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Photo de mon fils Hakim avec un mendiant à St Hubert (Oran) prise le mois d'août 2010
En hausse pendant le ramadhan: La mendicité, fatalité ou savoir-faire ?
par Rachid Boutlélis
Photo de mon fils Hakim avec un mendiant à St Hubert (Oran) prise le mois d'août 2010
En hausse pendant le ramadhan: La mendicité, fatalité ou savoir-faire ?
par Rachid Boutlélis
Ils sont combien ces jeunes et moins jeunes des deux sexes qui sillonnent les rues et les artères de la ville pour faire la manche ? En réalité, aucune statistique officielle n'a été établie à ce sujet, en partant du fait que l'on ne peut recenser quelque chose qui n'est pas censé exister.
Le mois sacré de carême semble être une période propice pour une certaine catégorie de mendiants, des nomades notamment, venus des lointaines contrées de l'ouest du pays. Ils se déplacent en famille à partir de leur région d'origine pour rallier les grandes cités. Les femmes, accompagnées d'une ribambelle d'enfants, en bas âge pour la plupart, s'installent à même le sol dans des endroits stratégiques pour mendier. Dès les premières heures de la matinée, elles quittent leur campement dressé aux abords de la ville, où seuls les hommes restent afin de veiller sur les biens de la famille. Le regard perçant, qui contraste violement avec leur jeune âge, ces femmes, vêtues de guenilles, convergent vers les rues et artères d'Oran où elles passent toute la journée. Chacune d'elles cible au préalable son lieu de prédilection et chacune respecte le choix de l'autre en évitant de piétiner sur ses plates-bandes.
Leurs enfants, qui semblent avoir été initiés à cette pratique, s'accrochent souvent aux pans du badaud de passage dans le but évident de susciter sa compassion et le convaincre ainsi à mettre sa main à la poche.
«L'une d'elles amasse en moyenne 2.500 dinars en petite monnaie, et ce presque tous les deux jours. Je le sais parce qu'elle vient chez moi faire le change !», a confié le gérant d'un établissement commercial situé à proximité du siège de la mouhafadha, au cœur de la ville. «Elle croit dur comme fer qu'elle exerce une activité légale au même titre qu'un salarié», a renchéri notre interlocuteur.
Une autre catégorie de mendiants, de différents âges et des deux sexes, usent d'astuces aussi ingénieuses les unes que les autres pour persuader le passant de leur offrir quelques pièces de monnaie. Ils font également le porte-à-porte des établissements commerciaux et la tournée des cafés pour quémander de quoi subvenir aux besoins de leurs familles. Ceux-là aussi exploitent le mois sacré, synonyme de piété et de rahma, pour aborder les fidèles à la sortie des mosquées.
«Ils n'acceptent généralement pas des aliments et préfèrent qu'on leur donne de l'argent», a fait remarquer un sexagénaire fréquentant une mosquée, sise au boulevard Maâta Mohamed, non loin de l'Hôtel de ville d'Oran.
Nombre d'entre eux ont carrément refusé d'être pris en charge par les agents de la DAS, lors des opérations de ramassage menées en collaboration avec le Croisant-Rouge algérien. «Ils sont nombreux ceux qui ont pris la fuite en nous apercevant et ils sont autant ceux qui ont rejeté notre assistance», a révélé un agent ayant participé à ce genre d'opération. Ce malheureux état de fait, qui donne du fil à retordre aux pouvoirs publics, ouvre la voie, en revanche, à un éventail de supputations et d'histoires mystérieuses et parfois burlesques relatant le parcours incroyable de ces pseudo-mendiants. « Je connais un proche parent pour lequel rien ne prédisait qu'un jour il fera la manche. Il a malheureusement basculé suite à un fâcheux concours de circonstances », a affirmé un retraité demeurant à Gdyel.
Des révélations encore plus troublantes sont souvent avancées à ce sujet par la vox populi. A titre d'exemple, cette mendiante décédée à quelques pas du palais d'exposition dans la faubourg de M'dina Jdida. Des liasses de billets de banque ont été découvertes, soigneusement dissimulées, dans sa couche qu'elle ne quittait pratiquement pas depuis plusieurs années.
Toujours est-il que certains jurent même que des mendiants de leur connaissance ne sont pas tellement dans le besoin comme ils le prétendent. Au vu du constat, le plus averti ne peut s'empêcher de s'interroger pour savoir si de nos jours la mendicité est réellement une fatalité ou un savoir-faire pour gagner de l'argent sans travailler, acquis après une longue pratique.
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Il y a dix ans de cela, la mendicité était presque inexistente .Ce sont les Ameurs sorte de gitans algériens et les exilés de l'intérieur victime de la violence des années quatre vingts dix qui s'adonnent à ce métier.
Le mois sacré de carême semble être une période propice pour une certaine catégorie de mendiants, des nomades notamment, venus des lointaines contrées de l'ouest du pays. Ils se déplacent en famille à partir de leur région d'origine pour rallier les grandes cités. Les femmes, accompagnées d'une ribambelle d'enfants, en bas âge pour la plupart, s'installent à même le sol dans des endroits stratégiques pour mendier. Dès les premières heures de la matinée, elles quittent leur campement dressé aux abords de la ville, où seuls les hommes restent afin de veiller sur les biens de la famille. Le regard perçant, qui contraste violement avec leur jeune âge, ces femmes, vêtues de guenilles, convergent vers les rues et artères d'Oran où elles passent toute la journée. Chacune d'elles cible au préalable son lieu de prédilection et chacune respecte le choix de l'autre en évitant de piétiner sur ses plates-bandes.
Leurs enfants, qui semblent avoir été initiés à cette pratique, s'accrochent souvent aux pans du badaud de passage dans le but évident de susciter sa compassion et le convaincre ainsi à mettre sa main à la poche.
«L'une d'elles amasse en moyenne 2.500 dinars en petite monnaie, et ce presque tous les deux jours. Je le sais parce qu'elle vient chez moi faire le change !», a confié le gérant d'un établissement commercial situé à proximité du siège de la mouhafadha, au cœur de la ville. «Elle croit dur comme fer qu'elle exerce une activité légale au même titre qu'un salarié», a renchéri notre interlocuteur.
Une autre catégorie de mendiants, de différents âges et des deux sexes, usent d'astuces aussi ingénieuses les unes que les autres pour persuader le passant de leur offrir quelques pièces de monnaie. Ils font également le porte-à-porte des établissements commerciaux et la tournée des cafés pour quémander de quoi subvenir aux besoins de leurs familles. Ceux-là aussi exploitent le mois sacré, synonyme de piété et de rahma, pour aborder les fidèles à la sortie des mosquées.
«Ils n'acceptent généralement pas des aliments et préfèrent qu'on leur donne de l'argent», a fait remarquer un sexagénaire fréquentant une mosquée, sise au boulevard Maâta Mohamed, non loin de l'Hôtel de ville d'Oran.
Nombre d'entre eux ont carrément refusé d'être pris en charge par les agents de la DAS, lors des opérations de ramassage menées en collaboration avec le Croisant-Rouge algérien. «Ils sont nombreux ceux qui ont pris la fuite en nous apercevant et ils sont autant ceux qui ont rejeté notre assistance», a révélé un agent ayant participé à ce genre d'opération. Ce malheureux état de fait, qui donne du fil à retordre aux pouvoirs publics, ouvre la voie, en revanche, à un éventail de supputations et d'histoires mystérieuses et parfois burlesques relatant le parcours incroyable de ces pseudo-mendiants. « Je connais un proche parent pour lequel rien ne prédisait qu'un jour il fera la manche. Il a malheureusement basculé suite à un fâcheux concours de circonstances », a affirmé un retraité demeurant à Gdyel.
Des révélations encore plus troublantes sont souvent avancées à ce sujet par la vox populi. A titre d'exemple, cette mendiante décédée à quelques pas du palais d'exposition dans la faubourg de M'dina Jdida. Des liasses de billets de banque ont été découvertes, soigneusement dissimulées, dans sa couche qu'elle ne quittait pratiquement pas depuis plusieurs années.
Toujours est-il que certains jurent même que des mendiants de leur connaissance ne sont pas tellement dans le besoin comme ils le prétendent. Au vu du constat, le plus averti ne peut s'empêcher de s'interroger pour savoir si de nos jours la mendicité est réellement une fatalité ou un savoir-faire pour gagner de l'argent sans travailler, acquis après une longue pratique.
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Il y a dix ans de cela, la mendicité était presque inexistente .Ce sont les Ameurs sorte de gitans algériens et les exilés de l'intérieur victime de la violence des années quatre vingts dix qui s'adonnent à ce métier.