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Bouteflika, l’armée et la transition

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admin"SNP1975"

admin
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Le diagnostic de Redha Malek sur l’état du pays




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L’ancien chef de gouvernement a mis le doigt sur la plaie lorsqu’il évoquait, hier, l’échec de la transition du pouvoir militaire vers le civil durant le mandat de Bouteflika.Son diagnostic, sans complaisance du système politique algérien, dont il a ajourné toutes les réformes jusqu’à l’émergence des forces démocratiques dans la société, lève le voile sur les tares de la gestion d’un pays qui doit très vite retrouver sa voie.

Abdelaziz Bouteflika a échoué dans l’éloignement des militaires des centres de décision. La transition qui devait commencer en 1999 avec l’arrivée au pouvoir d’un président civil n’a pas abouti. Ce constat est dressé par Redha Malek, ancien chef de gouvernement, dans un volumineux livre, paru à Alger aux éditions Casbah, Guerre de libération et révolution démocratique, écrits d’hier et d’aujourd’hui. «L’élection en 1999 de Abdelaziz Bouteflika – à l’appel encore une fois de l’armée, présenté officieusement comme ‘le candidat le moins mauvais’ – contribua à mettre une sourdine aux interventions de l’institution militaire dans la gestion des affaires gouvernementales. Le nouveau président déclarait à qui voulait l’entendre qu’il refusait d’être qu’’un trois quarts de président’.Mais les conditions dans lesquelles s’exerçait le pouvoir ne permettaient pas à l’armée de renoncer à ses responsabilités débordant largement du domaine sécuritaire», écrit-il. Il a rappelé que le général de corps d’armée Mohamed Lamari, aujourd’hui à la retraite, avait appelé à un retrait de l’armée de la vie politique. En 2004, Bouteflika, qui venait à peine de succéder à lui-même, avait dit que l’armée était appelée à «retrouver sa place au sein de la société dans le cadre du fonctionnement normal des institutions». Bouteflika ne cachait pas sa volonté d’être le chef de toutes les armées. D’où son refus de nommer un ministre de la Défense avec des prérogatives définies. «La réalité des faits est restée sans changement et plus d’un acteur politique en eut pour ses frais», relève Redha Malek. Autrement dit, toutes les lectures et analyses qui évoquaient, au début du deuxième mandat de Bouteflika, la fin de l’intervention des généraux dans la politique, étaient fausses. L’hebdomadaire Jeune Afrique, qui n’a pas cessé de faire du marketing pour la gestion de l’actuel locataire du Palais d’El Mouradia, avait même écrit ceci : «Réélu avec près de 85% des suffrages, Abdelaziz Bouteflika est toujours, et plus que jamais, le grand patron. Face à lui ? Rien (…) La presse mise au pas, l’armée reléguée dans ses casernes. Désormais, l’Assemblée populaire nationale (APN) et le Sénat ‘roulent’ comme un seul homme pour ‘Boutef’.» Pour l’ancien porte-parole de la délégation algérienne à Evian, le blocage ne viendrait pas de «généraux» accrochés à leurs privilèges. Cette analyse est simpliste, selon lui. «Un retrait de l’armée de la décision politique provoquerait une vacuité du pouvoir, que la société civile encore fragile et que les partis divisés sur des questions de fond n’arriveraient pas à combler», a-t-il noté, soulignant le risque d’anarchie. «Le dilemme est clair. La présence de l’armée au cœur du pouvoir n’est pas faite pour favoriser l’ancrage démocratique. D’autre part, son retrait pur et simple n’est pas de nature à favoriser automatiquement une alternative démocratique», a-t-il relevé. Aussi, suggère-t-il une «transition». Comment ? «Simultanément, les forces démocratiques doivent s’organiser afin de se constituer en force sociopolitique consistante, et que l’armée, de son côté, effectue graduellement son retrait de façon planifiée», a-t-il proposé.«Le temps presse !»Rencontré hier à la libraire du Tiers-Monde à Alger, à la faveur de la séance dédicace de son livre, Redha Malek a déclaré que cette transition ne sera possible que si la société bouge. «C’est la seule condition pour que les militaires commencent à se retirer petit à petit, surtout qu’ils l’ont dit à plusieurs reprises. Il faut un peu de temps. Mais le temps presse. Cette transition est possible et elle aura lieu», nous a-t-il expliqué. Il ne pense pas être «dur» avec les partis qualifiés pourtant d’être des «appareils du pouvoir» pour le cas du FLN et du RND. «Je n’attaque personne. Je donne des faits», a-t-il lancé. Les dirigeants du pays doivent, selon lui, prendre leurs responsabilités. «Dans quelques années, nous serons quarante millions d’habitants. On ne peut plus diriger quarante millions d’Algériens avec des méthodes vétustes !», a appuyé cet ancien ministre des Affaires étrangères. D’après lui, il y a un lien de continuité entre la guerre de Libération nationale et le développement de l’Algérie.«L’identité algérienne est estampillée par sa Révolution. L’Algérie s’est faite et se fera elle-même. Cela restera valable pendant des siècles. Nous n’avons pas oublié Jughurta, il n’y pas de raison pour qu’on oublie les Zighout, Boudiaf et Ben M’hidi», a-t-il annoncé.
Une explication donnée après une question sur la déclaration de Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères, relative aux relations algéro-françaises qui seraient plus simples après le départ de la génération d’indépendance. L’ancien ambassadeur d’Algérie en France, en ex-URSS et aux Etats-Unis a noté que son nouveau livre ne peut pas être assimilé à des mémoires. «Il s’agit de textes écrits à chaud, au cœur de l’événement. En les reproduisant aujourd’hui, on reproduit en quelque sorte l’atmosphère dans laquelle nous avions travaillé. C’est même plus que des mémoires en réalité, c’est une démonstration par a+b de ce que nous avions fait. On ne raconte pas des histoires. On donne des pièces de l’époque, des réflexions», a-t-il souligné. Pour lui, certains textes, qui remontent aux années 1950, ne sont pas encore connus des jeunes, d’autres sont des inédits. Il a cité le dialogue avec l’internationaliste et compagnon de la libération français, Claude Bourdet, publié à la page 637 de l’ouvrage sous le titre : Occident et rationalité. «C’est un entretien que j’ai eu avec lui bien avant sa mort et qui aborde beaucoup de problèmes qui nous concernent», a-t-il précisé. Décédé en 1996, Claude Bourdet est connu surtout pour être un polémiste et un adversaire de «tous les totalitarismes». Il a, entre autres, publié A qui appartient Paris et L’Europe truquée ; supra-nationaliste. Redha Malek écrira-t-il ses mémoires ? «Peut-être ! Mais là, j’en ai profité pour mettre des notes, pour rappeler certaines choses concrètes», a-t-il répondu. Pour lui, l’inconsistance des institutions, le déclin du sentiment national et la perte du sens civique ne permettent pas une «interprétation sereine» du passé. «Les malheurs indicibles du présent sont automatiquement imputés à la Révolution transformée en boîte de Pandore historique», a-t-il regretté dans la préface du livre. Rédha Malek est auteur d’autres ouvrages tels que L’Algérie à Evian et Tradition et Révolution.
Fayçal Métaoui

http://www.marocainsdalgerie.net

admin"SNP1975"

admin
Admin

RÉDHA MALEK À L’EXPRESSION


 


«Notre Révolution a combattu le régionalisme»


04 Octobre 2010


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Alors que chez nous, on a tout rasé, tout éradiqué, il a fallu tout refaire et pour tout refaire c’est ça l’action du peuple algérien.


L’ancien chef de gouvernement et plusieurs fois ambassadeur d’Algérie à l’étranger, Rédha Malek, se consacrant aujourd’hui à l’écriture, vient de publier aux éditions Casbah un nouvel ouvrage intitulé Guerre de libération et Révolution démocratique. Ecrits d’hier et aujourd’hui. Rencontré à la librairie du Tiers Monde, Rédha Malek évoque avec nous le contenu de ce livre si riche en enseignements historiques, imposant avec ses 750 pages et nous donne son point de vue sur l’actualité brûlante de l’Algérie et sa définition du mot «démocratie».

L’Expression: Dans le titre de votre livre vous faites le parallèle entre la Guerre d’Algérie, un passé glorieux, et la démocratie, dont le devenir est hypothétique, pourquoi?
Rédha Malek: La révolution a eu quand même 50 années. Beaucoup de choses vieillissent en 50 ans. Il y a des déformations qui surviennent. Des retours en arrière. Mais je pense que la Révolution algérienne a quand même donné un élan à ce peuple et cet élan n’est pas épuisé, malgré le reflux auquel nous assistons, il y a un fond.
C’est quoi? C’est le fait que le peuple algérien s’est refait lui-même. Il y a ce que j’appelle l’historicité de l’Algérie. L’Algérie s’est faite elle-même comme à l’époque au XIXe siècle, l’Italie.
«Algeria fara da se» c’est une formule de Garibaldi, reprise par Jean Amrouche que j’approuve. Le peuple algérien a pu, en luttant durement pour son indépendance, essayer d’agir sur l’histoire, il n’a pas trouvé un Etat prêt comme chez nos voisins.
Ce n’est pas un reproche. Alors que chez nous, on a tout rasé, tout éradiqué, il a fallu tout refaire et pour tout refaire c’est ça l’action du peuple algérien. Il faut lui rendre cet hommage et cette justice. Je pense que ce qui s’est passé pendant les huit années de lutte restera dans la mémoire collective pendant de longues années. Cela ne disparaîtra pas.

Vous dites que la révolution démocratique suppose une certaine évolution des mentalités. On peut dire que la période de la tragédie nationale a plutôt assombri ces mentalités et fait retarder le processus démocratique...
La Révolution algérienne s’est quand même attaquée à la mise en place de la nation algérienne sous sa forme moderne avec une allégeance nationale. Ce n’est plus l’allégeance traditionnelle, tribale et confrérique. Toutes ces choses-là sont dépassées pendant la Révolution.
Si maintenant on y revient un peu c’est par faiblesse et déviation. La Révolution algérienne en imposant le pouvoir national et de là un Etat, un gouvernement provisoire, ça lui a permis quand même de dépasser certaines allégeances et certain royalisme qui sont anachroniques, je parle de l’histoire du tribalisme, du régionalisme, d’une certaine conception obscurantiste de la religion. Tout ça a été combattu pendant la guerre.

Nous y sommes un peu encore aujourd’hui...
Nous y sommes encore dans une certaine mesure parce qu’on n’a pas maintenu la pression politique. La révolution a apporté des choses. Mais si après on démissionne et on laisse faire. Les choses reviennent alors que c’est une lutte permanente!

C’est pourquoi dans votre livre vous dites que la démocratie c’est du patriotisme?
Absolument. La démocratie aujourd’hui dans notre pays c’est une forme de patriotisme car c’est elle qui permet à la société de vivre à l’époque contemporaine, d’avoir sa place au soleil et surtout de gérer ses problèmes de l’intérieur de la façon la plus correcte et la plus satisfaisante en donnant à chaque Algérien et chaque Algérienne sa dignité et sa part de justice, etc.
C’est ça qui fait que la démocratie aujourd’hui, ce ne sont pas des paroles en l’air mais c’est quelque chose qui résulte de la Révolution algérienne. Elle est elle-même démocratique. Si vous lisez ce livre vous retrouverez un article, qui s’appelle «Une révolution démocratique», qui remonte à 1957. Vous verrez comment on définissait la démocratie à cette époque là.

Et comment la définir alors?
En dépassant le tribalisme, etc. en créant une allégeance nationale unique, cela veut dire que l’individu a repris l’initiative, il est sorti des brumes du Moyen Age en prenant ses responsabilités dans le cadre de la lutte. Il y a une libération qui s’est faite, pas complète, pas achevée. Il y a un début. Il fallait continuer, ceci est sur le plan de l’émergence de l’individu, d’une part. D’autre part, sur le plan social, ce sont les masses algériennes qui étaient engagées dans cette lutte énorme. Maintenant, il ne faut pas se contenter d’une indépendance nominale, il faut donner aux individus les moyens de vivre. Il faut avoir une économie nationale et c’est cela la démocratie, c’est ça le deuxième pôle de la révolution. Donc «un», que l’individu se libère et «deux», donner une certaine justice sociale, cela s’impose. Ces prérogatives remontent à 1957.

Vous écriviez aussi dans votre livre que la démocratie est une culture, pensez-vous que les Algériens ont cette culture?
Il faut la développer. Ce n’est pas une culture spontanée. On a des conditions, elles ont été créées par la Révolution algérienne, encore faut-il développer cela sur un plan pédagogique, par le travail des cadres, l’enseignement, pour que les Algé-riens soient imbibés de cette culture qui est nécessaire pour avancer autrement, par la tolérance, le respect d’autrui. Ce sont des choses qu’on apprend.

Vous évoquiez tout à l’heure le mot déformation sans doute dans son acception historique, quel est votre avis sur cette polémique qui a entouré le film algérien Hors-la-loi de Rachid Bouchareb, accusé justement de «falsification de l’histoire»?
Je n’ai pas vu le film malheureusement. Maintenant s’il y a une polémique en France c’est parce qu’on ne veut pas voir ce qu’ils appellent «les rebelles», des gens pour nous, qui luttent pour la liberté.
Cela montre que l’intolérance existe encore et que les mentalités sont encore colonisées. Il faut voir les choses comme elles sont. Il y a eu une guerre d’indépendance. Elle a permis à ce peuple d’être indépendant. Il faut de l’autre côté qu’on soit assez réaliste pour comprendre cela: «On les a colonisés, ils sont indépendants aujourd’hui et nous respectons naturellement tout ce qu’ils font pour connaître leur passé leur lutte, etc», c’est cela le bons sens.
Maintenant s’ils sont encore crispés sur des idées colonialistes, là évidemment, ils n’ont qu’à prendre leurs responsabilités. Nous, ce qu’on sait est qu’on est indépendants. Et on essaie de construire le pays et le reste est leur affaire.

Que pensez-vous du projet de loi criminalisant le colonialisme?
Nous avons combattu le colonialisme les armes à la main, que voulez-vous faire de plus? Vous combattez quelqu’un les armes à la main! On a fait progresser la cause algérienne par nos propres moyens en se mobilisant, en refaisant notre unité. On s’est imposé.
Le colonialisme est un crime en lui-même. Maintenant ce qu’il faut faire c’est faire apprendre à nos enfants ce qui s’est passé pendant 132 ans. Jusqu’à maintenant on ne connaît pas tout ce qui s’est passé, les souffrances qu’a subies ce peuple...

Vous êtes donc pour l’écriture de l’Histoire et l’ouverture d’un débat constructif?
Bien sûr. Ce livre est une contribution à l’écriture de l’Histoire. Il faut retrouver toute notre histoire avec les témoins qui sont là et les archives qui peuvent être à notre disposition pour que nos nouvelles générations connaissent parfaitement leur histoire, se pénétrer de ce que l’Algérie a subi pendant 132 ans.
N’oublions pas qu’on a trouvé des directives et des suggestions pour exterminer le peuple algérien chez des gens comme Alexis de Tocqueville qui a été un grand penseur de la démocratie en Amérique. Nous prenons acte, mais il faut qu’on le sache. Ce qui nous intéresse, nous, est d’avancer sans état d’âme, dans notre domaine.
On nous a colonisés. On les a fait partir, maintenant il faut s’organiser. Aujourd’hui, il faut un mot d’ordre, connaître son histoire afin de tirer la leçon pour les nouvelles générations et qu’elles sachent ce qui s’est passé, pour que ces crimes qui se sont passés ne se reproduisent plus. C’est notre prise de conscience et notre culture elle-même qui sont en cause.

Nous sommes en retard par rapport à la réécriture de l’Histoire...
Eh bien, vous allez contribuer vous aussi avec votre plume.

L’Algérie a un potentiel important et des ressources énormes, mais sur le plan des libertés individuelles, collectives et même sur le plan social il y a une régression. Quelle est l’urgence de l’heure selon vous?
Il faut que la société civile s’organise. Je demande à ceux qui dirigent le pays de faire des efforts, pour encourager la société civile. Seule, elle ne peut pas.
Il ne faut pas lui jeter la pierre, il y a une soif de progrès, de culture, mais il faut que le pouvoir et les gens qui gouvernent encouragent tout ça, c’est dans son intérêt aussi.
Si vous avez une société qui s’organise avec des partis politiques et des associations dignes de ce nom, vous verrez que, petit à petit, les individus algériens se sentiront plus libres, et se respecteront plus les uns les autres.
Et là on ressoudera le lien social comme ça, à mon avis. Pour avancer il faut encourager la société et pour ce faire, il faut que les gouvernants prennent leurs responsabilités quand même, sinon on va avoir 40 millions d’habitants d’ici 10 ans, on ne peut pas les gouverner avec des méthodes dépassées et puis vétustes.
Il faut des méthodes modernes, nouvelles, qui sont universelles. On ne va pas encore une fois inventer le fil à couper le beurre. C’est terminé. Il faut développer la démocratie pour que les Algériens se sentent mieux chez eux.

Beaucoup d’affaires de corruption ont défrayé la chronique récemment...
La corruption vient du manque de démocratie, du manque de transparence, il faut que les exemples viennent d’en haut. La gouvernance doit éduquer. Un des devoirs premiers d’une gouvernance est d’éduquer les citoyens à travers l’école, l’université, les colloques, il faut éduquer par l’exemple.
«Les gens suivent leur gouvernement», comme dit Ibn Khaldoun, si on a une gouvernance sérieuse, les gens vont suivre l’exemple et pourront évoluer. Espérons qu’on y arrivera.

Un mot sur le projet de la Réconciliation nationale cinq ans après?
Ça, je l’ai déjà dit. La Réconciliation nationale est une bonne chose, tous ceux qui jettent les armes nous leur disons: «C’est très bien», mais ceux qui ont commis des crimes abominables il faut les suivre, il ne faut pas les lâcher comme ça dans la nature, encore moins leur redonner les postes qu’ils occupaient avant, peut-être parfois dans l’enseignement.
Ce n’est pas facile, c’est tout un travail. Il était prévu des commissions de probation pour suivre ces gens-là et voir ce qu’ils font, sinon on va retomber dans le même cycle.


Entretien réalisé par O. HIND et Nadia


 


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