ALGÉRIENS SOUVENEZ-VOUS!
Le soutien conséquent et indéfectible du Maroc au peuple algérien n’a jamais été démenti de 1830 jusqu’à l’indépendance du pays voisin, en 1962, à l’issue de la guerre de libération, déclenchée en 1954.
Ce rappel s’avère nécessaire. Pas pour faire valoir un quelconque droit des Marocains, mais tout simplement pour rétablir la vérité.
Analyse du professeur Abdellah Laroui
Par Abdelkader TIMOULE
"Que peut-on répondre, s'interroge l'éminent proffessseur , aux Algériens qui demanderaient pourquoi le Maroc n'a pas soutenu l'Emir Abdelkader"?
C'est comme qui dirait, une question frelatée!
Comme tous les Marocains, ma perplexité sinon mon indignation était à son comble. Comment est ce possible que l'enfant terrible d'Azemmour n'ait pas de parade à opposer à cette insolente question qui nous ramène plus d'un siècle et demi dans le passé, sachant pertinemment que la quasi totalité des maux incurables qui affectent le Maroc ont pour origine essentielle la solidarité agissante des marocains envers l'Algérie au cours de sa colonisation, lors de sa lutte pour son indépendance et après avoir recouvré sa souveraineté, et ça perdure encore.
On est donc forcément interpelé d'y répondre non pas es-qualité mais tout simplement comme pourrait le faire n'importe quel Marocain quelque peu au fait de l'histoire de son pays, celle du Maghreb.
Pour éviter tout éthnocentrisme, on se fonderait volontier, d'abord sur les documents de notre adversaire commun d'alors, les armées françaises conquérantes. Ensuite, sur ceux des chroniques nationales.
Occupation
Les faits : le 29 avril 1827, Pierre Deval consul de France a été quelque peu rudoyé, malmené lors d'une réception officielle à l'occasion de l'Aïd Kebir, par Houcein, Dey d'Alger, lequel offusqué par des propos incorrects du consul, le prend en grippe puis en haine et finalement, le chasse sans ménagement de la Cour. Le différend portait sur l'épineux problème de réglement par la France d'une vieille créance sur la vente à ce pays de céréales par le truchement de deux juifs livournais résidant à Alger, Jacob Bacri et Busnach.
A la suite de quoi la France saisissant le prétexte d'humiliation de son représentant, réclama maintes fois réparation à cet affront diplomatique ne serait-ce que par de simples excuses que le Dey estima ne pas devoir. Au contraire il situa l'affaire dans son cadre purement commercial dans lequel il se sentait floué par la France, et il l'était effectivement.
Aussi et à défaut d'un heureux arrangement , la France dépêcha sur les côtes Algériennes au mois de juin 1830, une escadre de 100 navires de guerre sous les ordres de l'Amiral Duperré qui débarquent dans la baie de Sidi Fraj, une imposante armée de 38.000 soldats qui après de longues et terribles batailles, occupent Alger la Blanche, le 5 juillet 1830
Cinq jours plus tard, le Dey d'Alger quitte définitivement le pays avec sa famille à bord d'un navire français à destination d'un port italien. Le 11 juillet, ce fut au tour de 2500 janissaires embarqués pour l'Asie. Ainsi, et après 313 années, les Ottomans abandonnèrent la Régence et
donc l'administration du pays qu'ils ont gouverné depuis 1517.
Désormais, ce rôle est tenu par le corps expéditionnaire du général le Comte de Bourmont au nom de la France de Charles X.
En fait le Maghreb central (Al Awsat) qui prit le nom d'Algérie, terme consacré par le ministère de la Guerre le 14 Octobre 1839, (elle remplacera "possession française dans le nord de l'Afrique"), était convoité depuis fort longtemps par l'Espagne, l'Angleterre et la Hollande .
La France en particulier dont la rivale dangereuse était toujours l'Angleterre, qui l'a adroitement évincée de l'Egypte après la bataille navale d'Aboukir en 1798 et dans celle du Cap de Trafalgar par l'Amiral Nelson en 1805. L'Empereur Napoléon désireux de prendre sa revanche, songea alors à une nouvelle expédition en Egypte et en Syrie.
Entre Gibraltar et Malte, l'escadre française n'a aucun port de relâche, en dehors de la côte européenne, écrit-il le 18 avril 1808 à Decrès, son ministre de la marine, Alger, à quatre jours de Marseille, pourrait devenir un Gibraltar français....", c'est-à-dire un point d'appui pour ses flottes dans sa lutte contre l'Angleterre.
Un officier des renseignements, fut envoyé sur les lieux, il s'agit de l'ingénieur, et chef de bataillon de génie, Yves Boutin qui s'embarque pour Alger en mai 1808 et après trois mois d'habiles et discrètes investigations, dresse un compte rendu rigoureux, remarquable de précisions où il désigne notamment Sidi Ferrouch comme étant un emplacement approprié pour un éventuel débarquement devant servir d'attaque contre Alger. Ce qui fut fait, 22 ans plus tard.
A Suivre: La réaction du Maroc
Le soutien conséquent et indéfectible du Maroc au peuple algérien n’a jamais été démenti de 1830 jusqu’à l’indépendance du pays voisin, en 1962, à l’issue de la guerre de libération, déclenchée en 1954.
Ce rappel s’avère nécessaire. Pas pour faire valoir un quelconque droit des Marocains, mais tout simplement pour rétablir la vérité.
Analyse du professeur Abdellah Laroui
Par Abdelkader TIMOULE
"Que peut-on répondre, s'interroge l'éminent proffessseur , aux Algériens qui demanderaient pourquoi le Maroc n'a pas soutenu l'Emir Abdelkader"?
C'est comme qui dirait, une question frelatée!
Comme tous les Marocains, ma perplexité sinon mon indignation était à son comble. Comment est ce possible que l'enfant terrible d'Azemmour n'ait pas de parade à opposer à cette insolente question qui nous ramène plus d'un siècle et demi dans le passé, sachant pertinemment que la quasi totalité des maux incurables qui affectent le Maroc ont pour origine essentielle la solidarité agissante des marocains envers l'Algérie au cours de sa colonisation, lors de sa lutte pour son indépendance et après avoir recouvré sa souveraineté, et ça perdure encore.
On est donc forcément interpelé d'y répondre non pas es-qualité mais tout simplement comme pourrait le faire n'importe quel Marocain quelque peu au fait de l'histoire de son pays, celle du Maghreb.
Pour éviter tout éthnocentrisme, on se fonderait volontier, d'abord sur les documents de notre adversaire commun d'alors, les armées françaises conquérantes. Ensuite, sur ceux des chroniques nationales.
Occupation
Les faits : le 29 avril 1827, Pierre Deval consul de France a été quelque peu rudoyé, malmené lors d'une réception officielle à l'occasion de l'Aïd Kebir, par Houcein, Dey d'Alger, lequel offusqué par des propos incorrects du consul, le prend en grippe puis en haine et finalement, le chasse sans ménagement de la Cour. Le différend portait sur l'épineux problème de réglement par la France d'une vieille créance sur la vente à ce pays de céréales par le truchement de deux juifs livournais résidant à Alger, Jacob Bacri et Busnach.
A la suite de quoi la France saisissant le prétexte d'humiliation de son représentant, réclama maintes fois réparation à cet affront diplomatique ne serait-ce que par de simples excuses que le Dey estima ne pas devoir. Au contraire il situa l'affaire dans son cadre purement commercial dans lequel il se sentait floué par la France, et il l'était effectivement.
Aussi et à défaut d'un heureux arrangement , la France dépêcha sur les côtes Algériennes au mois de juin 1830, une escadre de 100 navires de guerre sous les ordres de l'Amiral Duperré qui débarquent dans la baie de Sidi Fraj, une imposante armée de 38.000 soldats qui après de longues et terribles batailles, occupent Alger la Blanche, le 5 juillet 1830
Cinq jours plus tard, le Dey d'Alger quitte définitivement le pays avec sa famille à bord d'un navire français à destination d'un port italien. Le 11 juillet, ce fut au tour de 2500 janissaires embarqués pour l'Asie. Ainsi, et après 313 années, les Ottomans abandonnèrent la Régence et
donc l'administration du pays qu'ils ont gouverné depuis 1517.
Désormais, ce rôle est tenu par le corps expéditionnaire du général le Comte de Bourmont au nom de la France de Charles X.
En fait le Maghreb central (Al Awsat) qui prit le nom d'Algérie, terme consacré par le ministère de la Guerre le 14 Octobre 1839, (elle remplacera "possession française dans le nord de l'Afrique"), était convoité depuis fort longtemps par l'Espagne, l'Angleterre et la Hollande .
La France en particulier dont la rivale dangereuse était toujours l'Angleterre, qui l'a adroitement évincée de l'Egypte après la bataille navale d'Aboukir en 1798 et dans celle du Cap de Trafalgar par l'Amiral Nelson en 1805. L'Empereur Napoléon désireux de prendre sa revanche, songea alors à une nouvelle expédition en Egypte et en Syrie.
Entre Gibraltar et Malte, l'escadre française n'a aucun port de relâche, en dehors de la côte européenne, écrit-il le 18 avril 1808 à Decrès, son ministre de la marine, Alger, à quatre jours de Marseille, pourrait devenir un Gibraltar français....", c'est-à-dire un point d'appui pour ses flottes dans sa lutte contre l'Angleterre.
Un officier des renseignements, fut envoyé sur les lieux, il s'agit de l'ingénieur, et chef de bataillon de génie, Yves Boutin qui s'embarque pour Alger en mai 1808 et après trois mois d'habiles et discrètes investigations, dresse un compte rendu rigoureux, remarquable de précisions où il désigne notamment Sidi Ferrouch comme étant un emplacement approprié pour un éventuel débarquement devant servir d'attaque contre Alger. Ce qui fut fait, 22 ans plus tard.
A Suivre: La réaction du Maroc