Suite à un article publié dans L’Economiste, le milliardaire tire à boulets rouges sur le conseiller du roi.
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Tout a commencé le jeudi 2 juillet 2009. Un article intitulé «Il était une fois André Azoulay», parait dans le quotidien L’Economiste. Son auteur, Nadia Salah, explique qu’en 1993, Essaouira était une «petite ville abandonnée de Dieu et des hommes, si pauvre que c’est la province où le taux d’électrification était le plus faible du pays», avant qu’André Azoulay ne la prenne en main. La directrice des rédactions du groupe Eco-Médias ajoute que même les services publics ne voyaient pas l’utilité de faire des efforts dans cet endroit qui d’évidence était condamné.
D’après elle, la ville se résumait à des murailles, une école des Beaux-Arts, la mémoire de tournage de quelques films et de séjours hippies, quelques danses ésotériques venues des anciens esclaves, des chats nonchalants et un vent à écorner les bœufs, «pas grave, les gens étaient bien trop pauvres pour avoir des troupeaux autres que des chèvres», précise-t-elle.
La phrase la plus marquante est la suivante : «Aujourd’hui, dans les livrets contant l’histoire de la ville, la date de
naissance d’André Azoulay est marquée comme un événement historique. Ils font bien, car sans l’énergie du conseiller, on ne sait pas très bien ce que serait devenu l’endroit, sauf à servir de base électorale pour la famille Chaâbi». La réponse de Miloud Chaâbi, président fondateur du groupe industriel Ynna Holding, ne se fait pas attendre.
«Outrage à Dieu».
Le mardi 8 juillet, il envoie une mise au point aux principaux organes de presse du royaume. Le document, qui ne sera pas publié par L’Economiste, commence par le procès de Nadia Salah, une journaliste «du moyen âge, ou du moins issue de la période coloniale, car ses pensées nous rappellent ce qui s’écrivait sur le Maroc dans la presse des colons des années 50». Miloud Chaâbi pense que l’article est «un outrage à Dieu, une insulte à tous les Rois du Maroc et aux Souiris». Il va même jusqu’à avancer que Driss Basri, ex-ministre de l’Intérieur sous l’ère Hassan II, a permis à Nadia Salah de publier son journal, lui permettant ainsi de s’installer au Maroc. Pour achever la journaliste, il lui rectifie une information et indique que «manifestement, Madame Nadia Salah commence à perdre la mémoire par vieillesse…». Et ce n’est pas tout.
Alors que l’article évoque le concept écologique de la station Mogador qui invite ses clients à venir tester son terrain de golf, la lettre de mise au point précise que ce terrain est irrigué à l’eau potable, ce qui est en contradiction avec la protection de l’environnement.
Ayant réglé ses comptes avec sa détractrice, il en vient au fond du sujet : qu’a fait André Azoulay à Essaouira ? Miloud Chaâbi, père de l’ex-maire d’Essaouira, affirme que le conseiller du roi n’a réalisé aucun projet économique ou social, excepté l’association «Essaouira-Mogador» qui, elle-même, n’aurait rien apporté aux habitants d’Essaouira.
Même chose pour le festival «folklorique» des gnaoua pendant lequel les habitants passeraient la nuit à la belle étoile. «Les habitants d’Essaouira payent la note du festival, étant donné que la municipalité d’Essaouira paie pour l’éclairage, le nettoyage, l’entretien des jardins etc…. », note le milliardaire Chaâbi qui précise que le festival ne fait gagner aucun centime à la municipalité. Chiffres à l’appui, il bat en brèche la version officielle qui avance 350 000 visiteurs pour cet événement. Selon lui, il y en aurait 70 000, dont 95% qui dorment dans les rues ou sur la plage. «Les autorités n’auraient jamais permis qu’il y ait autant de monde dehors», explique un festivalier.
Le principal bénéficiaire du «coup de gueule» de Miloud Chaâbi est André Azoulay : «Il ne rend service qu’à lui-même, selon le témoignage de quelques uns de ses concitoyens. Le même constat s’applique à son frère, arrivé au Maroc de France où il était chômeur». Et d’ajouter : «Nous ne voulons pas évoquer les projets imaginaires et les histoires d’investissement de la société importée de Tel Aviv, dont le capital social n’excède pas 1000$ U.S., qui a été «naturalisée» belge pour rentrer au Maroc».
Avant de revenir en long et en large sur toutes les grandes réalisations de l’homme d’affaires, la lettre se penche sur une histoire de terrain, qui aurait été obtenue de l’Etat pour une bouchée de pain par Azoulay afin de réaliser un projet touristique voué à l’échec.
André Azoulay, actuellement à l’étranger, n’a pas souhaité répondre aux attaques dont il est victime. «On ne va pas le faire parler de force», plaisante Chaâbi, joint par téléphone, «Si j’ai tort, il doit démentir mes propos et s’il veut entamer une action en justice, qu’il le fasse». Pour revenir à Nadia Salah, «elle ne sait pas écrire et ne connait pas l’histoire du Maroc», déclare Chaâbi en signalent qu’elle est au service de ses propres intérêts. La journaliste qui, de source sûre, n’a pas parlé à Azoulay pour rédiger son article, ne veut faire «aucune déclaration».
Hicham Bennani
Le Journal Hebdomadaire, numéro 404, juillet 2009
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Tout a commencé le jeudi 2 juillet 2009. Un article intitulé «Il était une fois André Azoulay», parait dans le quotidien L’Economiste. Son auteur, Nadia Salah, explique qu’en 1993, Essaouira était une «petite ville abandonnée de Dieu et des hommes, si pauvre que c’est la province où le taux d’électrification était le plus faible du pays», avant qu’André Azoulay ne la prenne en main. La directrice des rédactions du groupe Eco-Médias ajoute que même les services publics ne voyaient pas l’utilité de faire des efforts dans cet endroit qui d’évidence était condamné.
D’après elle, la ville se résumait à des murailles, une école des Beaux-Arts, la mémoire de tournage de quelques films et de séjours hippies, quelques danses ésotériques venues des anciens esclaves, des chats nonchalants et un vent à écorner les bœufs, «pas grave, les gens étaient bien trop pauvres pour avoir des troupeaux autres que des chèvres», précise-t-elle.
La phrase la plus marquante est la suivante : «Aujourd’hui, dans les livrets contant l’histoire de la ville, la date de
naissance d’André Azoulay est marquée comme un événement historique. Ils font bien, car sans l’énergie du conseiller, on ne sait pas très bien ce que serait devenu l’endroit, sauf à servir de base électorale pour la famille Chaâbi». La réponse de Miloud Chaâbi, président fondateur du groupe industriel Ynna Holding, ne se fait pas attendre.
«Outrage à Dieu».
Le mardi 8 juillet, il envoie une mise au point aux principaux organes de presse du royaume. Le document, qui ne sera pas publié par L’Economiste, commence par le procès de Nadia Salah, une journaliste «du moyen âge, ou du moins issue de la période coloniale, car ses pensées nous rappellent ce qui s’écrivait sur le Maroc dans la presse des colons des années 50». Miloud Chaâbi pense que l’article est «un outrage à Dieu, une insulte à tous les Rois du Maroc et aux Souiris». Il va même jusqu’à avancer que Driss Basri, ex-ministre de l’Intérieur sous l’ère Hassan II, a permis à Nadia Salah de publier son journal, lui permettant ainsi de s’installer au Maroc. Pour achever la journaliste, il lui rectifie une information et indique que «manifestement, Madame Nadia Salah commence à perdre la mémoire par vieillesse…». Et ce n’est pas tout.
Alors que l’article évoque le concept écologique de la station Mogador qui invite ses clients à venir tester son terrain de golf, la lettre de mise au point précise que ce terrain est irrigué à l’eau potable, ce qui est en contradiction avec la protection de l’environnement.
Ayant réglé ses comptes avec sa détractrice, il en vient au fond du sujet : qu’a fait André Azoulay à Essaouira ? Miloud Chaâbi, père de l’ex-maire d’Essaouira, affirme que le conseiller du roi n’a réalisé aucun projet économique ou social, excepté l’association «Essaouira-Mogador» qui, elle-même, n’aurait rien apporté aux habitants d’Essaouira.
Même chose pour le festival «folklorique» des gnaoua pendant lequel les habitants passeraient la nuit à la belle étoile. «Les habitants d’Essaouira payent la note du festival, étant donné que la municipalité d’Essaouira paie pour l’éclairage, le nettoyage, l’entretien des jardins etc…. », note le milliardaire Chaâbi qui précise que le festival ne fait gagner aucun centime à la municipalité. Chiffres à l’appui, il bat en brèche la version officielle qui avance 350 000 visiteurs pour cet événement. Selon lui, il y en aurait 70 000, dont 95% qui dorment dans les rues ou sur la plage. «Les autorités n’auraient jamais permis qu’il y ait autant de monde dehors», explique un festivalier.
Le principal bénéficiaire du «coup de gueule» de Miloud Chaâbi est André Azoulay : «Il ne rend service qu’à lui-même, selon le témoignage de quelques uns de ses concitoyens. Le même constat s’applique à son frère, arrivé au Maroc de France où il était chômeur». Et d’ajouter : «Nous ne voulons pas évoquer les projets imaginaires et les histoires d’investissement de la société importée de Tel Aviv, dont le capital social n’excède pas 1000$ U.S., qui a été «naturalisée» belge pour rentrer au Maroc».
Avant de revenir en long et en large sur toutes les grandes réalisations de l’homme d’affaires, la lettre se penche sur une histoire de terrain, qui aurait été obtenue de l’Etat pour une bouchée de pain par Azoulay afin de réaliser un projet touristique voué à l’échec.
André Azoulay, actuellement à l’étranger, n’a pas souhaité répondre aux attaques dont il est victime. «On ne va pas le faire parler de force», plaisante Chaâbi, joint par téléphone, «Si j’ai tort, il doit démentir mes propos et s’il veut entamer une action en justice, qu’il le fasse». Pour revenir à Nadia Salah, «elle ne sait pas écrire et ne connait pas l’histoire du Maroc», déclare Chaâbi en signalent qu’elle est au service de ses propres intérêts. La journaliste qui, de source sûre, n’a pas parlé à Azoulay pour rédiger son article, ne veut faire «aucune déclaration».
Hicham Bennani
Le Journal Hebdomadaire, numéro 404, juillet 2009