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La justice coloniale détruit l’idole du Raï Cheb Mami

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admin"SNP1975"

admin
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Après avoir évincé Khaled, Faudel et Rachid Taha de la scène française, voici le tour de Mami de se voir détruit par l’establishment colonial français. Une photographe juive de pacotille, qui a toujours suivi les traces des chanteurs de raï, a réussi sa mission de piéger le plus doué d’entre eux. Qu’elle l’ait fait consciemment ou qu’elle ait été manipulée, le mal est terrible. Elle a donné à la justice coloniale le prétexte d’utiliser son glaive sans aucune circonstance atténuante et de bafouer la souveraineté de la justice algérienne qui aurait dû se saisir immédiatement de cette affaire qui s’est déroulée sur son sol.

Avec Mami, trois autres hommes se retrouvent condamnés lourdement à la prison par une pouffiasse «coureuse de star» qui s’est faite volontairement engrosser à l’insu de Mami pour hériter de sa fortune.

Alors que la tentative d’avortement n’a été prouvée par aucun constat médical, que l’enfant est né en bonne santé, que les deux femmes qui auraient pratiqué cette tentative n’ont jamais été retrouvées ni entendues, que les avocats «choisis» ont été très discrets médiatiquement et ont enfoncé Mami à l’audience, on ne peut que s’interroger sur les vices de forme et de procédure, le bâclage de ce procès, la lourdeur d’une telle sentence et le tapage médiatique anti-Mami qui a entouré cette affaire.

Comment a-t-on pu laisser le prince du Raï Mami se laisser piéger et trahir de la sorte ? Le gouvernement et la presse algériens, qui n’ont jamais ménagé leur soutien politico-médiatique à un obscur diplomate anonyme Med Ziane Hassani, n’ont rien fait pour protéger une star internationale comme Mami.

L’absence totale de stratégie de défense politico-médiatico-culturelle de notre patrimoine musical a provoqué l’isolement et la chute brutale de nos meilleurs chanteurs agressés par une justice, des médias et un show-business manipulés par de puissants lobbies.

Aucun style musical, ni aucun chanteur arabe ou africain n’ont réussi une ascension aussi fulgurante que celles du raï de Khaled et Mami. Surdoués dès leur jeune âge mais marginalisés par des médias et une culture officielle attardés, plombés par un environnement musical sous-développé, lassés d’être confinés au statut de chanteurs de cabaret, ils ont émigré pour exporter le raï.

Partis de rien, ils ont vite gravi les sommets et donné au style raï des lettres de noblesses internationales. Aidés par de grands professionnels de l’arrangement musical aux Etats-Unis, ils ont produit les albums «Didi» et «Let me raï» qui les ont révélés aux télévisions et au grand public, et ont fait danser des millions de personnes dans les discothèques du monde entier.

Des rythmes, des sons et des vocalises originaux ont attiré tous les mélomanes et toutes les stars se sont intéressées au raï. Mami et Khaled ont réalisé plusieurs duos gagnants avec des styles musicaux très différents. La faculté d’adaptation du raï a été phénoménale et peut être qualifiée d’unique en son genre.

Le mélange du raï avec d’autres styles musicaux comme «Desert Rose» de Sting avec Mami, ou «Ouine el Harba ouine» une musique kabyle d’Idir transformée par Khaled en tube indo-raï à Bombay, a impressionné tous les mélomanes.

Mami l’algérien a réalisé en duo avec la marocaine Samira Saïd un tube oriental planétaire «Youm wara Youm» d’une exceptionnelle performance vocale et musicale qui a subjugué l’Orient et l’Occident.

Même chanté par d’autres langues que l’arabe, le raï a séduit comme la chanson «Aïcha» de Khaled qui a remporté un Victoire de la Musique et a été fredonnée par tous les enfants de la Francophonie.

De nouveaux style musicaux sont nés comme le Raï’N’B, le Rap & Raï qui ont provoqué l’éclosion d’une pépinière d’artistes, comme Amel Bent, Assia, Kenza Farah, et une pléiade de nouveaux Cheb. C’est grâce à son mariage avec le raï que le groupe africain Magic System a construit sa renommée en sortant tube sur tube. De nouveaux noms ont émergé sur la scène maghrébine et mondiale comme Réda Taliani, Cheb Billal, Mohamed Lamine ou Chaba Djanet. De nombreux jeunes chanteurs se sont lancés sur les traces des maîtres Khaled et Mami.

Alors que l’Algérie n’était présentée par les médias que comme un coupe-gorge d’intégristes, les vedettes du raï ont donné une autre image très festive de l’Algérien. Pour certaines officines qui suivent de près ces histoires d’image, il fallait mettre un terme à cette notoriété musicale exceptionnelle qui s’installait dans la durée et s’améliorait de plus en plus.

La France tremplin du lancement international du raï s’est vite transformée en tombeau. Les clips raï ne sont plus diffusés dans les radios et les chaînes musicales.

Rachid Taha, qui avait internationalisé la chanson chaâbie Ya Rayah de Dahmane El Harrachi en lui donnant un cachet raï, a complètement disparu du box-office. Faudel, raï-man de banlieue, a périclité jusqu’à tenter de se suicider.

Khaled avait été interpellé, en septembre 2004, dans la rue comme un bandit et placé en garde à vue la veille du lancement de son album «Ya Rayi», annulé en catastrophe par sa maison de disque, pour une banale affaire de pension alimentaire. Annoncé le jour même en guest-star de la Star Academy sur TF1, il avait été remplacé in extremis par Faudel et n’est plus jamais apparu sur un plateau télé en France. Selon son avocat, le chanteur est victime d’une «succession de hasards», depuis son mariage en janvier 1995. «Cette fille apparaît chaque fois qu’il est sur le point de sortir un album, avec une succession de scandales médiatiques».

Comme pour Khaled, Mami avait été interpellé en octobre 2006, la veille de la sortie de son dernier album "Layali". C’est beaucoup trop de coïncidences. Il y a bien une stratégie de destruction délibérée derrière cette cascade de descentes aux enfers des artistes du raï.

Bouteflika a trahi Mami, l’a livré en pâture au lobby de son ami Sarkozy et a ordonné le silence des médias, la veille de la célébration de la Fête de l’Indépendance et du lancement du Festival Panafricain.

Les algériens doivent vite se mobiliser pour faire sortir Mami de prison et sauver ce genre musical en le remettant sur les rails du succès. La plus belle voix et la locomotive du raï risque de se taire à jamais.

Saâd Lounès

www.saadlounes.com

http://www.marocainsdalgerie.net

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