Ayashka
Quand j'ai commencé à m'intéresser un peu à ce qui se passait à l'intérieur de moi, à chercher d'autres façons d'être pour me sentir mieux, en harmonie avec le monde autour de moi, je suis tombée bien sur souvent sur des conseils concernant la présence.
Etre dans l'instant présent, porter attention au moment présent, etc etc...
Bon d'accord, me disais-je.
Essayons.
J'ai essayé, et effectivement je me suis rendue compte que c'était très bénéfique.
Mais ma description du monde antérieure était si forte, mes habitudes si ancrées (de me projeter dans le futur, et de ruminer le passé), que c'est resté pendant un bon moment au niveau intellectuel.
Mentalement, je comprenais bien que la présence soit le seul état de bien-être total. Et la seule possibilité que j'avais pour résoudre le vaste foutoir que j'avais dans la tête et dans l'émotionnel.
Mais au-delà du mental, pas grand chose.
Il fallait le temps que ça descende, souvent je me rends compte comme ça qu'entre une première expérience très enthousiasmante, et une véritable compréhension de la valeur de l'expérience, il se passe un temps d'intégration.
Bref, ça a fini par descendre.
Mais alors s'est présenté un autre "problème". Mon ego s'est mis à cocoricoter : "peuh ! si la solution à tout c'est d'être dans la présence, FACILE !!! Quand je veux moi je suis dans la présence. Bon, c'est tout ? c'est seulement ça le spirituel ?"
Dans les moments où j'arrivais à lâcher son discours, j'ai continué, obstinément, à chercher la présence. C'est à dire à porter mon attention sur le présent, même si j'avais des pensées, des parasites dans la tête, j'ai continué à faire de mon mieux. C'est un vrai travail de fourmi en fait la quête spirituelle
Ce qui est d'ailleurs très bien parce que ça ramène en permanence à l'humilité.
Bref, à un moment il y a eu un autre déclic.
Entre ne pas être dans la présence jamais, et être tout le temps dans la présence (et d'ici là me tourner les pouces et attendre pompeusement une illumination qui me projetterait dans l'éveil), il y avait une voie au milieu !!!
La voie de l'apprentissage.
La voie où comme la petite fourmi que j'ai décrite au-dessus (mais cette fois avec la conscience d'être dans la voie du milieu et pas en étant en rébellion contre cet état de fait), je grapille, je grapille, je grapille, des moments présents.
Je fais de mon mieux pour revenir dans la présence chaque fois que je me barre dans ma tête. Mais je ne perds plus de temps à me culpabiliser de ne pas avoir été présente, ou à me faire la morale intérieurement.
Je constate que je ne suis pas dans la présence, pof, aussitôt, je fais de mon mieux pour y revenir.
Voilà, c'est le truc que j'ai trouvé pour ma part pour aller doucement. Ca me permet aussi de laisser causer mon dialogue intérieur sans lui accorder trop d'attention. Et puis parfois, dans des moments de grâce, lorsque vraiment il n'a plus de public, et bien il se tait !
Quel bonheur !
Ne rien entendre à l'intérieur. Juste un grand espace tout vide et en même temps bruissant de vie.
Et alors... j'en arrive à la deuxième partie de ce dont je voulais parler : la mémoire.
Je me rends compte qu'au fur et à mesure que je grapille du présent, ma perception du monde change. J'ai plus souvent des moments de grâce, et plus souvent des moments où le monde me "saute à la figure" littéralement, ça fait comme un gros choc dans la poitrine, c'est ni agréable ni désagréable, c'est.
Et ma façon de mémoriser les choses que je vis change aussi.
Avant je mémorisais essentiellement par rapport à l'ampleur d'une émotion que je ressentais.
Et de préférence, pour alimenter bien ma victime intérieure, j'emmagasinais surtout les souvenirs "négatifs" (émotions désagréables).
Je n'avais de souvenirs que de gens, ou d'événements se rapportant à moi.
Et maintenant, je remarque que je mémorise beaucoup moins ce qui est d'ordre émotionnel. Et de façon générale, j'oublie beaucoup plus de choses qu'avant.
Pas des choses du genre matériel, si je dois acheter du pain ou autre. Mais des interactions avec des gens, leurs histoires personnelles et aussi des bouts de la mienne.
En revanche, ma mémoire commence à se nourrir de souvenirs "énergétiques" (je sais pas quel autre mot prendre pour décrire ça), c'est une sorte de mémoire interne, presque physique, de ces moments de grâce dont je parlais au-dessus. Pas vraiment des souvenirs au sens où je ne peux pas retracer des suites d'événements, identifier tous les arbres que j'ai vus, tout ce que j'ai perçu. Mais une autre forme de mémoire, plus intense, plus corporelle. Que je ressens comme une "nourriture" intérieure. Comme si tous les moments de présence que j'ai grapillés m'avaient nourrie profondément, et que je pouvais les recontacter à chaque instant pour m'aider à continuer ou me donner de l'énergie.
Bon voilà, j'ai fini
Pour ceux qui sont arrivés au bout, merci d'avoir tout lu !
Quand j'ai commencé à m'intéresser un peu à ce qui se passait à l'intérieur de moi, à chercher d'autres façons d'être pour me sentir mieux, en harmonie avec le monde autour de moi, je suis tombée bien sur souvent sur des conseils concernant la présence.
Etre dans l'instant présent, porter attention au moment présent, etc etc...
Bon d'accord, me disais-je.
Essayons.
J'ai essayé, et effectivement je me suis rendue compte que c'était très bénéfique.
Mais ma description du monde antérieure était si forte, mes habitudes si ancrées (de me projeter dans le futur, et de ruminer le passé), que c'est resté pendant un bon moment au niveau intellectuel.
Mentalement, je comprenais bien que la présence soit le seul état de bien-être total. Et la seule possibilité que j'avais pour résoudre le vaste foutoir que j'avais dans la tête et dans l'émotionnel.
Mais au-delà du mental, pas grand chose.
Il fallait le temps que ça descende, souvent je me rends compte comme ça qu'entre une première expérience très enthousiasmante, et une véritable compréhension de la valeur de l'expérience, il se passe un temps d'intégration.
Bref, ça a fini par descendre.
Mais alors s'est présenté un autre "problème". Mon ego s'est mis à cocoricoter : "peuh ! si la solution à tout c'est d'être dans la présence, FACILE !!! Quand je veux moi je suis dans la présence. Bon, c'est tout ? c'est seulement ça le spirituel ?"
Dans les moments où j'arrivais à lâcher son discours, j'ai continué, obstinément, à chercher la présence. C'est à dire à porter mon attention sur le présent, même si j'avais des pensées, des parasites dans la tête, j'ai continué à faire de mon mieux. C'est un vrai travail de fourmi en fait la quête spirituelle
Ce qui est d'ailleurs très bien parce que ça ramène en permanence à l'humilité.
Bref, à un moment il y a eu un autre déclic.
Entre ne pas être dans la présence jamais, et être tout le temps dans la présence (et d'ici là me tourner les pouces et attendre pompeusement une illumination qui me projetterait dans l'éveil), il y avait une voie au milieu !!!
La voie de l'apprentissage.
La voie où comme la petite fourmi que j'ai décrite au-dessus (mais cette fois avec la conscience d'être dans la voie du milieu et pas en étant en rébellion contre cet état de fait), je grapille, je grapille, je grapille, des moments présents.
Je fais de mon mieux pour revenir dans la présence chaque fois que je me barre dans ma tête. Mais je ne perds plus de temps à me culpabiliser de ne pas avoir été présente, ou à me faire la morale intérieurement.
Je constate que je ne suis pas dans la présence, pof, aussitôt, je fais de mon mieux pour y revenir.
Voilà, c'est le truc que j'ai trouvé pour ma part pour aller doucement. Ca me permet aussi de laisser causer mon dialogue intérieur sans lui accorder trop d'attention. Et puis parfois, dans des moments de grâce, lorsque vraiment il n'a plus de public, et bien il se tait !
Quel bonheur !
Ne rien entendre à l'intérieur. Juste un grand espace tout vide et en même temps bruissant de vie.
Et alors... j'en arrive à la deuxième partie de ce dont je voulais parler : la mémoire.
Je me rends compte qu'au fur et à mesure que je grapille du présent, ma perception du monde change. J'ai plus souvent des moments de grâce, et plus souvent des moments où le monde me "saute à la figure" littéralement, ça fait comme un gros choc dans la poitrine, c'est ni agréable ni désagréable, c'est.
Et ma façon de mémoriser les choses que je vis change aussi.
Avant je mémorisais essentiellement par rapport à l'ampleur d'une émotion que je ressentais.
Et de préférence, pour alimenter bien ma victime intérieure, j'emmagasinais surtout les souvenirs "négatifs" (émotions désagréables).
Je n'avais de souvenirs que de gens, ou d'événements se rapportant à moi.
Et maintenant, je remarque que je mémorise beaucoup moins ce qui est d'ordre émotionnel. Et de façon générale, j'oublie beaucoup plus de choses qu'avant.
Pas des choses du genre matériel, si je dois acheter du pain ou autre. Mais des interactions avec des gens, leurs histoires personnelles et aussi des bouts de la mienne.
En revanche, ma mémoire commence à se nourrir de souvenirs "énergétiques" (je sais pas quel autre mot prendre pour décrire ça), c'est une sorte de mémoire interne, presque physique, de ces moments de grâce dont je parlais au-dessus. Pas vraiment des souvenirs au sens où je ne peux pas retracer des suites d'événements, identifier tous les arbres que j'ai vus, tout ce que j'ai perçu. Mais une autre forme de mémoire, plus intense, plus corporelle. Que je ressens comme une "nourriture" intérieure. Comme si tous les moments de présence que j'ai grapillés m'avaient nourrie profondément, et que je pouvais les recontacter à chaque instant pour m'aider à continuer ou me donner de l'énergie.
Bon voilà, j'ai fini
Pour ceux qui sont arrivés au bout, merci d'avoir tout lu !