Conseil français du culte musulman : Les Marocains en tête
par M. Mehdi
par M. Mehdi
Comme prévu, suite au boycott de la Fédération nationale de la Grande Mosquée de Paris (FNGMP), c'est le Rassemblement des musulmans de France (RMF, proche du Maroc) et l'Union des organisations islamiques de France (UOIF, proche des frères musulmans) qui ratissent large lors des élections de renouvellement des instances du Conseil français du culte musulman (CFCM). Ils obtiennent à eux deux 33 des 41 sièges élus du Conseil.
Selon une analyse du scrutin, du ministère français de l'Intérieur, citée par l'AFP, c'est l'UOIF qui bénéficie le plus du retrait de la FNGMP. En progression par rapport à l'ancienne composante du Conseil, l'UOIF a obtenu 1.171 voix (30,23% des électeurs), ce qui se traduit par 13 sièges au conseil d'administration du CFCM. Le RMF rafle 43,24% des voix (1.675) obtenant ainsi 20 sièges. Le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF) obtient 493 voix (12,05%) soit 4 sièges, la FNMF avec 68 voix (1,76%) dispose d'un siège. Quant aux «divers», composés des musulmans des Antilles, Afrique et Comores, des Algériens, et de Jamaât Ad-Daawa wa Tabligh, obtiennent 467 voix (12,05%) soit 3 sièges au conseil d'administration.
Mais malgré son boycott, la FNGMP obtient quand même 3 sièges parmi les 17 autres «membres de droit» du CFCM (en plus des 41 élus). Ces 17 membres représentent les fédérations fondatrices du CFCM (UOIF, GMP, FNMF, CCMTF) et plusieurs grandes mosquées. C'est dans le cadre de cette disposition que la GMP a obtenu 3 sièges au CA. La FNMF obtient également deux autres sièges (en plus du membre élu). La RMF, qui n'est pas un membre fondateur du CFCM, a 2 membres de droit. La prochaine étape consiste donc à désigner les «membres de droit», d'attribuer des fonctions à chacun des membres du Conseil et de constituer le bureau exécutif puis d'élire le président (22 juin).
Le ministère français de l'Intérieur n'écarte pas la perspective d'une majorité du RMF au CA. Cependant, il exclut toute «coalition» des fédérations fondatrices «face à ce qui peut être perçu comme une hégémonie marocaine», note le département de Mme Alliot-Marie. Pour rappel, la Fédération nationale de la Grande Mosquée de Paris a décidé, au mois de mai dernier, lors de sa réunion extraordinaire tenue à Paris, de ne pas prendre part à ces élections. Son président, le recteur de la mosquée de Paris, le Dr Dalil Boubakeur, a justifié ce retrait pour dénoncer le critère d'élection et de représentativité fondé sur la surface des lieux de culte. La Fédération a considéré que «ce mode d'évaluation réduit injustement la représentativité de la première communauté de France liée historiquement et cultuellement à la longue histoire de la France avec l'Algérie», estimant que «cette communauté se voit considérablement réduite au profit de lieux de culte récemment édifiés, en périphérie urbaine, voire dans les campagnes, qui ont des surfaces importantes leur permettant d'exploiter à leur avantage le critère électif inique du mètre carré «cultuel»». La FNGMP estime que «ce critère injuste a favorisé l'émergence d'une représentativité qui ne reflète en rien la sociologie de l'Islam de France». Pour les mêmes raisons, la Grande Mosquée de Lyon avait également annoncé son retrait des élections du CFCM. Son recteur, Kamel Kabtane, estimait qu'avec le critère de 10 délégués pour une superficie de 1.000 m², «la communauté la plus importante va se retrouver dans une position qui n'est pas conforme à la réalité du terrain». Mais, au-delà de cette guéguerre de chapelles, en 5 ans d'existence, le CFCM, en dehors de sa qualité de «partenaire», n'a pu réellement représenter l'ensemble des musulmans de France. Son mode de scrutin (l'ancien comme le nouveau) jugé «antidémocratique» par d'autres avait permis à 5.000 électeurs seulement de représenter plus de 5 millions de musulmans en France. «Raison d'Etat» oblige...
Quotidien d'Oran
Selon une analyse du scrutin, du ministère français de l'Intérieur, citée par l'AFP, c'est l'UOIF qui bénéficie le plus du retrait de la FNGMP. En progression par rapport à l'ancienne composante du Conseil, l'UOIF a obtenu 1.171 voix (30,23% des électeurs), ce qui se traduit par 13 sièges au conseil d'administration du CFCM. Le RMF rafle 43,24% des voix (1.675) obtenant ainsi 20 sièges. Le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF) obtient 493 voix (12,05%) soit 4 sièges, la FNMF avec 68 voix (1,76%) dispose d'un siège. Quant aux «divers», composés des musulmans des Antilles, Afrique et Comores, des Algériens, et de Jamaât Ad-Daawa wa Tabligh, obtiennent 467 voix (12,05%) soit 3 sièges au conseil d'administration.
Mais malgré son boycott, la FNGMP obtient quand même 3 sièges parmi les 17 autres «membres de droit» du CFCM (en plus des 41 élus). Ces 17 membres représentent les fédérations fondatrices du CFCM (UOIF, GMP, FNMF, CCMTF) et plusieurs grandes mosquées. C'est dans le cadre de cette disposition que la GMP a obtenu 3 sièges au CA. La FNMF obtient également deux autres sièges (en plus du membre élu). La RMF, qui n'est pas un membre fondateur du CFCM, a 2 membres de droit. La prochaine étape consiste donc à désigner les «membres de droit», d'attribuer des fonctions à chacun des membres du Conseil et de constituer le bureau exécutif puis d'élire le président (22 juin).
Le ministère français de l'Intérieur n'écarte pas la perspective d'une majorité du RMF au CA. Cependant, il exclut toute «coalition» des fédérations fondatrices «face à ce qui peut être perçu comme une hégémonie marocaine», note le département de Mme Alliot-Marie. Pour rappel, la Fédération nationale de la Grande Mosquée de Paris a décidé, au mois de mai dernier, lors de sa réunion extraordinaire tenue à Paris, de ne pas prendre part à ces élections. Son président, le recteur de la mosquée de Paris, le Dr Dalil Boubakeur, a justifié ce retrait pour dénoncer le critère d'élection et de représentativité fondé sur la surface des lieux de culte. La Fédération a considéré que «ce mode d'évaluation réduit injustement la représentativité de la première communauté de France liée historiquement et cultuellement à la longue histoire de la France avec l'Algérie», estimant que «cette communauté se voit considérablement réduite au profit de lieux de culte récemment édifiés, en périphérie urbaine, voire dans les campagnes, qui ont des surfaces importantes leur permettant d'exploiter à leur avantage le critère électif inique du mètre carré «cultuel»». La FNGMP estime que «ce critère injuste a favorisé l'émergence d'une représentativité qui ne reflète en rien la sociologie de l'Islam de France». Pour les mêmes raisons, la Grande Mosquée de Lyon avait également annoncé son retrait des élections du CFCM. Son recteur, Kamel Kabtane, estimait qu'avec le critère de 10 délégués pour une superficie de 1.000 m², «la communauté la plus importante va se retrouver dans une position qui n'est pas conforme à la réalité du terrain». Mais, au-delà de cette guéguerre de chapelles, en 5 ans d'existence, le CFCM, en dehors de sa qualité de «partenaire», n'a pu réellement représenter l'ensemble des musulmans de France. Son mode de scrutin (l'ancien comme le nouveau) jugé «antidémocratique» par d'autres avait permis à 5.000 électeurs seulement de représenter plus de 5 millions de musulmans en France. «Raison d'Etat» oblige...
Quotidien d'Oran