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Les Sahraouis sont oubliés par la communauté internationale

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Atavisme

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António Guterres. Haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR)


 


Les Sahraouis sont oubliés par la communauté internationale


 


 


Le haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, est en visite de deux jours (9 et 10 septembre) dans les camps de réfugiés sahraouis, près de Tindouf. Il s’agit de la deuxième visite d’un haut-commissaire dans les camps de Tindouf ; Saddrudin Aga Khan s’y était rendu en 1976, juste après l’arrivée des réfugiés en Algérie. Plus de 165 000 Sahraouis vivent dans ces camps, selon le Front Polisario, qui combat pour l’indépendance du Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole annexée par le Maroc en 1975. Le HCR a lancé un appel d’environ 6 millions de dollars pour assister ces réfugiés, mais seulement 44% (soit 2,66 millions de dollars) avaient été fournis fin juillet, selon une source onusienne.



 



-  M. Guterres, vous vous venez pour la première fois en Algérie depuis que vous êtes haut-commissaire aux réfugiés... Quel est l’objectif de cette visite ?


 


- Pour moi, cette visite revêt un caractère exceptionnel. En tant que Portugais d’abord. J’étais très engagé dans la vie politique dans mon pays. Quelques camarades du Parti socialiste ont vécu comme réfugiés politiques en Algérie et les mouvements de libération dans les colonies portugaises ont toujours trouvé un appui considérable auprès de l’Algérie. Je dois rendre à ce titre hommage à cette générosité algérienne qui a permis dans la pure tradition de la solidarité internationale accueillir des réfugiés, y compris de mon pays, qui ont trouvé ici la protection dont ils avaient besoin et qui leur a permis de revenir au Portugal pour vivre après l’expérience démocratique que nous avons partagée. Mais la raison de cette visite est la suivante : chaque année, je rends visite à une communauté de réfugiés pour partager avec elle un événement important de leurs convictions religieuses.


L’année passée, j’étais à Baghdad, avant je m’étais rendu à Goma, au Congo, pendant les fêtes de Noël et cette année, je suis avec les réfugiés du Sahara occidental à l’occasion du mois de Ramadhan. C’est pour m’associer avec eux que je suis ici en Algérie et pour leur exprimer ma solidarité durant ce mois sacré. C’est donc une visite de solidarité. Toutefois, le choix des réfugiés sahraouis n’a rien de fortuit. C’est une communauté qui vit dans des conditions dramatiques depuis plus de trois décennies, des réfugiés qui, dans le contexte international présent, sont tombés dans l’oubli. Il s’agit là d’une situation oubliée par la communauté internationale. Tout le monde parle des réfugiés afghans, irakiens, palestiniens mais pas de sahraouis et il est de mon devoir d’attirer l’attention de la communauté internationale sur ce drame que vivent ces réfugiés sahraouis.


 


-  Quels sont les problèmes qui se posent actuellement du point de vue humanitaire et quels sont les défis que la communauté internationale doit relever ?


 


- Avec les Sahraouis, nous discuterons des voies et moyens pour mieux prendre en charge les besoins des réfugiés. Pour ce faire, il nous faudrait incontestablement mobiliser plus de ressources. Au niveau du HCR d’abord, où il faudrait faire un effort pour faire sortir la question des réfugiés sahraouis de la situation d’oubli dans laquelle elle est tombée. Au HCR, à un moment donné, nous pouvions à peine réunir une contribution budgétaire de moins de 5 millions de dollars par an. Nous avons, certes, pu presque doubler cet engagement financier mais il n’en demeure pas moins limité par rapport aux besoins exprimés. Sans vouloir naturellement maintenir le statu quo, nous discuterons avec les Sahraouis de la manière avec laquelle nous pourrions orienter notre action en tenant compte du caractère de longue durée de cette situation et aussi du caractère de l’action du HCR, dont l’habituelle mission est de répondre à des situations d’urgence. Au Sahara occidental, on n’est résolument pas dans cette situation. Il s’agit beaucoup plus d’améliorer le caractère de notre appui et le rendre plus adapté aux besoins des gens.


 


-  Comment expliquez-vous que la communauté internationale accorde de moins en moins d’égards aux souffrances des réfugiés sahraouis ?


 


- C’est le fait de l’évolution politique et médiatique globale. Aujourd’hui, le monde, avons-nous l’impression, n’accepte qu’un thème ou deux à la fois dans son agenda humanitaire. Quand un conflit n’est plus sur les grandes chaînes de télévision, c’est comme s’il n’existait pas. Les opinions publiques sont prises d’amnésie, les hommes politiques quand ils ne sont pas pressés par leurs opinions tendent eux aussi à oublier. C’est d’ailleurs pour cela que suis venu afin d’attirer l’attention de la communauté internationale sur ce drame. En même temps, nous avons un programme de mesures dites de confiance par le biais de rapprochement des familles des réfugiés. C’est un programme qui ambitionne de rétablir aussi la confiance à un niveau plus politique. Je dois aussi vous dire que je suis très content que le gouvernement algérien ait autorisé au HCR l’utilisation de ses voies terrestres et des trajets les plus courts – indépendamment des considérations politiques – pour l’acheminement des aides humanitaires. Plus de personnes auront ainsi accès à cette aide.


 


-  Le HCR a procédé ces dernières années à des coupes budgétaires importantes. Coupes qui se sont répercutées sur le volume et la qualité de l’aide humanitaire...


 


- Cette situation prévalait jusqu’aux années 2005-2006. Maintenant, nous avons pu rétablir les équilibres en utilisant les épargnes. Nous sommes en train, par exemple, de réduire la présence au siège à Genève. Nous avons 300 employés en moins par rapport aux années précédentes. Ce sont des épargnes importantes qui serviront pour les situations les plus « négligées ». Nous sommes passés d’un montant très limité d’engagement budgétaire, moins de 5 millions de dollars les quatre dernières années, à 9,6 millions de dollars cette année avec ces ressources extrabudgétaires, les épargnes. De ce fait, nous avons approuvé pour l’année prochaine une dépense de 12 millions de dollars. Je ne dis pas que cette aide est suffisante. Elle est modeste notre contribution, je le reconnais. Notre action vise à remettre en tout cas l’appui aux réfugiés sahraouis dans l’agenda de la communauté internationale.




 


Par Mohand Aziri



El Watan.

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