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Reportage : Zaouïa Tidjaniyya

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Reportage : Zaouïa Tidjaniyya (Jeudi 26 Août 2010)

Reportage : Zaouïa Tidjaniyya  14149010


LE NOUVEL ÉLAN DES ZAOUAÏAS

La Tidjaniyya : il était une
fois…

Par : zoubir ferroukhi


Comment comprendre le soufisme ? Quel rôle pour la zaouïa en Algérie ? Quelle place pour les tarîqat soufies aujourd’hui et demain ? Et d’autres questions encore que nous nous sommes posées, face à une conjoncture plus que jamais favorable, sinon exceptionnelle dans cette direction évidente qui est celle de l’essor aujourd’hui, ou, si l’on veut, du nouveau tournant des zaouaïas et, de manière plus générale, du soufisme dans notre pays.

Avec cette constante à l’esprit que le soufisme et les zaouïas ont été longtemps décriés, pourquoi et par qui, alors même que leur participation à la résistance face à la conquête coloniale et, par la suite, durant la guerre de Libération a été gigantesque ; nous avons voulu fouiner dans l’histoire, remontant les siècles pour les interpeller. Faible mot que ce dernier, quand il s’agit de questionner en même temps l’avenir. Et l’entreprise nous parut trop touffue pour en rester là, tant les données sont immensément abondantes, disparates, voire même contradictoires, les historiens eux-mêmes n’étant pas toujours d’accord. Alors nous préférâmes rouler par nos propres moyens et partir à la rencontre des zaouïas et des soufis, leurs tarîqat et leurs cheikhs. Comme ils sont disséminés à travers les quatre coins du pays — l’Algérie compterait au moins 300 zaouïas —, nous avons choisi les bases des quatre tarîqat les plus en vue en Algérie, pour une compréhension plus fluide et plus directe : la Tidjaniyya, la Alawwiya, la Rahmaniyya et la Hebriyya. L’accueil est toujours sobre et courtois là où l’on va dans ces lieux beaux et si calmes, reflétant l’humilité et la paix : les zaouïas de nos ancêtres. Nous commençons aujourd’hui par la tariqa soufie qui, vraisemblablement, connaît le plus de fidèles et revendique pas moins de 350 millions d’adeptes dans le monde : la Tidjaniyya.
Wilaya de Laghouat. Une centaine de kilomètres environ au nord-ouest du chef-lieu. La fin du printemps a rendu à la terre semi-aride sa dureté rocailleuse et grisâtre, et les touffes d’alfa finissent de sécher dans l’oubli, faute de mieux. L’endroit est perdu quelque part sur les Hauts-Plateaux, entre le djebel Amour et les premiers contours sahariens, comme un bijou périmé dans son écrin usé, et loin de tout il ne reste du palais de Kourdane que des ruines et des souvenirs disparates d’un passé à la fois relativement somptueux certes, mais ambigu aussi, dans la mesure où il ne reflète pas plus l’austérité légendaire des maîtres soufis que le site choisi pour un palais, sec et sans personnalité. De gros pigeons s’enfuient dans un bruit d’ailes affolant, dérangés par notre passage dans le grand salon du premier étage, quand nous foulons le carrelage qui part en miettes éparpillées sur un sol prêt à s’écrouler un jour proche. Du balcon du premier étage du palais, la vue à l’extérieur du grand jardin encore bien entretenu nous fait repérer l’ombre géante, traversée peu auparavant, d’un arbre centenaire qui abrite dans un coin le carré où sont disposées des tombes de quelques-uns des descendants du cheikh Sid-Ahmed Tidjani, illustre cheikh qui jeta les bases de la confrérie qui portera son nom, à Fès, en 1777, où il séjournait en s’instruisant auprès du cheikh de la tarîqa Kadiria de Sidi Abdelkader al-Jilani, pour la développer ensuite à travers le Sahara, le Touat (Adrar), le Soudan, la Tunisie, au Moyen-Orient, plus loin en Asie et plus près de nous en Afrique.
Le palais de Kourdane demeure un autre symbole que l’on tient à venir visiter à Laghouat depuis de lointains pays. Le nom de ce palais sonne un peu comme une appellation de la profonde Afrique, alors qu’il s’agit de la chaîne de montagnes située derrière le palais, qui forme le djebel Amour à son tour rattaché à l’Atlas saharien. L’intérêt du lieu est lié à la présence d’une source d’eau qui surgit de l’Atlas et baigne les terres avoisinantes. C’est un descendant du fondateur de la tarîqa qui construisit ce palais à la demande de son épouse (1888), surnommée à l’époque Princesse des sables. De l’extérieur, la vue est impressionnante : architecture en arcades, terrasses à ballast, le tout ressemblant à un mas de Provence planté au beau milieu des portes du désert.
Le lendemain, sous un soleil du Sud écrasant, nous visiterons à quelques encablures de là, à Aïn Madhi, fief de la tarîqa Tidjaniyya, le ksar entièrement bâti de pierre taillée construit par la tribu des Ouled Salah il y a plusieurs siècles, et qui côtoie la zaouïa. Ce ksar est une antiquité en plein air, à l’abandon, remarquablement restauré en partie et délaissé pour de vagues motifs, et dont les murs hauts de plusieurs mètres risquent à tout instant de s’affaisser. Un certain Madhi Ben Yakroub, sultan arabe, aurait été le premier à découvrir la source d’eau qui permit le peuplement progressif de la région et avant même la construction du ksar tout autour. C’est une évocation importante ce ksar pour les Tidjanis et adeptes de toute la tarîqa Tidjaniyya qui s’étend ainsi dans de nombreux pays du continent africain jusqu’en Égypte et ailleurs dans le monde, en revendiquant officieusement pas moins de 350 millions de disciples. Car c’est là, à Aïn Madhi et dans ce ksar, que la lignée des Tidjanis trouve ses racines.

De rite malékite
et de tendance ash’arite
Le faste de l’époque a disparu avec ses promoteurs. Mais là n’est pas le plus important. Car le véritable enjeu aujourd’hui c’est en réalité de bien connaître, pour la tarîqa Tidjaniyya comme pour toutes les autres tarîqat, le contenu de la mission sociale et éducative que disent devoir remplir les adeptes du soufisme, et qui, pour beaucoup, n’est pas tout à fait compris, des siècles après l’arrivée des premiers soufis en Algérie (au XIIe ou XIIIe siècle), sinon passe pour être totalement inconnu pour la plupart des Algériens. La tarîqa Tidjaniyya s’illustre, cela dit, par son impact considérable en Afrique en effet, notamment au Soudan et au Sénégal, et en quantité de fidèles d’ailleurs de loin plus nombreux dans d’autres pays du continent qu’en Algérie. Elle semble être plus implantée dans ces pays et autrement plus présente aussi bien dans la vie politique que dans tous les autres secteurs.
À deux reprises, des délégations de haut niveau conduites par des descendants directs de cheikh Sid-Ahmed Tidjani sont parties de Laghouat (en 2004 et en 2009) pour intervenir dans le conflit du Darfour au Soudan, porteuses de message de paix. Elles ont été reçues de façon quasiment officielle à Khartoum. À Dakar, au Sénégal, l’ex-président Abou Diouf reste un Tidjani convaincu qui a hautement honoré, durant son mandat, les cheikhs de la tarîqa. Les exemples de la présence remarquable de la Tidjaniyya dans le monde sont légion.
Or, le pilier principal du soufisme est surtout constitué du dhikr, on le sait, c’est-à-dire l’évocation répétée plusieurs fois du nom de Dieu, l’étude du Coran, l’étude de hadiths (récits rapportant des paroles ou des actes du Prophète Mohammed), la lecture du Coran. L’ensemble se déclare entièrement de rite malékite (“madhhab maliqi”, qui ne se contenterait pas d’une analyse superficielle du texte à l’égard du Saint Coran et de la sunna) et asch'ara, du nom de l’imam irakien Abou al-Hassan al-Asch'ar, descendant d’un compagnon du Prophète Mohammed, et qui développa un courant de pensée théologique de l’Islam se basant en gros sur la dialectique (kalam plutôt que falsafa). Peut-être s’agirait-il ici de l’explication globale, voire principale, de la raison d’être du soufisme, et, partant, des tarîqat et des zaouaïas, la nuance entre ces deux dernières est que la première initie la démarche, pendant que la seconde est l’organisation qui sert à mettre en œuvre cette démarche. De fait, il s’oppose donc au mouvement wahhabite dont le fondement est le salafisme, en référence aux salafs, premiers musulmans des trois premiers siècles après le Prophète Mohammed, mouvement qui prône une approche littéraliste de l’Islam. Ce mouvement, rappelons-le, refuse, en effet, le culte des saints — et stigmatise donc ouvertement les zaouïas, à son tour —, comme il refuse également la démocratie et la laïcité qu’il accuse de “corrompre la foi musulmane”. Enfin, rappelons encore que les salafistes se disent vouloir imiter le Prophète Mohammed en tout, y compris dans leur façon de s'habiller ou de manger, les plus célèbres d’entre eux étant At-Tirmidhiy et Ibn Taymiyyah dont les œuvres contribuèrent à développer le dogme fondé sur le reniement des quatre écoles de jurisprudence sunnites, (les madhahib : maliqi, hanafi, chafiî et hanbali) et à disputer en même temps les courants soufis et ascha’rites.

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NOUVEL ESSOR DES ZAOUAÏA EN ALGÉRIE

III- Ribat, Khalwatiya et Sidi M’hamed bou qobrine

Par : Zoubir FERROUKHI

http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=141935

Il existerait 300 personnes environ considérées comme des saints, enterrées en Algérie. Les plus célébrés sont indéniablement les fondateurs des quatre voies soufies (Tidjania, Alawwiya, Rahmaniyya et Hebriyya) dont l’expansion et le crédit ont largement dépassé les frontières du pays. L’un d’entre eux, Sidi M’hamed ben Abderahmane Ezzouaoui al-Azhari (dit Sidi M’hamed bou qobrine), issu de la faction des Aït Smaïl, près de Boghni, en Kabylie, implanta réellement la tarîqa Rahmaniyya en Algérie, en 1769, de retour d’un très long séjour à La Mecque, puis à la prestigieuse université d’El-Azhar, en Égypte, et dans d’autres pays arabes. Comme la légende de Sidi M’hamed et des deux tombeaux, tout semble entourer les zaouaïa de mystère, tel qu’il est noté dans plusieurs écrits d’historiens, jusque dans leurs espaces clos où l’odeur de musc ambré d’Arabie encense les dédales autour des salles de prière où l’on vient en même temps chercher la baraka du saint homme.

Or, les Soufis se défendent eux aussi de cultiver le mystère ou de professer des doctrines obscures. La zaouïa est une société savante, en somme, une structure traditionnelle d’éducation et d’enseignement, d’assistance et d’accueil. Voilà sa définition type.
Boghni, une grosse bourgade de Kabylie, cernée par l’histoire. Ici, il vaut mieux être prudent, l’insécurité se ressent partout et les actes terroristes n’ont pas totalement disparu. La route, visiblement refaite à neuf tout récemment, part à l’assaut des Aït Smaïl, le arch de Sidi M’hamed ben Abderahmane, serpentant entre champs et petits villages. Juste quelques kilomètres sont nécessaires depuis la ville de Boghni pour gagner la zaouïa, en train de renaître après les années noires qui l’ont affectée suite aux nombreuses descentes des groupes armés dans la région. La zaouïa de Sidi M’hamed, le saint fondateur de la tarîqa Rahmaniyya en 1774, est adossée à flanc de colline à l’extrême pointe ouest du Djurdjura. Majestueuse, l’imposante chaîne de montagnes semble veiller sur les siècles bourrés de souvenirs et de légendes. L’une d’entre elles est omniprésente chez tous les adeptes du soufisme en Algérie : l’enterrement de Sidi M’hamed, dans le cimetière situé à El-Hamma (Belcourt), qui compte parmi les plus connus de la capitale et de l’Algérois, aurait suscité une grave zizanie lors de son décès. La zaouïa des Aït Smaïl continue d’attirer les adeptes de la tarîqa qui viennent de toute l’Algérie. Première halte à El-Merdja, qui constitue un peu le cœur battant de la commune de Bounouh. C’est auprès d’une zaouïa de ces montagnes du Djurdjura, appelée djebel Ennour, non loin de cette commune, que Sidi M’hamed fut initié très tôt aux sciences de la religion, avant d’entreprendre son voyage en Égypte et à La Mecque pour le pèlerinage. La zaouïa n’est pas loin, un kilomètre tout au plus, mais la pente est raide.
D’ailleurs, les villageois qui rejoignent le lieu le font par des raccourcis à travers champs. C’est, en tout cas, mieux que de suivre la route carrossable qui mène pourtant jusqu’aux portes de la zaouïa de Sidi M’hamed ben Abderahmane Ezzouaoui al-Azhari, dit Sidi M’hamed bou qobrine. Sa légende a résisté au temps. C’était à la fin du XVIIIe siècle. Dès qu’il avait senti sa fin venir, Sidi M’hamed était retourné dans son village natal des Aït Smaïl, en Kabylie, où il mourut. De nombreux disciples souhaitèrent qu’il soit enterré dans sa grande zaouïa d’Alger, qui rayonnait à l’époque de manière considérable et dont l’audience avait fait le tour de l’Algérie. Sans crier gare, un groupe d’entre eux s’en allèrent en Kabylie la nuit et s’emparèrent discrètement de sa dépouille pour la ramener là où, selon eux, elle devait être, à El-Hamma. D’autres disciples kabyles l’apprirent et, de bonne foi, se mirent en guerre. Il fallut l’intervention de sages pour dissiper le malaise. La tombe du cimetière des Aït Smaïl fut donc ouverte, et l’on y découvrit la dépouille telle qu’elle fut mise en terre.
Le mystère ne fut jamais vraiment élucidé. Soit le groupe chargé d’enlever le malheureux défunt s’était trompé de tombe et emmené une autre dépouille. Soit le corps avait effectivement été emporté et les sages avaient convenu de dire qu’il y était, pour mettre fin à la zizanie. Tout le monde crut à un miracle et Sidi M’hamed devint Sidi M’hamed bou qobrine, l’homme aux deux tombeaux.
Du culte maraboutique à la tarîqa
La zaouïa est protégée par un mur d’enceinte, mais le portail est toujours ouvert aux visiteurs. Au milieu de la cour trône takoubets (la coupole), l’ancienne mosquée qui abrite la tombe du saint homme. À quelques mètres de là, ce sont les salles d’enseignement religieux où les “tolbas” officient régulièrement. En contrebas, des ouvriers sont en train de mettre les dernières retouches à la nouvelle mosquée en construction. Rien de particulier par rapport aux autres zaouïas visitées. De là, s’offre à nous une vue panoramique que baigne un soleil splendide sur toute la région. Selon un universitaire algérien qui s’est penché sur l’Islam en Kabylie, il semble que Sidi M’hamed ait été un intermédiaire efficace entre les Kabyles et le pouvoir deylical. Les Kabyles étaient en opposition constante avec le pouvoir de la Régence d’Alger durant la période ottomane, et le rôle d’arbitre que tenait Sidi M’hamed transparaîtrait donc dans le mythe de la double sépulture qui est attaché à son corps après sa mort. Les deux communautés paraissaient vouloir posséder la dépouille afin de bénéficier du pouvoir du saint homme, car le corps des saints attirait des processions considérables d’hommes et de femmes de toutes origines et de toutes conditions, ce qui conduisait à la renommée non seulement du tombeau mais aussi de tout le village ou de l’endroit, et de la communauté qui y résidait. De facto, cette communauté était entièrement anoblie. D’après la même source, Sidi M’hamed peut être considéré comme celui qui a opéré le passage du culte maraboutique à l’affiliation confrérique, en Kabylie puis dans l’est du pays, notamment à l’Est et au Sud. Ici, la pertinente biographie de Sidi M’hamed dressée par le grand écrivain Mouloud Mammeri note, dans le cadre du même propos, qu’en revenant enseigner à la mosquée d’El-Hamma à Alger, Sidi M’hamed s’est heurté à l’opposition de professer la bidaâ (innovation impie) parce qu’à l’interprétation des textes, il substituait le prêche de notions extatiques (qui avaient caractère de l’extase). Après un passage en justice, le saint homme fut absous. Mammeri souligne également, pour étayer la grande réputation et l’audience de Sidi M’hamed, la diversité des maîtres soufis qui, après sa mort, vont se succéder à la tête de la tarîqa Rahmaniyya, depuis Ali ben Aïssa (un Marocain) jusqu’à sa veuve Lalla Khedidja et Sidi Hadj Amer, l’un des chefs de la résistance de 1844 à la conquête coloniale. Au cours de nos déplacements en Kabylie et ailleurs, il faudrait dire que nous n’avons eu de cesse de rencontrer aussi bien de simples adeptes imprégnés de grande culture et connaissant la religion musulmane sur le bout des doigts, que des intellectuels de haut rang et des universitaires de toutes disciplines. Quant au soufisme, pour y revenir, mouvement auquel se réfèrent toutes les zaouïas d’Algérie, un bref retour sur l’histoire, tel que rapporté par la plupart des spécialistes, devrait remonter très loin pour le comprendre un tant soit peu. Il faudrait, par conséquent, se situer durant le règne de Omar ibn al-Khattâb, le deuxième compagnon du Prophète Mohamed (QSSSL) et successeur de Abu Bakr, c’est-à-dire environ entre 634 et 644, période de ce qu’on appela “foutouhate el Islam” (les ouvertures de l’Islam). Et la Khalwatiya deviendra plus tard le fondement central et obligé du soufisme, auquel se réfèrent toutes les tarîqat d’Algérie, en ce qu’elle ramène le soufi à l’isolement et l’ascétisme (khalwa, du verbe khala, qui signifie laisser) pour vivre pleinement sa spiritualité. Sidi M’hamed fut donc initié très tôt aux sciences de la religion, d’abord auprès d’une zaouïa des montagnes du Djurdjura appelée Djebel Ennour, puis lors de son voyage en Égypte où il rencontre cheikh El-Hafnaoui, doyen de l’université d’El-Azhar, disciple de Sidi el-Bikri, soufi voyageur et poète, successeur lui-même de Sidi el-Halabi (de Alep, en Syrie) el-khalouati à l’origine de l’introduction de la tarîqa khalwatiya en Égypte.

Les zaouïas doivent repenser
une nouvelle stratégie
Le Dr Chaâlal est médecin cardiologue. Le matin, il exerce dans son cabinet, le reste du temps il s’occupe des zaouïas, par l’intermédiaire de l’Union nationale des zaouïas dont il est le président. Féru d’histoire aussi, ce sexagénaire bon pied bon œil ne se laisse pas raconter n’importe quoi sur le sujet, lui-même issu d’ailleurs d’une zaouïa, celle de Sidi Benaouda. Les zaouïas ont-elle un avenir en Algérie ? Contrairement aux Tidjanis de Laghouat, qui excluent fermement la moindre insinuation sur la politique, le ton est différent et la nuance de taille. Le docteur répond, sans hésiter : “Elles ont un avenir, dans l’éducation et le social, et même en politique, pourquoi pas ?” Dans quel sens ? “Leur rôle est de soutenir le pouvoir, du moment qu’il est dans la même ligne, mais en même temps, les zaouïas doivent repenser une nouvelle stratégie, établir un nouveau programme — dans la diffusion du fiqh et des prêches —, et s’ouvrir à la société, au lieu de rester recroquevillées sur elles-mêmes au niveau du rituel.”
La suggestion de notre interlocuteur se placerait dans le conteste initial du soufisme. L’origine du ribat (lien) est d’avoir assumé cette ouverture de l’Islam longtemps suggérée par la lignée des compagnons du Prophète, en commençant avec les caravanes qui se déplaçaient du Moyen-Orient jusqu’en Afrique et ailleurs, et se confondaient en Afrique du Nord avec les Amazighs. C’est ainsi que les “foutouhate el Islam” auraient donné naissance au ribat dans tout le Maghreb. Il s’agirait des premières cellules chargées de revivifier le message de l’Islam. Bien longtemps avant “chaâb el-djazaïr mouslimoun” de cheikh Abdelhamid Ben Badis, évidemment

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NOUVEL ESSOR DES ZAOUÏAS EN ALGÉRIE

http://www.liberte-algerie.com/edit.php?id=142007
IV. La Hebriyya : cheikh Belkaïd à l’avant-garde, le savoir-faire en plus
Par : ZOUBIR FERROUKHI



À la tarîqa Hibriya, notre dernière étape à travers les zaouïas, le rituel est le même qu’ailleurs. L’accomplissement du culte se fait selon le rite sunnite malékite et suivant la doctrine ash’arite. La zaouïa se veut une structure traditionnelle d’éducation et d’enseignement, d’une part, d’assistance et d’accueil, d’autre part. Mais là plus qu’ailleurs, l’heure est à l’activité débordante, en plus du dhikr et des autres occupations coutumières. Les “douroussate el mohammadia”, en l’occurrence, tiennent une place de choix dans le programme et ont acquis une audience nationale et hors frontière incontestable.

Après Mosta des Alawis, nous visitons la mégapole d’Oran, la ville du regretté Alloula qui nous rappelle étrangement, en cette période de morosité culturelle, ses célèbres pièces théâtrales où l’ignorance était souvent mise au banc des accusés.
La tarîqa Hebriyya dispose de deux zaouïas dans cette ville. De loin, c’est incontestablement celle du cheikh El Hadj Abdelatif Belkaïd qui tient le haut du pavé. Depuis cinq années, elle a le vent en poupe et ses séminaires, largement médiatisés, font d’elle un cercle très courtisé durant toute l’année, en particulier au mois de Ramadhan où les “douroussate el mohammadia” (les leçons Mohammadiennes), assurées par des universitaires d’Algérie et de l’étranger, attirent un monde considérable. Située à Sidi Mâarouf dans la proche banlieue d’Oran, elle occupe une imposante bâtisse de style architectural mauresque nouvellement construite, en même temps qu’un institut d’enseignement et d’étude du Coran et de la science du hadith. De nombreux observateurs pronostiquent déjà que cette zaouïa tiendra bientôt la toute première place dans le mouvement soufi. Peut-être grâce au charisme et au savoir-faire de son leader cheikh Belkaïd.
L’autre zaouïa se trouve en plein centre-ville, au quartier Maraval. C’est la zaouïa de cheikh Ahmed El Hebri, un descendant direct de Hadj Mohamed El Hebri qui créa, vers 1839, la tarîqa qui porte son nom. Assis à même le sol, sur l’un des tapis de la salle de prière, cheikh El Hebri nous relate la tarîqa Hebriyya : issu des Béni Snassen, le fondateur de la tarîqa aura une descendance studieuse qui perpétuera la tarîqa jusqu’à nos jours. Mais le rôle joué surtout par les Béni Snassen, d’abord en soutien à l’Émir Abdelkader, puis, beaucoup plus tard, durant la guerre de Libération, aura un impact sur la Hebriyya qui deviendra le socle soufi le plus à l’avant-garde de la défense des valeurs nationales. Et cela se remarque dans la démarche de cheikh El Hadj Abdelatif Belkaïd, dont “la vision en faveur de l’enseignement des sciences religieuses qui privilégie la tolérance et la bonne conduite, trouve sa consécration dans l’organisation des leçons mohammadiennes”, comme le note le professeur Mustapha Chérif, philosophe, théologien, chercheur en sciences humaines et sociales.
La kabila (tribu) des Béni Snassen, dont était issu le fondateur de la tarîqa Hebriyya en 1839, occupait la limite de la frontière algéro-marocaine. C’est aussi la ville d’Oujda à une trentaine de kilomètres, une ville frontière. De très nombreuses familles algériennes y avaient élu domicile déjà à l’époque (XIXe siècle et avant), à telle enseigne qu’Oujda était devenue le centre urbain le plus convivial de la région, et peu à peu une cité de culture et de savoir. C’est là que s’effectuera un important courant d’aide et d’appui massif à la révolution algérienne. La jonction et l’alliance entre Hadj Mohamed El Hebri et l’Émir Abdelkader — ou le soutien du premier au second — se faisaient aussi par affinités religieuses, l’un étant de tarîqa Hebriyya Derkaouiyya Chadiliya et l’autre étant adepte de tarîqa Qadiriya. Durant la guerre de LIbération, la région où habitaient les adeptes de la Hebriyya d’Oujda fut bombardée par l’armée d’occupation en Algérie. La zaouïa Derkaoua al-Habria se trouve ainsi sur l'axe Oujda-Ahfir-Saïdia-Tétouan (Maroc), Oran et Tlemcen en Algérie.

Féru de culture et de dévotion
Les “douroussate el mohammadia”, organisées traditionnellement par la zaouïa, aujourd’hui appelée Belkaïdia El Hebriyya”, a enregistré aussi cette année la participation de nombreux oulémas venus de pays arabes et européens, en l’occurrence Tunisie, Maroc, Jordanie, Syrie, Soudan, Liban, Égypte et France, ainsi que pour la première fois, Turquie et Italie. Les leçons, télévisées en différé durant des semaines entières, sont suivies en Algérie et ailleurs dans le monde musulman surtout là où la tarîqa compte déjà des adeptes, notamment en Égypte et au Liban, et en Europe, à Paris entre autre où existe une zaouïa Hebriyya. Une tarika importante tant par la personnalité de son fondateur cheikh El Hadj Mohammed Belkaïd que par l’intense activité de ses adeptes. Issu d’une vielle famille tlemcénienne, Hadj Mohammed, mort en 1998 à l’âge de 87 ans, a laissé la succession à son fils Abdellatif, un homme d’une grande popularité.
C’est à partir de cette dynamique impulsée par la zaouïa Hebriyya et son cheikh Belkaïd que le mouvement des zaouïas en entier paraît s’engager progressivement dans un essor nouveau, profitable à sa régénération. C’est bien ce que l’on ressent auprès des différents maîtres (cheikhs) rencontrés, encore que pour beaucoup, il s’agirait de repenser carrément une nouvelle stratégie en rapport à son affermissement au sein de la société où il devrait jouer un rôle non négligeable. Mais lequel ? Sans doute, les zaouïas étant ancrées dans les mécanismes de croyance et de spiritualité de très nombreux Algériens, faudrait-il évoquer le lien social et éducatif, d’abord. Et dans cette optique, il est évidemment temps de s’interroger si, comme les mosquées, ces pôles religieux ne doivent pas bénéficier d’une certaine attention de la part des institutions concernées de l’État, dans une direction multisectorielle : religieuse, sociale, éducative etc., au lieu d’être livrés à eux-mêmes pour la plupart. Si les zaouïas ont leur place, acquise depuis des siècles dans tout le Maghreb et en Algérie, notamment où elles continuent de connaître une large audience parmi la population, elles ont le devoir aussi d’être à l’écoute des pulsations — politiques, économiques, culturelles et sociales — du pays où elles résident et surtout d’en tenir compte, plutôt que de demeurer recroquevillées dans leur sphère spirituelle.
La courroie sociale et éducative actuelle qui les relie à la population dans toutes ses composantes (femmes et hommes, jeunes et vieux) n’en serait que mieux perçue et leur rôle plus probant

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Site parlant de cette Zaouia au Royaume ;
http://soufisme-fr.com/forum/showthread.php?t=3253