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Ce grain de sable qui nous vient du sahara

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admin"SNP1975"

admin
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Ali Bensaâd géographe.

Pour moi 2008, c’est l’année du désordre, du désordre salutaire. Une année qui me donne l’envie de faire un éloge du désordre. Bien sûr beaucoup penseront d’emblée au désordre de la finance mondiale, à ce gigantesque krach boursier, à une mondialisation qui se financiarise, se déconnecte du réel et des hommes.

Non, je pense au désordre que causent les incontrôlables et imprévisibles mouvements migratoires contraints à la «clandestinisation». La déroutante tragédie des migrants-avec ses milliers de morts et leur insaisissable stratégie toujours plus fuyante - se joue des différents barrages sophistiqués érigés pour les contenir. Ces mouvements, obligés d’emprunter des voies détournées et contraints à se faufiler dans les interstices des marges toujours plus dangereux ; ces mouvements sont en train, pourtant, de façon inattendue, de mettre du désordre dans «l’ordre» international et d’y imposer le retour de la dimension humaine occultée.

On aura beaucoup remarqué la débauche d’énergie déployée par le président Sarkozy sur la scène internationale autour de la crise financière. Il faut quand même rappeler que les deux événements diplomatiques les plus importants en France cette année (le sommet de l’Union pour la Méditerranée en juillet et la conférence euro-africaine sur les migrations en novembre), avaient comme point central la question de la mobilité humaine du sud vers le nord dans l’espace méditerranéen. Si cette question s’est imposée à l’ordre du jour, elle ne doit en rien à la bienveillance des dirigeants européens, mais plutôt aux migrants eux-mêmes qui - par leur ténacité et leur détermination à prendre consciemment des risques de plus en plus en plus grands au prix de la mort - ont perturbé les opinions et ébranlé les certitudes et les stratégies des décideurs européens. Ces migrants se sont imposés comme des acteurs de leur destin et des enjeux internationaux. Ignorés au Nord comme au Sud, ils ont par leurs pratiques mis le doigt sur une contradiction de la mondialisation encore plus flagrante que sa financiarisation. Alors que le monde se contracte de plus en plus et que se multiplient les connexions directes et instantanées, le «malthusianisme spatial» qui tient lieu de politique migratoire, bloque l’aboutissement et la consolidation de ces connexions par leur incarnation en la mobilité des hommes - qui restent le chaînon manquant de la mondialisation, le butoir à son achèvement.

Bien sûr, le traitement de cette question reste envisagé toujours sous un angle répressif comme l’ont illustré la «directive retour» de l’Union européenne et la symbolique du lieu de réunion, cette année, pour les ministres européens chargés des questions d’immigration : Vichy. Mais l’importance de ces rencontres est moins dans ce qu’elles se proposent de faire que dans ce qu’elles révèlent malgré elle : le caractère irrépressible et l’impossible «éradication» des mobilités.

Ces migrants, qui ne sont pas si nombreux que cela et qui viennent également par le Sahara, sont le grain de sable perturbateur qui grippe la machine institutionnelle mondiale et pose le besoin d’une gouvernance humaine mondiale. Par leur ténacité, ils le feront admettre de la même façon qu’il est admis aujourd’hui sur le plan économique.

Leur ténacité est à l’image de l’obstination et de la récurrence des retours de refoulé, elle dit l’intenable posture de cette distorsion schizophrénique de l’espace mondial. Elle nous rappelle, vingt-cinq siècles plus tard, cette sentence de l’historien et philosophe grec Tucidide : «L’épaisseur d’une muraille compte moins que la volonté de la franchir.» Elle ne nous rappelle pas seulement que les murs sont inutiles mais qu’ils sont surtout dangereux pour ceux qu’ils sont censés protéger, car l’érection des murs signe toujours le début de l’effondrement d’un système comme nous l’a appris un demi-siècle de rideau de fer et comme nous le rappelle tragiquement aujourd’hui le mur «protégeant» les Israéliens.

L’Europe n’a-t-elle pas déjà emmuré son avenir ? Quand on la voit pousser les dirigeants du Sud à inventer le «crime d’immigration» et à se faire les geôliers de leurs citoyens. C’est le prix du soutien de l’Europe. Elle ferme les yeux sur l’autoritarisme et la corruption de ces dirigeants qui sont la source de répulsion de leurs citoyens. Les politiques - pour avoir contribué à faire de la question des mobilités un sujet tabou voire repoussoir - se retrouvent aujourd’hui ferrés et ne peuvent pas assumer devant leurs opinions la nécessité d’un renouvellement par l’immigration.

Finalement, il n’y a pas que les battements d’aile du papillon, le grain de sable aussi peut mettre du désordre dans toute la machine.

Dernier ouvrage publié :le Maghreb à l’épreuve des migrations subsahariennes, immigration sur émigration, Karthala, 2008.

Ali BENSAÂD

Maître de Conférences Université de Provence UFR Géographie
Enseignant Chercheur CNRS IREMAM, Aix en Provencze
Matin

http://www.marocainsdalgerie.net

admin"SNP1975"

admin
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Reportage : Harraga (Mercredi 21 Janvier 2009)

Bilan des forces navales concernant l’émigration clandestine
100 cadavres de harragas repêchés en 2008

Par :Nabila Afroun

À peine la nouvelle année entamée, que 17 émigrés clandestins ont été interceptés par les Forces navales. L’année dernière, 1 335 cas de harragas ont été enregistrés par le même département, 98 dépouilles repêchées sur les côtes algériennes et de nombreuses personnes portées disparues.
Le problème de l’émigration clandestine est loin d’être réglé. D’année en année, les chiffres sont en augmentation continue. Il ne se passe pas un jour sans que la presse nationale n’évoque le sujet de l’émigration clandestine. Des dizaines de candidats, issus de différentes classes sociales, tentent au quotidien d’atteindre la rive Nord. Peu d’entre eux y parviennent, beaucoup périssent tandis que la majorité se fait intercepter par les Forces navales. Ces dernières ne chôment pas. Elles ont même tiré la sonnette d’alarme vu la fréquence de ces traversées. Les harragas embarquent par dizaines, à bord de chaloupes de fortune vers des horizons qu’ils espèrent plus cléments. Des femmes avec leurs enfants sont, également, tentées par cette traversée dangereuse. Selon le bilan 2008 de la cellule de communication des Forces navales, 88 interventions ont été effectuées en pleine mer dans le cadre de la lutte contre l’émigration clandestine. Résultat : l’interception de 1 335 harragas dont 1 327 Algériens, 98 corps sans vie repêchés en mer et 43 embarcations récupérées.
Selon ce même rapport, la plupart des départs proviennent de la côte est du pays avec 636 émigrés, dont 442 venant de la wilaya de Annaba. La même source précise que l’été est considéré par les harragas comme une bonne période pour les tentatives de se rapprocher de l’Europe. À ce propos, 246 personnes ont été interceptées durant le mois d’août 2008 ; un chiffre élevé comparé aux autres périodes de l’année. Le rapport des forces navales signale, également, que la majorité des émigrés interceptés durant cette année sont de jeunes candidats dont l’âge varie entre 21 à 29 ans. Par ailleurs, il est indiqué que 87% de ces personnes utilisent des embarcations alors que 13% se faufilent dans les navires marchands.
L’année 2008 a vu les chiffres sensiblement augmenter comparés à ceux des deux années précédentes. En effet, 1 259 clandestins ont été interceptés par les Forces navales durant l’année 2007 et 61 corps sans vie ont été repêchés au large des côtes. Le bilan de l’année 2006 s’élevait, quant à lui, à 1 016 personnes interceptées alors que 73 ont été retrouvées mortes en mer. Les chiffres enregistrés en 2005 sont les plus bas de ces cinq dernières années : 335 émigrés clandestins interceptés et 29 cadavres repêchés. Il faut préciser que le taux des départs a augmenté de 70% de 2005 à 2006.
Les différentes études menées à ce sujet démontrent clairement que les pays du sud de l’Europe sont des destinations prisées. Face à ce rush, les pays européens tentent des mesures, parfois extrêmes, qui ne règlent pas le problème. Des questions se posent : qu’est-ce qui motive à entreprendre cette dangereuse aventure ? Comment lutter efficacement contre ce fléau, puisque les mesures prises par la justice algérienne ne semblent pas les décourager….
Malgré leur éloquence, ces chiffres ne reflètent pas l’ampleur exacte du phénomène car ils ne prennent pas en compte ceux qui sont arrivés à bon port ou encore, les personnes portées disparues. Les années 2007 et 2008 ont été particulièrement meurtrières pour les candidats à l’émigration clandestine. L’année 2009 s’annonce mal. Au cours des dix premiers jours de ce mois de janvier, les forces navales ont repris leurs opérations de sauvetage. 17 harragas ont été interceptés au large des côtes de Mostaganem. Le phénomène est en forte propagation, telle une pandémie sociale.


Leur nombre a triplé en 2008, 639 clandestins refoulés d’Europe
Durant ces trois dernières années, 1 360 émigrés clandestins ont été interceptés par les autorités européennes puis rapatriés. La cellule de communication des Forces navales algériennes a enregistré 639 cas de refoulement de harragas durant l’année 2008. Un chiffre en hausse comparé à celui de l’année 2007 avec 189 cas de refoulement et 532 pour l’an 2006. Concernant les émigrés clandestins d’origine étrangère interceptés dans les eaux territoriales, la même source a indiqué qu’ils étaient de cinq nationalités différentes, à savoir des Afghans, des Marocains, des Maliens et des Nigériens.
N. A.
Liberté


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