Cette photo qui se passe de tout commentaire nous renseigne bien sur le niveau de ces généraux qui tiennent vaille que vaille à rester aux commandes de l’Algérie, derrière le rideau.
Ayant raté leur coup en 2004 en portant à la candidature de la présidentielle un homme sans conviction et sans envergure, une bonne partie des généraux du cabinet noir semble lâcher l’affaire. Sans pour autant lâcher l’Algérie. Se considérant actionnaires majoritaires de la SA Algérie, ces galonnés de salon qui ont obtenu leurs grades dans les coulisses du pouvoir loin des champs de batailles continuent de lorgner du côté d’El-Mouradia.
Méfiant du candidat présenté par le mentor en chef, Larbi Belkheir, il y a dix ans de cela, les généraux algériens ont fini par comprendre que le maintien de Bouteflika est ce qu’il y a de plus rassurant pour leurs intérêts et pour les dividendes qu’ils tirent de la juteuse affaire « Algérie ».
Par la magie d’une loi inique et anticonstitutionnelle dite « loi de la réconciliation », Bouteflika a sauvé toute cette faune de criminels de poursuites judiciaires pour crimes contre l’humanité. Evidemment, en cas de mobilisation de l’élite intellectuelle du pays et d’une véritable opposition politique, cette loi n’aura aucun effet. Il suffit de se tourner vers les instances juridiques internationales pour que tous ces criminels aillent se bousculer au box des accusés. Le Collectif Contre l’Impunité qui vient de naître à paris et que préside une vieille figure de l’opposition algérienne, Brahim Younessi, œuvre dans ce sens.
En plus de la loi de la réconciliation nationale qui amnistie les généraux et les criminels des groupes armés qui activaient sous leurs ordres, Bouteflika a laissé ces dix dernières années, toute cette clique de généraux assoiffés et insatiables, de profiter des richesses du pays en garnissant leurs comptes bancaires en Europe. De quoi assurer à leur progéniture un avenir loin des gueux d’une Algérie en faillite.
Pour renvoyer l’ascenseur à leur bienfaiteur, les hommes de l’ombre cherchent, aujourd’hui, à rassembler leurs troupes composées de larbins, cireurs de rangers et autres intellos de service pour assurer une participation massive à un scrutin qui risque de connaître le plus bas taux de participation de par le monde.
Ils lui font du racolage pour lui trouver des lièvres plus consistants que ces cabotins qui se sont inscrits pour jouer aux fous du roi d’une parodie électorale qui ferait beaucoup plus pleurer que de faire rire un peuple meurtri par une quinzaine d’années de guerre civile et complètement abattu par une répression des plus féroces.
Ceci pour dire que quand le pouvoir se met au travail, il n’a pas besoin de faire beaucoup d’effort. Car, en face il n’y a rien qui s’oppose à ses ambitions et à ses désirs. Nos généraux peuvent roupiller ou scanner des yeux une créature féminine qui semble ignorer leur présence. L’Algérie leur est acquise tant qu’il y a des pseudos intellectuels qui croient encore au pouvoir des militaires pour sortir le pays de la crise. Et tant que la pseudo opposition a encore la bouche pleine et ne peut pas parler.
En parlant de cette opposition, je pense à un leader politique qui s’est éclipsé de la scène politique en attendant l’obtention d’une dérogation de transfert de devises pour pouvoir placer dans une banque suisse le montant récolté de la vente de la villa que lui ont offert ses amis les généraux et qu’il n’habite pas parce qu’il n’est jamais au pays. Nous reviendrons sur ce sujet avec plus de précision.
Hichem ABOUD
09/02/2009