AVEU FRACASSANT DE TEMMAR SUR LES INSUFFISANCES DE LA STRATÉGIE INDUSTRIELLE
«On a oublié l’agriculture»
17 Juin 2008 - Page : 3
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Ainsi donc, au moment où le danger de la famine frappe aux portes du monde, un membre du gouvernement révèle sans sourciller, que l’Algérie a oublié de penser à son agriculture.
Encore un autre aveu d’échec du gouvernement. Le ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, vient de reconnaître, à voix haute, que le gouvernement n’a pas pensé à mettre en place une politique de mise à niveau de l’agriculture dans sa stratégie industrielle.
«...J’avoue en toute humilité que nous n’avons pas pensé à la mise à niveau de l’agriculture», reconnaît M.Temmar, hier, à l’hôtel El Aurassi, lors de son intervention à l’occasion de la rencontre des opérateurs des secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire, organisée par le Forum des chefs d’entreprise (FCE).
Et d’étaler encore les quatre vérités: «On a beaucoup pensé à l’industrie. Beaucoup aux services. Mais, l’agriculture, ou la production agricole destinée à l’industrie, là je pense qu’il faut y réfléchir.» M.Temmar invite son collègue Saïd Barkat, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, «à réfléchir sur quelle politique» de mise à niveau à mettre en place.
«Le ministre de l’Agriculture doit nous définir quel type de mise à niveau qu’il faut pour cela et pour quelle production. Il faut être très spécifique. Car il est facile de mettre à niveau une entreprise industrielle. Les normes sont connues. C’est standard. Mais pour l’agriculture c’est une tout autre chose.»
Ainsi donc, au moment où le danger de la famine frappe à la porte des Etats, on nous apprend que l’Algérie n’a pas pensé à son agriculture. Ces «révélations» interviennent au moment où le monde entier retient son souffle à cause de la menace d’une crise alimentaire. Le secrétaire général de l’ONU a déclaré, il y a quelque temps à partir de Rome, que «le monde ne peut pas échouer face à la crise alimentaire mondiale». Près d’un milliard d’êtres humains à travers la planète sont menacés de famine.
L’Algérie n’est pas à l’abri. La sécurité alimentaire en Algérie est plus que jamais menacée. La sonnette d’alarme est d’ores et déjà tirée. Les experts en la matière avertissent: «Il est temps que l’Algérie prenne ses dispositions pour éviter la chute.» Lors du Sommet organisé, début juin à Rome, par la FAO, Organisation pour l’alimentation et l’agriculture, le président de la République Abdelaziz Bouteflika a évoqué de façon détaillée cette question.
Dans un message lu par Saïd Barkat, lui-même, le chef de l’Etat a réitéré le fait que «la crise actuelle a révélé et mis en exergue les limites opératoires du concept de sécurité alimentaire, du moins tel qu’il a été appréhendé et défini lors du Sommet mondial de l’alimentation de 1996».
M.Bouteflika a, par ailleurs, estimé que «ce concept (de sécurité alimentaire) doit être réapprécié, de manière consensuelle, à la lumière des bouleversements qui semblent se dessiner et, éventuellement, à l’occasion d’un prochain Sommet mondial de l’alimentation». Enfonçant encore son collègue M.Barkat, Abdelhamid Temmar estime que la production agricole est faible. «Je crois qu’il est clair que nous avons un très grand problème de productivité par rapport à nos voisins marocain et tunisien. Il y a un manque de recherche et de développement dans le domaine de la production agricole.» Il enchaîne: «La recherche et le développement dans le domaine de la production agricole se sont faites d’une manière spectaculaire. Lorsque on constate la production de notre pays en matière agricole, nous n’avons pas l’impression que cette recherche trouve une application systématique» chez nous, a-t-il précisé.
M.Temmar continue à dévoiler les revers du gouvernement: «La stratégie économique de la nation est basée sur la nécessité de relancer la production agricole. C’est là où se pose l’immense problème de l’Etat. J’avoue que l’Etat était peu invoqué», a-t-il souligné. A la lumière de ces «révélations», une série de questionnements s’impose. A qui la faute, d’abord pour commencer? Qui
a élaboré la stratégie industrielle? Y a-t-il eu concertation entre les deux ministres? Saïd Barkat est-il «absent» pendant que M.Temmar pense sa stratégie industrielle? Les questions restent posées. Il n’y a que ces deux responsables qui puissent répondre à ces interrogations. Intervenant, en outre, à la suite des recommandations des ateliers constitués lors de cette rencontre par les participants, M.Temmar est revenu sur la question de la régulation. En effet, le ministre estime que la régulation du marché doit émaner des associations interprofessionnelles.
«Dans la plupart des pays agroalimentaires et industriels, la régulation reste un problème des professionnels.» A noter que les participants à ce Forum ont établi des recommandations à partir des différents ateliers tels ceux sur le lait, la viande, la tomate, les céréales, la pomme de terre, etc.
Tahar FATTANI
«On a oublié l’agriculture»
17 Juin 2008 - Page : 3
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Ainsi donc, au moment où le danger de la famine frappe aux portes du monde, un membre du gouvernement révèle sans sourciller, que l’Algérie a oublié de penser à son agriculture.
Encore un autre aveu d’échec du gouvernement. Le ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, vient de reconnaître, à voix haute, que le gouvernement n’a pas pensé à mettre en place une politique de mise à niveau de l’agriculture dans sa stratégie industrielle.
«...J’avoue en toute humilité que nous n’avons pas pensé à la mise à niveau de l’agriculture», reconnaît M.Temmar, hier, à l’hôtel El Aurassi, lors de son intervention à l’occasion de la rencontre des opérateurs des secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire, organisée par le Forum des chefs d’entreprise (FCE).
Et d’étaler encore les quatre vérités: «On a beaucoup pensé à l’industrie. Beaucoup aux services. Mais, l’agriculture, ou la production agricole destinée à l’industrie, là je pense qu’il faut y réfléchir.» M.Temmar invite son collègue Saïd Barkat, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, «à réfléchir sur quelle politique» de mise à niveau à mettre en place.
«Le ministre de l’Agriculture doit nous définir quel type de mise à niveau qu’il faut pour cela et pour quelle production. Il faut être très spécifique. Car il est facile de mettre à niveau une entreprise industrielle. Les normes sont connues. C’est standard. Mais pour l’agriculture c’est une tout autre chose.»
Ainsi donc, au moment où le danger de la famine frappe à la porte des Etats, on nous apprend que l’Algérie n’a pas pensé à son agriculture. Ces «révélations» interviennent au moment où le monde entier retient son souffle à cause de la menace d’une crise alimentaire. Le secrétaire général de l’ONU a déclaré, il y a quelque temps à partir de Rome, que «le monde ne peut pas échouer face à la crise alimentaire mondiale». Près d’un milliard d’êtres humains à travers la planète sont menacés de famine.
L’Algérie n’est pas à l’abri. La sécurité alimentaire en Algérie est plus que jamais menacée. La sonnette d’alarme est d’ores et déjà tirée. Les experts en la matière avertissent: «Il est temps que l’Algérie prenne ses dispositions pour éviter la chute.» Lors du Sommet organisé, début juin à Rome, par la FAO, Organisation pour l’alimentation et l’agriculture, le président de la République Abdelaziz Bouteflika a évoqué de façon détaillée cette question.
Dans un message lu par Saïd Barkat, lui-même, le chef de l’Etat a réitéré le fait que «la crise actuelle a révélé et mis en exergue les limites opératoires du concept de sécurité alimentaire, du moins tel qu’il a été appréhendé et défini lors du Sommet mondial de l’alimentation de 1996».
M.Bouteflika a, par ailleurs, estimé que «ce concept (de sécurité alimentaire) doit être réapprécié, de manière consensuelle, à la lumière des bouleversements qui semblent se dessiner et, éventuellement, à l’occasion d’un prochain Sommet mondial de l’alimentation». Enfonçant encore son collègue M.Barkat, Abdelhamid Temmar estime que la production agricole est faible. «Je crois qu’il est clair que nous avons un très grand problème de productivité par rapport à nos voisins marocain et tunisien. Il y a un manque de recherche et de développement dans le domaine de la production agricole.» Il enchaîne: «La recherche et le développement dans le domaine de la production agricole se sont faites d’une manière spectaculaire. Lorsque on constate la production de notre pays en matière agricole, nous n’avons pas l’impression que cette recherche trouve une application systématique» chez nous, a-t-il précisé.
M.Temmar continue à dévoiler les revers du gouvernement: «La stratégie économique de la nation est basée sur la nécessité de relancer la production agricole. C’est là où se pose l’immense problème de l’Etat. J’avoue que l’Etat était peu invoqué», a-t-il souligné. A la lumière de ces «révélations», une série de questionnements s’impose. A qui la faute, d’abord pour commencer? Qui
a élaboré la stratégie industrielle? Y a-t-il eu concertation entre les deux ministres? Saïd Barkat est-il «absent» pendant que M.Temmar pense sa stratégie industrielle? Les questions restent posées. Il n’y a que ces deux responsables qui puissent répondre à ces interrogations. Intervenant, en outre, à la suite des recommandations des ateliers constitués lors de cette rencontre par les participants, M.Temmar est revenu sur la question de la régulation. En effet, le ministre estime que la régulation du marché doit émaner des associations interprofessionnelles.
«Dans la plupart des pays agroalimentaires et industriels, la régulation reste un problème des professionnels.» A noter que les participants à ce Forum ont établi des recommandations à partir des différents ateliers tels ceux sur le lait, la viande, la tomate, les céréales, la pomme de terre, etc.
Tahar FATTANI
Dernière édition par Admin le Mar 17 Juin - 15:35, édité 1 fois