Alger saisit Tripoli pour faire annuler cette mesure unilatérale
La Libye contraint les Algériens à payer
1 000 euros pour entrer dans son territoire
Par Kamel Mansari
Les autorités libyennes obligent désormais tout citoyen algérien à payer 1 000 euros, soit 110 000 dinars, pour entrer en territoire libyen, une mesure unilatérale qui pénalise principalement les populations algériennes accédant quotidiennement en Libye ou vivant du commerce frontalier.
C’est ce qu’ont affirmé hier au Jeune Indépendant des habitants de la région de Debdeb, la commune de l’extrême Est algérien frontalière avec la Libye, qui ont précisé que cette mesure est entrée en vigueur samedi dernier.
Cette mesure, jugée surprenante par les populations locales, était déjà appliquée aux transporteurs et aux camions de marchandises algériens traversant la frontière libyenne depuis bientôt un mois, avant d’être élargie à tous les citoyens algériens, ont indiqué nos interlocuteurs au téléphone.
Les mêmes sources ont assimilé cette mesure à une fermeture pure et simple de la frontière algéro-libyenne puisque aucun Algérien de la région n’accepterait de payer 110 000 dinars souvent pour un déplacement de quelques heures. Par la même occasion, la mesure pénalise les populations frontalières, notamment celles de Debdeb, qui se rendent quotidiennement en Libye pour des soins médicaux. Les Algériens de la région se déplacent souvent à l’hôpital de la ville libyenne de Ghadamès, distante d’une centaine de kilomètres, tandis que le plus proche hôpital en Algérie pour cette population se trouve à environ 200 km.
D’autant que cette mesure donne un coup d’arrêt à tout le commerce frontalier entre l’Algérie et la Libye et alourdit les charges des gros transporteurs de marchandises par route vers le territoire libyen.
Elle prive aussi les populations de la région qui ont des alliances familiales en Libye de leurs visites régulières et se dresse tel un obstacle en face des rapports ancestraux liant les familles des régions frontalières, compte tenu du
fait que les membres de mêmes tribus et familles sont disséminés entre la Libye et l’Algérie.
Les notables de la région ont saisi les autorités locales pour qu’elles incitent le ministère des Affaires étrangères à réagir à cette mesure qui risque de donner lieu à une situation explosive dans la région, a mis en garde un responsable local.
Contactée par le Jeune Indépendant, une source responsable au ministère des Affaires étrangères a indiqué que les autorités algériennes ont entamé un «travail de forcing» marqué par une série de contacts avec les autorités libyennes pour mettre fin à cette mesure.
La même source a précisé que M. Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, a entamé au courant de la semaine des contacts avec son homologue libyen pour résoudre cette crise. La même source a fait savoir
que cette question devrait être réglée dans un cadre global qui prend en charge tous les dossiers en suspens entre les deux pays. Le responsable ministériel a toutefois exclu une mesure de réciprocité envers les ressortissants libyens. K. M.
La Libye contraint les Algériens à payer
1 000 euros pour entrer dans son territoire
Par Kamel Mansari
Les autorités libyennes obligent désormais tout citoyen algérien à payer 1 000 euros, soit 110 000 dinars, pour entrer en territoire libyen, une mesure unilatérale qui pénalise principalement les populations algériennes accédant quotidiennement en Libye ou vivant du commerce frontalier.
C’est ce qu’ont affirmé hier au Jeune Indépendant des habitants de la région de Debdeb, la commune de l’extrême Est algérien frontalière avec la Libye, qui ont précisé que cette mesure est entrée en vigueur samedi dernier.
Cette mesure, jugée surprenante par les populations locales, était déjà appliquée aux transporteurs et aux camions de marchandises algériens traversant la frontière libyenne depuis bientôt un mois, avant d’être élargie à tous les citoyens algériens, ont indiqué nos interlocuteurs au téléphone.
Les mêmes sources ont assimilé cette mesure à une fermeture pure et simple de la frontière algéro-libyenne puisque aucun Algérien de la région n’accepterait de payer 110 000 dinars souvent pour un déplacement de quelques heures. Par la même occasion, la mesure pénalise les populations frontalières, notamment celles de Debdeb, qui se rendent quotidiennement en Libye pour des soins médicaux. Les Algériens de la région se déplacent souvent à l’hôpital de la ville libyenne de Ghadamès, distante d’une centaine de kilomètres, tandis que le plus proche hôpital en Algérie pour cette population se trouve à environ 200 km.
D’autant que cette mesure donne un coup d’arrêt à tout le commerce frontalier entre l’Algérie et la Libye et alourdit les charges des gros transporteurs de marchandises par route vers le territoire libyen.
Elle prive aussi les populations de la région qui ont des alliances familiales en Libye de leurs visites régulières et se dresse tel un obstacle en face des rapports ancestraux liant les familles des régions frontalières, compte tenu du
fait que les membres de mêmes tribus et familles sont disséminés entre la Libye et l’Algérie.
Les notables de la région ont saisi les autorités locales pour qu’elles incitent le ministère des Affaires étrangères à réagir à cette mesure qui risque de donner lieu à une situation explosive dans la région, a mis en garde un responsable local.
Contactée par le Jeune Indépendant, une source responsable au ministère des Affaires étrangères a indiqué que les autorités algériennes ont entamé un «travail de forcing» marqué par une série de contacts avec les autorités libyennes pour mettre fin à cette mesure.
La même source a précisé que M. Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, a entamé au courant de la semaine des contacts avec son homologue libyen pour résoudre cette crise. La même source a fait savoir
que cette question devrait être réglée dans un cadre global qui prend en charge tous les dossiers en suspens entre les deux pays. Le responsable ministériel a toutefois exclu une mesure de réciprocité envers les ressortissants libyens. K. M.