Après l’allemand Desertec et le français Trangreen, Apollo est un troisième projet de captation de l’énergie solaire– encore plus ambitieux –et commence à sortir des limbes. Le Sahara Solar Breeder Super Apollo Project est le fruit d’une recherche conjointe de plusieurs universités japonaises - Université de Tokyo, Université Hirosaki, NIMS, Tokyo Institute of Technology, Université de Chubu -l’Ecole nationale Supérieure d’Informatique (ESI) de Bab Ezzouar.
Un projet sérieux qui manque de fonds et qui fait rêver…
Le projet, qui en est encore à un stade relativement préliminaire a pour objectif de fournir, en 2050, la moitié de l’énergie consommée par l’humanité. Il est basé sur l'utilisation des sables du désert pour produire le silicium qui entre dans la fabrication des panneaux photovoltaïques. L’énergie captée par les champs de panneaux solaires serait acheminée par câbles supraconducteurs souterrains. L'énergie excédentaire servirait à faire fonctionner des usines de dessalement destinées à faire face aux besoins d’irrigation des régions ou seraient installés les capteurs solaires.
Pour construire de façon crédible le projet Apollo, les chercheurs prévoient un investissement annuel de l’ordre de 100 millions de yens (1,1 million $ US) pendant cinq ans, qui est insuffisant pour faire face à l’ensemble des couts de Recherche et Développement du projet. Les objectifs de la phase de recherche sont de démontrer la possibilité de fabrication de silicium de haute pureté à partir de sable saharien et la construction d’un réseau longue distance en courant continu sur la base de câbles supraconducteurs à haute température.
Un projet complexe
S’il est séduisant, par l’utilisation de l’ensoleillement et du sable du Sahara, ressources inépuisables et gratuites, le projet est particulièrement complexe. Il s’agit de développer les technologies pour la production de silicium à partir de sables, de trouver des solutions aux contraintes liées à l’implantation de centrales électriques dans le milieu saharien et, ce n’est pas le moindre des défis, de connecter efficacement ces centrales au reste du monde. L’option choisie, un réseau de câbles supraconducteurs fonctionnant à 200 kV est particulièrement innovante. Le système a été testé avec succès en juillet dernier à Hanovre et semble donner pleine satisfaction. Malgré les critiques du concurrent Desertec, le câble supraconducteur HT, véritable pipeline électrique, semble constituer le moyen le plus efficace pour le transport de plusieurs gigawatts d’énergie.
Plus ambitieux que Desertec
Hideomi Koinuma, le responsable japonais du projet Apollo a considéré dès le lancement du projet que le recours aux câbles supraconducteurs HT pour distribuer le courant électrique était bien plus avantageux que les réseaux traditionnels de courant alternatif. Mais les câbles supraconducteurs requièrent une température de moins 240° pour être fonctionnels. Assurer une température sur des distances considérables implique un système de refroidissement particulièrement efficient et robuste. Il semble bien cependant que le chercheur japonais ait vu juste.
Le débat sur le coût et la fiabilité des câbles supraconducteurs, présentés comme le talon d’Achille du modèle algéro-nippon, semble en effet dépassé. Les américains, qui disposent de câblages sur longues distances en courant alternatif (notamment à partir de la plateforme de Long Island), ont définitivement opté pour la nouvelle technologie HT pour leur centre d’interconnexion de Tres Amigas au Nouveau-Mexique.
Plus ambitieux que Desertec qui prévoit « seulement » de satisfaire 15% de la demande européenne d’énergie électrique vers 2050, le projet Apollo en intégrant d’emblée la production de panneaux solaires et la localisation des centrales électriques sur les lieux de collecte de l’énergie dans son schéma global répond beaucoup mieux aux préoccupations de développement exprimées récemment par les responsables algériens. Pour ses concepteurs algéro-nippons, il ne s’agit pas simplement d’installer des parcs de capteurs photovoltaïques pour répondre à la demande européenne d’énergie propre mais de considérer l’ensemble du projet dans une perspective économique globale.
Une dimension stratégique
De ce point de vue, le projet Apollo semble très nettement supérieur. Il demeure que les délais de mise en œuvre paraissent fort longs, 2050 est un objectif distant, même si le spectre du pic pétrolier semble s’éloigner et l’urgence de mobiliser des énergies alternatives moins pressante. Mais l’ampleur du projet lui confère une dimension stratégique qui va au delà des considérations purement énergétiques.
Les impératifs de développement des régions sahélo-sahariennes, et pas seulement les besoins européens, doivent entrer en ligne de compte dans l’implantation des centrales électriques solaires. Un meilleur financement des études préliminaires et l’implication d’autres acteurs – Sonatrach, Sonelgaz ou toute autre entité active dans le secteur – pourrait rapprocher des échéances trop lointaines en mobilisant des compétences trop souvent sous-utilisées.
Un projet sérieux qui manque de fonds et qui fait rêver…
Le projet, qui en est encore à un stade relativement préliminaire a pour objectif de fournir, en 2050, la moitié de l’énergie consommée par l’humanité. Il est basé sur l'utilisation des sables du désert pour produire le silicium qui entre dans la fabrication des panneaux photovoltaïques. L’énergie captée par les champs de panneaux solaires serait acheminée par câbles supraconducteurs souterrains. L'énergie excédentaire servirait à faire fonctionner des usines de dessalement destinées à faire face aux besoins d’irrigation des régions ou seraient installés les capteurs solaires.
Pour construire de façon crédible le projet Apollo, les chercheurs prévoient un investissement annuel de l’ordre de 100 millions de yens (1,1 million $ US) pendant cinq ans, qui est insuffisant pour faire face à l’ensemble des couts de Recherche et Développement du projet. Les objectifs de la phase de recherche sont de démontrer la possibilité de fabrication de silicium de haute pureté à partir de sable saharien et la construction d’un réseau longue distance en courant continu sur la base de câbles supraconducteurs à haute température.
Un projet complexe
S’il est séduisant, par l’utilisation de l’ensoleillement et du sable du Sahara, ressources inépuisables et gratuites, le projet est particulièrement complexe. Il s’agit de développer les technologies pour la production de silicium à partir de sables, de trouver des solutions aux contraintes liées à l’implantation de centrales électriques dans le milieu saharien et, ce n’est pas le moindre des défis, de connecter efficacement ces centrales au reste du monde. L’option choisie, un réseau de câbles supraconducteurs fonctionnant à 200 kV est particulièrement innovante. Le système a été testé avec succès en juillet dernier à Hanovre et semble donner pleine satisfaction. Malgré les critiques du concurrent Desertec, le câble supraconducteur HT, véritable pipeline électrique, semble constituer le moyen le plus efficace pour le transport de plusieurs gigawatts d’énergie.
Plus ambitieux que Desertec
Hideomi Koinuma, le responsable japonais du projet Apollo a considéré dès le lancement du projet que le recours aux câbles supraconducteurs HT pour distribuer le courant électrique était bien plus avantageux que les réseaux traditionnels de courant alternatif. Mais les câbles supraconducteurs requièrent une température de moins 240° pour être fonctionnels. Assurer une température sur des distances considérables implique un système de refroidissement particulièrement efficient et robuste. Il semble bien cependant que le chercheur japonais ait vu juste.
Le débat sur le coût et la fiabilité des câbles supraconducteurs, présentés comme le talon d’Achille du modèle algéro-nippon, semble en effet dépassé. Les américains, qui disposent de câblages sur longues distances en courant alternatif (notamment à partir de la plateforme de Long Island), ont définitivement opté pour la nouvelle technologie HT pour leur centre d’interconnexion de Tres Amigas au Nouveau-Mexique.
Plus ambitieux que Desertec qui prévoit « seulement » de satisfaire 15% de la demande européenne d’énergie électrique vers 2050, le projet Apollo en intégrant d’emblée la production de panneaux solaires et la localisation des centrales électriques sur les lieux de collecte de l’énergie dans son schéma global répond beaucoup mieux aux préoccupations de développement exprimées récemment par les responsables algériens. Pour ses concepteurs algéro-nippons, il ne s’agit pas simplement d’installer des parcs de capteurs photovoltaïques pour répondre à la demande européenne d’énergie propre mais de considérer l’ensemble du projet dans une perspective économique globale.
Une dimension stratégique
De ce point de vue, le projet Apollo semble très nettement supérieur. Il demeure que les délais de mise en œuvre paraissent fort longs, 2050 est un objectif distant, même si le spectre du pic pétrolier semble s’éloigner et l’urgence de mobiliser des énergies alternatives moins pressante. Mais l’ampleur du projet lui confère une dimension stratégique qui va au delà des considérations purement énergétiques.
Les impératifs de développement des régions sahélo-sahariennes, et pas seulement les besoins européens, doivent entrer en ligne de compte dans l’implantation des centrales électriques solaires. Un meilleur financement des études préliminaires et l’implication d’autres acteurs – Sonatrach, Sonelgaz ou toute autre entité active dans le secteur – pourrait rapprocher des échéances trop lointaines en mobilisant des compétences trop souvent sous-utilisées.