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[Etats-Unis] Une Amérique pour tous

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admin"SNP1975"

admin
Admin

ÉLECTION AMÉRICAINE • "Tout devient vraiment possible en Amérique"

Pour le chroniqueur Thomas Friedman, l'élection de Barack Obama met enfin un terme à la guerre de Sécession et annonce de profonds bouleversements.



Barack Obama célèbre sa victoire à Grant Park (Chicago), 4 novembre 2008
DR


Le 4 novembre 2008, peu après 23 heures, heure de la côte Est, la guerre de Sécession a enfin pris fin, quand un Noir, Barack Hussein Obama, a remporté assez de suffrages pour devenir président des Etats-Unis. Cette guerre civile qui a connu son tournant en 1863, lors de la bataille de Gettysburg, en Pennsylvanie, s'est terminée cent quarante-cinq ans plus tard, dans le même Etat. Car sa victoire sur le champ de bataille électoral en Pennsylvanie a assuré le succès de Barack Obama en tant que 44e président des Etats-Unis.

Dans son célèbre discours de Gettysburg, le président Lincoln avait appelé tous les Américains à poursuivre "la tâche encore inachevée que ceux qui se sont battus ici ont jusqu'alors noblement accomplie". Inachevée, cette tâche l'est restée pendant un siècle et demi. Car, malgré des décennies de législation en faveur des droits civiques, de décisions de justice et d'activisme social, malgré l'inconstitutionnalité de la ségrégation raciale, malgré le rêve et la croisade de Martin Luther King, tant que la majorité blanche des Etats-Unis n'avait pas effectivement élu un président africain-américain, la guerre de Sécession ne pouvait être terminée.

C'est ce qui s'est passé mardi soir [le 4 novembre], et c'est pour cela que nous nous réveillons dans un pays différent. Certes, la lutte pour l'égalité n'est jamais finie ; mais nous pouvons désormais repartir sur des bases entièrement nouvelles. Que chaque enfant, chaque citoyen, chaque nouvel immigrant le sache à compter de ce jour : tout est vraiment possible en Amérique. Obama restera pour toujours notre premier président noir. Mais peut-il devenir cette denrée rare qu'est un grand président ? Il va avoir la possibilité de le prouver, car nos plus grands dirigeants sont ceux qui ont pris leurs fonctions à certaines de nos heures les plus sombres. "Ce n'est pas parce qu'on est élu en temps de crise qu'on est nécessairement grand, mais cela en donne l'occasion", souligne Michael Sandel, philosophe politique de l'université Harvard. "Cela a assurément été le cas pour Lincoln, Roosevelt et Truman." En partie, la grandeur de Roosevelt a tenu à ce qu'il "a progressivement développé une nouvelle philosophie du pouvoir – le New Deal – sur les décombres et le désordre politique de la dépression économique dont il avait hérité". Il faudra qu'Obama fasse de même, mais ces choses-là prennent du temps.

"En 1932, rappelle Michael Sandel, Roosevelt n'avait pas fait campagne sur le New Deal. Comme Obama, lorsqu'il a entamé son mandat, il ne disposait pas d'une philosophie claire quant à sa méthode de gouvernement. Il était animé d'un esprit confiant, engagé, et il avait de l'expérience. Mais il a fallu attendre 1936 pour que la campagne présidentielle s'articule autour du New Deal. Quel sera l'équivalent pour Obama ? Même lui n'en sait rien. Cela se dessinera au fur et à mesure qu'il s'attaquera à l'économie, à l'énergie et au rôle de l'Amérique dans le monde. Ces défis sont si énormes qu'il ne pourra réussir que s'il est en mesure de définir une nouvelle politique pour le bien commun."

Bush & Cie ne considéraient pas le gouvernement comme un instrument du bien public. Ils ont neutralisé leurs chefs de cabinet et nommé des séides à des postes clés. Pour eux, la poursuite de l'intérêt général s'est résumée à la poursuite de leurs intérêts personnels. Les électeurs se sont rebellés contre cet état de fait. Mais on a également assisté à une révolte contre la version démocrate traditionnelle du bien public, à savoir que celui-ci ne serait que la somme de tous les groupes d'intérêts qui réclament leur part. Cette nouvelle politique du bien public ne peut pas être qu'une affaire de gouvernement et de marchés. "Elle doit aussi s'appuyer sur un nouveau patriotisme, sur ce que c'est qu'être citoyen, assure Michael Sandel. C'est la corde la plus grave qu'ait fait vibrer la campagne d'Obama. Elle a réussi à entrer en phase avec un idéalisme civique dormant, un désir chez les Américains de se mettre au service d'une cause plus grande qu'eux, la volonté d'être de nouveau des citoyens."

Rien de tout cela ne sera facile. Mais, au plus profond de moi, je sens que, de tous les changements qu'apportera une présidence Obama, le moindre d'entre eux sera peut-être la rupture avec notre passé raciste. La guerre de Sécession est terminée, c'est sûr. Que la reconstruction commence !


Thomas L. Friedman
The New York Times

http://www.marocainsdalgerie.net

Slimani9002



Admin a écrit:ÉLECTION AMÉRICAINE • "Tout devient vraiment possible en Amérique"

Pour le chroniqueur Thomas Friedman, l'élection de Barack Obama met enfin un terme à la guerre de Sécession et annonce de profonds bouleversements.



Barack Obama célèbre sa victoire à Grant Park (Chicago), 4 novembre 2008
DR


Le 4 novembre 2008, peu après 23 heures, heure de la côte Est, la guerre de Sécession a enfin pris fin, quand un Noir, Barack Hussein Obama, a remporté assez de suffrages pour devenir président des Etats-Unis. Cette guerre civile qui a connu son tournant en 1863, lors de la bataille de Gettysburg, en Pennsylvanie, s'est terminée cent quarante-cinq ans plus tard, dans le même Etat. Car sa victoire sur le champ de bataille électoral en Pennsylvanie a assuré le succès de Barack Obama en tant que 44e président des Etats-Unis.

Dans son célèbre discours de Gettysburg, le président Lincoln avait appelé tous les Américains à poursuivre "la tâche encore inachevée que ceux qui se sont battus ici ont jusqu'alors noblement accomplie". Inachevée, cette tâche l'est restée pendant un siècle et demi. Car, malgré des décennies de législation en faveur des droits civiques, de décisions de justice et d'activisme social, malgré l'inconstitutionnalité de la ségrégation raciale, malgré le rêve et la croisade de Martin Luther King, tant que la majorité blanche des Etats-Unis n'avait pas effectivement élu un président africain-américain, la guerre de Sécession ne pouvait être terminée.

C'est ce qui s'est passé mardi soir [le 4 novembre], et c'est pour cela que nous nous réveillons dans un pays différent. Certes, la lutte pour l'égalité n'est jamais finie ; mais nous pouvons désormais repartir sur des bases entièrement nouvelles. Que chaque enfant, chaque citoyen, chaque nouvel immigrant le sache à compter de ce jour : tout est vraiment possible en Amérique. Obama restera pour toujours notre premier président noir. Mais peut-il devenir cette denrée rare qu'est un grand président ? Il va avoir la possibilité de le prouver, car nos plus grands dirigeants sont ceux qui ont pris leurs fonctions à certaines de nos heures les plus sombres. "Ce n'est pas parce qu'on est élu en temps de crise qu'on est nécessairement grand, mais cela en donne l'occasion", souligne Michael Sandel, philosophe politique de l'université Harvard. "Cela a assurément été le cas pour Lincoln, Roosevelt et Truman." En partie, la grandeur de Roosevelt a tenu à ce qu'il "a progressivement développé une nouvelle philosophie du pouvoir – le New Deal – sur les décombres et le désordre politique de la dépression économique dont il avait hérité". Il faudra qu'Obama fasse de même, mais ces choses-là prennent du temps.

"En 1932, rappelle Michael Sandel, Roosevelt n'avait pas fait campagne sur le New Deal. Comme Obama, lorsqu'il a entamé son mandat, il ne disposait pas d'une philosophie claire quant à sa méthode de gouvernement. Il était animé d'un esprit confiant, engagé, et il avait de l'expérience. Mais il a fallu attendre 1936 pour que la campagne présidentielle s'articule autour du New Deal. Quel sera l'équivalent pour Obama ? Même lui n'en sait rien. Cela se dessinera au fur et à mesure qu'il s'attaquera à l'économie, à l'énergie et au rôle de l'Amérique dans le monde. Ces défis sont si énormes qu'il ne pourra réussir que s'il est en mesure de définir une nouvelle politique pour le bien commun."

Bush & Cie ne considéraient pas le gouvernement comme un instrument du bien public. Ils ont neutralisé leurs chefs de cabinet et nommé des séides à des postes clés. Pour eux, la poursuite de l'intérêt général s'est résumée à la poursuite de leurs intérêts personnels. Les électeurs se sont rebellés contre cet état de fait. Mais on a également assisté à une révolte contre la version démocrate traditionnelle du bien public, à savoir que celui-ci ne serait que la somme de tous les groupes d'intérêts qui réclament leur part. Cette nouvelle politique du bien public ne peut pas être qu'une affaire de gouvernement et de marchés. "Elle doit aussi s'appuyer sur un nouveau patriotisme, sur ce que c'est qu'être citoyen, assure Michael Sandel. C'est la corde la plus grave qu'ait fait vibrer la campagne d'Obama. Elle a réussi à entrer en phase avec un idéalisme civique dormant, un désir chez les Américains de se mettre au service d'une cause plus grande qu'eux, la volonté d'être de nouveau des citoyens."

Rien de tout cela ne sera facile. Mais, au plus profond de moi, je sens que, de tous les changements qu'apportera une présidence Obama, le moindre d'entre eux sera peut-être la rupture avec notre passé raciste. La guerre de Sécession est terminée, c'est sûr. Que la reconstruction commence !


Thomas L. Friedman
The New York Times

La seule chose qui a changé, c est la couleur du president, c est un americain qui va se battre pour les interets de l'amerique, il va peut etre changer les choses dans la forme, mais pas dans le fond !

il devra suivre un systeme sous influence des lobbies qui dictent la politique americaine, les presidents changent, les partis au pouvoir se succedent mais ils appliquent tous la meme politique avec des manieres differentes, il faut etre bien naif pour croire que la politique americaine puisse changer kelk soit le president ou le parti au pouvoir, ce qui est sur c est que ca ne peut pas etre pire que celle de bush and Co

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