Revue de l'Occident Musulman et de la Méditerranée, 34, 1982-2
LES PERTES ALGERIENNES DE 1954 A 1962 par X. YACONO
II s'agit d'un problème d'appréciation numérique. Comme pour quelques autres (la population de l'Algérie, en 183O, les victimes des années de misère, 1867-1868, les victimes de la répression en mai 1945), on continue d'avancer des nombres très différents sans les justifier, sans tenir compte des travaux de recherches effectués et on en tire des conclusions répondant à une idée préconçue. Nous voudrions, en ce qui concerne les décès provoqués par la guerre chez les Musulmans d'Algérie, essayer de raisonner en nous appuyant sur les données numériques dont nous disposons.
Notre étude reposant sur des statistiques générales, il faut préciser qu'elle ne concerne pas seulement les combattants ( moudjahidine )et les civils dont la mort est imputable à l'armée française, mais aussi tous ceux qui tombèrent au service de la cause française (militaires et civils musulmans ayant manifesté leur option pour la France), les exécutions au cours des diverses purges qui , eurent lieu en wilaya, les victimes du contre-terrorisme européen, les morts résultant de la rivalité entre le F.L.N. (le Front de Libération Nationale qui déclencha l'insurrection) et le M.N.A. (le Mouvement National Algérien fidèle à Messali), en somme tous les Musulmans qui perdirent la vie par suite de la situation de guerre et de ses suites immédiates jusqu'à l'indépendance, c'est-à- dire du 1er novembre 1954 au début de juillet 1962.
Avant d'aborder l'analyse des statistiques et de proposer un raisonnement, il paraît utile de rapporter d'une part les estimations faites sur ces pertes, et d'autre part de les comparer à celles provoquées par divers conflits, même s'il est difficile d'établir un parallèle entre deux guerres qui se sont déroulées dans des conditions toujours différentes.
1. Estimations
Nous irons des plus élevées aux plus basses dans la mesure du possible.
L'estimation la plus élevée, mais sans doute la plus fantaisiste, est celle que formule Guy de Bosschère lorsqu'il évoque "le massacre d'un tiers de la population" (1), ce qui équivaudrait à quelque trois millions d'habitants !
Les Algériens avancent le plus souvent le nombre de 1 5OO OOO, ou un million (2), jamais un nombre intermédiaire, sauf à employer une formule peu précise comme le Président Boumediène affirmant, dans une interview à Témoignage chrétien, en juin 1971, que "l'Algérie a perdu, pendant la guerre, le dixième de sa population", c'est-à-dire autour d'un million d'habitants, s'il s'agit d'une estimation relative à la situation démographique des dernières années de guerre (3). Le Président Chadli Bendjedid semble accepter un nombre inférieur au million, puisqu'il parle du "sacrifice suprême de centaines de milliers de martyrs" (4).
Des journalistes et des historiens ont aussi retenu le nombre d'un million sans s'en expliquer, comme s'il s'agissait d'une évidence. On le trouve, par exemple, sous la plume de l'Anglais Alistair Horne qui le rapporte en le considérant toutefois comme élevé, mais sans en avancer lui-même un autre, position prudente qui est celle de la plupart des historiens se gardant de toute estimation. Dans La Guerre d'Algérie, dirigée par Henri Alleg, l'avocat Henri J. - Douzon évoque le sacrifice de "plus d'un million d'Algériens", nombre que reprend Jean Freire, à la fin de l'ouvrage. Slimane Chikh, professeur algérien de sciences politiques, totalise "plus d'un million de morts de part et d'autre", ce qui équivaut à admettre un million environ pour les seuls Algériens (5).
C'est seulement au-dessous du million qu'on trouve des auteurs qui se posent des questions ou dont le rôle dans le conflit permet de penser qu'ils pouvaient disposer de certaines informations.
Tel est le cas de Abdelaziz Bouisri et de François de Lamaze qui, dans une étude sérieuse sur "La population d'Algérie, d'après le recensement de 1966", écrivent :
"La répartition par âge des classes adultes pose des problèmes. Il est malheureusement très délicat, en raison des difficultés de détermination de l'âge exact, d'obtenir une pyramide suffisamment fiable ; on a cependant tenté une approche du problème des pertes de guerre, en rapprochant les pyramides préalablement lissées, correspondant aux recensements de 1948, 1954 et 1966. Il y a malheureusement une coïncidence entre les générations touchées par la guerre et celles qui sont le plus touchées par l'émigration, et les structures en sont probablement identiques. Sous toutes réserves, nous estimons ces pertes entre 5OO et 8OO OOO personnes, les classes les plus touchées étant nées de 193O à 194O, sans pour autant ignorer que , pour les autres années, des pertes ont été enregistrées, en majorité masculines" (6).
On aimerait avoir plus de précision sur le mode de calcul et être fixé notamment sur la part attribuée à l'émigration.
Pierre Beyssade, administrateur des services civils de l'Algérie, note, sans lui donner sa caution, le nombre, retenu par certains, de "8OO OOO morts et blessés", auquel il faudrait ajouter les victimes du terrorisme (7).
Après avoir pris connaissance des diverses estimations, Bernard Droz et Evelyne Lever, dans leur récente Histoire de l'Algérie 1954-1962 (Paris,Editions du Seuil, 1982), retiennent "un chiffre gravitant autour de 5OO OOO morts" qui leur paraît de l'ordre du possible (p. 343), tandis que l'historien Guy Pervillé, spécialisé dans les questions algériennes, opte pour un nombre compris entre 3OO OOO et 4OO OOO victimes (8).
Il est remarquable que certaines des évaluations les moins élevées sont données par des acteurs du drame qui sont, ou, tout au moins, pourraient être particulièrement informés : Krim Belkacem, le général de Gaulle, et le général Jacquin.
Krim Belkacem a joué un rôle de premier plan dans l'insurrection algérienne, d'abord comme chef de la wilaya III (essentiellement la Grande Kabylie) puis, après la conférence de la Soummam (août 1956), comme membre de tous les organismes dirigeants de la Révolution. Vice-Président du Gouvernement provisoire de la République Algérienne en septembre 1958, ministre des Affaires Etrangères en janvier I960, il dirigera la délégation du F.L.N. à Evian, où seront signés les accords mettant fin à la guerre. Particulièrement bien placé pour connaître les besoins de l'armée algérienne et les pertes subies dans le pays, il les estime à 3OO OOO : il le dit au général Henri Jacquin (9).
Le général de Gaulle, au cours de la guerre, a avancé plusieurs nombres (10), mais, comparés entre eux, ils manquent de cohérence. Pour ne retenir que le nombre le plus élevé, 2OO OOO, on le trouve dans deux textes, à quinze mois de distance. Le 25 novembre I960, il dit à Pierre Laffont, député d'Oran : "Bien sûr, nous pourrions continuer la guerre. Nous en avons tué déjà 2OO OOO. Nous en tuons encore 5OO par semaine. Mais où cela nous mènerait-il ?". Et le 2 avril 1962, il déclare à J.R. Tournoux : "Cette guerre a été très dure. Nous leur avons tué 2OO OOO hommes.Eux, ne nous ont tué que 12 OOO troupiers. Encore, parmi ces derniers compte- t-on beaucoup de légionnaires, de tirailleurs". A moins d'admettre que, dans le premier cas, il s'agit d'une estimation concernant civils et militaires, et dans le second seulement les militaires, on ne peut que constater la contradiction. Il faut noter d'ailleurs que ce sont là propos de conversation et que le général parlait sans documents : le nombre relatif aux pertes françaises est erroné, sensiblement inférieur à celui qu'on trouve dans les dénombrements officiels (17 456 au 2 février 1962).
Seul le général Jacquin donne des précisions sur les pertes subies par la communauté musulmane. Il a longuement séjourné au Maroc et en Algérie. Il a notamment exercé les fonctions de chef du 2ème Bureau de l'E.M. d'Alger en 1957-1958, puis, de 1959 à 1961, de Chef du Bureau d'Etudes et de Liaisons du Commandant en Chef. Il était donc très bien placé pour être informé et, ayant utilisé, entre autres, des documents émanant du F.L.N. et une communication de Krim Belkacem, il considère comme vraisemblables : "141 OOO hommes tués par les forces de l'ordre, 12 OOO fellaghas victimes des purges internes, »
2 OOO hommes tués par les Marocains et les Tunisiens,
3 5OO soldats musulmans des forces de l'ordre,
16 OOO civils musulmans (y compris les membres des autodéfenses tués par le F.L.N.),
50 OOO civils enlevés et sans doute exécutés par les rebelles du premier novembre 1954 au 19 mars 1962,
150 OOO musulmans civils et anciens membres des forces de l'ordre abattus après le cessez-le-feu pour avoir servi la France, soit 374 5OO personnes dont 144 50O par suite des opérations menées par les forces de l'ordre" (11). Le général Jacquin ajoute qu'un de ses amis ayant interrogé un ancien chef de l'A.L.N. (Armée de Libération Nationale) sur les pertes algériennes, celui-ci répondit 35O OOO, A priori, les services de l'armée française et ceux du F.L.N. pouvaient avoir des informations relativement précises sur les six premières catégories énumérées, mais on voit mal comment on a pu apprécier le nombre de Musulmans abattus après le 19 mars, nombre qui paraît particulièrement élevé (12).
Les nombres retenus par Philippe Tripier dans un gros ouvrage très documenté (13) demandent à être précisés. Officier et grand mutilé de guerre, il a été affecté au Secrétariat Général de la Défense Nationale, et chargé de centraliser les renseignements recueillis par plusieurs Ministères sur les événements militaires en Algérie. Or, après avoir évoqué le nombre controversé de 15O OOO Français Musulmans massacrés après les accords d'Evian, il écrit, pp. 56O-561
LES PERTES ALGERIENNES DE 1954 A 1962 par X. YACONO
II s'agit d'un problème d'appréciation numérique. Comme pour quelques autres (la population de l'Algérie, en 183O, les victimes des années de misère, 1867-1868, les victimes de la répression en mai 1945), on continue d'avancer des nombres très différents sans les justifier, sans tenir compte des travaux de recherches effectués et on en tire des conclusions répondant à une idée préconçue. Nous voudrions, en ce qui concerne les décès provoqués par la guerre chez les Musulmans d'Algérie, essayer de raisonner en nous appuyant sur les données numériques dont nous disposons.
Notre étude reposant sur des statistiques générales, il faut préciser qu'elle ne concerne pas seulement les combattants ( moudjahidine )et les civils dont la mort est imputable à l'armée française, mais aussi tous ceux qui tombèrent au service de la cause française (militaires et civils musulmans ayant manifesté leur option pour la France), les exécutions au cours des diverses purges qui , eurent lieu en wilaya, les victimes du contre-terrorisme européen, les morts résultant de la rivalité entre le F.L.N. (le Front de Libération Nationale qui déclencha l'insurrection) et le M.N.A. (le Mouvement National Algérien fidèle à Messali), en somme tous les Musulmans qui perdirent la vie par suite de la situation de guerre et de ses suites immédiates jusqu'à l'indépendance, c'est-à- dire du 1er novembre 1954 au début de juillet 1962.
Avant d'aborder l'analyse des statistiques et de proposer un raisonnement, il paraît utile de rapporter d'une part les estimations faites sur ces pertes, et d'autre part de les comparer à celles provoquées par divers conflits, même s'il est difficile d'établir un parallèle entre deux guerres qui se sont déroulées dans des conditions toujours différentes.
1. Estimations
Nous irons des plus élevées aux plus basses dans la mesure du possible.
L'estimation la plus élevée, mais sans doute la plus fantaisiste, est celle que formule Guy de Bosschère lorsqu'il évoque "le massacre d'un tiers de la population" (1), ce qui équivaudrait à quelque trois millions d'habitants !
Les Algériens avancent le plus souvent le nombre de 1 5OO OOO, ou un million (2), jamais un nombre intermédiaire, sauf à employer une formule peu précise comme le Président Boumediène affirmant, dans une interview à Témoignage chrétien, en juin 1971, que "l'Algérie a perdu, pendant la guerre, le dixième de sa population", c'est-à-dire autour d'un million d'habitants, s'il s'agit d'une estimation relative à la situation démographique des dernières années de guerre (3). Le Président Chadli Bendjedid semble accepter un nombre inférieur au million, puisqu'il parle du "sacrifice suprême de centaines de milliers de martyrs" (4).
Des journalistes et des historiens ont aussi retenu le nombre d'un million sans s'en expliquer, comme s'il s'agissait d'une évidence. On le trouve, par exemple, sous la plume de l'Anglais Alistair Horne qui le rapporte en le considérant toutefois comme élevé, mais sans en avancer lui-même un autre, position prudente qui est celle de la plupart des historiens se gardant de toute estimation. Dans La Guerre d'Algérie, dirigée par Henri Alleg, l'avocat Henri J. - Douzon évoque le sacrifice de "plus d'un million d'Algériens", nombre que reprend Jean Freire, à la fin de l'ouvrage. Slimane Chikh, professeur algérien de sciences politiques, totalise "plus d'un million de morts de part et d'autre", ce qui équivaut à admettre un million environ pour les seuls Algériens (5).
C'est seulement au-dessous du million qu'on trouve des auteurs qui se posent des questions ou dont le rôle dans le conflit permet de penser qu'ils pouvaient disposer de certaines informations.
Tel est le cas de Abdelaziz Bouisri et de François de Lamaze qui, dans une étude sérieuse sur "La population d'Algérie, d'après le recensement de 1966", écrivent :
"La répartition par âge des classes adultes pose des problèmes. Il est malheureusement très délicat, en raison des difficultés de détermination de l'âge exact, d'obtenir une pyramide suffisamment fiable ; on a cependant tenté une approche du problème des pertes de guerre, en rapprochant les pyramides préalablement lissées, correspondant aux recensements de 1948, 1954 et 1966. Il y a malheureusement une coïncidence entre les générations touchées par la guerre et celles qui sont le plus touchées par l'émigration, et les structures en sont probablement identiques. Sous toutes réserves, nous estimons ces pertes entre 5OO et 8OO OOO personnes, les classes les plus touchées étant nées de 193O à 194O, sans pour autant ignorer que , pour les autres années, des pertes ont été enregistrées, en majorité masculines" (6).
On aimerait avoir plus de précision sur le mode de calcul et être fixé notamment sur la part attribuée à l'émigration.
Pierre Beyssade, administrateur des services civils de l'Algérie, note, sans lui donner sa caution, le nombre, retenu par certains, de "8OO OOO morts et blessés", auquel il faudrait ajouter les victimes du terrorisme (7).
Après avoir pris connaissance des diverses estimations, Bernard Droz et Evelyne Lever, dans leur récente Histoire de l'Algérie 1954-1962 (Paris,Editions du Seuil, 1982), retiennent "un chiffre gravitant autour de 5OO OOO morts" qui leur paraît de l'ordre du possible (p. 343), tandis que l'historien Guy Pervillé, spécialisé dans les questions algériennes, opte pour un nombre compris entre 3OO OOO et 4OO OOO victimes (8).
Il est remarquable que certaines des évaluations les moins élevées sont données par des acteurs du drame qui sont, ou, tout au moins, pourraient être particulièrement informés : Krim Belkacem, le général de Gaulle, et le général Jacquin.
Krim Belkacem a joué un rôle de premier plan dans l'insurrection algérienne, d'abord comme chef de la wilaya III (essentiellement la Grande Kabylie) puis, après la conférence de la Soummam (août 1956), comme membre de tous les organismes dirigeants de la Révolution. Vice-Président du Gouvernement provisoire de la République Algérienne en septembre 1958, ministre des Affaires Etrangères en janvier I960, il dirigera la délégation du F.L.N. à Evian, où seront signés les accords mettant fin à la guerre. Particulièrement bien placé pour connaître les besoins de l'armée algérienne et les pertes subies dans le pays, il les estime à 3OO OOO : il le dit au général Henri Jacquin (9).
Le général de Gaulle, au cours de la guerre, a avancé plusieurs nombres (10), mais, comparés entre eux, ils manquent de cohérence. Pour ne retenir que le nombre le plus élevé, 2OO OOO, on le trouve dans deux textes, à quinze mois de distance. Le 25 novembre I960, il dit à Pierre Laffont, député d'Oran : "Bien sûr, nous pourrions continuer la guerre. Nous en avons tué déjà 2OO OOO. Nous en tuons encore 5OO par semaine. Mais où cela nous mènerait-il ?". Et le 2 avril 1962, il déclare à J.R. Tournoux : "Cette guerre a été très dure. Nous leur avons tué 2OO OOO hommes.Eux, ne nous ont tué que 12 OOO troupiers. Encore, parmi ces derniers compte- t-on beaucoup de légionnaires, de tirailleurs". A moins d'admettre que, dans le premier cas, il s'agit d'une estimation concernant civils et militaires, et dans le second seulement les militaires, on ne peut que constater la contradiction. Il faut noter d'ailleurs que ce sont là propos de conversation et que le général parlait sans documents : le nombre relatif aux pertes françaises est erroné, sensiblement inférieur à celui qu'on trouve dans les dénombrements officiels (17 456 au 2 février 1962).
Seul le général Jacquin donne des précisions sur les pertes subies par la communauté musulmane. Il a longuement séjourné au Maroc et en Algérie. Il a notamment exercé les fonctions de chef du 2ème Bureau de l'E.M. d'Alger en 1957-1958, puis, de 1959 à 1961, de Chef du Bureau d'Etudes et de Liaisons du Commandant en Chef. Il était donc très bien placé pour être informé et, ayant utilisé, entre autres, des documents émanant du F.L.N. et une communication de Krim Belkacem, il considère comme vraisemblables : "141 OOO hommes tués par les forces de l'ordre, 12 OOO fellaghas victimes des purges internes, »
2 OOO hommes tués par les Marocains et les Tunisiens,
3 5OO soldats musulmans des forces de l'ordre,
16 OOO civils musulmans (y compris les membres des autodéfenses tués par le F.L.N.),
50 OOO civils enlevés et sans doute exécutés par les rebelles du premier novembre 1954 au 19 mars 1962,
150 OOO musulmans civils et anciens membres des forces de l'ordre abattus après le cessez-le-feu pour avoir servi la France, soit 374 5OO personnes dont 144 50O par suite des opérations menées par les forces de l'ordre" (11). Le général Jacquin ajoute qu'un de ses amis ayant interrogé un ancien chef de l'A.L.N. (Armée de Libération Nationale) sur les pertes algériennes, celui-ci répondit 35O OOO, A priori, les services de l'armée française et ceux du F.L.N. pouvaient avoir des informations relativement précises sur les six premières catégories énumérées, mais on voit mal comment on a pu apprécier le nombre de Musulmans abattus après le 19 mars, nombre qui paraît particulièrement élevé (12).
Les nombres retenus par Philippe Tripier dans un gros ouvrage très documenté (13) demandent à être précisés. Officier et grand mutilé de guerre, il a été affecté au Secrétariat Général de la Défense Nationale, et chargé de centraliser les renseignements recueillis par plusieurs Ministères sur les événements militaires en Algérie. Or, après avoir évoqué le nombre controversé de 15O OOO Français Musulmans massacrés après les accords d'Evian, il écrit, pp. 56O-561