Ce que nous risquons : 41 ans de Bongo, 28 ans de Mugabe, 21 ans de Ben Ali…et ce n’est pas fini !
Qu’est ce qu’un Bouteflika après 2009 ? Alors tapez « Mugabe » ! Son pays est en ruine, il a 84 ans et il règne depuis 28 ans... Et pourtant, Robert Mugabe s’est présenté hier pour un sixième mandat, à l'élection présidentielle au Zimbabwe, et a fait en sorte de ne pas pouvoir perdre!
Qu’est ce qu’un Bouteflika après 2009 ? Alors tapez « Bongo » ! Albert-Bernard Bongo, converti à l'islam en 1973 et devient El Hadj Omar : au pouvoir au Gabon depuis 47 ans, dont 41 ans en tant que président !
Qu’est ce qu’un Bouteflika après 2009 ? Alors tapez Ben Ali, notre voisin. Le président tunisien Ben Ali (72 ans), au pouvoir depuis 1987, veut modifier la Constitution et s’offrir un cinquième mandat en 2009. La Constitution tunisienne, déjà amendée en 2004, afin de permettre au postulant de se présenter à la présidence de la République autant de fois qu’il le veut, va de nouveau être modifiée. Cette fois-ci, il s’agira de permettre aux seuls dirigeants de partis politique ayant des sièges au Parlement d’être candidat à l’élection présidentielle.
Voilà ce qu’on risque si l’amendement de la Constitution algérienne se réalise…
Voilà ce qu’on risque si les élections de 2009 se passent avec la candidature de Bouteflika, avec ou sans « surveillants » internationaux.
Tous ces dictateurs sont au pouvoir à vie et ont été « élus » avec un scrutin « sous surveillance internationale »
La complicité internationaleQu’est ce qu’un Bouteflika après 2009 ? Alors tapez « Bongo » ! Albert-Bernard Bongo, converti à l'islam en 1973 et devient El Hadj Omar : au pouvoir au Gabon depuis 47 ans, dont 41 ans en tant que président !
Qu’est ce qu’un Bouteflika après 2009 ? Alors tapez Ben Ali, notre voisin. Le président tunisien Ben Ali (72 ans), au pouvoir depuis 1987, veut modifier la Constitution et s’offrir un cinquième mandat en 2009. La Constitution tunisienne, déjà amendée en 2004, afin de permettre au postulant de se présenter à la présidence de la République autant de fois qu’il le veut, va de nouveau être modifiée. Cette fois-ci, il s’agira de permettre aux seuls dirigeants de partis politique ayant des sièges au Parlement d’être candidat à l’élection présidentielle.
Voilà ce qu’on risque si l’amendement de la Constitution algérienne se réalise…
Voilà ce qu’on risque si les élections de 2009 se passent avec la candidature de Bouteflika, avec ou sans « surveillants » internationaux.
Tous ces dictateurs sont au pouvoir à vie et ont été « élus » avec un scrutin « sous surveillance internationale »
Omar Bongo Ondimba a été réélu le 27 novembre 2005 avec 79,18 % des suffrages selon les résultats officiels. L’opposition avec à sa tête Pierre Mamboundou a dénoncé des fraudes massives, constatées lors du scrutin par les contrôleurs internationaux.
Les régimes occidentaux se moquent des « scrutins irréguliers ». Il applaudissent le soir même les dictateurs « élus ». Bongo ? Ils l’ont tous adoubé. Rappelez-vous. Vous êtes de la génération de Gaulle? C'est là que Bongo entre en scène, installé au pouvoir par l'incontournable Jacques Foccart, le Monsieur Afrique de l'Elysée. Vous êtes de la génération Mitterrand? Pierre Péan raconte dans "Affaires africaines" (Fayard, 1983), sans avoir jamais été démenti, comment Bongo a participé au financement de la campagne du PS en 1981, histoire d'être sûr de gagner, quel que soit le vainqueur... Et c'est à la suite d'un clash avec Bongo que Jean-Pierre Cot, le ministre socialiste de la Coopération qui tenta vainement de changer les choses, fut éjecté par Mitterrand, et que tout rentra dans l'ordre. Quant à Jacques Chirac, ce fut la continuité sans le changement. Bongo incarne parfaitement la permanence de la politique africaine de la France tout au long de la Ve République, jusqu'à la caricature si on se replonge dans le "mapping" de l'argent sale de la Françafrique que nous avons récemment diffusé sur la base de la plainte de plusieurs associations contre Omar Bongo et son gendre, le Président congolais Denis Sassou Nguesso.
Nicolas Sarkozy, à peine élu, appelait Omar Bongo pour le remercier de "ses bons conseils", puis le recevait à l'Elysée2 et ordonnait à tout son gouvernement de passer saluer le doyen3 des "amis de la France". Deux mois plus tard, l'amitié entre Nicolas Sarkozy et Omar Bongo4 se confirme puisque c'est Libreville que le président français choisit pour clore sa première tournée africaine, le 27 juillet 2007. Il n'arrive pas les mains vides, puisqu'il a obtenu, la semaine précédente, un accord jamais vu5 du Club de Paris qui allège d'au moins 15% la dette gabonaise.
Même chose pour Robert Mugabe. Les pressions internationales sur le Zimbabwe ont échoué; les pays africains, et en particulier l'Afrique du Sud, ont reculé devant l'obstacle et toléré les outrances d'un homme qui a mené son pays et son peuple dans l'impasse. Les Zimbabwéens sont donc seuls dans un huis-clos avec un despote octogénaire qui n'aura connu, dans sa vie, que la guerrilla marxiste mâtinée d'éducation jésuite, et 28 ans de pouvoir absolu entamé par une répression sanglante au Matabeleland et poursuivie par une fuite en avant suicidaire. Ses successeurs, un jour prochain, auront tout à reconstruire sur un champs de ruine.
Nicolas Sarkozy, à peine élu, appelait Omar Bongo pour le remercier de "ses bons conseils", puis le recevait à l'Elysée2 et ordonnait à tout son gouvernement de passer saluer le doyen3 des "amis de la France". Deux mois plus tard, l'amitié entre Nicolas Sarkozy et Omar Bongo4 se confirme puisque c'est Libreville que le président français choisit pour clore sa première tournée africaine, le 27 juillet 2007. Il n'arrive pas les mains vides, puisqu'il a obtenu, la semaine précédente, un accord jamais vu5 du Club de Paris qui allège d'au moins 15% la dette gabonaise.
Même chose pour Robert Mugabe. Les pressions internationales sur le Zimbabwe ont échoué; les pays africains, et en particulier l'Afrique du Sud, ont reculé devant l'obstacle et toléré les outrances d'un homme qui a mené son pays et son peuple dans l'impasse. Les Zimbabwéens sont donc seuls dans un huis-clos avec un despote octogénaire qui n'aura connu, dans sa vie, que la guerrilla marxiste mâtinée d'éducation jésuite, et 28 ans de pouvoir absolu entamé par une répression sanglante au Matabeleland et poursuivie par une fuite en avant suicidaire. Ses successeurs, un jour prochain, auront tout à reconstruire sur un champs de ruine.
Ben Ali ? Allié de l’Europe dans l’Union pour la Méditerranée, le président tunisien est idéal-typique de ses homologues régionaux du Sud. Dirigeant son pays aujourd’hui comme hier, il est même aux commandes, selon son slogan, de "la Tunisie de demain".Une énième reconduction en 2009 est ainsi banalisée.
L’Occident est le premier à faire accroire que le discours du général Ben Ali répondait aux revendications des démocrates : la sécurité de la sociét, la prospérité… Tant pis si la lutte contre l’intégrisme est contredite par une politique de surenchère religieuse favorisant au contraire fanatisme et terrorisme. Tant pis si les fruits d’une forte croissance économique somme toute naturelle dans un pays en développement sont pourris par une corruption étendue, qui nourrit les sirènes de l’extrémisme religieux.
Conclusion : ne comptons pas sur l’étranger pour ouvrir la voie à l’émergence de forces d’alternance que le processus euro-méditerranéen initié à Barcelone, trop timoré en matière de respect de la démocratie et des droits de l’homme, est loin de prendre en considération.
Ne comptons pas sur la « surveillance » internationale des urnes pour éviter un pouvoir à vie à la « Mugabe » ou à la « Bongo. »
Au lieu de revendiquer la « surveillance » du scrutin qui ne donnera rien, revendiquons le respect de la Constitution et barrons la route à une candidature de Bouteflika qui sera, s’il est élu, Bongo, Mugabe et Ben Ali réunis !
Il n’est pas trop tard !
Le Matin
L’Occident est le premier à faire accroire que le discours du général Ben Ali répondait aux revendications des démocrates : la sécurité de la sociét, la prospérité… Tant pis si la lutte contre l’intégrisme est contredite par une politique de surenchère religieuse favorisant au contraire fanatisme et terrorisme. Tant pis si les fruits d’une forte croissance économique somme toute naturelle dans un pays en développement sont pourris par une corruption étendue, qui nourrit les sirènes de l’extrémisme religieux.
Conclusion : ne comptons pas sur l’étranger pour ouvrir la voie à l’émergence de forces d’alternance que le processus euro-méditerranéen initié à Barcelone, trop timoré en matière de respect de la démocratie et des droits de l’homme, est loin de prendre en considération.
Ne comptons pas sur la « surveillance » internationale des urnes pour éviter un pouvoir à vie à la « Mugabe » ou à la « Bongo. »
Au lieu de revendiquer la « surveillance » du scrutin qui ne donnera rien, revendiquons le respect de la Constitution et barrons la route à une candidature de Bouteflika qui sera, s’il est élu, Bongo, Mugabe et Ben Ali réunis !
Il n’est pas trop tard !
Le Matin