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SCANDALE. La tante indigne du Roi M6

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admin"SNP1975"

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SCANDALE. La tante indigne

L’agression d’une avocate par une tante de Mohammed VI, devant des policiers paralysés, a fait exploser la colère des habitants de Khénifra.
TelQuel a mené l’enquête… et a levé bien des lièvres sur les abus de pouvoir collectionnés par Hafsa Amahzoune.


“Hafsa, dehors ! Khénifra ne t’appartient pas !” Près du marché central, en plein centre de cette petite ville du Moyen-Atlas, une foule d’environ 4000 personnes – femmes et hommes, jeunes et moins jeunes – a scandé ce type de slogans pendant une heure et demie. L’ambiance est électrique en ce samedi 19 avril. De nombreux habitants de villages satellites sont même descendus dans la bourgade, à l’appel de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), pour dénoncer les “agissements” de Hafsa Amahzoune, une des demi-sœurs de Lalla Latifa, la mère du roi Mohammed VI. Parmi les manifestants, de nombreux plaignants qui attendent l’issue d’un procès contre elle ou certains membres de sa famille. Comme ces habitants d’Aguelmous qui accusent le fils de Hafsa d’une vaste affaire d’escroquerie. Les deux barrages que la police a dressés pour l’occasion sur la route d’Aguelmous - qui n’est autre que le “fief” du clan Amahzoune – ne les ont pas empêchés de venir brandir une banderole de leur cru. Un peu en retrait des manifestants, près de vieilles dames tatouées qui guettent l’improbable touriste qui achètera un tapis de laine coloré, des badauds n’hésitent pas à y aller de leur commentaire. Il semble que Hafsa – de l’avis de tous, la “chef” du clan Amahzoune - soit la personne la plus détestée de la région. Presque tout le monde connaît cette dame frisant la cinquantaine, auto-proclamée “princesse”, qui se déplace exclusivement en voiture, toujours coiffée d’un foulard, son corps imposant camouflé par une jellaba.
Au moment où Mustapha Addari, président de la section locale de l’AMDH, fustige au micro “cette mafia qui terrorise la région”, plusieurs manifestants brandissent des photos du visage tailladé et ensanglanté de Fatima Sabiri, l’avocate qui a été agressée par Hafsa Amahzoune, quelques jours auparavant. “Cette fois, la princesse est allée trop loin, commente un groupe de lycéens, filles et garçons. C’est pour ça que tout le monde est venu”.

Rodéo devant le poste de police
Avant tout, ce qui scandalise la région, c’est que l’agression a commencé juste devant le poste de police, et s’est poursuivie à l’intérieur. Le motif de l’altercation soulève aussi l’indignation, car c’est le même qu’on retrouve derrière de nombreux contentieux entre la population de Khénifra et des membres de la famille Amahzoune. “Quand ils veulent quelque chose, ils le prennent, tout simplement”, résume une dame qui habite dans leur voisinage. Cette fois-ci, ce que voulait Hafsa - en ces jours difficiles de grève des transports - c’était de l’essence pour sa station-service, située sur la route de Meknès. De nombreux témoignages concordants permettent de reconstituer les événements de la soirée du mardi 14 avril. Ce jour-là, un camion-essence doit livrer du carburant à la station-service appartenant au mari de Fatima Sabiri, un homme d’affaires nommé Abdelghani Labbak. La tante du roi, accompagnée de plusieurs de ses hommes de main, n’hésite pas à arrêter le camion et à exiger du chauffeur qu’il vienne remplir les réservoirs de sa propre station. Celui-ci refuse et fonce vers sa destination, pris en chasse par plusieurs véhicules. Arrivé à la station de Labbak, le chauffeur, menacé par les hommes de Hafsa, prend la fuite à pied. Le propriétaire entreprend de défendre sa livraison de carburant, mais une bagarre éclate entre ses employés et ceux de Hafsa.
Abdelghani Labbak appelle alors sa femme, avec l’idée qu’en tant qu’avocate, elle saurait faire entendre raison à Hafsa. Mal lui en prend… “J’ai défendu ces dernières années plusieurs victimes d’escroquerie, qui ont gagné leurs procès contre Hafsa, nous explique la juriste, dans la chambre d’hôpital où elle se remet de ses nombreuses blessures. Elle me considère donc comme son ennemie personnelle”. En effet, à peine arrivée, Fatima Sabiri est violemment prise à parti par la tante du roi. Au bout d’un moment, son mari lui conseille de rentrer chez elle, accompagnée de deux amis. “Mais Hafsa et ses filles nous ont pris en chasse, toujours avec leurs sbires, raconte l’avocate. Nous étions poursuivis par trois pick-up bourrés d’hommes armés, et nous avons décidé d’aller demander protection au commissariat”. Après une course effrénée, l’avocate et ses amis parviennent à se garer dans une ruelle où se trouvent, d’un côté, le poste de police, et de l’autre côté, à quelques dizaines de mètres, celui de la gendarmerie. Mais aucun policier ne réagit aux coups de klaxon et de sonnette. “Alors, la bande nous a rattrapés, se souvient Fatima Sabiri, les larmes aux yeux. Hafsa, aidée par ses filles, m’a arraché les cheveux par poignées et étranglée par derrière avec mon foulard. Elle a hurlé : “Voilà l’avocate qui s’oppose à la princesse Hafsa ! Je vais te faire retirer ta nationalité !”. A un moment donné, elle a sorti un couteau et m’a tailladé le visage plusieurs fois. On m’a aussi rouée de coups. J’ai perdu connaissance et me suis réveillée à la clinique”.
La suite, ce sont ses amis qui la lui ont racontée. Les agents de police, qui se sont enfin manifestés, la ramène, évanouie, à l’intérieur du poste de la police, “pour la protéger”. Par contre, les agents n’empêchent pas Hafsa de briser une vitre, ni d’entrer dans le poste de police en menaçant d’achever sa victime. Depuis, la vitre a été réparée… mais aucun procès-verbal n’a été rédigé. Le mari de Fatima Sabiri a tout de même déposé une plainte auprès du procureur du roi et des policiers sont allés interroger Hafsa Amahzoune, admise à l’hôpital militaire de Meknès. Elle est toujours alitée dans une chambre (étonnamment spartiate) de cet établissement réputé. Avec sa voix rude et autoritaire, dans un dialecte teinté de berbère, la matriarche nous a livré sa version de l’histoire. Selon elle, une partie du carburant du camion lui était destinée. Elle reconnaît avoir poursuivi l’avocate en voiture, mais affirme être la victime, et non la coupable, de l’agression : “J’ai reçu un coup à la tête et me suis évanouie”. Nous ne verrons pourtant aucune cicatrice… “Je ne peux pas la montrer, car je ne dois pas bouger la tête”, nous explique-t-elle. Hafsa a même une explication pour les blessures au visage de Fatima Sabiri : “C’est en brisant la vitre du commissariat que cette avocate s’est coupée au visage”. Quant au sit-in organisé pour protester contre ses actes, elle nous a tout bonnement déclaré que “ces gens ont été payés pour manifester”. ...

http://www.marocainsdalgerie.net

admin"SNP1975"

admin
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Le retour de manivelle
“En réalité, pour la première fois, elle a peur”, estime Aziz Akkaoui, membre de l’AMDH à Khénifra. Une très bonne nouvelle, pour ce militant?: “Après des années d’un comportement qui relève du féodalisme, les Amahzoune, qui sont beaucoup moins proches de la famille royale que les gens d’ici ne l’imaginent – les autorités locales les premières – sentent qu’ils vont peut-être devoir répondre de leurs actes”. Ainsi, plusieurs membres de la famille se sont excusés par voie de presse de l’acte de Hafsa, et pour la première fois deux de ses enfants ont rendu visite à l’AMDH pour arrondir les angles. “Pour une fois, ils n’étaient pas du tout arrogants, racontent les militants. Ils nous ont même avoué qu’aucun avocat n’avait accepté de défendre leur mère, ni à Khénifra, ni à Meknès”. Autre signe que le vent a tourné : avant la manifestation, les responsables de la police ont précisé à l’AMDH qu’ils fermeraient les yeux si les slogans visaient Hafsa, pourvu qu’ils laissent de côté son royal neveu… “Avec cette manif, on sent qu’on a brisé un tabou, estime Mustapha Addari, président de la section locale de l’AMDH. Les gens commencent à parler”.
Depuis des années, l’AMDH a aidé des dizaines de personnes à monter un dossier contre certains membres de la famille. “Mais grâce à la complaisance des notables locaux, y compris dans l’entourage du procureur du roi et du président du tribunal, les procès contre des membres de la famille Amahzoune aboutissent rarement, regrette Mustapha Addari. Beaucoup de dossiers traînent depuis des années”.
La plupart de ces plaignants sont venus à la manifestation et exposent volontiers leurs déboires autour d’une table de café. Ainsi, Mohamed Benhalou, un éleveur de 72 ans, nous a raconté comment, en août 2008, il a constaté la disparition de ses 20 brebis et 3 chèvres. En suivant, avec ses fils, les traces laissées par son cheptel manquant, il aboutit à une écurie appartenant à un certain Mohamed Sarouiti. C’est le mari de Mina Amahzoune, la sœur de Hafsa (une autre demi-tante du roi, donc). Dès qu’ils comprennent à qui ils ont affaire, les gendarmes traînent les pieds pour venir perquisitionner. L’éleveur et ses fils, refoulés par les employés de la ferme, décident alors de monter la garde à proximité. “Au bout de trois jours, nous avons senti une odeur infecte, se souvient avec horreur le vieux paysan. Cette fois, les gendarmes ont bien été obligés de revenir et d’ouvrir les écuries. Ils ont trouvé, cachées dans du foin, les 23 bêtes éventrées, y compris les 15 brebis qui étaient gravides !” Malgré toutes ces évidences, le propriétaire de l’écurie n’a même pas été convoqué par la gendarmerie. “On a lancé un avis de recherche contre lui : voilà ce que les gendarmes nous ont répondu, s’indigne Aziz Akkaoui. Pourtant, moi, je le vois souvent au café !” Par contre, la famille a proposé un arrangement à l’éleveur, pour un montant de 10 000 DH. Il a refusé, ses pertes totales étant quatre fois plus élevées. Depuis huit mois, il attend que la justice fasse son travail...


Brûlée à l’entrejambe
Mais la majorité des plaignants qui s’adressent à l’AMDH évoquent des affaires d’escroquerie, d’après Aziz Akkaoui. Le militant nous confie même qu’un jour une victime lui a montré une sorte de carte de visite, utilisée par Hafsa pour lui inspirer confiance. On pouvait y lire : “Son Excellence, la Princesse Lalla Hafsa, Tante du Roi”, comme s’il s’agissait de titres véritables. “Il y a tellement de gens qui viennent nous voir après avoir été escroqués par les Amahzoune, qu’à un moment j’avais même lancé l’idée de monter une Association des victimes de Hafsa”, s’amuse le militant. La liste dressée par l’AMDH est longue : achats jamais payés, salaires non versés, terrains accaparés, voire promesses fallacieuses d’user de leur influence (réelle ou supposée) pour obtenir des visas ou des diplômes. Ainsi, un jeune homme, Mohamed Sellak, nous a déclaré qu’il faisait partie des six personnes d’Aguelmous escroquées en 2006 par l’un des fils de Hafsa. Mohamed lui a remis 45 000 DH contre la promesse d’un diplôme de baccalauréat pour son petit frère, et de l’entrée à l’académie de police sans concours. Le jeune homme n’a bien sûr rien obtenu. Là aussi, une procédure judiciaire est en cours…
Mais beaucoup d’autres victimes n’ont jamais porté plainte, par peur de représailles. Pourtant, dans les jours à venir, l’AMDH espère récolter davantage de témoignages à visage découvert. “Après la manifestation, nous avons reçu des dizaines de réclamations, raconte Mustapha Addari. Comme cette lycéenne qui nous a dit avoir été tabassée par Hafsa et une de ses filles”. Ghnima Habri est un autre exemple. Cette tisserande de 54 ans n’avait jusque-là osé raconter son histoire qu’à un de ses voisins, membre de l’AMDH. Non seulement elle est allée à la manifestation, mais elle a accepté de nous détailler comment, en 1998, elle a été torturée par Hafsa Amahzoune qui avait entendu dire que son mari avait des relations avec Ghnima. “Je ne les connaissais même pas, raconte-t-elle. Elle m’a fait venir chez elle sous le prétexte de me donner un ouvrage, puis m’a fait déshabiller et m’a brûlée avec de l’eau bouillante et à l’aide d’un clou chauffé sur le feu”. Elle montre ses cicatrices à la nuque et à la main, avant d’indiquer dans un geste pudique qu’on lui a surtout brûlé l’entrejambe. “Le lendemain, je suis partie à Laâyoune et depuis je vis dans le Sud. Beaucoup de gens ont même cru que j’étais morte”.
Dans ce contexte ubuesque, la section de l’AMDH à Khénifra s’est fixé comme priorité de lutter contre l’impunité et de promouvoir la réforme de la notion du “sacré” dans la Constitution. Elle espère que l’agression de Fatima Sabiri sera l’occasion pour les gens de la région de se rebeller contre les abus de pouvoir de toutes sortes.

HISTOIRE. La terre, la tribu et le roi
Les fils du chef de la tribu berbère des Zayane, Moha Ou Hamou Zayani, n’ont pas toujours été à la hauteur de leur père, grand résistant à la colonisation. Après sa mort en 1922, ils ont collaboré avec les Français pour mater définitivement la rébellion dans la région. L’un d’eux est devenu le pacha Hassan Amahzoune et un de ses frères, le caïd Amahrouq. Ces deux notables ont alors reçu des colons les meilleures terres des tribus (notamment les terres collectives), devenant de grands propriétaires terriens. En 1961, après la mort inattendue de Mohammed V, le Palais conseille à Hassan II de s’allier aux notables d’une région encore rétive à accepter l’autorité du Makhzen, en prenant femme (entre autres) dans la tribu des Zayane. Il en prendra deux : une petite-fille du caïd Amahrouq (Fatima), et une petite-fille du pacha Amahzoune, nommée Latifa par le Palais, et qui deviendra “mère des princes”. En 1978, Hassan II instaure un comité royal chargé de résoudre le casse-tête foncier de la région. En effet, les contentieux se sont accumulés entre les descendants du pacha Amahzoune et du caïd Amahrouq et les autres tribus, qui réclament leurs droits traditionnels sur les terres attribuées par les Français. Le comité royal tranche pour la restitution des terres tribales, notamment aux Aït Moussa. Les Amahrouq honoreront leur engagement, mais les Amahzoune possèdent toujours, à aujourd’hui, une grande partie de la région. C’est surtout après la mort de Hassan II que Hafsa et ses frères et sœurs, nés de Sidi Ali Amahzoune et de quatre mères différentes, commenceront à tirer parti de leur parenté avec le nouveau roi.

ECLAIRAGE. Qui est prince(sse) au Maroc ?
Réponse : ça dépend de l’époque… Avant le règne de Hassan II, le titre de prince s’octroyait avec largesse. Le dahir de 1949 décrète que sont princes et princesses (avec le titre Son Altesse Royale, SAR) les enfants du roi, et leurs enfants. Le titre pouvait être aussi octroyé (précédé d’un “simple” Son Altesse, SA) aux frères et sœurs du roi (et leurs enfants), ainsi qu’aux oncles paternels du roi (et leurs enfants mâles). Un chapitre prévoyait une peine d’emprisonnement pour toute personne qui utiliserait le titre de prince illégalement. Bien plus tard, Hassan II émet un autre dahir pour limiter la transmission du titre de prince. Ses propres petits-enfants en sont exclus, avec une seule exception à la règle : SA Lalla Soukaïna (parce qu’elle était, dit-on, sa petite-fille préférée). Il l’accorde aux enfants de son frère (mais pas à leurs enfants), en revanche pas à ceux de ses sœurs. Qu’en est-il des épouses du roi, ou encore des conjoints des princes et des princesses ? Ni le dahir de 1949, ni la coutume, n’en avait jamais fait des princes(ses). Encore moins Hassan II. Lalla Latifa, sa femme (dont on ne sait presque rien) ne semble avoir reçu que le titre traditionnel de Mère des princes. A fortiori, ses frères et sœurs du Moyen-Atlas ne sont en aucun cas des Altesses ! Plus récemment, Mohammed VI a donné une toute nouvelle orientation en faisant de sa femme Lalla Salma une Altesse Royale. Mais là encore, cela ne rejaillit sur aucun membre de sa famille…
PRÉCÉDENT. Le retour du syndrome de Korsakoff ?
8septembre 2008, sur la corniche de Casablanca. Hassan Yacoubi, le mari de la princesse Lalla Aïcha (sœur de Hassan II), grille un feu rouge et un jeune agent de police lui demande ses papiers. Réaction du mari de la tante du roi : “Tu n’es qu’une mouche, je suis ton seigneur !”. Puis Yacoubi - qui n’est pourtant pas prince – illustre ses propos en sortant un revolver de sa boîte à gants en tirant sur le policier à bout portant (il s’est grièvement blessé à la jambe). Peu après, tombe une dépêche de l’agence officielle MAP, qui explique que Yacoubi “souffre de la maladie de Korsakoff, qui entraîne une dégénérescence mentale grave”. D’après les encyclopédies de médecine, le syndrome de Korsakoff est une affection dégénérescente du cerveau, due généralement à un alcoolisme chronique. Les symptômes sont une amnésie sévère et une altération du raisonnement, avec des fabulations et de fausses reconnaissances. Au point de se croire supérieur aux autres citoyens ?

©️ 2009 TelQuel Magazine. Maroc.

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