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Paris, le 13 juillet 08
Lettre ouverte aux Dirigeants d’Europe et de Méditerranée
Aujourd’hui Paris, 13 juillet 2008 est née l’Union pour la Méditerranée, projet de partenariat entre les pays européens et les pays de la rive sud de la Méditerranée. Ce projet nous donne beaucoup d’espoir et la société civile devrait saisir cette opportunité pour faire du bassin méditerranéen une zone de prospérité, de paix et surtout du respect des droits de l’Homme. En effet, nous, Marocains ayant vécu en Algérie, sommes très conscients de l’importance des droits des civils dans chacun de ces pays. Car lorsque des conflits politiques éclatent entre des pays riverains de la Méditerranée (et ailleurs) ce sont les populations civiles qui payent en premier un lourd tribu de ces conflits. C’est ainsi qu’en 1975, lors du conflit algéro-marocain sur le Sahara marocain, des centaines de milliers de personnes d’origine marocaine ont été déportées de l’Algérie vers le Maroc.
Ces familles qui étaient nées et avaient grandi en Algérie depuis plusieurs générations se sont retrouvées sans aucun droit pour faire face à des décisions arbitraires et gratuites des autorités algériennes de l’époque. Si le bassin méditerranéen a toujours été riche par les échanges entre populations, les autorités algériennes de 1975 ont porté un coup fatal à cet élan et à cette tradition millénaire. En effet, natif d’Algérie, et maghrébin de culture, le rêve de l’entente entre toutes les populations de la rive méditerranéenne a été anéanti pour plusieurs décennies. Aujourd’hui même, c’est-à-dire 33 ans après, des milliers de familles spoliées de tous leurs biens, maltraitées et séparées de leurs familles n’ont toujours pas eu les moindres excuses des autorités algériennes successives, ni la moindre compensation ni morale, ni matérielle pour tous les préjudices subis. Et jusqu’à aujourd’hui, beaucoup vivent dans la misère quotidienne. Je ne citerai qu’un exemple : celui de Ahmed qui vit à Nador dans un hôtel depuis 33 ans et qui rend visite à sa mère (d’origine algérienne) restée à Oran, une fois par an. Faut-il s’interroger sur les intentions de certains dirigeants de 75 qui rêvaient d’une Algérie « purifiée » ethniquement et qui retrouveraient ainsi une identité purifiée ? sinon comment expliquer leur plan programmé pour détruire par la force de l’Etat les familles mixtes algéro-marocaines.
Après Barcelone 95, Paris 2008 serait-il la naissance de nouveaux droits pour les populations civiles du pourtour méditerranéen ? ce sommet de Paris pour la Méditerranée serait-il le début pour voir le droit d’imposer et les dirigeants coupables poursuivis pour crime contre les droits de l’Homme ?
Comment faire reculer ces extrémistes de 1975 ? comment mettre en place des lois qui protègent des civils ? comment développer une zone de paix et de prospérité ? voilà un ensemble de questions sur lesquelles nous continuerons de réfléchir, et d’apporter notre contribution. Car, si l’Europe a arrêté de se faire la guerre depuis 60 ans et a donné tous leurs droits aux déplacements des citoyens européens, ce n’est pas encore le cas pour les citoyens méditerranéens du Sud.
Dimanche le 20 juillet 2008 nous débattrons de tous ces thèmes à Rabat à la salle Allal Elfassi. Venez nombreux !
Le Président ADMEA Europe Mohamed Charfaoui |
Contact :
dahaya75europe@gmail.com
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