La gendarmerie a intercepté 3 000 mulets en un mois sur les routes |
«El Maqnine Connexion» sévit aux frontières ouest |
De notre envoyé spécial à Aïn Témouchent, Halim M. |
Acheté à 0,8 dirham l’unité au Maroc, le fameux «oiseau lyre» est vendu jusqu’à 5 000 DA dans nos grandes villes où il est très prisé pour son chant. Le trafic du mulet, cette espèce d’oiseau hybride protégé par la loi, est le nouveau business des contrebandiers aux frontières ouest du pays. En un mois, les services de sécurité d’Aïn Témouchent ont saisi 3 000 oiseaux de cette variété. Située à plus ou moins 60 km d’Oran, de Sidi Bel Abbès, de Tlemcen et de Saïda, à 120 du Maroc et à 160 des côtes espagnoles d’Almeria, Aïn Temouchent est devenu un carrefour par où transitent toutes sortes de marchandises. Le commandant du groupement de gendarmerie, le lieutenant-colonel Rédha Abdelhamid Aïdaoui, et les responsables de la police locale ont dressé, avant-hier aux journalistes, un bilan de leur activité au cours de ce premier semestre 2008. Après le kif, le mulet, cet oiseau aux mélodies enchanteresses, issu du croisement du canari avec le chardonneret, le fameux maqnine immortalisé par le défunt cheikh Mohamed El Badji, fait l’objet d’un important trafic. Le lieutenant-colonel a indiqué que ses éléments ont intercepté plus de 2 000 de ces volatiles rien qu’au niveau des barrages dressés sur les RN 02 et 35 reliant Tlemcen à Oran. L’officier de police affirme lui aussi que les hommes en bleu ont saisi un millier d’autres oiseaux du même type. Quinze personnes, dont deux Marocains, ont été arrêtées, car cette espèce, menacée de disparition, est protégée par la législation internationale. Les Algériens arrêtés habitent Alger, Oran, Constantine et Tizi Ouzou, des villes où le mulet est très recherché. Les canaris, comme leur nom l’indique, sont ramenés par les Marocains des îles Canaries. Ils sont croisés avec des chardonnerets pour obtenir des mulets. Ils sont ensuite vendus aux passeurs algériens des frontières à 0,8 dirham (80 DA) l’unité. Les passeurs les vendent aux «commerçants» venus des grandes villes du pays pour environ 800 DA, et ces derniers les cèdent jusqu’à 5 000 DA. H. M. Jeune Independant |
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