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Lakhdar Bentobal est décédé samedi à l’âge de 87 ans

2 participants

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admin"SNP1975"

admin
Admin

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Lakhdar Bentobal est décédé samedi à l’âge de 87 ans


Un homme d’exception






Nationaliste et indépendantiste au long cours, membre de l’Organisation
secrète (OS), du groupe des 21, du Comité révolutionnaire d’unité et d’action (CRUA), et du Comité de coordination et d’exécution (CCE-direction de
la guerre) et du Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA,1956-1962), Slimane Lakhdar Bentobal s’est éteint samedi à l’âge de 87 ans laissant
aux nouvelles générations un immense héritage de fierté et de dignité.





C'est un pan de l'histoire qui vient de s'écrouler. La disparition, dimanche 22 août 2010, de Lakhdar Bentobal, Slimane pour l'état civil, à l'âge de 87 ans, va laisser une béance dans le ventre de l'histoire moderne de l'Algérie que seule la publication de ses mémoires, consignés dans un livre-entretien avec un éminent historien au début des années 1980, pourra quelque peu combler. L'ouvrage est resté jusqu'à présent à l'état de manuscrit, pour des raisons propres au concerné et à l'auteur.
Le troisième «B» vient d'être ravi à l'affection des siens, en anonyme citoyen qu'il est devenu depuis 1962, après Belkacem Krim assassiné le 18 octobre 1970 dans un hôtel à Francfort, en Allemagne, puis Boussouf Abdelhafid, mort le 31 décembre 1980 à Alger. Ces derniers, qui ont joué un rôle de tout premier plan avant et pendant la guerre de Libération nationale, sont partis sans laisser de trace autres que celles que dessinent les documents officiels et les récits qui tiennent souvent de la légende que racontent leurs compagnons.
Cet homme très peu photographié, qui se fond dans le paysage comme pour en saisir les reliefs à partir de l'intérieur, a lié son destin à celui de l'Algérie pour laquelle il a consacré sa vie depuis la fin de son adolescence, puisque, disent les rares biographies qui lui sont consacrées, il a adhéré au Parti du peuple algérien (PPA) pendant la Seconde guerre mondiale, alors que cette formation activait dans la clandestinité depuis son interdiction, en 1939.
Qu'est-ce qui prédestinait le nom ce milévien, fils de petit paysan modeste, à occuper les pages des archives de la Révolution et de figurer sur le proscenium de l'histoire de son pays ?

Membre et chef de l'OS dans la région de Mila depuis la création, en 1947, de cette section paramilitaire du PPA-MTLD, membre des «22» à l'origine du déclenchement. Membre participant au Congrès de la Soummam d'août 1956 en tant qu'adjoint du colonel Zighout Youcef, auquel il succédera à sa mort. Membre suppléant du premier Conseil national de la révolution algérienne (CNRA) issu de ces assises, Lakhdar Bentobal aura été de toutes les phases de la lutte anticolonialiste algérienne.
A partir de 1957 et du départ du Comité de coordination et d'exécution (CCE) organe exécutif du CNRA et son installation, à la demande de Belkacem Krim et de Ben Khedda, au Caire puis à Tunis, son nom sera intimement lié, pour ne pas dire soudé, à ceux des deux autres chefs de la Révolution. La presse française désignera ce triumvirat sous le raccourci journalistique de «3 B», comprenez par là Belkacem et Boussouf. Leurs fonctions au sein du CCE, élargi à la réunion du Caire d'août 1957, feront qu'ils occuperont au sein du gouvernement provisoire, à sa création en septembre 1958, des ministères-clés. Bentobal à l'Intérieur, Belkacem à l'armée et Boussouf d'abord au ministère des Liaisons générales puis il prendra en charge le dossier de l'armement, qui était géré par Mahmoud Chérif. Ces trois noms seront également liés et cités tous trois dans la sombre affaire de l'assassinat de Abane Ramdane, en décembre 1957. L'histoire en la matière, plus que les hommes, demeure la seule juge des actes des uns et des autres. Les historiens s'accordent à dire que ces trois personnalités tenaient leur puissance de leur cursus révolutionnaire qui leur avait fait tenir des responsabilités militaires à l'intérieur, avant d'occuper des fonctions politiques à l'extérieur. Le système de cooptation en vigueur en raison des conditions de guerre et l'importance que prendra l'armée à partir de la réunion du Caire de 1957 placeront Bentobal et ses deux compagnons aux premières loges de la décision. En effet, à partir du moment où les conseils de wilaya, constitués de deux commandants et de leur colonel, étaient membres es-qualité du CNRA, les responsables, qui ont occupé des fonctions à l'intérieur, recevaient systématiquement le soutien de leur wilaya d'origine. Leurs talents d'organisateur et de dirigeant leur ont permis de rester à la tête de la Révolution jusqu'à l'Indépendance. Négociateurs des Accords d'Evian, ils demeureront intraitables quant aux exigences formulées par la proclamation solennelle du 1er Novembre 1954.
C'est un grand homme qui vient de quitter l'Algérie. Il mérite le respect de ses fils.
Ils lui doivent rendre hommage.


Boukhalfa Amazit

http://www.marocainsdalgerie.net

admin"SNP1975"

admin
Admin

Une pensée pour notre Moudjahid Ahmed Bouchâib l'un des 24 historiques du FLN qui se trouve actuellement en réanimation à l'hôpital du 1er novembre à Oran.
Une rencontre a été programmée avec cet héros de la guerre de libération pendant mon séjour à Oran.
Malheureusement cette entrevue n'a pas eu lieu à cause de sa maladie et de son âge avancé (93ans)allah y'berek.
Prompt rétablissement et longue vie à El Hadj Ahmed.

http://www.marocainsdalgerie.net

boumedienne

boumedienne

allah yarhamou amine

admin"SNP1975"

admin
Admin

L'homme de l'ombre
par Abed Charef

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Avec le décès de Lakhdar Bentobbal, c'est un monument du mouvement national qui s'en va.

C'était un homme de l'ombre. Abdellah Bentobbal, qui a choisi un 20 aout pour partir, était un ces hommes bien accroché dans l'appareil, et qui se croit investi d'une mission quasi divine, qu'il plaçait au-dessus de tout. Au dessus- des autres, de lui-même, au-dessus de la vie et de la mort.

Mais Abdellah Bentobbal n'était pas que cela. L'ancien chef de la Wilaya II était aussi un homme de pouvoir, d'organisation et de réseaux. Un homme doué d'immenses qualités d'organisation en temps de guerre, mais qui s'est trouvé désarmé quand la paix est revenue. Il représente aussi un concentré de ces qualités qui ont fait la grandeur d'une génération, mais aussi les travers et les faiblesses de cette même génération.

Mohamed Harbi et Abdelhamid Mehri ont tous deux noté que Lakhdar Bentobbal a écrit ses mémoires, avec l'assistance de Daho Djerbal, un des meilleurs spécialistes de la guerre de libération. Mais ces mémoires n'ont pas encore été publiées, pour des raisons futiles, sans aucun rapport avec le contenu du livre. Ce qui révèle que M. Bentobbal, malgré son parcours exceptionnel, vivait dans un environnement culturel rudimentaire.

C'est tout le paradoxe de cette génération. Bentobbal avait côtoyé les géants de l'histoire de l'Algérie contemporaine. Ses chefs directs étaient Didouche Mourad et Zighout Youcef, à qui il a succédé à la tête de la Wilaya II, après un long parcours de militant aguerri par la clandestinité. Il fait preuve d'un talent incontestable dans le travail de mobilisation et d'organisation, dans la mise en place de réseaux, quitte à en faire plus tard une clientèle. Il est aussi un acteur central du 20 aout 1955, quand la Wilaya II lance la population à l'assaut du système colonial, puis avant de participer au congrès de la Soummam, l'année suivante.

Mais c'est plus tard, durant la deuxième moitié de la guerre de libération, que M. Bentobbal prend un poids et une dimension exceptionnels. Se révèle alors chez lui l'homme de pouvoir, un pouvoir qu'il a exercé pleinement, au sein du fameux trio qu'il composait avec Abdelhafidh Boussouf et Krim Belkacem. Membre du CNRA, membre du GPRA, ministre de l'intérieur, il est au cœur de la décision, qu'il s'agisse des grandes décisions politiques, comme la création des institutions de l'Etat algérien ou les négociations avec la puissance coloniale, ou celles portant sur la nomination des responsables à différents niveaux.

A ce titre, il est partie prenant dans la mort de Abane Ramdane. En attendant de lire ses mémoires et de voir s'il évoque ce moment, comment il le présente et que rôle il y joue, Lakhdar Bentobbal n'est jamais apparu comme un homme qui se dérobe. Il appartient à cette catégorie de gens persuadés qu'ils incarnent la cause qu'ils défendent, qu'ils sont l'Etat, qu'ils sont l'Algérie. A ce titre, leur choix est au-dessus de tout. Il ne peut être contesté.

En période de guerre, cette évolution peut se comprendre, à défaut d'être justifiée. Mais l'Algérie a définitivement adopté ce mode de décision, et n'arrive plus à s'en débarrasser. Le pouvoir a raison, il a toujours raison. Ses choix ne sont pas contestables, et il a le droit d'utiliser la force brutale pour les imposer.

Le parcours de Lakhdhar Bentobbal prend toutefois un curieux virage au lendemain de l'indépendance. Le puissant ministre de l'intérieur des années de feu se transforme en un modeste haut fonctionnaire, qui semble perdu avec l'avènement de la nouvelle génération qui prend le pouvoir avec Houari Boumediène. Il ne fait guère de vagues, se contentant d'un poste presque honorifique à la tête de l'Union arabe du fer et de l'acier.

Il abandonne rapidement toute velléité politique, comme nombre d'hommes de sa génération, persuadés d'avoir accompli la mission historique pour laquelle ils étaient destinés. Mais en fait, il n'est pas le seul homme qui s'éclipse. Ses puissants compagnons, avec qui il faisait la pluie et le beau temps, Krim Belkacem et Abdelhafidh Boussouf, sont eux aussi éliminés de la course au pouvoir, ou s'en désintéressent, selon les versions.

Leur échec dans la course au pouvoir confirme cette maxime : les hommes qui émergent en temps de guerre ne sont pas forcément ceux qui feront la paix ; ceux qui réalisent l'impossible dans les moments difficiles peuvent se révéler de piètres manoeuvriers une fois la tempête apaisée.

Chacun a un rôle à jouer, selon ses convictions et ses capacités. Ce qui est valable pour les hommes est valable pour les générations. Celle de novembre s'est révélée particulièrement hégémonique. Elle pense qu'elle a fait la guerre, qu'elle construira un état moderne, une économie efficace et une société homogène. Grave erreur, que le pays paie au prix fort

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