Le président Ben Ali (Tunisie), le roi Mohammed VI (Maroc) et le président Bouteflika (Algérie)
Ludovic, F. Lenoir, J. Naegelen/Reuters
L'Algérie et la Tunisie
s'embrasent, le Maroc craint la "contagion". En quoi ces trois pays du
Maghreb, unis par une situation économique difficile, se
distinguent-ils?
Maroc: le roi gouverne
Fiche express
Chef d'Etat: Sa Majesté Mohammed VI (47 ans), depuis 1999.
Population: 31,6 millions d'habitants.
Age médian: 26,5 ans.
Durée moyenne de la scolarité: 11 ans (hommes), 9 ans (femmes).
Part du PIB consacrée à l'éducation: 5,7 % (40e rang mondial).
PIB/habit. (PPA): 3 550 euros (149e mondial).
Taux de croissance: 3,9 % (estimation 2010).
Le Maroc est le seul des trois pays du Maghreb où le pouvoir
n'a pas de problème de légitimité. La monarchie n'y est pas contestée,
même si certains opposants plaident pour un rééquilibrage entre le
Palais et le gouvernement issu des urnes. Le roi, hier comme aujourd'hui, règne et gouverne.
Sa personne est "sacrée", selon le terme employé dans la Constitution,
et c'est toujours au Palais que se prennent les décisions importantes,
au sein du makhzen, les élites intellectuelles et économiques qui
gravitent autour de la monarchie. Le Maroc est devenu, dans les
dernières années du règne d'Hassan II puis avec Mohammed VI, l'un des
pays les plus ouverts du monde arabe, sans pour autant devenir une
démocratie européenne. En dix ans, Mohammed VI a surtout
considérablement modernisé son pays, grâce à une série de grands
chantiers souvent confiés à des agences paraétatiques liées au Palais.
Sa stratégie de développement privilégie un modèle de croissance
dépendant de l'étranger, et ses principaux bénéficiaires sont les élites
urbaines. La pauvreté a diminué, mais ce n'est pas le cas des
inégalités.
Algérie: les militaires et la rente
Fiche express
Chef d'Etat : Abdelaziz Bouteflika (73 ans), depuis 1999.
Population : 34,5 millions d'habitants.
Age médian : 27 ans.
Durée moyenne de la scolarité : 13 ans (hommes et femmes).
Part du PIB consacrée à l'éducation : 4,3 % (98e rang mondial).
PIB/habit. (PPA) : 5 480 euros (127e mondial).
Taux de croissance : 3,8 %
(estimation 2010).
Depuis l'indépendance, en 1962, la réalité du pouvoir
appartient en Algérie à l'armée et à ses chefs. Le tout-puissant patron
des services de renseignement militaires, le général Mohamed Mediene
(connu sous le nom de Toufik), est le véritable homme fort du pays. En
cinquante ans ou presque, tous les présidents algériens ont été adoubés
par l'armée. Et tous ont été choisis au sein de la "famille
révolutionnaire" issue de l'indépendance, devenue au fil des ans une
véritable nomenklatura. L'actuel chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika,
ne fait pas exception à la règle. Si les hauts gradés ont choisi, en
1999, de faire appel à lui, c'est qu'il leur a semblé l'homme le plus
capable de garantir la pérennité du système. Lequel permet à quelques
apparatchiks, avec ou sans uniforme, de s'adjuger une partie de la rente pétrolière.
Le reste sert à acheter la paix sociale à travers un système d'aides et
de subventions sur les prix... quand les cours des hydrocarbures
l'autorisent. Ceux-ci fournissent au pays 97% de ses recettes. L'Algérie
importe tout le reste ou presque, denrées alimentaires et biens de
consommation courante compris.
Tunisie: d'un autoritarisme à l'autre
Fiche express
Chef d'Etat : Zine el-Abidine Ben Ali (74 ans), depuis 1987.
Population : 10,6 millions d'habitants.
Age médian : 30 ans.
Durée moyenne de la scolarité : 14 ans (garçons), 15 ans (filles).
Part du PIB consacrée à l'éducation : 7,2 % (18e rang mondial).
PIB/habit. (PPA) : 7 025 euros (116e mondial).
Taux de croissance : 4,1 % (estimation 2010).
Formé dans les valeurs républicaines, Habib Bourguiba, le
"père" de la Tunisie indépendante, entendait imposer la modernité aux
Tunisiens et il était convaincu qu'un régime autoritaire était
nécessaire pour y parvenir. Il a souvent été qualifié d'autocrate
éclairé. Le président Zine el-Abidine Ben Ali,
qui lui a succédé en 1987, n'a pas davantage la fibre démocratique.
Invoquant une lutte contre l'islamisme, il a fait de la Tunisie un Etat
policier. Pour autant, le régime a toujours considéré que la stabilité
du pays passait par une politique sociale: l'Etat subventionne les
crédits nécessaires à l'acquisition d'un logement, d'une voiture ou d'un
ordinateur. Le clientélisme permet, lui aussi, une certaine
redistribution des richesses. Reste que le contrat social n'est plus
rempli quand des milliers de jeunes sont sans emploi. Eux sont d'autant
plus amers que la libéralisation de l'économie, dans les années 1990, a
servi de tremplin aux ambitions de la famille du chef de l'Etat - celle
de son épouse, surtout - qui s'est emparée de larges pans de l'économie,
grâce aux privatisations en particulier.
Par Dominique Lagarde, publié le 12/01/2011 à 12:58
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/maghreb-trois-pays-trois-voies_951746.html#xtor=AL-447
Le conflit du Sahara est un écran de fumée et quand cette fumée se dissipe . On aura Lahmada et le Touat intelligemment.
Nous sommes fidèles à notre devise monarchique.
Allah El Watan El Malik