Tunisie-Algérie. Vers un partenariat dans le textile
Jeudi, 02 Décembre 2010
Une rencontre algéro-tunisienne sur le textile, l’habillement, le cuir et la maroquinerie s’est déroulée, avant-hier, au siège d’Algex, à Alger, avec la participation d’opérateurs et de responsables du secteur des deux pays. Cette manifestation, qui s’inscrit dans le cadre de la 8e session du Comité d’évaluation et de suivi de la coopération industrielle algéro-tunisienne, tenue en mai dernier à Tunis, a regroupé plus de 60 opérateurs des branches textile, cuir et maroquinerie des deux pays. Elle a offert un cadre approprié pour les opérateurs économiques algériens et tunisiens pour fonder des liens durables de partenariats.
Complémentarités industrielles
Malek Khelil, directeur du Centre tunisien du cuir et de la chaussure (Cncc), a exprimé le souhait des professionnels tunisiens du textile de nouer des relations de partenariat et de sous-traitance avec leurs homologues algériens dans le domaine. M. Khélil, cité par les médias algériens, a évoqué, à l’appui de sa proposition, la proximité géographique entre les deux pays, leurs complémentarités industrielles et l’intérêt qu’ils auraient à créer des sociétés mixtes de textile.
Les Tunisiens, qui exportent à raison de 69 % de leurs produits textiles vers le marché européen, importent l’essentiel de leurs besoins de matières premières pour la confection et l’habillement. Or, certaines de ces matières existent en Algérie, comme la fibre et la laine, qui sont souvent de bonne qualité. La fibre textile serait donc, selon M. Khélil, le premier segment où un partenariat tuniso-algérien pourrait se déployer.
Selon M. Khelil, les exportations tunisiennes de textile vers l’Algérie s’élèvent à 2 millions de dinars tunisiens (MDT), soit 0,25 % des exportations globales de la Tunisie. Les importations tunisiennes de textile en provenance de l’Algérie s’élèvent, quant à elles, à 1,2 MDT, soit 0, 23% des importations globales du pays.
La faiblesse des échanges commerciaux entre les deux pays s’explique par la priorité accordée par les industriels tunisiens pour les marchés des pays de l’Union européenne (Ue), en vertu de l’Accord d’association signé entre les deux pays en 1995.
Cependant, le ralentissement de la demande en Europe semble avoir incité les exportateurs tunisiens à cibler de nouveaux marchés, notamment au Maghreb et en Afrique. D’où la multiplication des missions d’exploration et des rencontres interprofessionnelles, telle celle organisée, le 29 novembre à Alger.
Le potentiel algérien
L’Algérie, qui cherche à développer ses filières textile, habillement, cuir et chaussures, et qui semble déterminée à restructurer ces filières dans le cadre de la politique de modernisation de son secteur industriel public, semble s’intéresser, elle aussi, à l’expertise tunisienne dans ce domaine.
Les deux pays étant, par ailleurs, confrontés aux mêmes problèmes, notamment le développement du marché parallèle et la concurrence des produits low cost chinois, sont aujourd’hui dans l’obligation de joindre leurs efforts et de conjuguer leurs atouts respectifs pour réduire leurs coûts de production, préserver leurs parts de marchés intérieurs et maintenir leur capacités exportatrices.
Il convient ici de souligner que le ministère algérien de l’Industrie, de la Pme et de la Promotion de l’investissement a lancé un programme de réorganisation des manufactures publiques de textile, de confection, de cuir et du bois, et ce à travers des opérations d’assainissement, de traitement du passif et de nouveaux investissements.
L’industrie du textile en Algérie est représentée par deux groupes industriels publics, Texmaco, spécialisé dans le tissu de base, regroupant 25 filiales, et CH, regroupant 15 filiales. Les deux groupes représentent 75% de la production intérieure de textile. Les 15% restants étant assurés par les entreprises privés.
Les activités textiles sont concentrées dans les wilayas du centre, notamment Alger et Blida, qui en accaparent près de la moitié.
L’industrie du cuir est, quant à elle, équitablement répartie entre le secteur public, qui compte 22 tanneries, et privé, qui en compte, 28. Les régions qui recèlent un fort potentiel dans cette industrie sont Alger, Médéa et Tlemcen.
o Imed Bahri
Jeudi, 02 Décembre 2010
Une rencontre algéro-tunisienne sur le textile, l’habillement, le cuir et la maroquinerie s’est déroulée, avant-hier, au siège d’Algex, à Alger, avec la participation d’opérateurs et de responsables du secteur des deux pays. Cette manifestation, qui s’inscrit dans le cadre de la 8e session du Comité d’évaluation et de suivi de la coopération industrielle algéro-tunisienne, tenue en mai dernier à Tunis, a regroupé plus de 60 opérateurs des branches textile, cuir et maroquinerie des deux pays. Elle a offert un cadre approprié pour les opérateurs économiques algériens et tunisiens pour fonder des liens durables de partenariats.
Complémentarités industrielles
Malek Khelil, directeur du Centre tunisien du cuir et de la chaussure (Cncc), a exprimé le souhait des professionnels tunisiens du textile de nouer des relations de partenariat et de sous-traitance avec leurs homologues algériens dans le domaine. M. Khélil, cité par les médias algériens, a évoqué, à l’appui de sa proposition, la proximité géographique entre les deux pays, leurs complémentarités industrielles et l’intérêt qu’ils auraient à créer des sociétés mixtes de textile.
Les Tunisiens, qui exportent à raison de 69 % de leurs produits textiles vers le marché européen, importent l’essentiel de leurs besoins de matières premières pour la confection et l’habillement. Or, certaines de ces matières existent en Algérie, comme la fibre et la laine, qui sont souvent de bonne qualité. La fibre textile serait donc, selon M. Khélil, le premier segment où un partenariat tuniso-algérien pourrait se déployer.
Selon M. Khelil, les exportations tunisiennes de textile vers l’Algérie s’élèvent à 2 millions de dinars tunisiens (MDT), soit 0,25 % des exportations globales de la Tunisie. Les importations tunisiennes de textile en provenance de l’Algérie s’élèvent, quant à elles, à 1,2 MDT, soit 0, 23% des importations globales du pays.
La faiblesse des échanges commerciaux entre les deux pays s’explique par la priorité accordée par les industriels tunisiens pour les marchés des pays de l’Union européenne (Ue), en vertu de l’Accord d’association signé entre les deux pays en 1995.
Cependant, le ralentissement de la demande en Europe semble avoir incité les exportateurs tunisiens à cibler de nouveaux marchés, notamment au Maghreb et en Afrique. D’où la multiplication des missions d’exploration et des rencontres interprofessionnelles, telle celle organisée, le 29 novembre à Alger.
Le potentiel algérien
L’Algérie, qui cherche à développer ses filières textile, habillement, cuir et chaussures, et qui semble déterminée à restructurer ces filières dans le cadre de la politique de modernisation de son secteur industriel public, semble s’intéresser, elle aussi, à l’expertise tunisienne dans ce domaine.
Les deux pays étant, par ailleurs, confrontés aux mêmes problèmes, notamment le développement du marché parallèle et la concurrence des produits low cost chinois, sont aujourd’hui dans l’obligation de joindre leurs efforts et de conjuguer leurs atouts respectifs pour réduire leurs coûts de production, préserver leurs parts de marchés intérieurs et maintenir leur capacités exportatrices.
Il convient ici de souligner que le ministère algérien de l’Industrie, de la Pme et de la Promotion de l’investissement a lancé un programme de réorganisation des manufactures publiques de textile, de confection, de cuir et du bois, et ce à travers des opérations d’assainissement, de traitement du passif et de nouveaux investissements.
L’industrie du textile en Algérie est représentée par deux groupes industriels publics, Texmaco, spécialisé dans le tissu de base, regroupant 25 filiales, et CH, regroupant 15 filiales. Les deux groupes représentent 75% de la production intérieure de textile. Les 15% restants étant assurés par les entreprises privés.
Les activités textiles sont concentrées dans les wilayas du centre, notamment Alger et Blida, qui en accaparent près de la moitié.
L’industrie du cuir est, quant à elle, équitablement répartie entre le secteur public, qui compte 22 tanneries, et privé, qui en compte, 28. Les régions qui recèlent un fort potentiel dans cette industrie sont Alger, Médéa et Tlemcen.
o Imed Bahri