Que deviennent tous ses Djihadistes qui reviennent d'Irak ? Ils jouent à la Playstation ?
------------------------------------------------------------------------
Un climat délétère s'empare de l'Algérie avec, pour toile de fond, une vague d'attentats, des tensions sociales et une guerre de l'information au sein de l'appareil d'État. Dimanche soir, un double attentat visait les employés d'une société française. Lundi, l'AFP indiquait, sur la base de «sources sécuritaires», un bilan de 13 morts avant d'être démentie par le Ministère algérien de la défense nationale qui parle de deux morts, dont un ingénieur français. Hier toujours, c'était au tour de l'agence Reuters, citant des «services de sécurité», d'annoncer la mort de 20 personnes dans la ville de Bouira dans un attentat à la bombe. Cette fois, la radio nationale dément: nulle bombe, nulle victime dans cette ville.
Que se passe-t-il en Algérie? Le quotidien algérien El Watan décrit «une psychose alimentée par des rumeurs d'explosions de bombes dans les quartiers de la capitale». Des attaques terroristes se sont en effet multipliées ces derniers jours, alors que l'Algérie accueillait plusieurs manifestations pour attirer les investisseurs et les touristes étrangers. Le 5 juin, six militaires étaient tués dans leur camion par une bombe. Ily a un mois, un autre attentat visait un chantier chinois. Ces attaques n'ont pas été revendiquées. Mais tous les regards se tournent vers la branche armée d'Al-Qaida au Maghreb, l'ex-GSPC. Le mode opératoire, sophistiqué, les cibles, étrangères, signalent l'influence d'Al-Qaida, dont le numéro deux, Ayman al-Zawahiri, appelait l'automne dernier à chasser les «croisés» du Maghreb. D'après les services secrets occidentaux, la nébuleuse d'Al-Qaida connaîtrait un fort développement dans tout le Maghreb. Même si un lien organique avec les cerveaux de la «base», réfugiés dans leurs montagnes afghanes ou pakistanaises, demeure difficile à prouver, l'allégeance, elle, est très claire. La neutralisation d'Al-Qaida en Irak se traduirait-elle par son redéveloppement au Maghreb? C'est ce que décrivent plusieurs spécialistes, avec un danger d'irakisation de la région, Algérie en tête.
Ici, ce n'est pas le chaos d'une guerre, encore moins une invasion étrangère qui favorise l'éclosion de l'extrémisme. Mais l'incapacité d'un pouvoir, figé, à redistribuer la manne pétrolière, à panser les plaies du passé et à offrir une perspective d'avenir, ainsi que l'incurie économique d'un système de rentes. Ces maux sont partagés, comme le montrent les troubles sociaux chez les voisins marocains et tunisiens.
Frédéric Koller
Le Temps
__________________
------------------------------------------------------------------------
Un climat délétère s'empare de l'Algérie avec, pour toile de fond, une vague d'attentats, des tensions sociales et une guerre de l'information au sein de l'appareil d'État. Dimanche soir, un double attentat visait les employés d'une société française. Lundi, l'AFP indiquait, sur la base de «sources sécuritaires», un bilan de 13 morts avant d'être démentie par le Ministère algérien de la défense nationale qui parle de deux morts, dont un ingénieur français. Hier toujours, c'était au tour de l'agence Reuters, citant des «services de sécurité», d'annoncer la mort de 20 personnes dans la ville de Bouira dans un attentat à la bombe. Cette fois, la radio nationale dément: nulle bombe, nulle victime dans cette ville.
Que se passe-t-il en Algérie? Le quotidien algérien El Watan décrit «une psychose alimentée par des rumeurs d'explosions de bombes dans les quartiers de la capitale». Des attaques terroristes se sont en effet multipliées ces derniers jours, alors que l'Algérie accueillait plusieurs manifestations pour attirer les investisseurs et les touristes étrangers. Le 5 juin, six militaires étaient tués dans leur camion par une bombe. Ily a un mois, un autre attentat visait un chantier chinois. Ces attaques n'ont pas été revendiquées. Mais tous les regards se tournent vers la branche armée d'Al-Qaida au Maghreb, l'ex-GSPC. Le mode opératoire, sophistiqué, les cibles, étrangères, signalent l'influence d'Al-Qaida, dont le numéro deux, Ayman al-Zawahiri, appelait l'automne dernier à chasser les «croisés» du Maghreb. D'après les services secrets occidentaux, la nébuleuse d'Al-Qaida connaîtrait un fort développement dans tout le Maghreb. Même si un lien organique avec les cerveaux de la «base», réfugiés dans leurs montagnes afghanes ou pakistanaises, demeure difficile à prouver, l'allégeance, elle, est très claire. La neutralisation d'Al-Qaida en Irak se traduirait-elle par son redéveloppement au Maghreb? C'est ce que décrivent plusieurs spécialistes, avec un danger d'irakisation de la région, Algérie en tête.
Ici, ce n'est pas le chaos d'une guerre, encore moins une invasion étrangère qui favorise l'éclosion de l'extrémisme. Mais l'incapacité d'un pouvoir, figé, à redistribuer la manne pétrolière, à panser les plaies du passé et à offrir une perspective d'avenir, ainsi que l'incurie économique d'un système de rentes. Ces maux sont partagés, comme le montrent les troubles sociaux chez les voisins marocains et tunisiens.
Frédéric Koller
Le Temps
__________________