Novembre a accouché d'un Mugabe en Algérie
M. Abdelaziz Rahabi, ancien ministre de la Communication et de la Culture, nous a fait parvenir sa réaction au dernier discours du Président de la République :
"Pour installer sa présidence à vie, le chef de l’Etat a sonné le rappel des symboles de la Révolution, valeur refuge dans les situations de crise et source de rente en temps de prospérité. Il ne dissocie pas entre les victimes de cette Révolution, ses héros et ses commerçants alors qu’il recrute dans cette dernière catégorie ceux qui applaudissent au viol de la liberté, principal socle fondateur de l’adhésion du peuple algérien à la guerre de Libération.
Et c’est justement parce qu'il considère que l'autorité du pouvoir n'est pas fondée sur le savoir, la légitimité et de réelles compétences que Bouteflika en vient à déclarer que la non-limitation des mandats est une avancée démocratique. Cette assertion dénote d’un mépris pour l’intelligence des Algériens et constitue une contre-vérité historique pour peu que l'on regarde autour de soi. Elle renseigne surtout sur le niveau des ambitions que nos plus hauts dirigeants ont pour un grand pays réduit à leur dimension personnelle pour faire du rêve algérien une addition de destins individuels.
Après 10 ans de pouvoir absolu porté par la sympathie de la communauté internationale convaincue de la justesse des thèses algériennes par les attentats du 11 septembre 2001, des revenus pétroliers jamais égalés depuis l’Indépendance, des contrepouvoirs institutionnels anesthésiés par la rente, une opposition réduite au silence par la fermeture du champ politique et son incapacité à fédérer ses forces, le président de la République diagnostique que la solution à la crise réside dans la constitutionnalisation d'un pouvoir à vie. Les Algériens étaient en droit d'espérer que la grande Révolution de Novembre enfante des Mandela, elle a accouché d’un Mugabe."
A. Rahabi
Matin DZ
M. Abdelaziz Rahabi, ancien ministre de la Communication et de la Culture, nous a fait parvenir sa réaction au dernier discours du Président de la République :
"Pour installer sa présidence à vie, le chef de l’Etat a sonné le rappel des symboles de la Révolution, valeur refuge dans les situations de crise et source de rente en temps de prospérité. Il ne dissocie pas entre les victimes de cette Révolution, ses héros et ses commerçants alors qu’il recrute dans cette dernière catégorie ceux qui applaudissent au viol de la liberté, principal socle fondateur de l’adhésion du peuple algérien à la guerre de Libération.
Et c’est justement parce qu'il considère que l'autorité du pouvoir n'est pas fondée sur le savoir, la légitimité et de réelles compétences que Bouteflika en vient à déclarer que la non-limitation des mandats est une avancée démocratique. Cette assertion dénote d’un mépris pour l’intelligence des Algériens et constitue une contre-vérité historique pour peu que l'on regarde autour de soi. Elle renseigne surtout sur le niveau des ambitions que nos plus hauts dirigeants ont pour un grand pays réduit à leur dimension personnelle pour faire du rêve algérien une addition de destins individuels.
Après 10 ans de pouvoir absolu porté par la sympathie de la communauté internationale convaincue de la justesse des thèses algériennes par les attentats du 11 septembre 2001, des revenus pétroliers jamais égalés depuis l’Indépendance, des contrepouvoirs institutionnels anesthésiés par la rente, une opposition réduite au silence par la fermeture du champ politique et son incapacité à fédérer ses forces, le président de la République diagnostique que la solution à la crise réside dans la constitutionnalisation d'un pouvoir à vie. Les Algériens étaient en droit d'espérer que la grande Révolution de Novembre enfante des Mandela, elle a accouché d’un Mugabe."
A. Rahabi
Matin DZ