Actualités : Me BENBRAHAM AU FORUM D’EL MOUDJAHID :
«Il faut donner la nationalité algérienne à nos enfants calédoniens»
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La déportation fait partie, elle aussi, des crimes commis par le colonialisme français contre le peuple algérien. C’est ce qu’a affirmé hier à Alger Me Fatima Zohra Benbraham.
Rym Nasri – Alger (Le Soir) - «Le Traité de Rome du 17 juillet 1998 stipule que tout transfert de population est un crime contre l’humanité », a souligné Me Benbraham, hier lors d’une table ronde consacrée aux crimes des forces coloniales françaises de 1830 à 1954, organisée par l’association Machaâl Echahid en collaboration avec le forum d’ El Moudjahid. Ainsi, elle a évoqué le célèbre procès des grands chefs (ou des cheikhs) de 1873 à Constantine, à l’issue duquel 212 Algériens avaient été condamnés à la déportation. «C’est la première affaire que la France coloniale a voulu prendre comme modèle pour tuer toute révolution en Algérie», a-t-elle indiqué. «Aujourd’hui, ces 212 déportés sont morts, ont disparu de notre mémoire par un jugement d’exception les envoyant en Nouvelle- Calédonie. Leurs enfants sont bien loin de leur terre et sont exclus d’un droit naturel, celui de disposer de la nationalité algérienne», a-t-elle déploré. «Par devoir de mémoire, j’interpelle le président de la République pour réintégrer nos enfants calédoniens et leur attribuer la nationalité algérienne.». L’intervenante a également évoqué le Code de l’indigénat de 1874. Appliqué durant 73 ans, «ce code a humilié les Algériens et les a délestés de tous leurs droits, et il a sapé la langue arabe et le Coran», a-t-elle tenu à souligner. Pour sa part, le docteur Laïb Allaoua, professeur en droit international, a insisté sur le fait que la France doit reconnaître ses crimes commis dans notre pays, demander pardon et indemniser le peuple algérien. «Aucun argument juridique ne peut être mis en avant par la France pour ne pas avoir à reconnaître ses crimes perpétrés contre le peuple algérien», a-t-il clamé. De son côté, Mohamed Khichane, du Centre national d’études et de recherches sur le mouvement national, a estimé que les crimes de la France coloniale en Algérie n’ont pas été commis uniquement contre l’humanité. «La privation d’un Etat de ses archives est aussi un crime. Les vastes terres parsemées de mines antipersonnel et les essais nucléaires sont également des crimes coloniaux contre tout un peuple», a-t-il conclu.
«Il faut donner la nationalité algérienne à nos enfants calédoniens»
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La déportation fait partie, elle aussi, des crimes commis par le colonialisme français contre le peuple algérien. C’est ce qu’a affirmé hier à Alger Me Fatima Zohra Benbraham.
Rym Nasri – Alger (Le Soir) - «Le Traité de Rome du 17 juillet 1998 stipule que tout transfert de population est un crime contre l’humanité », a souligné Me Benbraham, hier lors d’une table ronde consacrée aux crimes des forces coloniales françaises de 1830 à 1954, organisée par l’association Machaâl Echahid en collaboration avec le forum d’ El Moudjahid. Ainsi, elle a évoqué le célèbre procès des grands chefs (ou des cheikhs) de 1873 à Constantine, à l’issue duquel 212 Algériens avaient été condamnés à la déportation. «C’est la première affaire que la France coloniale a voulu prendre comme modèle pour tuer toute révolution en Algérie», a-t-elle indiqué. «Aujourd’hui, ces 212 déportés sont morts, ont disparu de notre mémoire par un jugement d’exception les envoyant en Nouvelle- Calédonie. Leurs enfants sont bien loin de leur terre et sont exclus d’un droit naturel, celui de disposer de la nationalité algérienne», a-t-elle déploré. «Par devoir de mémoire, j’interpelle le président de la République pour réintégrer nos enfants calédoniens et leur attribuer la nationalité algérienne.». L’intervenante a également évoqué le Code de l’indigénat de 1874. Appliqué durant 73 ans, «ce code a humilié les Algériens et les a délestés de tous leurs droits, et il a sapé la langue arabe et le Coran», a-t-elle tenu à souligner. Pour sa part, le docteur Laïb Allaoua, professeur en droit international, a insisté sur le fait que la France doit reconnaître ses crimes commis dans notre pays, demander pardon et indemniser le peuple algérien. «Aucun argument juridique ne peut être mis en avant par la France pour ne pas avoir à reconnaître ses crimes perpétrés contre le peuple algérien», a-t-il clamé. De son côté, Mohamed Khichane, du Centre national d’études et de recherches sur le mouvement national, a estimé que les crimes de la France coloniale en Algérie n’ont pas été commis uniquement contre l’humanité. «La privation d’un Etat de ses archives est aussi un crime. Les vastes terres parsemées de mines antipersonnel et les essais nucléaires sont également des crimes coloniaux contre tout un peuple», a-t-il conclu.