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Portrait de notre ami Hicham Abboud

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admin"SNP1975"

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[size=12]Extraits d’un portrait publié dans le nouvel observateur n°1910 du 14 juin 2001 sous la plume de Yassir Benmiloud*

Mes fonctions dans l'armée m'ont permis de connaître les hommes, mais c'est en tant que journaliste que j'ai compris le système. » A 46 ans, Hichem Aboud tient avant tout à être considéré comme un « observateur attentif de la scène politique algérienne ». A ceci près que son point de vue, l'homme le porte depuis l'intérieur même d'un système qu'il a arpenté jusqu'en son cœur. Lorsqu'on a été chargé du dossier Moyen-Orient au sein de la Division de la Sécurité extérieure (DSE), lorsqu'on a été sous-directeur de l'analyse à la Division Évaluation et Analyse (DEA), « colonne vertébrale » des services secrets algériens, et pour finir chef de cabinet du patron de la Sécurité militaire à l'instant-clé de la manipulation des premières élections pluralistes, on est fatalement un peu plus qu'un « observateur attentif de la scène politique algérienne ».

Mais il est vrai, aussi, que dès sa radiation volontaire de l'armée en octobre 1992, soit quatre mois après l'assassinat du président Boudiaf, Hichem Aboud, journaliste de formation et pigiste sous pseudo dans la presse sportive, lance aussitôt son propre journal. Il passe brutalement de l'exégèse footballistique au scoop politique de première main, annonçant quelques nominations sensibles et autant de sournois limogeages sur fond de lutte des clans. « El Acil » (« l'Authentique ») ne fêtera pas son premier anniversaire, tout comme le « Libre », lancé en 1994 pour être suspendu huit mois plus tard. Les gardes à vue, contrôles judiciaires, procès et autres pressions auront raison de l'aventure.
Après une ultime comparution devant les tribunaux pour « atteinte aux intérêts supérieurs du pays, troubles à la sécurité et à l'ordre public », l'ex-officier et patron de presse, craignant une nouvelle arrestation, s'exile en France en février 1997.

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1979, réunion des directeurs et rédacteurs en chef de la presse algérienne avec le président de la république, Chadli Bendjedi. A 24 ans, rédacteur en chef de l'édition française du magazine El-Djeïch,
j'étais le benjamin de l'assisatance.



Hichem Aboud est né à Bab el-Oued, d'un père fonctionnaire de la Compagnie nationale d'Electricité, ancien moudjahid et ancien militant du Parti communiste algérien à Oum el-Bouaghi, sa ville natale des Aurès. Le milieu est modeste, la famille nombreuse et heureuse (...) Après un bac lettres et une première année à Sciences-Po dans la filière journalisme - sa passion -, les sollicitations d'une Armée nationale populaire soucieuse de former les élites de demain lui apparaissent séduisantes à plus d'un titre (...)
A sa sortie de l'Institut des Sciences politiques et de l'Information en juin 1978, il effectue neuf mois d'instruction militaire à l'École de Formation des Officiers de Réserve (l'EFOR), avant d'être affecté au service presse du commissariat politique. A 24 ans, le jeune lieutenant se voit propulsé rédacteur en chef de l'édition française du journal de l'armée, le mensuel « El Djeich ». Mais très vite sa liberté de ton lui vaut ses premiers rappels à l'ordre. Régulièrement convoqué pour s'expliquer sur le contenu des articles, sommé de soumettre son sommaire au secrétariat général du ministère de la Défense nationale, catalogué comme « gauchiste » et « forte tête », le lieutenant commence à se sentir « à l'étroit ».
Lorsqu'en 1986 le journal passe sous la tutelle directe de l'état-major, Hichem Aboud dépose sa première demande de radiation de l'armée. Refusée. On lui propose en revanche de rejoindre le cabinet du général Lakhal Ayat, patron de la direction centrale de la Sécurité militaire, où il pourra mettre à profit ses talents de journaliste en rédigeant des synthèses sur le Moyen-Orient : « Pour moi, c'était un travail intellectuellement stimulant, d'autant que par ailleurs j'étais journaliste sportif dans la presse algérienne, sous le pseudonyme de S. Amine. L'un dans l'autre, je me disais avoir tiré mon épingle du jeu. »

Surviennent les émeutes d'octobre 1988. Hichem Aboud, alors en charge du dossier Moyen-Orient au sein de la division de la sécurité extérieure, se retrouve à siéger au sein de la cellule de crise et voit l'ampleur de la manipulation politique, le laisser-faire, les provocations. Le général Lakhal Ayat est remplacé à la tête des services par le général Mohamed Betchine. (...) propose à Hichem le poste de chef de cabinet. Ce dernier renâcle, le cœur n'y est plus. Il voit bien que la présidence de la République a clairement adopté une politique du pire, ignore les rapports et autres synthèses des services, joue la carte du pourrissement. « C'est un ordre ! », conclut le grand patron. Hichem Aboud s'exécute et prend possession de son bureau. Mais, au sommet du pouvoir, la guerre des clans fait rage et le général Betchine va bientôt en faire les frais. L'homme, ne comprenant rien à la nouvelle donne, est poussé à la démission en octobre 1990. Hichem Aboud dépose à son tour sa demande de radiation et la maintient, malgré quatre sollicitations appuyées du général « Tewfik », le tout-puissant successeur de Betchine. Il ne l'obtiendra que deux ans plus tard.

A Paris, après un premier refus et dix-huit mois de patience, l'Ofpra lui accorde l'asile politique. Il passe aussi par la case DST où on le soumet au debriefing de rigueur. « Ils cherchaient plus à savoir où j'habitais qu'autre chose. Je peux toujours constituer une monnaie d'échange... Mais ils en savent bien plus que moi sur la situation algérienne. Nos services ont toujours parfaitement coopéré ! »
Aujourd'hui employé et responsable syndical dans une grande société de télécommunication, Hichem Aboud apporte la touche finale à un ouvrage sur la « mafia des généraux ». Un titre qui n'a rien d'une métaphore, comme en témoignent ces premières révélations.



Dernière édition par Admin le Dim 27 Juil - 14:12, édité 1 fois

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