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Le maroc s'apprete à reconnaitre Israel

5 participants

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admin"SNP1975"

admin
Admin

Le maroc s'apprete à reconnaitre Israel

La diplomatie américaine sous le règne de Bush s'avère être l'une des
plus hardies dans le monde. Souvent elle vous affirme des singularités
sur un ton des plus ingénus face auxquelles vous ne savez plus si vous
devez en rigoler ou si vous devez lâcher la bride à votre révolte.
Dans sa témérité, Bush ne déclarait-il pas lui-même le plus
sérieusement du monde que «Sharon est un homme de paix» et que «Olmert
est un honnête homme» ?

Une nouvelle moralité assez bien assimilée par Robert Stephan Ford,
l'ambassadeur américain qui vient d'être rappelé en Irak. Ainsi,
l'amateur de tchakhchoukha affirmait avec aplomb que «l'Administration
américaine n'a pas l'intention d'exercer des pressions sur le Front
Polisario pour accepter la proposition d'autonomie». Et si Washington
incline désormais vers la solution marocaine, c'est seulement parce
que la question du Sahara occidental a tant duré et qu'«il faut
chercher une voie plus rapide pour alléger les souffrances du peuple
sahraoui». Au bout de 33 ans, la diplomatie a fini par se rendre
compte des souffrances sahraouies et appuyer sans conviction
apparente, d'une manière plutôt coupable, une solution jugée obsolète
dès le début, il y a déjà plus de trois décennies. La pression des
Américains est là, bien palpable, et c'est parce qu'elle agit
désormais à visage découvert, sans pudeur, qu'elle a fini par faire
sortir de sa réserve la direction sahraouie.

Les Sahraouis regrettaient, par le biais de leur président, le parti
pris du président Bush après que la MAP ne lui ont imputé une
correspondance dont les termes «soutiennent une position (marocaine,
NDLR) qui viole la légalité internationale, prive la volonté des
peuples et exclut la solution démocratique». Pourtant, les Sahraouis
plaçaient précédemment beaucoup de confiance dans les Américains, eux
qui regrettent la démission de James Baker.

Mais qu'est-ce qui a poussé Washington à se départir de sa neutralité
et à s'éloigner de la légalité internationale ? Les informations en
provenance de Washington disent que la pression du lobby juif y est
pour beaucoup. Près de 170 membres du Congrès avaient saisi le
président Bush en faveur du Maroc. Diverses sources américaines et
internationales parlent d'un deal passé entre Rabat et Tel-Aviv. Le
royaume se serait engagé à reconnaître officiellement Israël en
échange de la réussite du «plan d'autonomie» au Sahara occidental. Un
deal que personne n'a démenti jusqu'ici, mais qui expliquerait le peu
glorieux revirement de Washington.

Cela empêche-t-il cependant de s'interroger si l'introduction du
«réalisme» et du «pragmatisme» a jeté avec un taux de succès
significatif ou non la question du Sahara occidental dans une belle
impasse ? Car, jusqu'ici, point de 5e round, et les négociations se
trouvent stoppées sine die. Les dirigeants sahraouis disent qu'au
Sahara occidental, «il y a risque d'escalade et d'explosion». Est-ce
là le but recherché ?


Le jeune indépendant

http://www.marocainsdalgerie.net

becharelkhir

becharelkhir

Quel retentissante manchette...!!

...,mais il n'est pas dis ici à qui profite-elle cette fallacieuse propagande,et combien a coutée a ses initiatrices??!!

yacoub

yacoub

Face à l' islamisme Israel est un allié de poids.

Le maroc s'apprete à reconnaitre Israel Caricature_mahomet_27

admin"SNP1975"

admin
Admin

Commentaire
L'utilité de Madrid
de Mohamed Zaâf





Le chef du gouvernement d’Espagne, José Luis Rodriguez Zapatero, nous dit-on, proposerait sa médiation pour aplanir les divergences entre Alger et Rabat et promettrait de contribuer au règlement du problème du Sahara occidental. Madrid, responsable de A jusqu’à Z du conflit qui constitue le principal frein à la construction maghrébine, s’offre ainsi le beau rôle et se présente comme le bon voisin prêt à rendre service. N’est-ce pas Madrid qui a choisi souverainement de mal décoloniser en cédant le bail colonial à Rabat et à Nouakchott ? En livrant le peuple sahraoui pieds et poings liés dans cette première mondiale à une occupation de couleur tiers-mondiste ? Que l’Espagne pense à soigner ses propres relations avec Alger et contribue positivement au règlement du litige pétrolier entre les deux pays n’est-ce pas là une tâche plus indiquée avec de meilleures chances de réussite ? Quant aux relations entre l’Algérie et le Maroc, les deux pays ont l’embarras du choix pour se désigner un cadre de dialogue. Le makhzen n’est-il pas allé jusqu’à user de la diplomatie du communiqué pour revendiquer des frontières ouvertes et tolérantes ? Et puis, quelle est cette logique qui veut qu’on cède la maison d’autrui à un usurpateur et qu’en sus on l’appuie pour consacrer le fait accompli ? En opposition flagrante à la légalité internationale ! Une attitude qui, ajoutée à la pression du sionisme et de ses puissances vassales, n’est pas étrangère à la chanson de «réalisme» psalmodiée religieusement par l’onusien Peter Van Walsum. Une évolution malheureuse qui fait que les négociations entre le Front Polisario et le Maroc se trouvent gelées de fait, les Sahraouis ne pouvant plus accepter Walsum après son positionnement dans le rôle de facilitateur. Et là, peut-être que Madrid pourra se rendre utile, elle qui se montre débordante de bonne volonté. Zapatero rendrait un service à la région maghrébine s’il œuvrait à réamorcer les pourparlers pour convaincre les deux belligérants à reprendre langue et à entamer leur cinquième round… à Madrid, pourquoi pas ? Il serait certainement plus judicieux d’aider les Marocains et les Sahraouis à s’entendre plutôt que de fausser le problème et sa solution en voulant y mêler contre sa volonté l’Algérie qui ne colonise personne et que personne ne colonise plus. Il est même urgent d’aider les deux camps à revenir à la table des négociations plutôt que d’abandonner le champ et le temps aux faucons. D’autant que la situation des droits humains dans les territoires sahraouis occupés se fait insupportable à un moment où l’image du makhzen se brûle à Sidi Ifni, dans le sud du pays. Une région où l’on compte répondre à la révolte des déshérités par un vaste programme de… débauche. Aux dernières nouvelles, le groupe Palmeraie Développement d’Abdelali Berrada, opérateur du projet Ouarzazate Lake City, aurait approché des professionnels américains du jeu pour développer un casino dans la ville du sud. Un établissement déconseillé par l’islam mais qu’on inaugurera peut-être au nom de Amir el-mouminine par la lecture de la Fatiha. M. Z.
mohamed_zaaf@yahoo.fr

http://www.marocainsdalgerie.net

becharelkhir

becharelkhir

Quel retentissante manchette propagandiste!!!
...mais il n'est pas dis ici à qui profite-elle cette fallacieuse propagande,et combien a coutée a ses initiatrices?,et il parait que c'est un gros morceau puisque la nana ja3cob s'y intéresse de trés prés!!!,mais il faut que tu sache bien que l'os marocain

te fera à toi et a tes sembblables amérement mal,prêtre-agnostique...!!??

MJB



Admin a écrit:
Commentaire
L'utilité de Madrid
de Mohamed Zaâf





Le chef du gouvernement d’Espagne, José Luis Rodriguez Zapatero, nous dit-on, proposerait sa médiation pour aplanir les divergences entre Alger et Rabat et promettrait de contribuer au règlement du problème du Sahara occidental. Madrid, responsable de A jusqu’à Z du conflit qui constitue le principal frein à la construction maghrébine, s’offre ainsi le beau rôle et se présente comme le bon voisin prêt à rendre service. N’est-ce pas Madrid qui a choisi souverainement de mal décoloniser en cédant le bail colonial à Rabat et à Nouakchott ? En livrant le peuple sahraoui pieds et poings liés dans cette première mondiale à une occupation de couleur tiers-mondiste ? Que l’Espagne pense à soigner ses propres relations avec Alger et contribue positivement au règlement du litige pétrolier entre les deux pays n’est-ce pas là une tâche plus indiquée avec de meilleures chances de réussite ? Quant aux relations entre l’Algérie et le Maroc, les deux pays ont l’embarras du choix pour se désigner un cadre de dialogue. Le makhzen n’est-il pas allé jusqu’à user de la diplomatie du communiqué pour revendiquer des frontières ouvertes et tolérantes ? Et puis, quelle est cette logique qui veut qu’on cède la maison d’autrui à un usurpateur et qu’en sus on l’appuie pour consacrer le fait accompli ? En opposition flagrante à la légalité internationale ! Une attitude qui, ajoutée à la pression du sionisme et de ses puissances vassales, n’est pas étrangère à la chanson de «réalisme» psalmodiée religieusement par l’onusien Peter Van Walsum. Une évolution malheureuse qui fait que les négociations entre le Front Polisario et le Maroc se trouvent gelées de fait, les Sahraouis ne pouvant plus accepter Walsum après son positionnement dans le rôle de facilitateur. Et là, peut-être que Madrid pourra se rendre utile, elle qui se montre débordante de bonne volonté. Zapatero rendrait un service à la région maghrébine s’il œuvrait à réamorcer les pourparlers pour convaincre les deux belligérants à reprendre langue et à entamer leur cinquième round… à Madrid, pourquoi pas ? Il serait certainement plus judicieux d’aider les Marocains et les Sahraouis à s’entendre plutôt que de fausser le problème et sa solution en voulant y mêler contre sa volonté l’Algérie qui ne colonise personne et que personne ne colonise plus. Il est même urgent d’aider les deux camps à revenir à la table des négociations plutôt que d’abandonner le champ et le temps aux faucons. D’autant que la situation des droits humains dans les territoires sahraouis occupés se fait insupportable à un moment où l’image du makhzen se brûle à Sidi Ifni, dans le sud du pays. Une région où l’on compte répondre à la révolte des déshérités par un vaste programme de… débauche. Aux dernières nouvelles, le groupe Palmeraie Développement d’Abdelali Berrada, opérateur du projet Ouarzazate Lake City, aurait approché des professionnels américains du jeu pour développer un casino dans la ville du sud. Un établissement déconseillé par l’islam mais qu’on inaugurera peut-être au nom de Amir el-mouminine par la lecture de la Fatiha. M. Z.
mohamed_zaaf@yahoo.fr
un casino dans une ville ou on lit la fatiha , frequentée en tres grande partie par des touristes non musulmans est bien et mieux toleré que les bordels parsemés et implantés en bonne et due forme dans toutes les villes et villages d'un pays soit disant arabe et musulman, avec la benediction et l'agrement d'un gouvernement qui ne voit que la bosse de son voisin.
M. M.Z. si tu n'es ni marocain, ni sahraoui et non plus peut etre espagnol:
DE QUOI TU TE MELLES???.
Si tu veux defendre les autodeterminations des populations : tu as du pain sur la planche en le faisant pour tes kabyls, tes sahraouis et tes touaregs

Slimani9002



Admin a écrit:
Commentaire
L'utilité de Madrid
de Mohamed Zaâf

on l’appuie pour que la situation des droits humains dans les territoires sahraouis occupés se fait insupportable à un moment où l’image du makhzen se brûle à Sidi Ifni, dans le sud du pays. Une région où l’on compte répondre à la révolte des déshérités par un vaste programme de… débauche. Aux dernières nouvelles, le groupe Palmeraie Développement d’Abdelali Berrada, opérateur du projet Ouarzazate Lake City, aurait approché des professionnels américains du jeu pour développer un casino dans la ville du sud. Un établissement déconseillé par l’islam mais qu’on inaugurera peut-être au nom de Amir el-mouminine par la lecture de la Fatiha. M. Z.
mohamed_zaaf@yahoo.fr



et si tu t'occupais de ton cul et de ton pays de reve que les harragas tentent de quitter par tous les moyen malgré les petrodollars engrangés, le maroc a des pb comme tout le monde et tente d'y trouvé des solutions, chose que tes dirigeants fossilisés ignorent et jouent a la politique de l'autruche, mais t'inkiete, si ils croient regler leurs pb sur le dos du voisin, ils font fausse route.

L'algerie n'occupe peut etre personne mais elle est occupées et si tu ne connais pas ton pays, il y a des champs petroliers du sud ou l'algerien n a pas le droit d'acces et ou les yankees font ce qu'ils veulent et en plus je te demenderais d'aller faire un tour a tindouf et je te conseille de prendre ton passeport et deemander le visa aux autorités militaires


quant a la debauche .....................un petit rafraichissement de memoire te fera du bien.

La passe a 5 Euros au pays cocagne


LA PROSTITUTION SÉVIT MASSIVEMENT

Okba Khiar
Source : elwatan

Drame et misère
dimanche 28 août 2005.

On les croise partout : devant les hôtels, les grands boulevards, aux alentours des résidences universitaires et dans toutes les boîtes de nuit. A force de les voir, on finit par retenir leurs emplacements. Elles sont devenues tellement nombreuses qu’elles font partie de notre décor quotidien. Ce sont les prostituées.

La population algérienne vit, en effet, dans la misère économique dans ses manifestations les plus dégradantes. On l’a entraînée, en l’espace de quelques années, vers les abysses de la pauvreté et de l’insuffisance. Le taux de chômage avoisine les 20 % (année 2004). Près de 8 millions (année 2002), soit 7 778 000, sont des célibataires de plus de 20 ans et n’ont aucune perspective de pouvoir fonder un foyer, à cause notamment de la crise du logement et du problème de l’emploi. Environ 600 000 élèves sont exclus, chaque année, du système scolaire ou l’abandonnent par manque de moyens. Tout cela a fini par créer cet environnement propice à la prolifération des maux sociaux avec un accroissement et une brutalité inégalées, comme le divorce, les conflits familiaux, le suicide, la drogue, la mendicité, la prostitution. Nul ne peut nier que la misère économique est le terreau fertile sur lequel se développe la prostitution.

Cette prostitution qui sévit massivement dans toutes nos villes et même nos petits villages - qui ont du mal à la dissimuler - est l’un des résultats de la catastrophe sociale et de la ruine économique qu’impliquent les politiques d’ajustement structurel, les privatisations, le libre-échange à sens unique ; bref, la mondialisation et ses effets sur l’accroissement des inégalités sociales. Désormais, aujourd’hui, ces malheureuses font partie de la mosaïque des gens de la rue. Elles y passent la plus grande partie de leur temps, elles disent qu’elles y travaillent. Les scènes de contact et les palabres entre la fille de joie et son client sont repérables à vue d’œil, même s’ils sont attablés dans un café.

Il ne faut pas plus de quelques minutes pour que le marché soit conclu ou, dans le cas contraire, le présumé client s’en aille poursuivre sa chasse ailleurs. Ces femmes ont un quotidien qui n’a rien de commun avec le nôtre et leur vie a des lois et des codes différents de ceux que nous connaissons. Parmi les sept femmes qui ont bien voulu nous parler, nous vous livrons le témoignage de trois d’entre elles. Fifi (Fatima), à peine vingt ans, campe face à un hôtel. Cheveux taillés courts et teintés blonds, habillée d’un jean moulé à taille basse, tee-shirt blanc très court faisant apparaître son nombril et une bonne partie de son ventre. Hypermaquillée, elle scrute les automobilistes de ses grands yeux noirs. Fifi a bien voulu nous parler de son histoire, après s’être assurée de notre personne et de notre objectif. Son regard à la fois grave et morose donne l’impression que cette jeune femme voudrait vider tout ce qu’elle a sur le cœur. Elle nous confie que son moral est rarement bon. Elle est pessimiste, a du mal à se concentrer et, comme le veut son âge, veut tout et tout de suite. Malgré son énergie, elle a souvent envie de pleurer, est inquiète et nerveuse, se fait des reproches, se sent déprimée et désespérée en pensant à l’avenir.

D’ailleurs, elle pense tout le temps au suicide et en a fait deux tentatives. Elle avoue avoir souvent des excès de colère, elle crie fort, frappe et casse. Quand elle parle de santé, elle évoque son mal de tête et les troubles du sommeil (endormissement difficile, réveil nocturne, fatigue accumulée) et ajoute qu’elle n’a jamais consulté de médecin. « Je n’ai pas choisi de vivre dans la rue ni de vendre ma chair. C’est le seul lieu où j’ai trouvé refuge lorsque j’ai été forcée de quitter la maison familiale. ça fait maintenant plus de 4 ans que j’exerce ce métier. » Elle ne dit rien sur les motivations de sa décision de quitter la maison familiale. Son corps frêle a appris à résister aux nuits glaciales de l’hiver. Son regard profond et les cernes qu’elle arrive à peine à camoufler par un épais maquillage sont les témoins de ces longues années d’errance et de souffrance. « Il est difficile pour moi de tolérer le regard des autres qui est plein de mépris. J’aurais souhaité une autre vie. » « Au quotidien, j’ai du mal à me regarder dans la glace, je me déteste, je ne sais pas de quoi sera fait demain. Ce que je fais ici, ça me ronge intérieurement, de la même manière qu’une maladie, ça me bouffe physiquement et ça m’enfonce dans la détresse. De temps en temps, il m’arrive de rigoler, d’avoir le sourire, mais on ne l’a pas vraiment au fond de soi. » Elle nous a affirmé être là (face à l’hôtel) depuis plus de deux heures et avoir déjà accompli trois passes et récolté 3400 DA.

Le prix qu’elle prend pour chaque passe varie entre 500 DA et un plafond qui peut atteindre 2000, voire 3000 DA, selon les circonstances et les clients. La liaison sexuelle se déroule le plus souvent dans la voiture du client. Quant aux clients, elle affirme qu’ils sont de toutes les professions, de tous âges et de tous les horizons. Ils disent payer pour assouvir leurs fantasmes, sans égard ni scrupules. Ils ne sont pas nécessairement « étrangers » à la ville, nous confient la plupart des filles interviewées. On trouve, parmi eux, des maçons qui vivent dans leur chantier de travail, loin de leur famille, de plus en plus de Chinois, des quinquagénaires, des marchands ambulants et quelques amateurs de l’acte rapide. Le client tourne, regarde, choisit, discute les prix. Toujours à propos des clients, elle dit qu’« ils sont toujours avides de nouveauté. Lorsqu’une nouvelle personne arrive sur le trottoir, elle a un succès immédiat. Ils veulent plus de beauté, plus de jeunesse et ils veulent tous l’essayer ».

En ce qui concerne la peur, elle dit : « Avec certains clients, on ne sait jamais ce qui peut nous arriver. C’est tous les jours. Quand on monte dans un véhicule, quand on se retrouve attachée pour satisfaire les fantasmes des hommes. Le type peut faire ce qu’il veut. » La peur est toujours omniprésente. D’abord, celle du client et de sa toujours possible violence, celle de la police et celle, surtout, d’être reconnue par des parents, voisins, amis. Peur de l’avenir enfin. Qui souhaite vieillir dans la prostitution ? Le second témoignage est celui de Zouzou (Zohra) rencontrée dans un cabaret du littoral de l’Ouest algérois. « J’avais 16 ans quand j’ai commencé à me prostituer. Après, c’est devenu une habitude. Je ne pourrais pas dire pourquoi. » A l’époque, Zouzou ne vivait plus chez ses parents. « J’étais partie de chez moi pour être libre. » Zouzou n’en dira pas plus. Elle ne veut pas parler de ce qu’elle a vécu dans sa famille. « Quand on est jeune et qu’on a envie d’acheter des robes, on voit qu’on va gagner de l’argent. On ne sait pas que c’est destructeur. On le saura après, mais on ne veut pas l’admettre. Et quand le pli est pris, on continue.

Le problème, c’est l’argent. On se laisse manger par l’argent. On parle de la drogue. Mais l’argent, c’est de la drogue. » Zouzou lâche ses réflexions par bribes. « Vous en connaissez, vous, une p... qui ne prend pas d’alcool, pas de drogue ou de cachetons ? » « Contrairement à la clientèle de la prostitution de la rue, quand ils sont là (les clients), il faut les faire boire au maximum. Un verre de whisky à 600 DA, une bouteille à 5000 DA. Le verre de whisky, il faut le descendre et vite demander au client de nous en reverser un autre. Pour aider, on peut enlever le soutien-gorge et tolérer une caresse. Pendant tout ce temps, on boit aussi, évidemment, une fois que le type est bien gai, on peut demander autant de bouteilles qu’on veut. Quand on sature, on amène une autre fille pour nous aider à boire.

Le patron donne un pourcentage sur chaque bouteille consommée par le client. » « Les clients, on leur dit les choses qu’ils ont envie d’entendre. Des mensonges. En réalité, ils sont moches. Ils nous racontent leur vie. Ils sont mariés. Et quand ils veulent aller plus loin, la passe est rarement inférieure à 3000 DA. L’acte se déroule dans l’une des 4 chambres situées au-dessus et qui nous servent également de lieu d’hébergement (pour les filles qui y travaillent). Les hommes, ce qu’ils ne peuvent faire avec leur femme, ils viennent nous le demander. Ils croient qu’ils peuvent nous faire ce qu’ils voient dans les films pornos. On gagne de l’argent, mais à quel prix ! On perd sa dignité, on n’a plus envie d’hommes. Parmi les clients, il y a les obsédés, mais pas tant que ça. On a de tout. Des cadres, des médecins, des militaires. Enormément de types qui aiment les gamines. Nous travaillons le soir et nous dormons toute la matinée. De ce fait, notre vie est forcément différente des autres personnes dites normales. » Enfin, le troisième témoignage, celui de Hassiba, l’une des victimes des réformes économiques, cette jeune mère de deux enfants, avec ses mèches blondes toujours dans les yeux, raconte sans haine comment elle a commencé à tapiner : « J’étais très heureuse avec mon mari et mes deux enfants.

La fermeture de l’entreprise a été le début des problèmes. Le salaire, notre seule ressource, nous avait permis de vivre décemment. Puis ce fut la cassure. Aux problèmes financiers se sont ajoutés ceux liés à l’environnement, avec au bout le divorce. En charge de mes deux enfants, je devais subvenir à leurs besoins essentiels. Ce qui m’a contrainte à vendre mon corps malgré le dégoût que j’éprouve. Préalablement, j’avais cherché du travail, mais partout où je me présentais, la seule réponse était des propositions malhonnêtes. N’étaient mes deux filles, il y a longtemps que je me serais suicidée. Cela a été très dur, bien sûr, mais je n’avais pas le choix. Et même en prenant la pilule pour ne pas avoir d’enfant, je me suis retrouvée enceinte deux fois. J’ai pratiqué à chaque fois une IVG dans une clinique privée, la seconde fois, j’ai failli y passer. Cela a été très dur, bien sûr, mais je ne pouvais pas les garder. J’avais trop de problèmes. Etre une prostituée me répugne mais, Allah ghaleb, c’est mon destin. » C’est dans ce même décor que vivent d’autres prostituées, même si leur histoire diffère.

Livrées à elles-mêmes, elle parviennent tant bien que mal à créer un environnement qui leur est familier. La rue ou les boîtes de nuit sont devenues leur refuge. Et si elles arrivent plus ou moins à supporter leur métier, cela ne les empêche pas de se sentir humiliées. Aujourd’hui, personne ne peut dire quel est le nombre des prostituées de la rue ou tout autre, même approximativement, encore moins celui des clients. Plutôt plurielle, non organisée, la prostitution en Algérie ne peut entrer dans un cadre clairement défini : de luxe, de rue, de boîte de nuit, de cité universitaire, de fin de journée, de fin de semaine, de fin de mois, de temps à autre, seulement la prostitution a pris des proportions alarmantes.

Personne (à notre connaissance) n’a effectué une recherche sur l’aspect humain de ces personnes, sur leurs véritables besoins et sur les alternatives qui pourraient leur être proposées. La plupart ne voient en elles qu’un seul aspect : elles défigurent le visage des villes. Plus vieux métier du monde, métier tout court, mal nécessaire, esclavage... les affrontements idéologiques et moraux sont innombrables autour de la prostitution. Mais, de vrai débat public, il n’y en a point.

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