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DOSSIER DE PRESSE SUR LA CHOUHA1975

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admin"SNP1975"

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Zaki Moubarak : «Le Sahara n’est pas la cause de la crise Maroco-Algérienne»

La crise entre le Maroc et l’Algérie est-elle due au conflit autour du Sahara? Zaki Moubarak démontre, preuves historiques à l’appui, le contraire. Dans son récent livre «Les origines de la crise dans les relations maroco-algériennes», il explique que bien d’autres facteurs entrent en jeu.

ALM : Pourquoi un livre aujourd’hui sur l’histoire des relations Maroco-Algériennes ?

Zaki Moubarak : Mon livre se propose d’exposer, d’analyser et de commenter les principaux évènements historiques qui sont à l’origine des différentes crises successives qui provoquaient, à maintes reprises, la rupture de ces relations depuis l’indépendance des deux pays. Or, de telles crises ne devaient pas, naturellement et objectivement, éclater entre les deux pays dont la géographie, l’Histoire, la religion, les langues et le destin communs sont autant de facteurs de solidarité et de coopération à même d’interdire l’éclatement de telles crises qui portèrent largement atteinte aux aspirations profondes des deux peuples. Le contenu de ce livre n’est que le fruit des interventions et communications présentées aux différents colloques, congrès et rencontres culturels qui eurent pour thème : l’histoire des mouvements de libération nationale ou l’histoire de l’indépendance des pays du Maghreb.

Le titre de votre ouvrage laisse entendre que l’affaire du Sahara n’est pas la principale origine de la crise entre les deux pays. Quelles sont les autres ?

Les relations entre le Maroc et l’Algérie étaient tendues bien avant l’éclatement du conflit du Sahara. La méfiance et la suspicion entre Algériens et Marocains ne sont pas innées ; elles trouvent leurs racines et leur prolongement jusqu’aux débuts de la colonisation de l’Algérie par la France en juillet 1830. Les Marocains avaient considéré l’occupation de l’Algérie par la France colonialiste comme un drame historique exigeant du peuple marocain un soutien sans réserve aux mouvements Jihadiens qui déclarèrent la lutte armée contre les troupes françaises qui occupent une terre d’Islam et un pays voisin.

Le Sultan Moulay Abderrahman ne pouvait rester insensible aux appels de l’Emir Abdelkader l’Algérien, Chevalier de la Foi, qui proclama le Jihad contre les armées chrétiennes ; comme il ne pouvait rester insensible aux vœux et souhaits des populations marocaines et de la classe consciente du peuple qui manifestèrent à l’Emir Abdelkader une solidarité sans limites.

Le Souverain chérifien lui fournit donc armes, chevaux, subsides et encouragea les tribus du Maroc oriental à soutenir son action Jihadienne en s’engageant dans les rangs de son armée. Obligé de poursuivre son combat à partir des frontières marocaines, la France adressa au gouvernement marocain des protestations énergiques exigeant des autorités marocaines de prendre les mesures qui s’imposent pour mettre fin à de tels agissements.

Devant le refus du Maroc, la France déclencha la guerre contre les troupes marocaines et les tribus qui soutenaient la lutte de l’Emir Abdelkader. De cette guerre, le Maroc sortira vaincu et humilié; le pouvoir du Sultan Abderrahman ébranlé, son armée désagrégée. Et face aux populations marocaines, l’image du Sultan est discréditée ; car pour elles, le Sultan et son makhzen furent incapables de défendre ni leurs droits, ni ceux du peuple algérien frère. Cette guerre engagée par le Maroc pour soutenir l’Emir Abdelkader est considérée comme étant l’origine de toutes les crises qui entacheront les relations entre les deux pays.

Qu’en est-il du rôle de la France dans tout cela ?

La défaite de l’armée marocaine va obliger le gouvernement marocain à conclure avec la France deux traités inégaux, car imposés par la force. Le premier est celui de Tanger du 10 septembre 1844 ; le deuxième est celui de Lalla Maghnia le 18 mars 1845. Le premier stipule dans son article 4 que l’Emir Abdelkader est considéré comme un «hors la loi». Le traité de Lalla Maghnia quant à lui oblige le Maroc à accepter une définition imprécise des frontières algéro-marocaines, ce qui allait donner aux colonialistes français un moyen de pression dont ils useraient à tout moment ; comme il leur permet désormais de considérer comme le leur tout territoire non défini avec précision.

Ces traités conclus entre le Maroc et la France furent considérés par l’Emir Abdelkader et bon nombre d’Algériens de l’époque comme une haute trahison historique ayant eu pour conséquence la soumission et la reddition d’Abdelkader, en 1847, au général français Lamoricière. La guerre d’Isly et ses conséquences politiques et économiques furent pour le Maroc un désastre que les Algériens feignent d’ignorer, alors qu’ils sont à l’origine de ce désastre. Les traités conclus avec la France, notamment ceux qui concernent la délimitation des frontières maroco-algériennes, seront à l’origine de la première crise qui éclata entre les deux pays à l’aube de leur indépendance. La guerre des Sables de 1963 ne fut que la conséquence immédiate du traité de Lalla Maghnia de 1845.

De 1956 à 1962 le mouvement de libération algérien mena la lutte pour l’indépendance de son pays. Le soutien du peuple marocain à cette lutte est largement explicité dans votre livre…

Depuis l’indépendance du Maroc, ce dernier a consacré assez d’efforts pour aider le peuple algérien à conquérir son indépendance. Le Maroc alla jusqu’à dire que son indépendance ne serait viable qu’après l’indépendance de l’Algérie.

Cette prise de position explique l’aide qui fut accordée à la révolution algérienne sous toutes les formes possibles, à tous les niveaux de la société et aux différents échelons gouvernementaux. À cause de ce soutien manifeste, la ville d’Oujda et ses régions supportèrent durant ces années les représailles des armées françaises et leurs attaques agressives contre les populations. De son côté, le Roi Mohammed V rejeta catégoriquement les propositions françaises tendant à lui restituer les zones marocaines spoliées de Tindouf et Colomb-Béchar annexées à l’Algérie française en 1934, en contrepartie de la cessation de son soutien manifeste à la révolution algérienne.

Mohammed V avait alors préféré s’entendre avec les dirigeants algériens sur le devenir de ces zones que de porter un coup de poignard sur le dos des frères algériens en lutte pour leur indépendance.

Mais, malgré ce soutien, du côté algérien on est allé jusqu’à accuser le Maroc de complicité avec les Français ?

Je dois signaler un événement majeur qui, à mon sens, constitue un point noir dans les rapports maroco-algériens à l’aube de l’indépendance des deux pays. Il s’agit de l’arrestation de Ben Bella et ses compagnons par l’armée française de l’Algérie. Invités du Roi Mohammed V, ils quittèrent Rabat à destination de Tunis pour participer à une réunion qui devait discuter de l’avenir du Maghreb et du devenir de la révolution algérienne. L’arraisonnement de leur avion, de surcroît marocain, fut considéré par Rabat comme une atteinte flagrante à la dignité et au prestige du Roi du Maroc et un acte de piraterie odieux et condamnable. Les protestations marocaines furent énergiques, et les manifestations populaires sanglantes et véhémentes notamment, celles que connut la ville de Meknès. En dépit de ces actes de solidarité, des dirigeants algériens installés au Maroc et au Caire s’étaient permis d’accuser quelques proches du Palais dans cette affaire, rejetant la responsabilité sur le Roi Mohammed V.

Vous avez aussi consacré une grande partie aux conflits frontaliers…

Vint le contentieux frontalier posé par le fameux traité de Lalla Maghnia de 1845. Sur cette question, le Souverain marocain avait décliné les offres que la France lui proposait tendant à lui restituer les zones amputées du territoire marocain et qui furent intégrées à l’Algérie française en contrepartie de cesser toutes formes d’aides à la révolution algérienne.
Le Souverain marocain s’était contenté de signer le 6 juillet 1961, un accord avec Farhat Abass, représentant du Gouvernement provisoire de la république algérienne (G.P.R.A). Dans cet accord, l’Algérie reconnaît l’existence du problème que pose la délimitation des frontières algéro-marocaines imposée arbitrairement par la France. Le gouvernement de l’Algérie indépendante refusa de reconnaître les engagements de cet accord qui, dit-il, n’est ni un document diplomatique, ni un accord international.


Zaki Moubarak, parcours d’un historien

Zaki Moubarak est l’un des illustres historiens marocains. Historien chercheur à l’Institut universitaire de la recherche scientifique de l’Université Mohammed V de Rabat, il compte à son actif quatre livres qui sont une référence en matière d’histoire marocaine : «Le Maroc et la Méditerranée», «Mohammed V : Du compagnon de la libération à l’exilé», «Un Roi, deux républicains» et, last but not least, «Les Origines de la crise dans les relations maroco-algériennes», qu’il vient de publier aux éditions «Bouregreg», à Rabat. Dans ce livre, l’auteur tord le cou à une idée communément admise selon laquelle le conflit au Sahara serait à l’origine de la crise maroco-algérienne. Pour Zaki Moubarak, le contentieux autour du Sahara n’est pas la cause, mais la conséquence d’une histoire de malentendus qui remonterait à l’époque coloniale. Avec la précision de l’horloger, cet historien nous restitue les faits qui ont contribué à la détérioration des relations entre les deux pays voisins. Auteur, Zaki Moubarak a, par ailleurs, été à l’origine de la création de plusieurs revues scientifiques marocaines et étrangères. Parmi ces revues, on peut citer «Maroc-Europe» et «Dossiers de l’histoire du Maroc». Au-delà de l’histoire, Zaki Moubarak possède une connaissance approfondie en matière de littérature et de politique. En plus de ses diplômes d’historien, il a réussi à obtenir un doctorat ès Lettres et un diplôme d’études politiques (Relations internationales, à l’Université d’Aix-en-Provence, France).



Publié par : M’Hamed Hamrouch

Numéro de Parution: 1420

Date de publication : 25-5-2007

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admin"SNP1975"

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Les Marocains, victimes d'expulsion illégale d'Algérie, entendent porter plainte contre les autorités algériennes

Rabat, 21/07/06- L'Association des Marocains, victimes d'expulsion illégale d'Algérie en 1975, "va engager des poursuites judiciaires contre les autorités algériennes" pour établir la vérité sur ce qui s'est passé et réclamer leurs droits, a affirmé le président de l'Association, qui a tenu le week-end dernier son assemblée générale constitutive.

"Nous allons engager des poursuites judiciaires contre les autorités algériennes" devant les instances spécialisées internationales, notamment le Tribunal pénal international et une Cour européenne, a indiqué M. Miloud Chaouch dans un entretien publié par l'hebdomadaire MarocHebdo International.

"Nous ne cherchons pas des règlements de compte, mais nous aspirons à établir la vérité sur ce qui s'est passé et accéder à nos droits", a ajouté M. Chaouch, qui estime le nombre d'expulsions illégales à 45.000 familles.

Ces familles ont été expulsées manu militari et massivement d'Algérie, au lendemain de l'organisation de la Marche verte pour la récupération des provinces marocaines du sud, pour la simple raison qu'elles étaient marocaines.

Les services de sécurité algériens avaient, rappelle-t-on, réveillé de nuit des familles entières marocaines, qu'elles avaient embarquées dans des bus pour les conduire à la frontière et les refouler vers le Maroc, alors qu'elles étaient installées régulièrement depuis des lustres en Algérie. Dans certains cas, il s'agissait de conjoints d'algériens.

Ces opérations ont été organisées dans une plus grande précipitation et dans l'anarchie, au point que des pères de familles avaient été séparés de leurs enfants. Le Maroc avait immédiatement pris en charge ces familles, qui furent progressivement intégrées dans leur pays.

L'Association demande des excuses publiques de l'Etat algérien, la restitution des biens spoliés aux familles des victimes et l'ouverture d'une enquête sur les circonstances, les causes et le préjudice subi par ces familles. "En gros, nous demandons des excuses officielles de l'Etat algérien, l'ouverture d'une enquête pour élucider cette affaire et établir la vérité sur cette vaste opération de chasse aux Marocains et la restitution de leurs biens, aux victimes", a indiqué M. Chaouch.

Des associations similaires, selon lui, ont été constituées à Nador et Meknès.
Dernière modification 21/07/2006 12:43. ©MAP-Tous droits réservés
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La 24

Profanation macabre à Maghnia

Une plainte contre X a été déposée

Par : Ali moussa Jamel

Des inconnus ont profané dans le courant de la semaine dernière la tombe de Sidi Bouderbala, le saint patron des Béni-Hamlil enterré dans la localité frontalière de Msamda, apprend-on de source bien informée. Les profanateurs s'en ont pris également à une autre tombe où venait d'être enterré un citoyen de la localité. Dans les deux cas, les profanateurs ont déterré les corps des défunts pour en détacher les crânes et les emporter. Indignés, les habitants de la localité ont aussitôt signalé cet acte sacrilège aux autorités locales et ont déposé une plainte contre X auprès de la brigade de gendarmerie de Maghnia, qui a aussitôt ouvert une enquête afin d'identifier le ou les auteurs de cet acte scandaleux. Ce n'est pas la première fois que de tels actes ont eu lieu dans cette localité. Il y a moins d'un an déjà, nous dit-on, ce sont deux femmes d'origine Marocaine qui ont été arrêtées par les éléments des gardes-frontières en patrouille de nuit. Celles-ci avaient été surprises par les services de sécurité au niveau d'un cimetière abandonné en train d'exhumer des ossements humains qu'elles destinaient, selon leurs aveux, aux fins de magie noire et autres sortilèges. Par ailleurs, sur les 79 clandestins africains qui avaient formulé une demande d'asile à partir de l'oued Jorgii à Maghnia, l'année dernière, 66 d'entre eux viennent d'obtenir le statut de réfugié, apprend-on de source bien informée.

Rappelons que ces demandeurs d'asile, 59 ivoiriens et 20 congolais, avaient été mis en contact à partir de Maghnia avec le bureau d'Alger du Haut-Commissariat aux réfugiés qui avait aussitôt envoyé une mission sur place dans cette ville frontalière pour s'enquérir du bien-fondé de ces demandes. Ceux-ci avaient été alors pris en charge par le gouvernement algérien et transférés dans la wilaya d'Adrar, où elles ont été placées dans un centre d'accueil en attendant le traitement de leur cas.
Ali moussa Jamel
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N°501 - 04 Décembre 2006


350 000 Marocains expulsés de l'Algérie en 1975 poursuivent Abdelaziz Bouteflika : Les Marocains d'Algérie demandent justice

Youssef Chmirou

Après 30 années de souffrance et de supplices, plusieurs centaines de milliers de Marocains expulsés d’Algérie en 1975 rompent le silence et décident de poursuivre en justice l’Etat algérien, en la personne de son président Abdelaziz Bouteflika. Pour faire aboutir leur démarche, ils se sont constitués en association, créée en bonne et due forme en juillet 2005, pour défendre leurs droits et recouvrer leurs biens spoliés par la junte militaire qui avait décidé, en 1975 lors de la marche verte, de punir le Maroc pour la réintégration du Sahara dans son espace national.

Plus de 350 000 Marocains, soit pas moins de 45 000 familles, traînent le président algérien Abdelaziz Bouteflika en justice, et plus exactement devant le Tribunal pénal international (TPI). Et pour procéder légalement, ils se sont constitués en association pour défendre leurs droits légitimes et recouvrer leurs biens spoliés et confisqués illégalement par la junte militaire algérienne. L’information nous a été livrée par Mohamed El Herouachi, le président de l’Association pour la Défense des Marocains Expulsés d’Algérie (ADMEA), créée au mois de juillet 2005. Les faits sont qualifiables, et également, inqualifiables.

La marche noire des Algériens

Ils remontent au 18 décembre 1975. Quand l’Algérie décida d’expulser abusivement des centaines de milliers de citoyens et citoyennes Marocains établis en toute légalité sur le territoire algérien. C’est feu le président Houari Boumédiène qui avait lui-même lancé la meute et sonné l’hallali contre une population désarmée dont le seul tort était d’avoir choisi de s’installer chez le voisin de l’Est. Un fait en soi grave et assez audacieux. La décision saugrenue et grotesque est intervenue en réaction à la marche verte décrétée par feu Hassan II deux mois auparavant, au courant du mois de novembre de la même année. À l’époque, Houari Boumédiène criait à qui voulait l’entendre que le Maroc allait payer très cher ce qu’il appelait, lui, «l’invasion du Sahara par la population marocaine». Il donna même une appellation à ce que les militaires algériens appelleront désormais «la marche noire» en mettant à exécution leurs desseins d’expulsion massive 350.000 Marocains d’Algérie. Les consignes de Houari Boumédiène, mûrement réfléchiess avec Abdelaziz Bouteflika (alors ministre des affaires étrangères), faisaient état d’une expulsion, sans préavis et dans des conditions abominables, de l’ensemble de cette communauté. Une longue marche «déshonorante» qui conduira ces milliers d’émigrés Marocains d’Alger, d’Oran, Tlemcen, Annaba, Constantine…, où ils ont été contraints d’abandonner leurs biens (meubles et immeubles, commerces, bijoux, comptes bancaires bloqués…), leurs familles et leurs enfants (pour les couples mixtes qui constituent la majorité), vers les frontières, du côté de la ville d’Oujda. Pourchassés et traqués dans tout le territoire, mal traités, arrêtés et emprisonnés dans des camps de concentration, les Marocains, bien de chez nous, subiront tous les supplices avant de rentrer au Maroc, le cœur plein de haine envers ce pays qui les a sacrifiés pour une cause qui n’est pas la leur. «Je me rappelle encore du jour de ce grand massacre.

Un jour de fête

Le mot d’ordre a été donné le jour de l’Aid Lakbir. Au lieu de le fêter en toute quiétude, nous faisions l’objet d’une chasse à l’homme sans précédent et d’un nettoyage ethnique ordonné en haut lieu et exécuté par les forces de l’ordre algériennes (services secrets, armée, police, gendarmerie) qui avaient pour mission de nous chasser du territoire. Ce jour-là, on m’a arrêté chez moi et m’ont sommé de les accompagner au poste de police après m’avoir assailli de coups. En route, l’un des policiers m’a lâché une phrase que je ne suis pas prêt d’oublier. Il m’a dit que je n’avais rien à faire ici et que l’Algérie m’expulse chez mon roi pour qu’il me donne à bouffer. Nous sommes restés plusieurs jours dans des geôles secrètes, privés de visite et de nourriture, jusqu’à notre expulsion intervenue le 18 décembre 1975 «, nous confie Jamal, dépouillé de tous ses biens, marié à une algérienne et père de deux enfants qui sont restés à Alger. Les témoignages de quelques Marocains expulsés, interrogés par LGM, semblent verser dans la même tragédie qui restera dans les annales. Arrestations, expropriations, confiscations, fouilles, insultes, reconductions à la frontière dans des conditions barbares qui ne sont pas si loin celle nazie, du fascisme qui a contraint des communautés comme les Tziganes de l’Europe de l’Est ou les Japonais après Pearl Harbor, quand les Américains les ont cantonnés dans des camps de concentration avant leur expulsion massive vers leur pays d’origine. Sans oublier qu’en 1995, les Balkans nous ont offert un triste spectacle d’exode massif de Kossovards, d’Albanais, de Bosniaques, et d’autres ethnies qui ont été chassés de leurs territoires sous la menace des généraux Serbes. Les mêmes catastrophes humaines qu’a vécues la région des Grands Lacs en Afrique avec le génocide rwandais ou d’autres crimes au Burundi. Sauf que dans ce cas de mauvaise école, l’Algérie, à travers son conseil de la révolution, composé entre autres du général Larbi Belkhair (l’actuel ambassadeur d’Alger à Rabat), Chadli Benjedid, (l’ex-président de la république), et Abdelaziz Bouteflika (alors ministre des affaires étrangères sous Boumédiène et actuel président de la république) voulait punir le Maroc.

Le complot

À sa manière, surtout après la réintégration du Sahara dans l’espace national, reniant tous les accords de paix conclus entre le Maroc et l’Algérie lors de deux sommets, l’un à Tlemcen en 1969 et l’autre à Ifrane en 1971. «L’USFP a de tout temps essayé de maintenir le dialogue. Je me souviens d’une tentative lancée en 1976 par l’intermédiaire de notre ami Lakhdar Ibrahimi qui était à l’époque ambassadeur d’Algérie à Londres. Une rencontre devait avoir lieu entre feu Houari Boumédiène et feu Abderrahim Bouabid. Ils étaient sur le point de se rencontrer, mais l’expulsion massive des Marocains dans ces conditions dramatiques avait annulé cette initiative. En son âme et conscience, Bouabid ne pouvait qu’annuler cette rencontre…», se souvient Mohamed El Yazghi interpellé à ce sujet.

Houari Boumédiène passera ainsi à l’acte et mettra son armée en alerte maximale tout le long de la frontière avec le Maroc. Il demandera alors à son puissant patron des services de renseignements de naguère, Kasdi Merbah, de lui trouver une réponse adéquate à la célèbre marche verte. La toute puissante police politique du régime, responsable de la lutte contre la subversion et responsable de la sécurité de l’Etat ne va pas se fouler, il a fallu juste remettre à jour la technique d’expulsion expérimentée par les algériens à plusieurs reprises et notamment après la guerre des Sables. Mais cette fois-ci à plus grande échelle. Le service Action, connu pour ses actions spéciales, notamment les assassinats de personnalités, sera appelé par Boumédiène à gérer la logistique et le déroulement de l’opération d’expulsion. Pour répondre à la marche verte, les services algériens tenteront même d’arrondir les chiffres pour arriver au même chiffre mobilisé par Feu Hassan II lors de la marche verte, soit 350 000. Deux mois avant l’opération, les murs des rues des principales agglomérations algériennes ont été couverts d’affiches ordonnant et interdisant aux Algériens d’acheter les biens immobiliers des Marocains.

De Boumédiène à Bouteflika

Nous sommes dans l’Algérie de Boumédiène, celui par qui “l’affaire» du Sahara est arrivée. Celui-là même qui déclarait, en 1974, à un an du refoulement des Marocains d’Algérie, n’avoir aucune prétention sur le Sahara marocain et qu’il encouragerait tout arrangement à ce sujet entre le Maroc et la Mauritanie. C’était sans connaître le bonhomme, qui, comme Ben Bella en 1963, fera volte-face en 1975. Il hébergera, encadrera et armera les séparatistes du Polisario, après en avoir été le co-créateur. Au même moment, il crèvera le mur de la provocation en expulsant des civils innocents par représailles des projets inavoués de sa junte militaire qui voulait coûte que coûte creuser un couloir sur notre façade atlantique. Un des délires mégalomaniaques du colonel Houari Boumédiène, mort en 1979, qui en renvoyant d’un seul coup les 350 000 personnes au Maroc voulait invraisemblablement déstabiliser la monarchie marocaine. Contre cette haine manifeste, a répondu la sagesse d’un défunt Souverain. Par sa patience nourrie par une civilisation multiséculaire, sa haute idée du droit international, feu Hassan II, a toujours su faire entendre, au plus fort moment des crises épisodiques, la voix de la raison aux responsables algériens. Même après les attentats d’Atlas Asni de 1994 à Marrakech, aux connotations algériennes bien particulières, la réaction du Maroc, du temps du défunt Souverain, n’a été aucunement démesurée.» Feu Hassan II, n’a pas répondu à Houari Boumédiène. Au contraire, il a très bien géré ces moments de crises. Au lieu de faire de même, il a plutôt choisi d’encourager davantage les Algériens à venir au Maroc, leur deuxième pays, pour s’y installer…, même définitivement s’ils le voulaient. Le Maroc est une terre des hommes de paix. Aujourd’hui, l’histoire lui donne raison. Des Algériens qui ont répondu à son appel, plusieurs occupent des postes de responsabilités dans l’administration marocaine fait remarquer Mohamed El Herouachi. Mieux encore, Feu Hassan II avait su tirer profit de cette manne inespérée et abondante de main d’œuvre pour remettre sur pied les fermes abandonnées par les colons français. Comme la plupart des expulsés étaient de simples agriculteurs, le défunt Roi n’a trouvé aucun mal à leur trouver du travail en leur cédant, entre autres, des terrains agricoles, notamment ceux de la Sodéa et la Sogeta. Les autres Marocains qui faisaient du commerce entre le Maroc et l’Algérie ont plutôt bien réussi leur intégration dans le pays. Il y a même de grosses fortunes qui sont nées après leur retour en 1975. Restent ceux qui ont été spoliés de leurs biens et éloignés de leurs familles. Pour ceux-là justement, le pouvoir algérien doit absolument rendre des comptes.
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Mis en ligne le 13 janvier 2007

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Lundi 5 novembre 2007


Pause-Café
Marocains d'Algérie


C’est un Algérien d’origine marocaine. Il habite Béni Mellal, de l’autre côté du mur. Il est resté très attaché à sa ville natale, Tlemcen. Chaque semaine, il appelle pour demander des nouvelles du WAT… En lisant mon billet sur la fraternité maghrébine, il a pleuré…

Il a réveillé en moi l’un des plus mauvais souvenirs de ma carrière de reporter. Cela se passait en 1975. J’étais en mission du côté de Tlemcen pour la Révolution agraire et personne ne m’avait demandé de m’intéresser aux familles d’origine marocaine que le gouvernement algérien chassait de chez eux !

Pourtant, l’excès de zèle me poussera à commettre un article ignoble où j’écrivais que ces familles étaient traitées avec dignité et transportées dans des cars… Climatisés! Aujourd’hui, je regrette amèrement d’avoir écrit cela et je demande l’indulgence à Ryad Azeroual de Béni Mellal et à tous les autres. Cet article me poursuivra jusqu’à la fin de mes jours.

Pardon, frères !
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«Les rivières ne se précipitent pas plus vite dans la mer que les hommes dans l'erreur.» Voltaire
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Lundi 10 Décembre 2007


Un calvaire qui dure 32 ans

Les associations de marocains expulsés d’Algérie poursuivent leurs actions pour faire entendre leurs voix. La commémoration du 32ème anniversaire de leur drame, survenu le 8 décembre 1974, est une nouvelle opportunité pour rappeler le droit à l’indemnisation morale et matérielle et à la récupération de biens dont ils furent dépossédés au moment de l¹opération «la marche noire» enclenchée par le régime algérien contre 45 milliers de familles marocaines, en séjour dans le pays frère. Une journée célébrée sous le signe: «32 ans de souffrances, oeuvrons ensemble pour récupérer nos droits».

«Ce dossier est lourd et fût oublié après deux années du déclenchement du drame», se rappelle Abdelkader Wald, président de l¹Association Inssaf de Meknès des Marocains expulsés d¹Algérie. «Aujourd’hui, nous prônons le dialogue pour arriver à des solutions à l’amiable, sinon on va recourir à la justice internationale», précise cet avocat de profession, lui-même victime de l¹opération.

«L’Etat marocain doit œuvrer afin de trouver une solution à ce problème, surtout que des familles souffrent encore de ce drame», plaide de son côté Miloud Chaouache, président de l’Association des Marocains victimes de l¹expulsion abusive d¹Algérie (AMVEAA). Les deux orateurs répondaient à des questions posées lors d¹une conférence de presse tenue samedi à Rabat à cette occasion. L’après midi de cette même journée, une table ronde sur la question a eu lieu et à laquelle ont pris des défenseurs de droits humains, des acteurs associatifs, politiques, académiques, afin de jeter des éclairages sur différents aspects de ce problème.

Cette manifestation conjointe ne constitue «qu’un début d’action commune» entre les deux organisations dont les responsables ne cachent pas l’ambition de créer «une fédération» regroupant toutes les associations travaillant sur ce dossier. Car «notre travail ne sera efficace qu¹en réunissant les efforts», affirme Abdelkader Alwad.

Depuis sa création récemment, l’association de Rabat, à l’instar de celles de Meknes et Nador, s¹est activée pour «rompre le silence sur ce dossier» et ouvrir des contacts avec toutes les parties concernées : Parlement, partis politiques, société civile, médias et gouvernement. En 2007, pas moins de 60 rencontres ont été organisées à cet effet. Le Conseil consultatif des droits de l¹homme (CCDH) était à son tour saisi du dossier.

En 2008, l’association prévoit de donner une «dimension régionale» au problème à travers des contacts avec les associations magrébines de défense de droits humains, notamment algériennes, et également saisir le secrétariat de l¹UMA (Union du Maghreb arabe). L’éventualité de donner «une dimension internationale» au dossier, à travers le dépôt d¹une plainte contre l¹Etat algérien sera également envisagée, le but étant de conquérir le droit à la réhabilitation et à l¹indemnisation morale et matérielle pour ces 45 milliers de familles et la récupération de leurs biens laissés sur place au moment du refoulement.

Les autorités d¹Alger sont également invitées à libérer les pensions de Marocains «séquestrées» dans le trésor algérien depuis décembre 1975.

Aussi, afin de reconstituer le fil des événements du drame, les associations s¹attellent à recueillir des documents, témoignages, photos, pièces justificatives possédées par les victimes et de leurs ayants droits. Mais cette tâche n¹est pas aisée, vu que les victimes sont dispersées dans tout le pays et qu¹elles ne sont pas organisées, toutes, au sein d¹associations.
En décembre 1975, le régime algérien dirigé par feu Houari Boumediene avait choisi de répondre par une «marche noire» à la glorieuse marche verte au Sahara ayant permis au Maroc de récupérer ses provinces, en refoulant aux frontières 45 milliers de familles après les avoir dépossédées de leurs biens, disloquées et fait subir des traitements cruelsŠ.
Aujourd’hui, les plaies ne se sont pas encore pansées et les victimes semblent déterminées à «briser le silence» et «aller jusqu¹au bout» pour obtenir gain de cause. Leur combat est encore à «ses débuts »
Mustapha Znaidi
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N°555 - 14 Décembre 2007


18 DÉCEMBRE 1975 : La Nekba des Marocains d’Algérie

Amine Mérouane

15 Décembre 2007

La nouvelle génération, que ce soit en Maroc ou en Algérie, ignore tout de cette date qui a mis fin au rêve caressé par les peuples de la région. Trente deux ans plus tard, l’émotion, la colère et la frustration sont toujours là.




Houari Boumediene
Le mois de décembre 2007 aurait pu passer inaperçu comme tous les autres mois de l’année s’il ne coïncidait pas exactement jour pour jour avec la célébration de l’Aïd El Adha en Algérie, qui rappelle l’expulsion massive de 45000 familles marocaines installées en Algérie depuis la moitié du 19ème siècle.

C’était le 18 décembre 1975, date de triste souvenir.

Une Véritable chasse à l’homme

L’automne s’annonçait très mal pour les Marocains d’Algérie, on s’attendait au pire, depuis la marche verte, cette communauté vivait déjà sous haute tension, harcèlements, insultes, nul n’est épargné par cette vague de haine et de racisme.

Les enfants à l’école aussi ne sont pasépargnés.

La chasse aux marocains a pris l’allure d’une véritable battue, on citera pour l’exemple : l’imam d’une mosquée s’est mis dans la partie dans un prêche, en traitant les marocains de baisemain.

À partir de la mi-décembre, les premières rumeurs commençaient à circuler sur le sort réservé à cette communauté qui ne s’attendait pas à un tel retournement de l’histoire.

On pensait qu’avec la célébration de l’Aïd El Adha, le sentiment de fraternité finirait par apaiser les rancunes, mais c’était sans compter la froideur et le cynisme de la junte des colonels, avec à leur tête un certain Houari Boumediene ….. Qui a passé une bonne partie de sa vie au Maroc, et comme l’ingratitude n’a pas de nom, ce sont des milliers de marocains qui ont combattu pour l’indépendance de l’Algérie, qui feront l’objet de ce nettoyage ethnique.

1er jour de l’Aïd, les premières rafles

Alors que le milliard des musulmans célébrait dans la joie et la piété la fête du sacrifice, tout juste avant la tombée de la nuit de ce 1er jour sacré, les premières rafles menées par les services de sécurité n’ont épargné aucune région du pays, mais c’est surtout l’Ouest algérien qui sera le plus touché par cette déportation qui restera à jamais gravée dans l’histoire des peuples.

Il est difficile de narrer ces évènements qui ont provoqué la déchirure entre les familles et détruit des liens de fraternité entre deux peuples unis par le lien du sang et de la religion. Aujourd’hui, nous sommes surpris par la réaction de certains expulsés, qui, trente-deux ans après, n’ont rien oublié et racontent avec détail la Nekba des marocains d’Algérie.

Ammar, un oranais de Médina Djadida qui vit aujourd’hui à Oujda nous confie? «je vais faire un effort, car en parlant de ce coup de poignard dans le dos, on va remuer le couteau dans la plaie». Et d’ajouter : «ce jour à Oran, il faisait froid, mon père ne savait pas qu’il allait sacrifier son dernier mouton en Algérie. D’habitude quand il revenait de la mosquée, il était serein, or, ce soir du 18 décembre, son regard affichait beaucoup de tristesse, il nous a réunis pour nous dire de nous préparer, un ami algérien lui a confié la triste vérité. Le départ de ma famille était programmé pour ce soir. En effet, tout juste après la prière d’El Ichaâ, des policiers se présentèrent en nous demandant de les suivre, l’un d’eux s’adressa à ma mère, il lui dit qu’elle n’était pas concernée par cette visite puisqu’elle était algérienne. Ceci rappelle bien des égards, le fameux tri des juifs par les nazis avant le départ vers les camps de concentration. Je me souviens de la réaction de ma défunte mère, elle regarda le policier avec un air de mépris, et lui signifia qu’elle suivrait ses enfants en enfer s’il le fallait. Une année plus tard, ma mère nous rejoint à Oujda. Elle quittera ce monde loin de son pays natal, elle repose aujourd’hui dans la ville de Sidi-Yahia sans avoir revu Oran. À notre arrivée à la frontière marocaine, nous avons retrouvé plusieurs familles marocaines expulsées de Tlemcen, les cars arrivaient à l’aube dans un froid glacial et avant de quitter le territoire Algérien, nous avons regardé une dernière fois le pays qui nous a vus naître, le pays pour lequel nos parents se sont battus».

Mais le cas le plus dramatique de ces expulsions est sans doute celui de Bouchra âgée aujourd’hui de 32 ans et qui vit à Perpignan, son frère Hachemi revient sur cette journée du 18 décembre ? «Nous vivions à Sfi Sef ex-Mercier Lacombe, notre père est mort juste avant les expulsions, ma sœur Bouchra avait six mois, terrassée par la douleur, ma mère a perdu la mémoire et je devais moi-même prendre soin de ce nourrisson de six mois avant d’être accueilli par une famille à Meknès. Moi je ne suis jamais retourné en Algérie, ma sœur Bouchra est retournée une seule fois pour se recueillir sur la tombe de mon père à Sfisef».

Chaque famille à une histoire à raconter, mais nous retiendrons tout simplement le commentaire de ce vieillard de 93 ans, né en 1914 à Ain-Safra: «ce qu’à fait le peuple Marocain et le Sultan Mohamed El Khamis pour la révolution Algérienne, l’histoire le retiendra pour les générations futures».
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