BOUTEFLIKA PARLANT DES GÉNÉRAUX ALGÉRIENS SELON WIKILEAKS
«L’armée obéit strictement aux civils»k]06 Décembre 2010
Le Président Bouteflika a confié au général américain William Ward, patron de l’Africom, que les militaires algériens respectent d’une manière absolue le leadership civil.
Encore une fois, la «montagne» WikiLeaks n’a pas accouché de grands scoops dans ses câbles concernant l’Algérie. Après avoir livré ses vérités sur la question du Sahara occidental et les blocages de la France sur le règlement de cette question, le Président Bouteflika revient, selon toujours les «révélations» de WikiLeaks, sur la nature du pouvoir en Algérie. Le Président Bouteflika a confié, lors d’une rencontre à Alger, le 25 novembre 2009, au général américain William Ward, patron du commandement militaire pour l’Afrique (Africom), son point de vue sur le rôle de l’armée en Algérie.
Les propos sont rapportés par un câble de l’ambassade des Etats-Unis à Alger daté du 6 décembre 2009. «Bouteflika a parlé avec assurance au général Ward du contrôle civil sur l’armée. Il a décrit les origines révolutionnaires de l’influence militaire en Algérie disant que cette légitimité révolutionnaire a pris fin en 2004», est-il écrit. En 2004, Abdelaziz Bouteflika a été élu pour un deuxième mandat face à Ali Benflis.
«L’armée obéit désormais aux civils et ils obéissent tous à la Constitution. La seule légitimité est la Constitution», a dit Bouteflika. Selon le chef de l’Etat, les militaires algériens respectent «d’une manière absolue» le leadership civil. «Ce n’est pas du tout comme la Turquie», a-t-il dit. Il a soutenu que l’ANP a été obligée de prendre des «mesures drastiques» au cours des années 1990 pour sauver le pays des violences. «Ce fut une période difficile mais l’ordre constitutionnel a été rétabli. La maison est maintenant dans l’ordre», a-t-il dit. «N’importe qui peut être candidat à une élection, conformément à la Constitution, même un général», a confié Bouteflika.
Le rédacteur du message a ajouté: «Il fit une pause, puis sourit et dit: «Mais les généraux se rendent compte des difficultés et aucun n’a été candidat pour le moment.» La rencontre a eu lieu en présence du général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’ANP, du général Nourredine Mekri, directeur des relations extérieures au ministère de la Défense (MDN), et du général-major Abdelhamid Griss, directeur de la logistique et de l’organisation au MDN. A travers les révélations du même site, le président de la République a remis les pendules à l’heure dans le dossier du Sahara occidental. «Si je pouvais résoudre le problème, je le ferais. Mais je ne peux pas parler à la place des Sahraouis. Ce qu’il faut, c’est que le Maroc et le Polisario trouvent une solution, et ils peuvent le faire avec l’aide des Américains», aurait déclaré, au mois de mai 2007, M.Bouteflika, lors d’une audience accordée à la conseillère américaine pour les Affaires de sécurité, Frances Fragos Townsend.
Les Algériens risquent de rester sur leur faim. Ceux qui espéraient des révélations fracassantes des câbles de WikiLeaks sur les hauts responsables de l’Etat pourraient être déçus dans les prochains jours.
Abordant les relations entre l’Algérie et les Etats-Unis d’Amérique, le président Bouteflika aurait confié au même responsable militaire américain que «l’Algérie veut être un partenaire stratégique des Etats-Unis dans la région, pas un adversaire». «Dites-nous ce que vous voulez, et nous vous dirons ce que nous pouvons faire», aurait ajouté le chef de l’Etat à propos de la coopération militaire. Bouteflika aurait appelé à un dialogue «franc et direct» pour fructifier cette coopération. Il aurait estimé que le système américain de surveillance (sur l’utilisation des armes en cas de vente) porte atteinte «à la souveraineté nationale de l’Algérie». «Néanmoins, nous faisons des progrès en matière de formation et de coopération technique», aurait-il encore confié.
L’Algérie et les Etats-Unis partagent, selon lui, un objectif commun, celui de la lutte contre le terrorisme. Selon le site WikiLeaks, le général Ward a déclaré que l’Africom, qui n’a pour objectif que de «prendre en charge l’Afrique», peut aider l’Algérie, «et ses voisins», à combattre l’extrémisme, selon le même document.
Saluant la coopération dans les domaines de la formation et de l’équipement, le général Ward aurait révélé que certains lois et règlements américains peuvent empêcher, «pour l’instant», la participation de l’Algérie dans «les autres formes d’engagements» sans indiquer lesquels. Le président Bouteflika a rappelé qu’après les attentats du 11 septembre 2001, l’Algérie a été le premier pays musulman et arabe à envoyer un message de solidarité au président George W.Bush. D’après le câble, Bouteflika a déclaré qu’il était prêt à «aider» Ward et l’a invité à visiter l’Algérie de nouveau.
Nabil BELBEY
«L’armée obéit strictement aux civils»k]06 Décembre 2010
Le Président Bouteflika a confié au général américain William Ward, patron de l’Africom, que les militaires algériens respectent d’une manière absolue le leadership civil.
Encore une fois, la «montagne» WikiLeaks n’a pas accouché de grands scoops dans ses câbles concernant l’Algérie. Après avoir livré ses vérités sur la question du Sahara occidental et les blocages de la France sur le règlement de cette question, le Président Bouteflika revient, selon toujours les «révélations» de WikiLeaks, sur la nature du pouvoir en Algérie. Le Président Bouteflika a confié, lors d’une rencontre à Alger, le 25 novembre 2009, au général américain William Ward, patron du commandement militaire pour l’Afrique (Africom), son point de vue sur le rôle de l’armée en Algérie.
Les propos sont rapportés par un câble de l’ambassade des Etats-Unis à Alger daté du 6 décembre 2009. «Bouteflika a parlé avec assurance au général Ward du contrôle civil sur l’armée. Il a décrit les origines révolutionnaires de l’influence militaire en Algérie disant que cette légitimité révolutionnaire a pris fin en 2004», est-il écrit. En 2004, Abdelaziz Bouteflika a été élu pour un deuxième mandat face à Ali Benflis.
«L’armée obéit désormais aux civils et ils obéissent tous à la Constitution. La seule légitimité est la Constitution», a dit Bouteflika. Selon le chef de l’Etat, les militaires algériens respectent «d’une manière absolue» le leadership civil. «Ce n’est pas du tout comme la Turquie», a-t-il dit. Il a soutenu que l’ANP a été obligée de prendre des «mesures drastiques» au cours des années 1990 pour sauver le pays des violences. «Ce fut une période difficile mais l’ordre constitutionnel a été rétabli. La maison est maintenant dans l’ordre», a-t-il dit. «N’importe qui peut être candidat à une élection, conformément à la Constitution, même un général», a confié Bouteflika.
Le rédacteur du message a ajouté: «Il fit une pause, puis sourit et dit: «Mais les généraux se rendent compte des difficultés et aucun n’a été candidat pour le moment.» La rencontre a eu lieu en présence du général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’ANP, du général Nourredine Mekri, directeur des relations extérieures au ministère de la Défense (MDN), et du général-major Abdelhamid Griss, directeur de la logistique et de l’organisation au MDN. A travers les révélations du même site, le président de la République a remis les pendules à l’heure dans le dossier du Sahara occidental. «Si je pouvais résoudre le problème, je le ferais. Mais je ne peux pas parler à la place des Sahraouis. Ce qu’il faut, c’est que le Maroc et le Polisario trouvent une solution, et ils peuvent le faire avec l’aide des Américains», aurait déclaré, au mois de mai 2007, M.Bouteflika, lors d’une audience accordée à la conseillère américaine pour les Affaires de sécurité, Frances Fragos Townsend.
Les Algériens risquent de rester sur leur faim. Ceux qui espéraient des révélations fracassantes des câbles de WikiLeaks sur les hauts responsables de l’Etat pourraient être déçus dans les prochains jours.
Abordant les relations entre l’Algérie et les Etats-Unis d’Amérique, le président Bouteflika aurait confié au même responsable militaire américain que «l’Algérie veut être un partenaire stratégique des Etats-Unis dans la région, pas un adversaire». «Dites-nous ce que vous voulez, et nous vous dirons ce que nous pouvons faire», aurait ajouté le chef de l’Etat à propos de la coopération militaire. Bouteflika aurait appelé à un dialogue «franc et direct» pour fructifier cette coopération. Il aurait estimé que le système américain de surveillance (sur l’utilisation des armes en cas de vente) porte atteinte «à la souveraineté nationale de l’Algérie». «Néanmoins, nous faisons des progrès en matière de formation et de coopération technique», aurait-il encore confié.
L’Algérie et les Etats-Unis partagent, selon lui, un objectif commun, celui de la lutte contre le terrorisme. Selon le site WikiLeaks, le général Ward a déclaré que l’Africom, qui n’a pour objectif que de «prendre en charge l’Afrique», peut aider l’Algérie, «et ses voisins», à combattre l’extrémisme, selon le même document.
Saluant la coopération dans les domaines de la formation et de l’équipement, le général Ward aurait révélé que certains lois et règlements américains peuvent empêcher, «pour l’instant», la participation de l’Algérie dans «les autres formes d’engagements» sans indiquer lesquels. Le président Bouteflika a rappelé qu’après les attentats du 11 septembre 2001, l’Algérie a été le premier pays musulman et arabe à envoyer un message de solidarité au président George W.Bush. D’après le câble, Bouteflika a déclaré qu’il était prêt à «aider» Ward et l’a invité à visiter l’Algérie de nouveau.
Nabil BELBEY