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LA REGRESSION FECONDE

3 participants

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1LA REGRESSION FECONDE Empty LA REGRESSION FECONDE Dim 18 Nov - 17:33

admin"SNP1975"

admin
Admin

Lahouari Addi :
" Comme le dit l'historien Mohammed Harbi, les Etats ont une armée, en Algérie, l'armée a son Etat "
Propos recueillis par Baudouin Loos, Le Soir de Bruxelles, 11 janvier 2002

L'enchaînement des événements depuis les émeutes de 1988, le multipartisme, la montée du FIS et jusqu'au coup d'Etat était-il fatal?

Il n'y a pas de fatalité dans l'apparition des conflits, mais les systèmes politiques ont leurs logiques et leurs particularités qui sont le produit de l'histoire. Il faut rappeler une caractéristique structurelle du système politique algérien : l'armée est le tuteur de l'Etat et lui délègue l'autorité pour gérer la société en lui assignant des objectifs globaux. Dans les années 60 et 70, il s'agissait de moderniser le pays en s'appuyant sur un large secteur public et sur le système du parti unique. L'administration a échoué dans cette tâche, d'où le mécontentement populaire des années 80 qui a culminé dans les émeutes d'octobre 1988. L'armée a alors accepté d'assouplir le contrôle de la société en légalisant le multipartisme, à condition que cette réforme politique ne remette pas en cause la primauté de l'armée sur les institutions. Or la victoire électorale du FIS en décembre 1991 risquait de mettre l'armée dans une situation de subordination par rapport à l'Etat. D'où l'annulation de ces élections et l'interdiction du FIS. L'armée aurait agi de la même façon si le RCD ou un autre parti avait remporté les élections dans les mêmes proportions. Il n'est pas dans la culture des officiers algériens d'obéir à un pouvoir civil. De ce point de vue, la hiérarchie militaire est un obstacle à la construction de l'Etat de droit en Algérie. Pour les militaires, les civils sont susceptibles de trahir l'intérêt national. Mais en même temps, ils refusent de diriger directement l'Etat, d'où le recours à des civils de service, forcément incompétents et corrompus. L'élite civile qui dirige l'Etat n'a aucun ancrage politique et donc aucune légitimité. Son autorité provient de l'armée qui coopte des ministres peu soucieux de servir la collectivité. C'est là que réside la cause de la rupture entre l'Etat et la population qui ne lui fait plus confiance.

Vous avez inventé le concept de "régression féconde" qu'eût pu constituer pour l'Algérie le règne du FIS; pensez-vous toujours de même?

La hiérarchie militaire ne voulait pas de transition démocratique au profit d'un pouvoir civil. Elle cherchait de nouvelles élites ayant la légitimité électorale et qui, en même temps, accepteraient sa primauté comme source du pouvoir. Ce qui est politiquement contradictoire. Pour répondre directement à votre question, il est vrai qu'un parti qui se réclame du sacré et de la parole divine n'accepte l'alternance électorale que si elle lui est favorable. Mais la tâche démocratique et le défi étaient de faire insérer les islamistes dans le processus électoral et non pas les exclure. Il aurait fallu faire précéder les élections par un pacte national - garanti par l'armée - dans lequel les partis s'engagent à ne pas utiliser la violence et à respecter le résultat des urnes. Le courant représenté par A. Hachani à l'intérieur du FIS était prêt à une telle perspective. L'expérience d'un gouvernement FIS respectant l'alternance électorale aurait aidé les Algériens à se rendre compte que le discours religieux, aussi moral et généreux soit-il, ne peut résoudre les problèmes politiques. C'est ce que j'ai appelé la régression féconde. Mais avec l'assassinat de Hachani, la régression a tué la fécondité. Et l'Algérie a sombré dans la régression sanglante.

Croyez-vous, comme certains, que l'armée tient tant à ses privilèges qu'elle n'a eu de cesse d'entretenir par tous les moyens un conflit de basse intensité?

Les privilèges des officiers supérieurs découlent de leur position politique. La hiérarchie militaire est au-dessus des lois civiles comme l'étaient les membres de l'Eglise au Moyen Age européen. Un général peut importer frauduleusement des produits malsains à la consommation et les écouler, il peut assassiner sa femme à bout portant... dans l'impunité la plus totale. C'est ce pouvoir exorbitant des généraux qui a fait que les Algériens invoquent la protection de Dieu puisque les lois de l'Etat sont impuissantes. Aucun juge en Algérie n'a la capacité de convoquer et encore moins d'inculper un général ayant commis un délit. C'est pourquoi les Algériens ont fait la fête quand un juge Français avait convoqué le général à la retraite K. Nezzar de passage à Paris en avril 2001. Ce dont ils rêvaient à Alger s'était produit à Paris. Tant qu'il y a des morts, il est inapproprié de parler de conflit de basse et de haute intensité. L'expression a été inventée par des politologues occidentaux pour différencier les conflits qui menacent directement les intérêts de l'Occident de ceux qui ne les menacent pas. De ce point de vue, pour ces politologues, le massacre de Bentalha (417 morts en une nuit) est de basse intensité. Aujourd'hui en Algérie, la mort est devenue banale ; en dehors des grandes villes, l'insécurité est généralisée. Les islamistes tuent dans les maquis, les forces de sécurité mènent des actions de représailles, les milices ont un pouvoir de vie et de mort sur la population et les délinquants rançonnent au vu et au su des autorités. Les généraux pensent punir de cette façon la population qui les déteste.

Que représenta Rome en quelques mots et pourquoi son échec ?

Les accords de Rome de 1995 ont été la dernière chance pour résoudre le conflit par la négociation politique. L'armée n'en a pas voulu parce qu'elle ne se considère pas comme une institution dépendant de l'Etat. Comme le dit l'historien Mohammed Harbi, les Etats ont une armée, en Algérie, l'armée a son Etat.

Bouteflika s'assura une certaine popularité après son élection arrangée, en parlant "vrai", en évoquant la corruption comme plus nocive que le terrorisme, etc. Pourtant son échec semble patent --sauf le retour de l'Algérie dans le concert international. Comment expliquer son échec?

Durant les premières semaines après son élection, Bouteflika a cherché à se rendre populaire. Il a alors repris les critiques de la rue à l'endroit du régime, déclarant entre autres qu'une poignée de généraux contrôlaient le commerce extérieur ou que l'annulation des élections en décembre 1991 avait été une violence. Mais ces paroles n'ont pas été traduites par des actes, d'où le reflux de sa popularité quelques mois après. Aujourd'hui, les jeunes disent de lui qu'il est un " président taïwan ", c'est-à-dire un faux président (l'expression taïwan renvoie aux contrefaçons des produits de marque en provenance du sud est asiatique).

Le régime a-t-il su rebondir sur les événéments du 11 septembre 2001?

Les événements du 11 septembre ont en effet donné du répit au régime qui était soumis à la pression internationale des ONG de droits humains. Avant les attentats de New York et de Washington, le tribunal de Relizane n'aurait pas osé condamné M. Smaïn, militant de droits de l'homme, " pour diffamation " à l'encontre de M. Fergane, milicien notoirement connu dans la région pour son zèle à tirer sur le tas.

Beaucoup d'Algériens ne voient pas, depuis dix ans, comment s'en sortir, vu les moyens du régime et son soutien extérieur. Comment voyez-vous une sortie de crise qui mènerait à une vraie démocratisation de votre pays?

Le régime algérien est trop rigide pour accepter les réformes aussi minimes soient elles. Ou bien il perdure au prix de multiples souffrances pour tout le monde, ou bien il s'effondre dans un bain de sang. Il faut espérer un sursaut parmi certains officiers de la hiérarchie et une prise de conscience pour éviter le bain de sang. Une lueur d'espoir provient de la Kabylie dont le mouvement citoyen, s'il s'élargit au reste du pays, peut provoquer une transition pacifique comme celle des pays de l'Est en 1989.




Lahouari Addi est professeur de sociologie politique à l'Institut d'Etudes Politiques de Lyon. Il a quitté l'Algérie en 1994 pour protester contre les assassinats restés impunis des intellectuels.


COPYRIGHT " LE SOIR ", BRUXELLES

http://www.marocainsdalgerie.net

2LA REGRESSION FECONDE Empty Re: LA REGRESSION FECONDE Dim 18 Nov - 18:27

admin"SNP1975"

admin
Admin

J'ai fais l'experience de l'Islamisme pour finir dans le soufisme.

L'Islamisme est comme un chien dangeureux . La democratie ça lui sert de museliére.(SNP ABDEL)

http://www.marocainsdalgerie.net

3LA REGRESSION FECONDE Empty Re: LA REGRESSION FECONDE Dim 18 Nov - 20:04

becharelkhir

becharelkhir

Ce que tu veux dire,parce que tu sais bien ce que tu dis et de quoi s'agit-il exactement,il n'est certainement pas connu de ceux qui ne savent pas
de quoi s'agit-il.

Et par ces nuances que débute l'islamisme dont tu a vécu son expérience,et que les autres qui ne connaissent pas grande chose dans tout ça, le confond a L'ISLAM ,et c'est là où ce chauvinisme trouve exactement son terrain fertil pour s'épanouir de plus en plus,et le vrai ISLAM,L'Islam tolérant,L'ISLAM
de paix et de misèricorde paye ces lourdes factures,qui sont ces haines et ces rejets qui lui sont imputé a tort ou a raison.

Et pour sauver sa peau,le jour où nous serions obligé à répondre
devant notre Bon Dieu de nos actes d'aujourd'hui,puisque tous nos actes nos agissemnts et nos paroles,sont enregistrées pour nous,ou contre nous dans un livre tenu spécialement pour tout un chacun de nous.Et c'est a ce moment que nous regrettions que nous soyons meme existé d'emblée.Donc vaut bien réfléchir avant d'agir dans n'imorpte quel sens. Merci

4LA REGRESSION FECONDE Empty Re: LA REGRESSION FECONDE Dim 18 Nov - 23:01

admin"SNP1975"

admin
Admin

L'Islamisme ce n'est pas la religion.
Ce sont des archaismes qu'on essaye de legitimer en ayant recours à la religion.
J'aurais l'occasion de revenir sur ce sujet.

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5LA REGRESSION FECONDE Empty Re: LA REGRESSION FECONDE Lun 19 Nov - 0:08

becharelkhir

becharelkhir

Il le faut expressement pour dissiper tout amalgame.Merci

6LA REGRESSION FECONDE Empty Re: LA REGRESSION FECONDE Lun 19 Nov - 22:08

admin"SNP1975"

admin
Admin

Pour François Burgat, l’islamisme est une "régression féconde"


Pour François Burgat, l’islamisme est une "régression féconde »1 Par Hakim Arabdiou

Les travaux du politologue français, François Burgat, constituent pour l’essentiel une tentative de « théoriser » et de rendre attrayante l’idéologie réactionnaire et capitaliste des islamistes, qui représentent la plus virulente des forces politiques au service des féodaux et de certaines fractions de la bourgeoisie musulmane, notamment compradore. Précisions d’emblée que notre politologue, pour prévenir d’éventuelles objections, et outre ses nombreuses confusions et amalgames dans le lexique et les périodes, parsème ses textes de tours de passe-passe sémantiques, qu’il pourrait exciper par un : « J’ai pourtant bien précisé que... ».

Les islamistes seraient les vecteurs de la modernité du « Nord » « judéo-chrétiens » dans le monde musulman et parmi les minorités musulmanes d’Occident

Cet universitaire semble « découvrir », des décennies, après la gauche arabe et celle des pays musulmans, la nature foncièrement politique et non religieuse des mouvements islamistes. De plus, selon lui, ces derniers lutteraient pour introduire dans les pays musulmans, les valeurs du « Nord » judéo-chrétiens, telle que la « démocratie, la laïcité, les droits de l’homme... ». On reste interloqué par une telle assertion, lorsque l’on sait- et Burgat, plus que tout autre- que les principaux doctrinaires de toute la mouvance islamiste dans le monde, ne sont autres que Mohammed ibn Abdelwahab, Ibn Taymia, El Mawdoudi, Qichq, Qotb..., c’est-à-dire les auteurs des interprétations les plus réactionnaires de l’islam. Autre élément : le farouche combat des islamistes contre ces valeurs, combat mené, soit ouvertement, soit sournoisement, selon que le rapport de forces soit en leur faveur ou non. Eh bien non ! nous prévient-il ; les islamistes feignent seulement de rejeter ces dernières, alors qu’en réalité, ils n’en refusent que la terminologie, qui sert à les nommer, terminologie associée, selon lui et les islamistes, dans l’imaginaire des peuples musulmans, aux entreprises coloniales, néocoloniales et impérialistes. Ce rejet, qui ne serait donc qu’apparent, est en fait une « réappropriation » de ces valeurs par eux, en vue de les réintroduire dans les sociétés musulmanes, par le biais d’un lexique et de référents culturels locaux, avant tout religieux. « les sociétés [du Sud] réintroduisent les références de leur culture locale-la culture musulmane [sic]- dans les différents niveaux, esthétiques, idéologique... ou politique, de décorer sa maison, des façons de parler et de penser, des références philosophiques, littéraires ou politiques, des modes de raisonnement juridique, que l’irruption des modèles occidentaux avaient discrédités, retrouvent ainsi irrésistiblement leur crédibilité et leur attraits perdus ». [c’est moi qui souligne, H.A] François Burgat serait-il un fieffé réactionnaire sur le plan social, en comparaison à Mahfoud Nahnah, Frère musulman algérien et ancien leader du Mouvement de la société pour la paix (MSP), qui aimait répéter dans ses déclarations que : « Si le Prophète [Mohammed] était de notre temps, il s’habillerait en costume d’alpaga ». D’ailleurs, un grand nombre d’aspects du mode de vie et institutionnels occidentaux sont adoptés par les sociétés et les Etats musulmans. Ils auraient pu l’être davantage, si les islamistes et les pouvoirs en places avaient accepté d’aller plus loin, sans craindre de perdre certains de leurs privilèges. Notre spécialiste de l’islamisme ajoute que cette « réappropriation » consiste à expurger la modernité de ses contingences historiques (européocentriques), afin d’en conserver ses invariants universels.

Si l’on en croit ces affirmations, les islamistes ne combattraient pas la laïcité, en tant que telle, mais seulement, parce qu’elle serait reliée, selon lui, à un sombre passé, dont la responsabilité incombe à ses promoteurs, et parce qu’elle a évincé la chari’a de la gestion de la Cité. Or l’essence même de la laïcité n’est-elle pas la séparation des Eglises et de l’Etat ? Pour appuyer cette assertion, notre auteur n’a pas trouvé mieux que d’appeler en renfort le salafiste, Omar Aderrahmane, l’un des commanditaires de l’attentat criminel, de février 1993, dans les sous-sols du Word Trade Center, à New York, attentat qui avait fait six morts et un millier de blessés, parmi des innocents. « du fond de la prison américaine, écrit-il, Omar Abderrahmane vitupère les « soixante-dix années sans chari’a » qu’il rend responsable de tous les maux des musulmans ». Liess Boukra, sociologue algérien, comble opportunément le « déficit » en information de Burgat, en indiquant que ce leader islamiste dirigeait « depuis plusieurs années, le centre des réfugiés Al-kifah, à New York ; un centre où se recrutent les volontaires du Djihad. Durant la guerre en Afghanistan, il a été utilisé comme centrale de recrutement par la CIA. »2

De plus, il est notoire que les islamistes vouent aux gémonies la laïcité, car elle les prive de leur fonds de commerce : la redoutable arme de la religion. Aussi, n’hésitent-ils pas à mentir effrontément à son sujet, en violation des prescriptions du Coran, et à falsifier la signification de l’un des principaux piliers de la modernité politique, en vue de provoquer son rejet par les musulmans, en leur affirmant que la laïcité est synonyme d’athéisme.

François Burgat nous rassure par ailleurs qu’il a : « fréquenté suffisamment de près de leaders ou de militants islamistes au cours de dix-sept années que j’ai vécu dans le monde arabe. », pour être en mesure de jeter aux orties les définitions de ce courant politique, qu’en donnent des « professeurs de criminologie » sur les plateaux de télévision. Il définit quant à lui « l’islamisme [...comme] avant tout l’usage du lexique musulman dans la sphère politique... »

C’est par une telle ineptie que notre chercheur veut nous faire croire que les islamistes n’instrumentalisent pas sans vergogne l’islam en vue d’instaurer une théocratie, comme mode de gestion du politique, afin de permettre une exploitation féroce de la e ouvrière et des masses laborieuses musulmanes. Faisons observer que, quelques années plus tard, celui-ci nous informe que désormais les notions de mouvement « islamique » ou « islamiste » sont inopérantes, car elles couvrent une réalité disparate. Il ne continuera pas moins- quelques... mots plus loin- à employer ces deux termes, sans craindre la contradiction. La pression ( ou revanche ?) inéluctable de l’islam sur le judaïsme, le christianisme et la civilisation occidentale Selon notre auteur, ce que l’on désigne par « retour du religieux », à travers la « réislamisation », dans les pays musulmans, ainsi que la « rejudaïsation » et la « rechristianisation », dans le monde judéo-chrétien, couvrent, sous un vocabulaire religieux, un malaise et des aspirations parfaitement profanes ; l’emploi du vocabulaire religieux ne devant donc pas faire illusion. Il n’aime toutefois pas l’expression « refus de tous les intégrismes », qui assimile le premier processus aux deux autres. La « réislamisation » s’en différencieraient fondamentalement, par ses perspectives historiques progressistes, qui seraient selon lui tout à l’opposé des deux autres phénomènes. Ces derniers seraient appelés à se muer immanquablement en « intégristes ». L’islamisme serait quant à lui en train d’achever sa phase « intégriste », depuis la fin des années soixante-dix, phase qui aurait terni à tort son image. L’achèvement de cette phase s’accomplirait, sous l’effet conjugué du développement économique et social, et de l’ouverture démocratique dans les Etats musulmans. De plus, « en terre chrétienne du Nord, la réalité d’un « retour du religieux » est loin d’être établie. » Il est surprenant que François Burgat puisse effectuer pareils comparaisons et avancer de tels pronostics concernant ces deux derniers phénomènes, alors que leur existence n’est même pas prouvée ?

Comme illustration parmi d’autres de la « modernité islamique », notre universitaire nous cite ces berbères algériens, qui, en adhérant à la cause islamiste, se seraient par la même occasion, délestés de leur carcan « ethnique », qui les maintenait dans un « ghetto politique ». A le suivre, ce sont les tueurs du FIS qui sont imprégnés des valeurs de la modernité politique, et non pas les militants des partis démocratiques, modernistes et laïques du Front des forces socialistes de Hocine Aït-Ahmed, et du Rassemblement pour la culture et la démocratie, de Saïd Sadi.

Il ajoute, en colportant en partie, les proclamations des islamistes radicaux, confortant ainsi les théories musulmanophobes des adeptes du choc des civilisation, en prédisant aux deux autres processus (de « rejudaïsation » et de « rechristianisation ») de sombrer dans l’intégrisme, sous la « pression de l’islam » (encore une confusion sciemment entretenue, qu’il emprunte aux islamistes) « idéologique » (islamiste ?) et « sociologique » (entendre le poids numérique grandissant de l’immigration musulmane en Occident) « sur la civilisation occidentale », et sur le christianisme et le judaïsme. François Burgat donne ainsi raison aux néoconservateurs et aux racistes de tous poils en Occident de mettre en garde leurs concitoyens, contre les menaces que feraient peser l’islam et les musulmans sur leur identité et leurs valeurs.

La « modernité islamique » assigne les musulmans à un retour préalable à l’ état « théologique »

L’intéressé nous précise cependant que « Le processus [...] de restauration des références [...] induit inévitablement [c’est moi qui souligne, H.A] des formes de rupture avec ce que le « progrès », c’est-à-dire, pas seulement technique mais aussi intellectuelle et politique, a depuis lors apporté à ces sociétés [musulmanes] ». Ainsi, pour que les peuples musulmans puissent accéder à la modernité, notre universitaire leur inflige un retour préalable à l’aube de l’humanité, en refaisant le chemin de celle-ci tel que tracé par Auguste Comte, à savoir les états « théologique », puis « métaphysique » et enfin « positif ». En termes crus, les musulmans seraient condamnés à subir le purgatoire d’une phase de transition, qu’il est difficile d’appeler autrement que dictature islamiste.

Burgat pousse le zèle encore plus loin que les islamistes les plus obtus, jusqu’à parler de bannissement temporaire par les islamistes de la technologie dans les sociétés musulmanes. Bref, une société à la Khmer rouge. Alors que les Etats islamistes, grâce à leurs richesses colossales, figurent parmi les plus gros consommateurs de technologie, et qu’Al-Qaïda use d’une technologie ultra-sophistiquée, pour massacrer des musulmans et des innocents dans le monde.

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7LA REGRESSION FECONDE Empty Re: LA REGRESSION FECONDE Lun 19 Nov - 22:08

admin"SNP1975"

admin
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Suite
La prétendue « efficacité » du discours et des référents islamiques

Notre chercheur aborde une autre idée, au prix d’un énième parti pris flagrant en faveur des islamistes et au mépris de l’objectivité à laquelle il est tenu en tant que chercheur. « Pourquoi, selon lui, le lexique et le référentiel de la culture islamique ont acquis, dans des mobilisations sociales [...], une « efficacité » supérieure à ceux qui les ont précédés et notamment, ceux du nationalisme « ethnique » (arabe) dit « laïque » ». D’abord, cette prétendue « efficacité » du discours et des référents islamiques n’est ni plus, ni moins efficace que le discours et le référentiel nationaliste et racial ou racialiste, tout aussi populiste et démagogique de l’extrême droite européenne et des évangélistes états-uniens qui surfent, à l’instar des islamistes, sur les frustrations des es populaires. Cette « efficacité » s’inscrit dans une conjoncture nationale et internationale marquée par l’offensive de la réaction et de la contre-révolution ultra-libérale, dont les organisations islamistes constituent, à des degrés divers, l’un des détachements, à l’échelle du monde musulman. Les quelques contradictions, secondaires et bien circonscrites, qui peuvent quelquefois les opposer à leurs homologues occidentaux ne changent pas fondamentalement la donne. Cette prétendue « efficacité » le doit aussi pour une part non négligeable aux milliards de dollars que leurs parrains saoudiens, kowéitiens, etc. leur déversaient, ainsi que des tonnes de littérature religieuse et politique, et des cassettes audio et audio-visuelles à contenu obscurantiste, anticommuniste, antisémite, misogyne. Ce discours et ce référentiel « islamiques » justifient par la volonté divine l’inégalité entre les hommes et les femmes, et entre le riche et le pauvre, glorifiant la propriété privée, prônant la charité à la place de la solidarité et la résignation de es, au lieu de la lutte des es. De même, ils propageaient des slogans tels que « Ni Est, ni Ouest ! », qui n’est qu’une adaptation du slogan nazi : « Ni capitalisme, ni socialisme ! ».

Enfin, Burgat espère-il nous faire oublier qu’il n’en pas toujours été ainsi pour ce qui est de ce type d’« efficacité ». Ce qui soulevait l’enthousiasme des musulmans par le passé, c’était les mots nationalistes magiques tels qu’ « el watan » (la patrie), « el istiqlal » (l’indépendance), « el houria » (la liberté), et socialistes, tels que « el ichtirakya » (le socialisme), « el adala ijtimaïa » (la justice sociale), la fin de « el istighlal el insann bi akhihi el insann » (l’exploitation de l’homme par l’homme)... Ce n’est d’ailleurs pas seulement la répression (dont ont également été victimes les communistes et d’autres forces politiques et sociales), qui avaient alors isolé les islamistes des peuples musulmans, mais avant tout pour les raisons que j’ai énumérées. Les peuples du Proche-Orient les avaient même affublés de sobriquets tels que « Toudjaar Eddine » (les Commerçant de la religion) et d’« Ekhwane Echayatine » (les Frères du diable).

La violence des islamistes : peut-être responsables, mais sûrement pas coupables, selon Burgat

Dans un débat organisé par le magazine l’Express, entre la journaliste et spécialiste du fondamentalisme, Caroline Fourest, et François Burgat, la première n’a pas manqué d’interpeller le second au sujet de ses positions sur le terrorisme du FIS en Algérie. « Dans tous vos écrits, lui avait-elle reproché, vous avez soutenu le Front islamique du salut. Les massacres, selon vous, étaient uniquement imputables à l’armée et au gouvernement. Autrement dit, les islamistes seraient de doux agneaux... », et le fait aussi qu’il ait mis toute « son énergie à dénoncer le complot de l’armée [algérienne] ne sert qu’à une chose : disculper les intégristes de leurs crimes... ». Elle avait un peu plus tôt défini l’islamisme, comme un « mouvement politique qui instrumentalise la religion à des fins liberticides et réactionnaires. »

Voici la réponse du mis en cause. « Nous serions d’accord [...] si vous évoquiez la composante « salafiste », c’est-à-dire la frange sectaire du courant islamiste, et non pas sa totalité. [...] Elle existe. Je la dénonce et je la combats comme vous. »

Voyons maintenant comment François Burgat « dénonce » et « combat » cette tendance de l’islamisme. D’abord, il omet volontairement de porter à notre connaissance que le FIS et ses nombreuses bandes armées sont des salafistes, pure jus. Ensuite, il absout ces mêmes salafistes de leurs longues listes d’atrocités en Algérie : égorger des citoyens, enfourner des bébés, faire exploser des voitures piégés devant les marchés et les lieux populeux, transformer dans les maquis les sabayas (les captives) en esclaves du travail le jour et en esclaves sexuels le soir pour tous les membres du groupe, violer ou sodomiser une femme parfois devant son mari ou ses enfants, avant de la découper, etc. Il fait également endosser la « ...responsabilité massive, systématique [c’est moi qui souligne, H.A] de l’armée algérienne dans les massacres qu’elle a attribués aux islamistes ? » Notre chercheur ne se contente pas de blanchir, comme neige, a posteriori les assassins se réclamant de l’islam politique. Il excuse aussi a priori leurs crimes, en les présentant, comme des victimes. Leur violence ? Elle n’est que le fruit de l’oppression passée et présente du colonialisme, du néocolonialisme et de l’impérialisme qui sont de « véritables machines qui fabriquent des poseurs de bombes » et à « produire de la violence politique ». Malgré cela, les « salafistes » qu’il dit « dénoncer » et « combattre » ne seraient pas passé à l’acte, s’ils n’ont pas été forcés à dessein de se « radicaliser », et s’il ne s’était pas agi de « manipulations, souvent massives, des franges extrémistes de l’opposition islamiste » de la part des régimes musulmans.

Par dépit que les islamistes aient échoué à instaurer une islamodictaure à la soudanaise en Algérie, notre politologue décharge sa rage en traitant de « laïco-éradicateurs »3 les démocrates républicains algériens4, constituées d’une partie de la gauche et des laïques, ainsi que de l’écrasante majorité des organisations féministes, syndicales et des anciens résistants anti-colonialistes.

Notre auteur cache également à ses lecteurs qu’en Algérie (et dans quelques autres pays musulmans), la répression contre le terrorisme islamiste est menée, depuis les débuts des années 1990, avec la pleine collaboration des Frères musulmans algériens, du MSP, qui comptent plusieurs ministres, dont Abou Djerra Soltani, le président actuel de cette formation politique, dans le gouvernement islamo-conservateur algérien.5

Précisons au passage que l’armée algérienne est d’extraction populaire (60% d’appelés du contingent) et ne se réduit aucunement à une poignée de généraux véreux. Elle compte en son sein des milliers d’officiers républicains et une minorité de laïques qui ont combattu le terrorisme islamiste sur une base idéologique : la préservation du caractère républicain de l’Etat algérien. Selon lui, la violence islamiste serait de tout façon un moindre mal, dans la mesure, où elle vise à l’avènement de la « modernité islamique ». C’est ainsi qu’il cite entre autres le cas de l’interdiction de force, en 1979, par les commandos islamistes, de la mixité dans les excursions à l’université du Caire. Il affirme sans sourciller que cette interdiction correspondait à l’aspiration de la « population universitaire féminine- en l’occurrence une large majorité- pour qui la pratique de la mixité hors mariage n’est pas acceptée ». Il ajoute que « Pour toutes celles pour qui ce qui se passe « sous le voile » [C’est moi qui souligne, H.A] ne se passe à bien des égards que grâce à lui, cette réconciliation va paradoxalement permettre de goûter aux bénéfices d’une indiscutable... modernisation. » D’après lui donc, si ces étudiantes avaient rejeté la mixité, c’était en vue d’échapper au contrôle de leurs familles et d’accéder par conséquent à un mode de vie moderne, notamment de pouvoir satisfaire leurs désirs sexuels, grâce aussi au port du hidjab, qui éloigne d’elles tout soupçon de fornication. Premièrement, sur quoi Burgat s’est-il fondé pour affirmer qu’une « large majorité » d’étudiantes égyptiennes de cette université avaient refusé la mixité hors mariage ? A-t-il effectué un recensement, parmi elles ? De plus, la citation ci-dessous montre que Burgat confond entre les étudiantes non voilées et les étudiantes voilées, qui sont soit des militantes ou soit des sympathisantes islamistes. Deuxièmement, comment ces mêmes étudiantes espéraient-elle utilisaient, d’après lui, le stratagème du port du hidjab, pour pouvoir faire l’amour avec leurs camarades étudiants, en même temps qu’elles refusaient de les côtoyer. Troisièmement, la présence même de ces étudiantes dans cet établissement, où règne la mixité, atteste que cette dernière ne constituait pas un obstacle majeur pour leurs familles.

De plus, le rejet de la mixité par les islamistes ne concerne pas seulement cet enceinte et ce milieu, bien au contraire. Dans toutes les universités des pays musulmans, où ils disposaient d’un minimum de puissance (avec l’apport des islamistes non universitaires ou du lumpenprolétariat), ils avaient imposé ou tenté d’imposer la séparation des sexes. Ils ont également appliqué cette politique en dehors du milieu universitaire. C’est ainsi qu’en Algérie, dans les municipalités qui disposaient de régies de transport, et que le FIS avaient gagnés, en 1990, comme celle de Blida, ce parti avait installé une cloison en plexiglas, au milieu des bus, séparant les femmes (à l’avant) et les hommes (à l’arrière). Nous l’avons vu aussi en France avec leur réclamation, à l’instar des intégristes juifs, des séances de piscine non mixtes, ou la soigneuse séparation des femmes et des hommes, lors des rassemblements et des réunions organisées par eux, même en présence d’un Tariq Ramadan, que certains présentent faussement comme un islamiste modéré ou un musulman libéral.

Voyons maintenant comment François Burgat justifie-t-il la théorie de la violence de Qotb, l’un des idéologues les plus en vue des islamistes du monde entier ? Celui-ci avait appelé, au milieu des années soixante, à suivre l’exemple de l’expérience guerrière du prophète Mohammed, qui avait détruit les symboles du paganisme de la période préislamiste, en Arabie. Qotb en avait tiré la conclusion que pour prendre le pouvoir d’Etat, les « musulmans » (c’est-à-dire les islamistes) devrait recourir à la violence, qui est pour eux plus qu’une nécessité, une obligation. Burgat justifie cette « radicalisation » par les tortures que lui avait infligées le régime de Abdelnasser, avant de l’exécuter, en août 1966. Or Qotb ne pouvait pas ne pas s’inspirer de ses maîtres à penser : Ibn Taymiya, considéré comme le grand théoricien du djihad et Mohammed Ibn Abdelwaheb, dont la doctrine, le wahabisme, fait des ravages dans le monde musulman. De plus, le régime de Abdenasser tortura tout autant, et emprisonna pour de longues années et parfois, assassinat des communistes égyptiens, qui prônaient et se battaient pourtant pour le socialisme, qui était la doctrine officielle du régime. Pour autant, ces pratiques inhumaines ont-elles amené les communistes égyptiens à excommunier l’ensemble des Etats et des peuples musulmans, comme l’ont fait Qotb et ses semblables ? Non. Ce sont les communistes et l’extrême gauche des pays musulmans qui ont, depuis les années 1960 et 1970, qualifié les mouvements islamistes de fascistes. Ils l’ont fait en observant un certain nombre de caractéristiques essentielles sur les plans de l’organisation et des méthodes que ces derniers avaient copié sur les chemises brunes de Benito Mussolini et les Section d’assaut d’Adolf Hitler. Il faudrait ajouter les similitudes dans leurs programmes politiques respectifs en faveur d’un capitalisme, pure et dure. Sous couvert de char’ia, c’est-à-dire d’application des préceptes pseudo-divins (car ils sont de fabrication humaine), les mouvements islamistes visent à instaurer un ordre politique et social qui muselle les es laborieuses musulmanes et interdisent leurs organisations politiques et syndicales de gauches. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que les marxistes étaient la cible privilégiée et permanente des calomnies et des agressions physiques des islamistes, au nom d’ « Allah Akbar ! » (Dieu est grand !) et à coup de barres de fer, de gourdins, de sabres, de chaînes à vélo, d’esprit de sel, etc. Ces agressions, qui se faisaient souvent avec la complicité, active ou passive, des régimes en places, entraînaient parfois morts d’hommes. Au début des années 1980, l’étudiant, Kamel Amezal, avait été assassiné, dans la cité universitaire-garçons- de Ben Aknoun, à Alger, à coups de sabre, par un commando islamiste, qui voulait interdire toute activité dans la cité, à part les leurs. Les islamistes cultivent aussi une véritable névrose envers le sexe des musulmanes. Ils culpabilisent la plupart d’entre elles en les traitant de mauvaises croyantes, voire de dévergondées, de dénudées ou de prostituées, pour l’unique raison qu’elles ne portent pas leur uniforme politique et sexiste. Sexiste, car cet uniforme, qu’est le hidjab, considère non seulement la musulmane comme inférieure au musulman, mais aussi parce qu’il les considère tous deux, non pas avant tout comme des êtres humains, mais d’abord comme des sexes. Burgat occulte la nature de e des partis islamistes Pour cet universitaire, le processus de « réislamisation », est, de par sa nature identitaire, transiste, à savoir un processus qui transcende les intérêts d’une seule e sociale, pour englober les intérêts communs à toutes les es. Il nous semble que Burgat comment une double méprise. D’abord, l’islamisme n’est pas un phénomène identitaire, mais une force politique, qui vise la prise du pouvoir d’Etat, et défend, à ce titre, des intérêts de es, bien définis. Ensuite, notre universitaire confond ou feint de confondre la nature sociologique d’une formation politique avec la nature (ou l’essence) de son programme politique. La phrase suivante de Hassan Banna, le fondateur des Frères musulmans en Egypte, ne laisse aucun doute quant aux convictions politiques de celui-ci : « Les ouvriers doivent toujours se rappeler le devoir qu’ils ont envers Dieu, leur âme et leur patron. »6

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8LA REGRESSION FECONDE Empty Re: LA REGRESSION FECONDE Mar 20 Nov - 1:37

becharelkhir

becharelkhir

De L’Islam aux islams… !!?


L'islamisme est une politique apparue au 20eme siècle principalement pour atténuer l'échec des politiques de modernisation économiques et sociales entreprises pas les nationalismes arabes.

Historiquement, ce revers s'explique par la stagnation de la société arabe ainsi que par l'objection des puissances colonisatrices, qui n'avaient pas gain à accepter ce renouveau. Face à cet échec, certains penseurs musulmans ont préconisés un retour aux valeurs fondamentales de l'islam. L'islamisme n'est donc pas un courant religieux stricto sensu, mais plutôt une idéologie qui a pour but de sortir le monde arabe, puis musulman, du marasme dans lequel il se trouve. Ainsi, l'islamisme est un système politique qui veut régir les aspects politiques, économiques et sociaux des états. Parfois, l'islamisme est identifié à la volonté d'instauration de la charia, mais il ne s'agit là que de l'un de ses aspects.

Le concept d'islamisme est de création française et l'usage de ce mot est attesté en français depuis le 18ème siècle, où Voltaire utilise le terme pour remplacer « mahométisme » (souvent péjoratif) pour signifier « religion des musulmans ». Cet usage, qui se développa au cours du 19ème siècle (Alexis de Tocqueville (1838), Ernest Renan (1883)), commença à être concurrencé par le terme « islam » au tout début du 20ème siècle, alors que le développement des études occidentales de l'islam fit la promotion du terme que les musulmans utilisaient eux-mêmes. L’islam était ainsi la religion des musulmans, et ses adeptes étaient appelés islamistes. Le mot "Islamiste" n'est réapparu que récemment ; il n'est pas officiellement reconnu par l'Académie Française à la date août 2006, contrairement à "islamité", terme usité utilisé par Diderot dans l'un de ses ouvrages.

La réalité recouverte par cet ancien usage du terme islamisme n'a bien entendu aucun rapport avec l'islamisme tel qu'il est connu aujourd'hui puisque apparu bien après l'usage français. Le terme ancien d'islamisme serait tout simplement synonyme d'islam aujourd'hui.

NB : "Musulman" renvoie à la religion de l'islam. "Islamique" renvoie à l'adjectif de l'islam. "Islamiste" renvoie au concept dont il est question dans cet article.

9LA REGRESSION FECONDE Empty Re: LA REGRESSION FECONDE Mar 20 Nov - 13:06

becharelkhir

becharelkhir

إسلام سياسي


إسلام سياسي عبارة عن مصطلح سياسي وإعلامي استخدم لتوصيف حركات تغيير سياسية تؤمن بالإسلام باعتباره منهج حياة، واستخدم بكثافة عقب أحداث 11 سبتمبر 2001 واستخدم هذا المصطلح بكثرة في الحملة الدعائية لما سميت الحرب على الإرهاب. من وجهة نظر المسلمين يعتبر استخدام هذا المصطلح نابعا من عدم فهم و تعمق كافي في فلسفة الإسلام حيث يعتبر الإسلام من الناحية التاريخية الدين الوحيد الذي استطاع في عهد انتشاره الأولي من تكوين نواة لمؤسسات اجتماعية و خدمية و سياسية على الصعيدين الداخلي و الخارجي على عكس الديانات الأخرى التي لم يتمكن مؤسسو الديانة من تشكيل بدايات دولة.
الإسلام السياسي بالمفهوم الغربي يمكن تعريفه كمجموعة من الأفكار و الأهداف السياسية النابعة من الشريعة الإسلامية والتي يستخدمها مجموعة يطلق عليهم الأعلام الغربي "المسلمين المتطرفين" الذين يؤمنون إن الإسلام ليس عبارة عن ديانة فقط وإنما عبارة عن نظام سياسي واجتماعي و قانوني و اقتصادي يصلح لبناء مؤسسات دولة . يتهم خصوم الحركات الإسلامية هذه الحركات بأنها تحاول بطريقة أو بأخرى إعادة هيكلة الدول وتطبيق تحليل محافظ الشريعة الإسلامية. يلقى فكرة تطبيق الشريعة الإسلامية بحذافيره في السياسة عدم قبولا من التيارات التي تسمي نفسها الليبرالية أو ما يطلق عليهم في بعض الأحيان الحركات العلمانية. ورغم الانتقادات والحملات الأمنية والإعلامية ضدها تمكنت حركات الإسلام السياسي من التحول إلى القوة السياسية الأكبر والأقوى في الشارع العربي
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10LA REGRESSION FECONDE Empty Re: LA REGRESSION FECONDE Sam 15 Mar - 20:42

yacoub

yacoub

Tristes Tropiques, extrait

J'errais un soir dans l'enceinte de Bhir Mound, délimitée par un talus de déblais. Ce modeste village, dont les soubassements seuls ont subsisté, ne dépasse plus le niveau des ruelles géométriques où je marchais. Il me semble considérer son plan de très haut ou de très loin, et cette illusion, favorisée par l'absence de végétation, ajoutait une profondeur à celle de l'histoire. Dans ces maisons vécurent peut-être les sculpteurs grecs qui suivaient Alexandre, créateurs de l'art du Gandhara et qui inspirèrent aux anciens bouddhistes l'audace de figurer leur dieu. Un reflet brillant à mes pieds m'arrêta : c'était, dégagée par les pluies récentes, une piécette d'argent portant l'inscription grecque : MENANDRU BASILEUS SÔTEROS. Que serait aujourd'hui l'Occident si la tentative d'union entre le monde méditerranéen et l'Inde avait réussi de façon durable ? Le christianisme, l'Islam, auraient-ils existé ? C'était surtout l'Islam dont la présence me tourmentait ; non parce que j'avais passé les mois précédents en milieu musulman : ici confronté aux grands monuments de l'art gréco-bouddhique, mes yeux et mon esprit restaient encombrés par le souvenir des palais mogols auxquels j'avais consacré les dernières semaines à Delhi, Agra et Lahore (...).
Déjà l'Islam me déconcertait par une attitude envers l'histoire contradictoire à la nôtre et contradictoire en elle-même : le souci de fonder une tradition s'accompagnait d'un appétit destructeur de toutes les traditions antérieures. Chaque monarque avait voulu créer l'impérissable en abolissant la durée (...).
A l'Université de Lahore, j'ai rencontré une dame anglaise mariée à un musulman, qui dirigeait le département des Beaux-Arts. Seules les filles sont autorisées à suivre son cours ; la sculpture est prohibée, la musique clandestine, la peinture est enseignée comme un art d'agrément. Comme la séparation de l'Inde et du Pakistan s'est faite selon la ligne de clivage religieux, on a assisté à une exaspération de l'austérité et du puritanisme. L'art, dit-on ici, a «pris le maquis». Il ne s'agit pas seulement de rester fidèle à l'Islam, mais plus encore, peut-être, de répudier l'Inde : la destruction des idoles renouvelle Abraham, mais avec une signification politique et nationale toute fraîche. En piétinant l'art, on abjure l'Inde (...).
Plutôt que parler de tolérance, il vaudrait mieux dire que cette tolérance, dans la mesure où elle existe, est une perpétuelle victoire sur eux-mêmes <les musulmans>. En la préconisant, le Prophète les a placés dans une situation de crise permanente, qui résulte de la contradiction entre la portée universelle de la révélation et l'admission de la pluralité des fois religieuses. Il y a là une situation «paradoxale» au sens pavlovien, génératrice d'anxiété d'une part et de complaisance en soi-même de l'autre, puisqu'on se croit capable, grâce à l'Islam, de surmonter un pareil conflit. En vain, d'ailleurs : comme le remarquait un jour devant moi un philosophe indien, les musulmans tirent vanité de ce qu'ils professent la valeur universelle de grands principes : liberté, égalité, tolérance ; et ils révoquent le crédit à quoi ils prétendent en affirmant du même jet qu'ils sont les seuls à les pratiquer.
Un jour, à Karachi, je me trouvais en compagnie de Sages musulmans, universitaires ou religieux. A les entendre vanter la supériorité de leur système, j'étais frappé de constater avec quelle insistance ils revenaient à un seul argument : sa simplicité (...).
Tout l'Islam semble être, en effet, une méthode pour développer dans l'esprit des croyants des conflits insurmontables, quitte à les sauver par la suite en leur proposant des solutions d'une très grande (mais trop grande) simplicité. D'une main on les précipite, de l'autre on les retient au bord de l'abîme. Vous inquiétez-vous de la vertu de vos épouses ou de vos filles pendant que vous êtes en campagne ? Rien de plus simple, voilez-les et cloîtrez-les. C'est ainsi qu'on en arrive au burkah moderne, semblable à un appareil orthopédique avec sa coupe compliquée, ses guichets en passementerie pour la vision, ses boutons-pression et ses cordonnets, le lourd tissu dont il est fait pour s'adapter exactement aux contours du corps humain tout en le dissimulant aussi complètement que possible. Mais, de ce fait, la barrière du souci s'est seulement déplacée, puisque maintenant, il suffira qu'on frôle votre femme pour vous déshonorer, et vous vous tourmenterez plus encore. Une franche conversation avec de jeunes musulmans enseigne deux choses : d'abord qu'ils sont obsédés par le problème de la virginité prénuptiale et de la fidélité ultérieure ; ensuite que le purdah, c'est-à-dire la ségrégation des femmes, fait en un sens obstacle aux intrigues amoureuses, mais les favorise sur un autre plan : par l'attribution aux femmes d'un monde propre, dont elles sont seules à connaître les détours. Cambrioleurs de harems quand ils sont jeunes, ils ont de bonnes raisons pour s'en faire les gardiens une fois mariés.
Grande religion qui se fonde moins sur l'évidence d'une révélation que sur l'impuissance à nouer des liens au-dehors. En face de la bienveillance universelle du bouddhisme, du désir chrétien de dialogue, l'intolérance musulmane adopte une forme inconsciente chez ceux qui s'en rendent coupables ; car s'ils ne cherchent pas toujours, de façon brutale, à amener autrui à partager leur vérité, ils sont pourtant (et c'est plus grave) incapables de supporter l'existence d'autrui comme autrui. Le seul moyen pour eux de se mettre à l'abri du doute et de l'humiliation consiste dans une «néantisation» d'autrui, considéré comme témoin d'une autre foi et d'une autre conduite. La fraternité islamique est la converse d'une exclusive contre les infidèles qui ne peut pas s'avouer, puisque, en se reconnaissant comme telle, elle équivaudrait à les reconnaître eux-mêmes comme existants.
Ce malaise ressenti au voisinage de l'Islam, je n'en connais que trop les raisons : je retrouve en lui l'univers d'où je viens ; l'Islam, c'est l'Occident de l'Orient. Plus précisément encore, il m'a fallu rencontrer l'Islam pour mesurer le péril qui menace aujourd'hui la pensée française. Je pardonne mal au premier de me présenter notre image, de m'obliger à constater combien la France est en train de devenir musulmane. Chez les musulmans comme chez nous, j'observe la même attitude livresque, le même esprit utopique, et cette conviction obstinée qu'il suffit de trancher les problèmes sur le papier pour en être débarrassé aussitôt (..). Comme l'Islam est resté figé dans sa contemplation d'une société qui fut réelle il y a sept siècles, et pour trancher les problèmes de laquelle il conçut alors des solutions efficaces, nous n'arrivons plus à penser hors des cadres d'une époque révolue depuis un siècle et demi, qui fut celle où nous sûmes nous accorder à l'histoire, et encore trop brièvement, car Napoléon, ce Mahomet de l'Occident, a échoué là où a réussi l'autre. Parallèlement au monde islamique, la France de la Révolution subit le destin réservé aux révolutionnaires repentis, qui est de devenir les conservateurs nostalgiques de l'état de choses par rapport auquel ils se situèrent une fois dans le sens du mouvement.
Vis-à-vis des peuples et des cultures encore placés sous notre dépendance, nous sommes prisonniers de la même contradiction dont souffre l'Islam en présence de ses protégés et du reste du monde. Nous ne concevons pas que des principes, qui furent féconds pour assurer notre propre épanouissement, ne soient pas vénérés par les autres au point de les inciter à y renoncer pour leur usage propre, tant devrait être grande, croyons-nous, leur reconnaissance envers nous de les avoir imaginés en premier. Ainsi l'Islam qui, dans le Proche-Orient, fut l'inventeur de la tolérance, pardonne mal aux non-musulmans de ne pas abjurer leur foi au profit de la sienne, puisqu'elle a sur toutes les autres la supériorité écrasante de les respecter. Le paradoxe est, dans notre cas, que la majorité de nos interlocuteurs sont musulmans, et que l'esprit molaire qui nous anime les uns et les autres offre trop de traits communs pour ne pas nous opposer (...).
Si le bouddhisme cherche, comme l'Islam, à dominer la démesure des cultes primitifs, c'est grâce à l'apaisement unifiant que porte en elle la promesse du retour au sein maternel ; par ce biais, il réintègre l'érotisme après l'avoir libéré de la frénésie et de l'angoisse. Au contraire, l'Islam se développe selon une orientation masculine. En enfermant les femmes, il verrouille l'accès au sein maternel : du monde des femmes, l'homme a fait un monde clos. Par ce moyen, sans doute, il espère aussi gagner la quiétude ; mais il la gage sur des exclusions : celle des femmes hors de la vie sociale et celle des infidèles hors de la communauté spirituelle : tandis que le bouddhisme conçoit plutôt cette quiétude comme une fusion : avec la femme, avec l'humanité, et dans une représentation asexuée de la divinité. (...).

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