Pourquoi les Algériens ne seront jamais des Japonais
Par :Salim Tamani
Il y a des expériences qui vous marquent à vie. Un voyage au Japon, le pays du Soleil levant, vous permet de comprendre quelques clés de réussite sans baguette magique ni barils de pétrole et encore moins de superpuissance militaire ou nucléaire. Ici, l’intelligence est mise au service du bien du pays. C’est le premier acte de nationalisme nippon. Même si aujourd’hui le coût social de la mondialisation se fait durement sentir au sein de la société, il n’en reste pas moins que les Japonais l’acceptent dans la douleur, certes, pour rester dans le palmarès des pays les plus développés de la planète. C’est presque une question d’honneur. Au pays des samouraïs, cette conception est bien ancrée.
Le pays organisateur du 34e sommet du G8, et précurseur de la mobilisation mondiale pour la protection de l’environnement avec la signature du protocole de Kyoto en 1998, offre aux visiteurs qui viennent pour la première fois des images et des leçons qui restent gravées dans la mémoire et qui soulèvent une certaine honte en nous, Algériens qui, bien lotis de moyens offerts gracieusement par la nature, n’arrivons pas à connaître un départ sérieux à même de développer le pays. Car le développement est d’abord dans les mentalités. Lorsqu’on ne se sent pas concerné par ce qui se passe dans son propre pays, y a-t-il en fait de malheur plus dramatique ?
La conscience collective japonaise, née dans la douleur des bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki par l’aviation américaine à la fin de la Seconde Guerre mondiale, a abouti quarante ans plus tard à faire du Japon l’une des super-puissances économiques dans le monde. Bien que beaucoup de pays se soient lancés dans la course pour l’industrialisation au même moment que le Japon, il n’en reste pas moins qu’aujourd’hui, les héritiers des samouraïs sont arrivés premiers bien avant tout le monde devenant ainsi une référence de progrès sur la planète.
Pour un peuple qui a subi dans sa chair, et les conséquences sont encore visibles aujourd’hui encore, l’usage de cette arme de destruction massive, le défi était d’abord la reconstruction. Mais beaucoup de pays dans la sphère sud ayant subi des siècles de colonisation n’arrivent toujours pas à créer la synergie qui puisse leur permettre d’amorcer une véritable politique de développement où tous les citoyens soient concernés, du collégien jusqu’au retraité. Si l’on ose faire cette comparaison, c’est tout simplement, ou tout difficilement, cela dépend de quel côté on est, parce que le Japon offre au monde entier et particulièrement à nous les pays dits en développement un exemple de réussite sans apport extérieur et encore moins de richesses naturelles pouvant lui permettre de vivre, et souvent comme c’est le cas de beaucoup pays pétroliers, de consommer plus que ce qu’ils produisent. Le secret : le travail. C’est la seule et unique religion d’un peuple qui croit en l’intelligence et en ses valeurs intrinsèques. De l’infiniment petit à l’infiniment grand, les Japonais excellent dans l’organisation. On les voit même traverser sur les passages pour piétons de façon exemplaire respectant les feux au même titre que les automobilistes qui exigent la ceinture de sécurité même pour les passagers assis à l’arrière de la voiture.
L’augmentation des prix du carburant incite à lever le pied du champignon !
La conscience japonaise est telle qu’avec l’augmentation des prix du carburant, atteignant depuis début juin dernier les 180 yens le litre d’essence (équivalent à 1,3 euro), les conducteurs roulent doucement pour consommer moins d’énergie. Les encombrements que connaissait la capitale il y a quelques mois sont de moins en moins visibles. Les Japonais prennent les transports collectifs car l’usage du véhicule personnel au quotidien devient de plus en plus cher. Idem dans les administrations. Les employés ne sont plus astreints au port de la cravate. En cette période d’été où le recours à la climatisation est nécessaire, cette mesure permet de diminuer l’usage du climatiseur et ce, afin de permettre à l’entreprise de faire des économies d’énergie. Autrement dit à utiliser moins de climatisation. Des employés du ministère des Affaires étrangères nous ont expliqué cette mesure ainsi que ses motivations. Ici, le sentiment d’appartenance à une entité est plus que jamais fort.
Les valeurs qui unissent les Japonais
D’ailleurs, la culture d’entreprise au pays du Soleil levant est particulière et ce, sur plusieurs aspects. D’abord, nous explique-t-on, les entreprises japonaises partagent certaines idées fondamentales et certaines idéologies matérialistes qui diffèrent des sociétés occidentales, notamment la conception de notions aussi essentielles que les bénéfices, les dividendes, les obligations contractuelles et le comportement des employés. À l’origine, le confucianisme, avec sa conception de l’ordre social comme l’un des composants du bien commun, avec son acceptation de la hiérarchie et son insistance sur l’identité sociale. Ainsi, le hameau agricole très uni et les étroites relations patron-client orientées vers le travail sont ici au Japon deux institutions sociales fondamentales qui influent jusqu’à présent sur l’identité des entreprises japonaises. Dans ce sens, le patron cherche toujours à créer un esprit d’entreprise qui fait de la société une sorte de grande famille où les intérêts communs sont mis en exergue ainsi que la camaraderie, ce qui permet des relations durables. “Les résultats de l’entreprise contribueront à la gloire et à la prospérité du Japon… L’argent, les employés, l’histoire de l’entreprise et ses résultats financiers ne font qu’une entité organique sociale”, sont entre autre des slogans qui unissent les employés à leur employeur. Et pour appuyer cette stratégie qui a donné ses fruits jusqu’à un passé récent et ce, malgré un environnement très concurrentiel et changeant, le système de l’emploi (fonction, salaire et qualifications), s’est d’abord reposé sur l’ancienneté. Mais pas selon la conception algérienne où l’ancienneté est un paramètre qui permet de justifier l’absentéisme. Mais en raison du développement rapide des technologies et de l’internationalisation des activités, ce système a connu une réforme qui a fait que le salaire tient compte beaucoup plus des compétences et des capacités des employés. Ce qui offre un système de concurrence très dur mais qui permet en même temps aux entreprises de tirer le meilleur de ses employés. Ici, la motivation va plus loin. Les Japonais acceptent aussi que les entreprises forment les travailleurs pour qu’ils s’adaptent à une éthique et à un style particulier. Autant le système est basé sur l’ultralibéralisme, autant la dimension sociale au sein de l’entreprise est prise en compte. D’ailleurs, on dit aussi que le patron idéal était celui qui aidait ses subordonnées à régler leur problème personnel. Ainsi, le respect de la vie sociale demeure ainsi défini par le groupe ou des normes institutionnelles et ce, en l’absence de fortes croyances religieuses.
Pour les Japonais, un taux de 5,4% de chômage est une véritable catastrophe sociale !
Mais cette situation a connu des mutations ces dix dernières années du fait de la mondialisation. “Avant, les jeunes étaient contents d’avoir un emploi stable dans une entreprise où ils doivent bosser jusqu’à la retraite, mais cela a radicalement changé aujourd’hui. Les jeunes cherchent le maximum d’opportunités pour gagner le maximum d’argent”, nous dit Honomi, la quarantaine passée, qui travaille dans un restaurant à Tokyo. Mère de deux enfants, elle nous explique que la vie est devenue très dure au Japon, même si le système de protection sociale demeure l’un des plus performants au monde. “Les fonctionnaires ne paient que 10% du montant des soins qu’ils reçoivent dans les structures de santé, ce qui est d’un apport non négligeable pour les familles japonaises”, ajoute-t-elle. Mais les amendements introduits dans le système de l’emploi avec les contrats à durée déterminée et les lois sur la dépermanisation ont aggravé le phénomène du chômage. Avant, le taux ne dépassait pas les 2%, ce qui, de l’avis général, était concevable et même s’il est considéré — et c’est le cas — comme le taux le plus faible enregistré dans les pays développés.
Mais aujourd’hui, les Nippons parlent de catastrophe sociale en évoquant le taux de 5,4% qu’a atteint le chômage. “Il y a aujourd’hui de plus en plus de licenciements”, note avec amertume, Mlle Kumi, agent dans une grande surface à Sapporo, la capitale de Hokkaïdo, à quelques 1 000 km de Tokyo. Dans sa politique de lutte contre le chômage et de facilitation à l’emploi, le gouvernement verse une indemnité aux jeunes sans emploi pendant une durée de six mois, au-delà de laquelle le chômeur est sommé de trouver un boulot. “À partir de là, les jeunes n’ont aucune ressource. Par conséquent, ils doivent se débrouiller”, dit Hana, architecte. Selon une analyse rendue publique en 2005 par le Centre d’études prospectives et d’informations internationales, “le marché du travail japonais a basculé du plein emploi au chômage durable pendant la crise 1992-2002. Durant cette décennie, la composante conjoncturelle du chômage progresse beaucoup plus rapidement que la composante structurelle. Bien que toutes les tranches d’âge soient touchées, les jeunes et les hommes seniors (60 - 64 ans) payent le plus lourd tribu. L’insuffisance des créations nettes d’emplois explique l’augmentation du chômage, alors que la population active se contracte depuis 1999. La lutte contre le chômage des pouvoirs publics et les efforts d’assainissement financier des firmes se traduisent par la transformation graduelle des institutions et par l’affaiblissement de l’originalité du modèle d’emploi japonais”. Il faut dire aussi que les traditions familiales, qui constituent une véritable référence même au sein de l’entreprise, commencent à céder la place à l’individualisme. L’atomisation de la famille se ressent également.
Liberté
Par :Salim Tamani
Il y a des expériences qui vous marquent à vie. Un voyage au Japon, le pays du Soleil levant, vous permet de comprendre quelques clés de réussite sans baguette magique ni barils de pétrole et encore moins de superpuissance militaire ou nucléaire. Ici, l’intelligence est mise au service du bien du pays. C’est le premier acte de nationalisme nippon. Même si aujourd’hui le coût social de la mondialisation se fait durement sentir au sein de la société, il n’en reste pas moins que les Japonais l’acceptent dans la douleur, certes, pour rester dans le palmarès des pays les plus développés de la planète. C’est presque une question d’honneur. Au pays des samouraïs, cette conception est bien ancrée.
Le pays organisateur du 34e sommet du G8, et précurseur de la mobilisation mondiale pour la protection de l’environnement avec la signature du protocole de Kyoto en 1998, offre aux visiteurs qui viennent pour la première fois des images et des leçons qui restent gravées dans la mémoire et qui soulèvent une certaine honte en nous, Algériens qui, bien lotis de moyens offerts gracieusement par la nature, n’arrivons pas à connaître un départ sérieux à même de développer le pays. Car le développement est d’abord dans les mentalités. Lorsqu’on ne se sent pas concerné par ce qui se passe dans son propre pays, y a-t-il en fait de malheur plus dramatique ?
La conscience collective japonaise, née dans la douleur des bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki par l’aviation américaine à la fin de la Seconde Guerre mondiale, a abouti quarante ans plus tard à faire du Japon l’une des super-puissances économiques dans le monde. Bien que beaucoup de pays se soient lancés dans la course pour l’industrialisation au même moment que le Japon, il n’en reste pas moins qu’aujourd’hui, les héritiers des samouraïs sont arrivés premiers bien avant tout le monde devenant ainsi une référence de progrès sur la planète.
Pour un peuple qui a subi dans sa chair, et les conséquences sont encore visibles aujourd’hui encore, l’usage de cette arme de destruction massive, le défi était d’abord la reconstruction. Mais beaucoup de pays dans la sphère sud ayant subi des siècles de colonisation n’arrivent toujours pas à créer la synergie qui puisse leur permettre d’amorcer une véritable politique de développement où tous les citoyens soient concernés, du collégien jusqu’au retraité. Si l’on ose faire cette comparaison, c’est tout simplement, ou tout difficilement, cela dépend de quel côté on est, parce que le Japon offre au monde entier et particulièrement à nous les pays dits en développement un exemple de réussite sans apport extérieur et encore moins de richesses naturelles pouvant lui permettre de vivre, et souvent comme c’est le cas de beaucoup pays pétroliers, de consommer plus que ce qu’ils produisent. Le secret : le travail. C’est la seule et unique religion d’un peuple qui croit en l’intelligence et en ses valeurs intrinsèques. De l’infiniment petit à l’infiniment grand, les Japonais excellent dans l’organisation. On les voit même traverser sur les passages pour piétons de façon exemplaire respectant les feux au même titre que les automobilistes qui exigent la ceinture de sécurité même pour les passagers assis à l’arrière de la voiture.
L’augmentation des prix du carburant incite à lever le pied du champignon !
La conscience japonaise est telle qu’avec l’augmentation des prix du carburant, atteignant depuis début juin dernier les 180 yens le litre d’essence (équivalent à 1,3 euro), les conducteurs roulent doucement pour consommer moins d’énergie. Les encombrements que connaissait la capitale il y a quelques mois sont de moins en moins visibles. Les Japonais prennent les transports collectifs car l’usage du véhicule personnel au quotidien devient de plus en plus cher. Idem dans les administrations. Les employés ne sont plus astreints au port de la cravate. En cette période d’été où le recours à la climatisation est nécessaire, cette mesure permet de diminuer l’usage du climatiseur et ce, afin de permettre à l’entreprise de faire des économies d’énergie. Autrement dit à utiliser moins de climatisation. Des employés du ministère des Affaires étrangères nous ont expliqué cette mesure ainsi que ses motivations. Ici, le sentiment d’appartenance à une entité est plus que jamais fort.
Les valeurs qui unissent les Japonais
D’ailleurs, la culture d’entreprise au pays du Soleil levant est particulière et ce, sur plusieurs aspects. D’abord, nous explique-t-on, les entreprises japonaises partagent certaines idées fondamentales et certaines idéologies matérialistes qui diffèrent des sociétés occidentales, notamment la conception de notions aussi essentielles que les bénéfices, les dividendes, les obligations contractuelles et le comportement des employés. À l’origine, le confucianisme, avec sa conception de l’ordre social comme l’un des composants du bien commun, avec son acceptation de la hiérarchie et son insistance sur l’identité sociale. Ainsi, le hameau agricole très uni et les étroites relations patron-client orientées vers le travail sont ici au Japon deux institutions sociales fondamentales qui influent jusqu’à présent sur l’identité des entreprises japonaises. Dans ce sens, le patron cherche toujours à créer un esprit d’entreprise qui fait de la société une sorte de grande famille où les intérêts communs sont mis en exergue ainsi que la camaraderie, ce qui permet des relations durables. “Les résultats de l’entreprise contribueront à la gloire et à la prospérité du Japon… L’argent, les employés, l’histoire de l’entreprise et ses résultats financiers ne font qu’une entité organique sociale”, sont entre autre des slogans qui unissent les employés à leur employeur. Et pour appuyer cette stratégie qui a donné ses fruits jusqu’à un passé récent et ce, malgré un environnement très concurrentiel et changeant, le système de l’emploi (fonction, salaire et qualifications), s’est d’abord reposé sur l’ancienneté. Mais pas selon la conception algérienne où l’ancienneté est un paramètre qui permet de justifier l’absentéisme. Mais en raison du développement rapide des technologies et de l’internationalisation des activités, ce système a connu une réforme qui a fait que le salaire tient compte beaucoup plus des compétences et des capacités des employés. Ce qui offre un système de concurrence très dur mais qui permet en même temps aux entreprises de tirer le meilleur de ses employés. Ici, la motivation va plus loin. Les Japonais acceptent aussi que les entreprises forment les travailleurs pour qu’ils s’adaptent à une éthique et à un style particulier. Autant le système est basé sur l’ultralibéralisme, autant la dimension sociale au sein de l’entreprise est prise en compte. D’ailleurs, on dit aussi que le patron idéal était celui qui aidait ses subordonnées à régler leur problème personnel. Ainsi, le respect de la vie sociale demeure ainsi défini par le groupe ou des normes institutionnelles et ce, en l’absence de fortes croyances religieuses.
Pour les Japonais, un taux de 5,4% de chômage est une véritable catastrophe sociale !
Mais cette situation a connu des mutations ces dix dernières années du fait de la mondialisation. “Avant, les jeunes étaient contents d’avoir un emploi stable dans une entreprise où ils doivent bosser jusqu’à la retraite, mais cela a radicalement changé aujourd’hui. Les jeunes cherchent le maximum d’opportunités pour gagner le maximum d’argent”, nous dit Honomi, la quarantaine passée, qui travaille dans un restaurant à Tokyo. Mère de deux enfants, elle nous explique que la vie est devenue très dure au Japon, même si le système de protection sociale demeure l’un des plus performants au monde. “Les fonctionnaires ne paient que 10% du montant des soins qu’ils reçoivent dans les structures de santé, ce qui est d’un apport non négligeable pour les familles japonaises”, ajoute-t-elle. Mais les amendements introduits dans le système de l’emploi avec les contrats à durée déterminée et les lois sur la dépermanisation ont aggravé le phénomène du chômage. Avant, le taux ne dépassait pas les 2%, ce qui, de l’avis général, était concevable et même s’il est considéré — et c’est le cas — comme le taux le plus faible enregistré dans les pays développés.
Mais aujourd’hui, les Nippons parlent de catastrophe sociale en évoquant le taux de 5,4% qu’a atteint le chômage. “Il y a aujourd’hui de plus en plus de licenciements”, note avec amertume, Mlle Kumi, agent dans une grande surface à Sapporo, la capitale de Hokkaïdo, à quelques 1 000 km de Tokyo. Dans sa politique de lutte contre le chômage et de facilitation à l’emploi, le gouvernement verse une indemnité aux jeunes sans emploi pendant une durée de six mois, au-delà de laquelle le chômeur est sommé de trouver un boulot. “À partir de là, les jeunes n’ont aucune ressource. Par conséquent, ils doivent se débrouiller”, dit Hana, architecte. Selon une analyse rendue publique en 2005 par le Centre d’études prospectives et d’informations internationales, “le marché du travail japonais a basculé du plein emploi au chômage durable pendant la crise 1992-2002. Durant cette décennie, la composante conjoncturelle du chômage progresse beaucoup plus rapidement que la composante structurelle. Bien que toutes les tranches d’âge soient touchées, les jeunes et les hommes seniors (60 - 64 ans) payent le plus lourd tribu. L’insuffisance des créations nettes d’emplois explique l’augmentation du chômage, alors que la population active se contracte depuis 1999. La lutte contre le chômage des pouvoirs publics et les efforts d’assainissement financier des firmes se traduisent par la transformation graduelle des institutions et par l’affaiblissement de l’originalité du modèle d’emploi japonais”. Il faut dire aussi que les traditions familiales, qui constituent une véritable référence même au sein de l’entreprise, commencent à céder la place à l’individualisme. L’atomisation de la famille se ressent également.
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Dernière édition par Admin le Dim 20 Juil - 1:08, édité 1 fois