médias ne cessent de louer le modernisme et l’esprit d’ouverture de la monarchie…
Vous savez, le Maroc est le fils préféré de la France au Maghreb. Parce qu’il y a à la fois une telle fascination pour un Oriental un peu désuet, mais aussi et surtout parce que les lobbies français au Maroc et le lobby marocain en France sont très forts et ne laissent montrer que ce qui est positif. Cette monarchie est vue comme un rempart contre l’islamisme, un peu la réussite d’un modèle alors que tous les régimes arabes sont en déliquescence et que dans des républiques fantoches, des dictateurs n’hésitent plus à faire hériter le pouvoir à leur progéniture. Au Maroc, on a au moins cette cohérence. On est dans une monarchie, il y a une primogéniture qui se fait… Mais, je pense qu’effectivement une certaine presse occidentale, qui se laisse corrompre par la cour, ne rend pas service aux Marocains.
« Les Marocains n’acceptent plus d’être serviles », dites-vous…
Parce qu’il y a une nouvelle génération qui n’a pas vécu sous le règne de Hassan II, qui a 20 ans aujourd’hui et qui ne veut pas avoir affaire à la servilité…Vous savez, la servilité, ce n’est pas seulement des coutumes, la baiâa (serment d’allégeance), ce n’est pas baiser la main du monarque qui fait de vous un servile… c’est comme le carrosse de la reine d’Angleterre. Le plus important c’est qu’aujourd’hui, il y a une volonté chez la nouvelle génération de s’extraire de ce système, où l’autorité est synonyme de peur et de répression.
Mohammed VI, Le grand malentendu. Dix ans de règne dans l’ombre de Hassan II. Ed. Calmann-Lévy , avril 2009