admin"SNP1975" a écrit:[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Évidement, je parle de mon association des marocains d'Algérie. Je ne prétends pas représenter tous les marocains d'Algérie ou être leur porte parole.
Il s'agit d'une association crée à l'origine par deux personnes à Paris. C'est une structure apolitique qui travaille et milite pour faire sortir notre mémoire de l'occultation.
Notre cause avant d'être un moyen politique aux mains des personnes usurpateurs et douteuses. Elle est humanitaire. Pour prouver qu'une grande partie de la communauté marocaine d'Algérie a été atteintes dans ses droits humains . On a recours aux témoignages et récits pour asseoir la crédibilité de la demande de réhabilitation. de ces martyrs oubliés
On n'est pas contre la dimension juridique de ce drame et les demandes de dédommagements adressées à l'état algérien. Mais on préfère que notre action soit inscrite à long terme pour ne pas être redevable à personne. Donc on a laissé l'initiative à nos amis de l'ADMEA de prendre en charge cette approche politique.
Notre travail de mémoire pour dévoiler ce drame va au delà de toutes normalisations entre Rabat et Alger. Pour nous , il est impératif d'initier un processus pour l'écriture de notre histoire et ce afin de libérer la parole et de nous libérer nous mêmes les victimes de cette tâche sombre dans les rapports algéro-marocains.
Notre mission est de créer une page d'histoire pour une communauté qui n'a pas d'histoire.On ne prétend pas être des historiens mais nous sommes des porteurs de mémoires. Nous sommes des entrepreneurs de mémoires. Nous sommes à mi-chemin entre l'histoire et la mémoire.
Notre travail de collecte des témoignages et récits des marocains d'Algérie ne vise pas raviver la haine entre les fréres algériens et marocains ou des preuves à charge pour incriminer un état au dépens de l'autre. Il est orienté dans un but positif de transmission et sans aucun parti pris ni avec un esprit vindicatif ou revanchard. Notre quête de mémoire ne se limite pas à la date de l'expulsion des marocains d'Algérie en 1975. Mais elle va au delà et même avant le déracinement. On questionne la date de décembre 1975 et même avant et après.
Notre demande de reconnaissance de ce drame est adressée à l'Algérie et au Maroc.
Notre objectif est de « construire une mémoire historique commune » qui doit conduire à une « réconciliation avec l'Algérie et le Maroc et à un « apaisement des esprits et des coeurs des déportés ». Nous ne pourrons garder une distance avec ce traumatisme . Alors que l'Algérie ne reconnait pas sa responsabilité et le Maroc ne veut pas comprendre que la déportation des marocains d'Algérie est un drame humanitaire et non un outil de propagande.
C'est pour cette raison que nous demandons aux autorités marocaine de lever leur main sur notre cause et de nous faciliter l'accés aux archives .
Nous demandons aux hautes autorités chérifiennes de nous rendre notre mémoire . De faire en sorte que notre drame ne sera plus sous scellé.
Le royaume est appelé à ouvrir un débat sur les dessous de ce drame après 35 ans d'oubli prémédité. Le Maroc sortira fort de cette épreuve salutaire pour toutes les parties.
Nous résumons nos attentes dans ce texte de la députée Belge, Mme Fatiha Saidi,"Nous voulons savoir comment des familles entières, dépossédées de leurs biens, déchiquetées du jour au lendemain dans leur tissu familial, social, relationnel ont été reçues dans leur pays d’origine.
Nous voulons savoir combien elles étaient. Ce qu’elles sont devenues? Ont-elles terminé leur trajectoire forcée au Maroc? L’ont-elles prolongée dans un parcours migratoire?
Nous voulons savoir quels ont été les effets, à court, moyen et long terme sur les relations affectives des Marocain/es expulsé/es. Que sont devenues ces personnes brisées dans leur quotidien? Que sont devenues ces familles séparées? Que sont devenus ces enfants dont on a brutalement sectionné la scolarité? Comment ont-elles assumé leur subsistance lorsqu’elles se sont vues privées de toute ressource matérielle et financière?
Le Maroc a eu le courage d’ouvrir le dossier sombre des années de plomb en installant une commission ad hoc, l’Instance Équité et Réconciliation (IER), qui, malgré toutes les limites qu’on peut lui imputer a eu le mérite de libérer la parole, de dire l’indiscible, de penser-panser les plaies, de se hasarder vers une sérénité individuelle et nationale[b].
Voilà ce que nous voulons du royaume du Maroc.
Notre épopée mérite d'être gravée dans du marbre et des plaques commémoratives pour lutter contre l'oubli..
ASSOCIATION DES MAROCAINS D'ALGERIE
A suivre
Dernière édition par admin"SNP1975" le Dim 20 Mar - 22:38, édité 3 fois