Je suis prêt à affronter toutes les épreuves | |||||||||
Peu de temps avant sa prise de fonctions, BarackObama s’est confié au magazine Time. Nous publionsen exclusivité la version française de cette interview. | |||||||||
BARACK OBAMA Je pense que nous avons remporté une victoire décisive. Malgré tout, 47 % des voix sont allées à John McCain. Je ne pense donc pas que les Américains attendent de leur prochain président de l’autosatisfaction. Nous avons reçu un mandat clair pour le changement. Cela signifie un gouvernement dont l’action ne soit pas inspirée par une logique partisane. Un gouvernement compétent. Et, surtout, un gouvernement qui se concentre, jour après jour, sur les besoins et les difficultés, les espoirs et les rêves des gens ordinaires. Je pense que les institutions de Washington dans leur ensemble ont reçu le mandat de se mettre à l’écoute des Américains ordinaires, comme elles ne l’ont pas fait depuis très longtemps. Quand les électeurs seront appelés à juger votre bilan, dans deux ans [lors des élections de mi-mandat], qu’est-ce qui leur permettra de dire si vous êtes sur la bonne voie ? Nous nous sommes fixé au cours de cette campagne un certain nombre de repères qui seront autant de critères d’évaluation. Aurons-nous aidé notre économie à se relever de la plus grave crise financière depuis celle de 1929 ? Aurons-nous mis en place pour les marchés financiers une réglementation et un code de conduite capables d’assurer que ce type de crise ne se reproduira plus ? Aurons-nous créé des emplois bien rémunérés permettant aux ménages de subvenir à leurs besoins ? Aurons-nous fait des progrès significatifs pour réduire les coûts de l’assurance-maladie et étendre la couverture santé ? Aurons-nous amorcé ce qui sera sans doute un projet sur dix ans pour faire accéder les Etats-Unis à une nouvelle politique énergétique ? Aurons-nous lancé ce qui pourrait être un programme encore plus long pour revitaliser nos écoles publiques afin d’être compétitifs au xxie siècle ? Voilà pour le front intérieur. En matière de politique étrangère, aurons-nous fermé Guantanamo de façon responsable, mis un terme définitif à l’usage de la torture et rétabli un équilibre entre les exigences de notre sécurité et celles de notre Constitution ? Aurons-nous renoué des alliances avec l’ensemble du monde ? Aurai-je réussi à retirer les troupes américaines d’Irak et aurons-nous consolidé notre approche en Afghanistan – non seulement sur le plan militaire, mais également sur le plan diplomatique et en termes de développement ? Et aurons-nous su pousser les institutions internationales à prendre à bras-le-corps les menaces transnationales, comme le changement climatique, que nous ne pouvons pas résoudre seuls ? Au-delà de ces mesures spécifiques, j’aimerais que le peuple américain puisse dire dans deux ans : “Le gouvernement n’est pas parfait, certaines initiatives d’Obama m’exaspèrent. Mais, globalement, j’ai le sentiment que le gouvernement travaille pour moi. J’ai le sentiment qu’il est fiable. J’ai le sentiment qu’il est transparent. J’ai le sentiment d’être bien informé sur les mesures qu’il entreprend. J’ai le sentiment d’avoir en face de moi un président et un gouvernement qui savent reconnaître leurs erreurs, qui s’adaptent aux nouvelles informations et préfèrent appuyer leurs décisions sur des faits et sur des données scientifiques plutôt que faire de la démagogie politique.” Ce sont là quelques-uns des résultats que je voudrais que les Américains puissent constater d’ici deux ans. L’aggravation de la crise financière a-t-elle modifié l’ordre et l’urgence de vos priorités en matière d’emploi et d’énergie, par exemple ? Fort heureusement, la plupart des propositions que nous avons formulées non seulement s’appliquent à notre croissance économique à long terme, mais correspondent également aux mesures que nous devons prendre à court terme pour remettre l’économie sur les rails. J’ai parlé pendant la campagne de la nécessité de reconstruire nos infrastructures, et cela nous fournit une occasion de créer de l’emploi et de doper la demande, à un moment où l’économie en a désespérément besoin. J’ai parlé d’alléger la fiscalité pour 95 % des familles qui travaillent, ce qui s’inscrit dans un plan de relance et nous permettra de rediriger le plus rapidement possible cet argent vers les ménages. J’ai parlé de la nécessité de limiter les coûts de l’assurance-maladie. Comme vous le voyez, la plupart des priorités que j’ai établies contribueront donc à assurer nos besoins économiques à court terme et à long terme. | |||||||||
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