Les entretiens entre l'Ambassadeur américain à Alger, Robert Ford et le Président algérien Abdelaziz Bouteflika révèlent les positions des deux pays sur le dossier du Sahara occidental. Si beaucoup d'éléments étaient déjà connus, des petites révélations et certaines phrases en disent long sur l'écart croissant entre les intérêts particuliers de l'Algérie, et celui des grandes puissances sur la question sensible sahraouie.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Abdelaziz Bouteflika, Président de la République Démocratique et Populaire d'Algérie
La note qui date du 25 juin 2008, dépeint un président algérien irrité par l'appui de plus en plus soutenu des Etats-Unis au plan d'autonomie des provinces saharienne proposée par le Maroc.
Mais les plaintes d’Abdelaziz Bouteflika ne feront pas tanguer Robert Ford. Il écarte la voie de l'auto-détermination par référendum qui lui parait dans l'impasse pour appuyer un plan d'autonomie pragmatique et permettant aux sahraouis [des camps de Tindouf] de sortir enfin de leur statut de réfugiés. Le Président algérien n'en démord pas, et affirme que l'auto-détermination des sahraouis est une question de principes.
Alors que l'Ambassadeur affirme la préférence des Etats-Unis pour une autonomie à l'image de celle des Kurdes en Irak par exemple, Bouteflika plaide pour un statut-quo. Alors que Ford explique qu'il n'est pas acceptable de voir le conflit continuer encore une trentaine d'année, Bouteflika préfère une évolution par étape, même si elle est lente. Ca prendra le temps qu'il faudra, pourrait être une bonne manière de résumé la pensé du Président algérien.
Pour conclure sa note, Robert Ford cite les propos du Président Bouteflika qui en disent long sur les perspectives d'évolution du conflit. "Bouteflika a indiqué qu'il voulait trouver un moyen de sortir de l'impasse". On ne saura pas si l'impasse concerne la situation du Polisario, ou plutôt celle de l'Algérie prise au piège dans son entêtement pro-polisario. L'ambassadeur Ford enfonce le clou en concluant sa note par un délicieux : "il n'y a tout simplement aucune idée créative ici [en Algérie] sur le moyen d'y parvenir".
On comprend mieux le désir de statut quo de la part du Président Bouteflika. Quand bouger devient risqué, l'immobilité révèle toutes ses vertus.
Sahara : Le conflit ne peut être résolu entre Mohammed VI et Bouteflika…
…tout simplement parce qu'ils n'ont pas le même humour !
C'est un peu le sens de la confidence de Abdelaziz Bouteflika à un interlocuteur américain, révélé dans un autre câble diplomatique sur le site d’El Pais.
Ainsi, la note explique : "que dans un rare moment d'autocritique, Bouteflika a dit qu'il avait trouvé son propre point faible : il pense que d'autres personnes devront résoudre les problèmes [entre l'Algérie et le Maroc] à travers le dialogue, mais il ne croit pas dans un dialogue entre lui et Mohammed VI".
Par contre il précise qu'il appréciait l'humour du défunt roi Hassan II, et a plaisir à blaguer avec le Prince Moulay Rachid. Si les pays doivent être dirigés en fonction des blagues de leur dirigeant, on n'est pas sorti de l'auberge !
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La note qui date du 25 juin 2008, dépeint un président algérien irrité par l'appui de plus en plus soutenu des Etats-Unis au plan d'autonomie des provinces saharienne proposée par le Maroc.
Mais les plaintes d’Abdelaziz Bouteflika ne feront pas tanguer Robert Ford. Il écarte la voie de l'auto-détermination par référendum qui lui parait dans l'impasse pour appuyer un plan d'autonomie pragmatique et permettant aux sahraouis [des camps de Tindouf] de sortir enfin de leur statut de réfugiés. Le Président algérien n'en démord pas, et affirme que l'auto-détermination des sahraouis est une question de principes.
Alors que l'Ambassadeur affirme la préférence des Etats-Unis pour une autonomie à l'image de celle des Kurdes en Irak par exemple, Bouteflika plaide pour un statut-quo. Alors que Ford explique qu'il n'est pas acceptable de voir le conflit continuer encore une trentaine d'année, Bouteflika préfère une évolution par étape, même si elle est lente. Ca prendra le temps qu'il faudra, pourrait être une bonne manière de résumé la pensé du Président algérien.
Pour conclure sa note, Robert Ford cite les propos du Président Bouteflika qui en disent long sur les perspectives d'évolution du conflit. "Bouteflika a indiqué qu'il voulait trouver un moyen de sortir de l'impasse". On ne saura pas si l'impasse concerne la situation du Polisario, ou plutôt celle de l'Algérie prise au piège dans son entêtement pro-polisario. L'ambassadeur Ford enfonce le clou en concluant sa note par un délicieux : "il n'y a tout simplement aucune idée créative ici [en Algérie] sur le moyen d'y parvenir".
On comprend mieux le désir de statut quo de la part du Président Bouteflika. Quand bouger devient risqué, l'immobilité révèle toutes ses vertus.
Sahara : Le conflit ne peut être résolu entre Mohammed VI et Bouteflika…
…tout simplement parce qu'ils n'ont pas le même humour !
C'est un peu le sens de la confidence de Abdelaziz Bouteflika à un interlocuteur américain, révélé dans un autre câble diplomatique sur le site d’El Pais.
Ainsi, la note explique : "que dans un rare moment d'autocritique, Bouteflika a dit qu'il avait trouvé son propre point faible : il pense que d'autres personnes devront résoudre les problèmes [entre l'Algérie et le Maroc] à travers le dialogue, mais il ne croit pas dans un dialogue entre lui et Mohammed VI".
Par contre il précise qu'il appréciait l'humour du défunt roi Hassan II, et a plaisir à blaguer avec le Prince Moulay Rachid. Si les pays doivent être dirigés en fonction des blagues de leur dirigeant, on n'est pas sorti de l'auberge !
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