En danger de mort, Ayaan Hirsi Ali réclame la nationalité française
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Une réunion de soutien a été organisée dimanche en faveur de l'ancienne députée néerlandaise, d'origine somalienne et menacée pour ses critiques envers l'islamisme.
AFP
LIBERATION.FR : dimanche 10 février 2008
Symbole de la laïcité et de la liberté de pensée pour ses partisans, provocatrice selon ses détracteurs, l’ex-députée néerlandaise d’origine somalienne, Ayaan Hirsi Ali, a entamé à Paris une visite pour demander l’aide et la protection des Européens.
Des intellectuels français et plusieurs organes de presse ont organisé une réunion publique de solidarité dimanche pour attirer l’attention sur la situation de l’ex-députée d’origine somalienne, qui doit aussi se rendre à Bruxelles pour rencontrer des députés européens. «
Je n’attendais rien. Mais avec le soutien que m’apportent, depuis des mois maintenant des intellectuels français, j’espère obtenir la naturalisation française parce que, sur le plan de la sécurité, ma situation personnelle est devenue de plus en plus périlleuse», a déclaré Ayaan Hirsi Ali au Journal du Dimanche.
Née en Somalie en 1969, excisée à 5 ans, exilée avec sa famille au Kenya, Ayaan Hirsi Ali, réfugiée aux Pays-Bas en 1992 pour fuir un mariage forcé, elle obtient l’asile politique puis la nationalité néerlandaise cinq ans plus tard, avant d’être élue députée du parti libéral (VVD, droite) en 2002.
Un parcours emblématique retracé par Libération dans son édition de jeudi. Edifiant.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Sauvons-la !
Par SABINE CESSOU
Libération
07 février 2008
EXTRAIT «Sa sécurité est une question politique aux Pays-Bas. En 2004, face à une agitation anti-islam sans précédent, les services secrets l’ont exfiltrée aux Etats-Unis, pendant deux mois. En 2006, ses voisins à La Haye ont remporté un procès qui l’a contrainte à déménager à cause des «nuisances» provoquées par sa présence. Accusée en avril 2006 d’avoir menti sur son statut pour mieux obtenir l’asile politique aux Pays-Bas, elle a été brusquement lâchée par sa famille politique. La ministre de l’Intégration Rita Verdonk a retiré son passeport à sa camarade du parti libéral»... > Lisez la suite
Les soutiens français de Ayaan Hirsi Ali, notamment le philosophe Bernard-Henri Lévy et l’écrivain d’origine iranienne Chahdortt Djavann, avaient stigmatisé en octobre «
la lâcheté inacceptable» du gouvernement néerlandais, demandant à Paris d’accorder une citoyenneté honorifique à l’ex-députée.
Menacée de mort depuis sa participation à un film sur les femmes et l’islam dont le réalisateur, Theo Van Gogh, a été assassiné en 2004, Ayaan Hirsi Ali vit depuis plusieurs années sous protection policière. Elle est installée depuis mai 2006 aux Etats-Unis. Mais le gouvernement néerlandais a cessé en novembre de financer sa sécurité. «
Pour le moment, Ayaan assure sa protection en levant des fonds privés, mais la protection des esprits libres relève des Etats, non du privé», estime la journaliste Caroline Fourest, l’une des organisatrices de la mobilisation.
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